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3 3 cium (cf 1.4.1.3.1) qui sont satisfaits aisém ent en contrôlant le pH

Dans le document I'ananas sa culture, ses produits. (Page 140-172)

1.3 — BOTANIQUE ET PHYSIOLOGIE

ÉCOLOGIE 1 3 3 cium (cf 1.4.1.3.1) qui sont satisfaits aisém ent en contrôlant le pH

p ar des apports de carbonates. Lorsque ceux-ci sont à la fois calcaires et magnésiens (calcaires dolomitiques) on enrichit également le sol en magnésium. Ces apports ont de plus im effet positif su r la rém a­ nence des engrais potassiques et magnésiens ( Godefr oy et a l, 1976). Par le contrôle du pH, on influence donc aussi les disponibilités du sol en cations.

Néanmoins l'im portance des besoins en potassium de l'ananas justifie la préférence donnée à des sols riches en cet élément. La teneur critique au-dessus de laquelle la plante ne répK>nd pas à des appKorts supplém entaires de potasse varie selon les types de sol et les auteurs : 78 ppm aux Hawaï ( Ma g ista d, 1934) 70 ppm au Queens- land (Ca n n o n, 1957 a) 140 ppm à Taïwan (Su, 1969) inférieur à 1 milli- équivalent en M artinique ( La c o e u il h e et Gic q u ia u x, 1971). En fait les sols convenant bien à l'ananas sont rarem ent suffisamment pourvus en potassium et cet élém ent tient toujours une place imï>ortante dans la fumure.

Ta b lea u 16

Normes établies par Dalldorf et Langenegger (1978) pour les caractéristiques chimiques du sol

s D«fici«ot t Faible- Moyen Elevé Rsslstivlté s t 1 < 300 301 à 859 900 _ _ P Mg/Ice ’ ^ 3 k k 6 7 à 13 16 4 29 > 30 X ns/Je* s < 80 Ül'à 120 121 4 200 201 4 260 > 260 Ca / 1 - 2,3 - - A L m é p. cent î - 0 4 0,3 0,31 4 0,50 0,51 4 1,0 p K > < k , 0 4,0 à 4,9 3.0 4 6,5 <•5 - > 1. 0

L'équilibre des cations du sol est bien entendu im portant, notam ­ m ent le rap port entre potassium et magnésium. Selon certains auteurs il ne devrait pas dépasser l'imité, à cause du fo rt antagonisme du potassium su r le magnésium dans la plante. Cependant Su (1969) conclut à l'intérêt d'appvorts lorsque la teneur du sol est inférieure à 70 ppm de magnésium échangeable. Le contrôle du pH p a r des am endem ents calco-magnésiens perm et le plus souvent de satisfaire les besoins ( La c o e u il h e, 1978 b).

La réponse à des apports de phosphore est rare sauf {>eut-être à Taïwan (Su, 1969). Un des cas les plus spectaculaires a été observé en Guadeloupe ( Go d efr o y et a l, 1971) sur un sol très pauvre ne conte­

nant que des traces de phosphore assimilable. Cependant la faible m igration de cet élément dans les sols peut conduire à des déficiences passagères notam m ent en saison sèche ( Je a n t e u r, 1970).

Enfin les disponibilités en azote du sol sont liées à la m atière organique. La vitesse de son évolution sous les climats tropicaux et hum ides et le rythm e des apports possibles lié en général aux replan­ tations (God efr o y et Ja c q u in, 1975) font que l'évolution du stock du sol est trop rapide pour assurer une nutrition optimale de la plante tout au long d'un cycle de culture intensive. Le fractionnem ent des apî>orts organiques peut, s’il est possible, apporter une amélioration

( La c o e u il h e, 1978 a). La satisfaction des besoins dans la plante ne

peut guère être obtenue que p ar une fum ure adaptée. I. 4.1.3. — N utrition de la plante

La fertilisation a été, avec la sélection variétale, une des prem ières voies utilisées pour accroître et régulariser la production agricole. La loi de variation des rendem ents obtenus sous l'action d'apports d'élé­ m ents fertilisants reste cependant subordonnée à la variation d'au­ tres facteurs aléatoires (clim at) ou contrôlables (techniques) ; l'inten­ sité de la réponse n ’est constante ni dsins le tem ps ni dans l'espace. Si impiortante soit-elle, la fertilisation seule ne peut pas garantir que l'objectif visé soit atteint. Les chances pour qu’il en soit ainsi j>eu- vent être évaluées à p a rtir de jugem ents portés sur les états succes­ sifs du peuplem ent végétal p ar rap p o rt aux normes de l'élaboration du rendem ent.

L’état nutritionnel de la plante trad uit l'effet de la fertilisation sous l'action de plusieurs variables. Il peut d ’autre p art être relié au rendem ent quantitatif et qualitatif : sans être le reflet de toutes ses composantes, il en intègre une grande partie. Résultant d'une suite d ’événements passés, il conditionne le devenir. Son constat à ime valeur explicative po u r détecter les rectifications éventuellement nécessaires à la réalisation de l'objectif du rendem ent.

Les possibilités d'intervention au cours du cycle sont cependant assez limitées dans le cas d'une culture non pérenne comme l'anEinas. La correction ne peut souvent être apportée qu'au cycle suivant. Le diagnostic réalisé sert alors essentiellem ent à contrôler la valeur des choix initiaux sur les techniques les mieux adaptées à l'objectif visé. L'exactitude du référentiel des besoins qui en est le fondem ent est donc essentielle. Mais en retour, la pratique du diagnostic p>ermet de l'affiner progressivem ent. La connaissance des relations climat-sol- plante-techniques fait la valeur du référentiel.

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1 .4.1.3.1. — Le s b e s o in s de la p l a n t e I. 4.I.3.I.I. — Les exportations de la culture

Traditionnellem ent on exprim ait les besoins d'une plante à p a rtir de ses expiortations. Elles sont beaucoup fonction des p>oids de fruits récoltés. La teneur des fruits en azote et phosphore varie relativem ent peu, mais celles en potassium surtout, en calcium et en magnésium dépendent plus de la richesse du sol, de la quantité et de l'équilibre de la fum ure ( La c o e u il h e et Gic q u ia u x, 1971). On peut cependant reten ir les chiffres suivants comme une moyenne des exj>ortations par tonne de fruits récoltés ( Jo h n s o n, 1935 ; Ma r t in-Pr e v e l, 1961 et 1962 ;

Al b r ig o, 1966 ; Black et Page, 1961 et 1969 ; La c o e u il h e et Gic q u ia u x, 1971 ; Py, 1973 ; La c o e u il h e, 1974 a et 1976 a). — Azote (N) 0,75 à 0,80 kg — Phosphore (P2O5) 0,15 kg — Potasse (K2O) ... 2,0 à 2,6 kg — Chaux (C a O ) 0,15 à 0,20 kg — Magnésie (M g O ) 0,13 à 0,18 kg

L'expression des résultats a été choisie pour perm ettre une com­ paraison avec les engrais.

Le plus souvent, les fruits ne constituent pas les seules exporta­ tions. En Côte-d'Ivoire, les fruits frais exportés vers l'Europe sans être transform és ont une couronne réduite qui pèse environ 1 2 0 g.

Cela représente une masse fraîche de 7 à 8 t/h a qui peut être consi­

dérée comme négligeable p a r rapp o rt à l'ensemble.

Les couronnes entières peuvent être exportées dans d'autres cas : deuxième récolte ou récolte unique dans des pleintations en extension. Le poids des couronnes et leur composition sont relative­ m ent variables comme le m ontre le tableau 17.

Tab lea u 17

Quantités d’éléments immobilisés dans 55.000 couronnes/ha (en kg/ha) ; P A Y S P o id s T r a is U ) N x^o CaO y . s o : C ôto d 'I v o i r o 205 1 9 1 1 ,5 59 8 ,5 10,3 1 C8to d 'I v o i r o 295 28 1 5 . 4 89 1 1 ,9 1 3 . 0 ; M .-irtin iq u e 350 36 2 0 ,2 n i 2 9 . 3 ! 1 6 , 3

l

1 3 6 LA PLANTE ET LE MILIEU

Sur le compte exportation, il convient de tenir com pte également des cayeux lorsqu'ils servent à planter des surfaces supérieures à celles des plants-mères. Pour une récolte de 55 t/h a avec 38.500 p lan ts/

ha. Ma r t i n Pr e v e l donne les chiffres du tab. 18 pour un rejet excé­

dentaire (soit le deuxième cayeux récolté par plant). Il est intéres­ sant de com parer ces chiffres à ceux des exportations p a r les fruits.

Ta b lea u 18

Exportations p ar les fru its et les cayeux en k g/h a

( M a r t i n - P r e v e l et a l, 1961) 38 500 p lan ts/h a • • • • • ■ N : K2O • C a O î- % 0 : • • : F r u i t s * C a y e u x iO : 2 , 5 ! 1 6 , 5 S i 1 3 1 : 17 ! ^0 ! 1 0 1 0 : 6 , 3 ;

I. 4.1.3.1.2. — Restitutions par les résidus de culture

Les tonnages de fruits récoltés sont généralem ent liés à la taille des plants. Il en résulte que les exportations sont en rapp ort avec les im m obilisations qui peuvent être restituées au sol après la destruction des plants m ères. Ces données sont liées également à la fertilisation : la fum ure en am éliorant la croissance et le rendem ent augm ente les restitutions de m atière organique et d'élém ents minéraux. Le tableau 19 m ontre d'autre p a rt que la technique de fertilisation a une influence imp>ortante comme on le verra plus précisém ent à propos de la conservation de la fertilité chim ique des sols (cf. IL 7).

Tablea u 19

Exportation p ar les fru its et les rejets et restitution p ar la destruction des plants

com parativem ent à la fum ure

( La c o e u il h e, 1974 a) * Exportations on’

* H a t ik r e r r s t c h o ’ RostltutloA par las plants / Apport par la fusinrat, I F r u i t s I R s j a ta i N .S . > N i P„0,> a K ,0 t C»0 t HgO I a t/ha I t/ns I t/ha i Kx/ha i »:t/Ra i_Kg/ha_a__Xg/hm a Te/hs a

a a . a a a a a < " i

T i s o ln s sa n s f w u r s I 2 9 .3 < 4 ? > S>8 a A4 a 11 t 2 4 * 3 6 i 20 t FuB urs a a in é ra lo { 6 1 ,3 J 131 J 1 7 ,0 J 1 3 7 /2 5 5 | 2 7 /0 . J 2 4 3 /5 1 3 J *“/ ° .J 3 ° / ’ ^ ! rax raro e rg a n lq u a i 6 0 ,5 « 1A4 l 1 1 ,4 a 0 7 /1 3 3 t 6 6 /l6 0 a 13Ô/300 a 76/1751 3 8 /3 4 t rassu ra o r g a n iq u s ♦ ■ in < r a lo * 7 3 ,3 * 148 | 1 9 ,3 * 1 6 7 /3 9 0 | 3 6 / } 6 o ' 3 7 2 /8 1 3 | 3 6 / l 7 3 | *1-/21 '

ÉCOLOGIE 1 3 7

Tab lea u 20

Im m obilisations totales à la récolte, fruits com pris (en kg /h a)

UavKli Outn4s H a x t l n l q t » H f tr ti i l l q u * C 8 t» d ' I v o l r * e s t * d ' I v o l r * V jn ilts t/lio. 83 55 90 7 5 * SO 100 H .P . t/iUL > 2SO-300 I 119-220 I 2 0 5.2IS I 250-275 M.S. Z /ix A 3 0 - 3 5 42-Aé K P .O CaO : 579 • 1 2 7 Î 2 è 5 ; 58 t 2 9 5 -3 10 i 12 0 -150 I ifia -2 8 0 I 5 5-105 I 200 -215 1 72 *aoo-3?5 I 90 * ( 4 30 )* » I ( 2 5 0 )* * 42 1 .6 4 8 393 I 121 7 4 0-1 . 2 5 0 I 140-215 i 8 5 -1 2 0 >55-765 I 8 0 -1 Î5 î 4 0-123 4 2 5 - 4 5 0 I 8 0 -8 3 « 6 5 - 7 0 7 1 0 - 7 5 0 ‘ 95-1 0 0 I 7 5 -8 0 • F ru it avec couronne réduite.

** E stim ations.

Les restitutions p a r les résidus de récolte doivent donc être consi­ dérés dans l'ensemble sol-climat-techniques. Le tableau 20 m ontre la diversité des chiffres correspondant à des situations différentes dans le cas d'une seule récolte.

On dispose de peu de données dans le cas où plusieurs récoltes successives sont pratiquées. Les chiffres suivants ont été calculés à p a rtir du travail de Ke l l e m s et a l (1979) aux îles Hawaii après deux récoltes ; — Matière sèche t o t a l e ... 50,5 t/h a — N 392 k g /h a — P2O5 81 kg /h a — K2O 572 kg /h a — C a O 252 k g /h a — MgO 135 kg /h a — S 116 k g /h a — Cl 182 k g /h a — Na 5 kg /h a

I. 4.1.3.1.3, — Utilisation des restitutions

La plante n'utilise qu'une partie des restitutions, p a rt variable selon la façon dont le reto u r au sol est effectué (brûlis, mulch, enfouis­ sement). Sur les sols sableux de Côte-d'Ivoire, les pertes enregistrées par lixiviation sont exprimées dans le tableau 21 (GO D EFRO Y et a l,

1979) dans le cas où la fum ure a apporté P, Ca, Mg au sol avant la plantation et N et K en pulvérisations su r le feuillage. Les pertes en azote sont imprortantes (environ 2 0 0 kg/ha, cycle sous form e nitrique

essentiellem ent). Par contre, les pertes en potasse sont relativem ent limitées p a r rapport aux quantités concernées (environ 1 t/ha/cycle

1 3 8 LA PLANTE ET LE MILIEU

Ta b lea u 21

Pertes d’éléments fertilisants par lixiviation sur les billons Résultats exprimés en kg pour 1 hectare de billons

( Go d efr o y et a l, 1979) Cyelec I 2 I 3 Jtoy. Cycles I 2 I Koy. Cycles 2 «oy. Drainage aa Calcina (Ca) Magnéainm (Mg) Potaasiua (K) rhospbora Aiote total (H) X N - X 5 - NOj 17 organique Carbone organique 3<i02 312 229 18? 2 241 1 87 1 2 74 1330 123 114 99 5 164 1 90 9 45 1492 192 205 280 2 179 0 91 9 8l 209 133 189 3 195 1 89 10 67 3502 400 221 109 4 276 0 86 14 8 8 1247 193 104 52 1 182 < 1 92 1 8 2 0 256 163 249 1 1 6 3 < 1 89 11 70 233 1 6 2 137 2 2 0 7 < 1 89 11 67 4158 519 210 8 2 2 259 8 2 17 100 1 5 9 4 275 127 66 1 240 < 1 9 4 6 4 7 1981 248 148 1 7 4 1 1 6 0 < 1 89 10 68 3 4 7 162 1C7 1 220 < 1 88 11 72

vres, la perte subie su r les am endem ents calco-magnésiens est élevée (63 % du calcium et 79 % du magnésium sans com pter les restitutions organiques), mais faible dans le cas du phosphore.

Il en ressort essentiellem ent que l'utilisation p ar la plante des restitutions organiques ou m inérales avant la plantation est relative­ m ent faible, pour deux raisons principales :

— la rapidité et l’intensité de la m inéralisation de la m atière orga­ nique qui a cependant l'avantage de raccourcir la période de « faim d ’azote » suivant l’enfouissem ent ;

— l'im portance des pluies sous les climats tropicaux humides. L'al- tem ance des saisons sèche et hum ide influence la quantité et la durée des disponibilités.

1.4.1.3.1.4. — R ythm es d ’absorption

M aintenir ou à plus forte raison am éliorer la fertilité du sol n ’est donc pas facile dans ces conditions. Le sol est un milieu qui évolue plus ou m oins rapidem ent au gré du contexte pédologique, climatique et cultural. Ses disponibilités et leur d)mamique doivent être confron­ tés aux rythm es d'absorption de la plante (La c o e u il h e, 1973 b). En prem ière approxim ation, ceux-ci peuvent être évalués p a r les imm o­ bilisations successives de plants croissant dans des conditions suppo­ sées non lim itantes (graphique 51).

Alors que la restitution en une seule fois des résidus de culture offre des disponibilités de plus en plus faibles, les besoins de la plante

ÉCOLOGIE 1 3 9

Fig. 51. — É vo lu tio n de la m a tiè re sèche et des im m o b ilisatio n s m inérales d ’u n p lan t issu de cayeux de 200 g a y a n t reçu av an t l ’in d u ctio n florale im e fu m u re de 8 N — 4 PjOs — 20 KjO—X CaO — 5 MgO.

( La c o e u i l h e, 1978 a).

augm entent au contraire avec son âge. Cette situation est de plus aggravée p ar le fait que les conditions favorables à une croissance rapide de la plante, le sont également pour la vitesse de dégradation de la m atière organique et les risques de lixiviation. Le rapp ort offre du milieu-besoins de la plante doit donc être considéré au travers de ces dynamiques divergentes su r lesquelles s'appuie l'élaboration de la fertilisation et de ses techniques.

1.4.1.3.1.5. — Relations azote-croissance

Les courbes du graphique 51 m ontrent l'im portance des besoins en potassium surtout et en azote p a r rap po rt au calcium, au magné­ sium et au phosphore qui sont beaucoup plus limités. Jusqu'à l'indue-

1 4 0 LA PLANTE ET LE MILIEU

tion florale, ils suivent la croissance de la plante. Celle-ci dépend pour les éléments minéraux, de l'alim entation azotée ainsi que l'a dém ontré

Ma r t in-Pr e v e l (1959 a) avec la notion d'équilibre d'azote qui s'énonce

comme suit : « lorsque la teneur en azote des feuilles D s'élève au- dessus d'une valeur de 1 % (m atière sèche de la feuille entière) l'ana­

nas réagit p ar une augm entation de croissance foliaire qui tend à ram ener le taux d'azote au voisinage de cette valeur ».

Fig. 52. — Influence de la d a te de p lan tatio n s u r la co u rb e de rép o n se à l ’azote.

(LACCÆunjŒ, 1978 a).

L'azote est l'élément qui perm et la réalisation du potentiel de croissance déterm iné p ar le contexte clim atique et cultural. La varia­ bilité en un même site de la courbe de réponse à des doses crois­ santes d'azote (fig. 52) s'explique p a r l'incidence de la séquence cli­ m atique sur le système sol-plante et les conséquences qui en résul­ ten t sur le potentiel de croissance to u t autant que su r les disponi­ bilités du sol et les pertes subies p ar les apports. En ralentissant la croissance, la sécheresse p ar exemple, diminue les besoins en azote de la plante ( M a r t i n - P r e v e l , 1959 a). Il en est de même pour tout au tre facteur : baisse de la tem pérature (Py et a l, 1957), hypoxie du

m ilieu racinaire ( R a f a i l l a c , 1982).

Certains facteurs peuvent influencer les besoins de la plante indé­ pendam m ent de leur action sur la croissance : c'est notam m ent le cas de la lum ière ( Si d e r i s, 1940) qui augmente la teneur en n itrates des tissus (Co n n e l y, 1969).

La nitrification extrêm em ent rapide dans la plante de Tazote absorbé même sous form e uréique ou ammoniacale n ’est pas très bien com prise ( Co n n e l y, 1969 ; Ma r c h a l et La c o e u il h e, 1980). A Tinverse Thypoxie du milieu racinaire réduit l'absorption des élém ents miné­ raux principalem ent des nitrates ( Ra f a il l a c, 1982).

1.4.1.3.1.6. — Besoins en phosphore

Le com portem ent anionique de l'azote m inéral dans la plante ne semble p>aradoxalement pas avoir une forte influence su r l'absorp­ tion du phosphore. L'accommodation à des sols pauvres (cf. carences m inérales) est probablem ent due à une symbiose avec des myco­ rhizes (Photos 21 et 22) (Mo u r ic h o n, 1981) comme il en existe sur de très nom breuses plantes. Des conditions défavorables à l'assimila- bilité du phosphore (sécheresse) jointes à une mauvaise absorption p ar la plante (installation ou mauvais état du système racinaire) peu­ vent cependant être à l’origine des déficiences souvent passagères. Les besoins de Tananas en cet élém ent sont limités (Go d efr o y et al., 1971).

Il est rare de constater un effet antagoniste de Tazote sur l'absorp­ tion du phosphore. Les accepteurs de la plante sont probablem ent dif­ férents. Pour cette raison, Tazote peut être apporté seul dans les pul­ vérisations foliaires. Par contre, ce qui peut apparaître comme un antagonism e du potassium su r le phosphore s'expliquerait en réalité p ar les sulfates de Tengrais potassique ( Ma r c h a l et al., 1970).

I. 4.1.3.1.7. — Relations azote-potassium

Les besoins en potassium sont quantitativem ent les plus im por­ tants. Par les relations azote-croissance, Tazote a un rôle directeur sur les besoins en potassium . De plus, l'augm entation de la croissance p a r Tazote peut conduire à élever la teneur des tissus en potassium — donc les immobilisations — si le sol en est suffisamment pourvu

(Ma r c h a l et a l, 1970).

L'azote en augm entant les prélèvem ents de potassium pæut donc contribuer à épuiser le sol en cet élément, en plus des risques accrus de lixiviation p ar acidification du sol due à des apports trop m assifs d ’engrais azotés (cf. 1.4.1.2.2).

Le potassium a, dans des conditions moyennes, ime incidence plus faible que Tazote su r le poids du fru it (fig. 53). C ontrairem ent à Tazote, son absorption se poursuit après Tinduction florale

( La c o e u il h e, 1973 b). Il a un effet favorable sur la qualité du fruit

(cf. 1.4.1.4.2) pour lequel c’est un élém ent essentiel, d'autan t plus im portant que la lum inosité e t la tem pérature sont élevées.

Le potassium peut également favoriser la croissance des rejets

1 4 2 LA PLANTE ET LE MILIEU

( Da l l d o r f, 1975 b) et la seconde récolte, probablem ent parce q u ’il

agit favorablem ent su r la croissance de la tige ( Si d e r i s et Yo u n g,

1945). Les différents effets de la nutrition potassique sont peut-être liés à l'action du potassium su r les rythm es d'ouverture des stom ates et l’am élioration de l’économie de l'eau de la plante (Co m b r e s, 1976).

En recherchant une alim entation adaptée aux besoins du plant sur milieu artificiel, R. Tis s e a u (1971) a m ontré que la consomm ation d'un plant en potassium est liée aux quantités qui sont offertes. L'ana­ nas m ontre une avidité particulière pour le potassium et dans ime m oindre m esure pour l'azote. Il peut s'en suivre une consommation de luxe qui ne se trad u it ni su r le poids, ni sur la qualité du fruit. I. 4.1.3.1.8. — Relation entre cations

La surconsom m ation de potassium s'accompagne d'une augmen­ tation de la somme des cations K, Ca, Mg dans la plante. Cela m ontre vraisem blablem ent une augm entation p ar le p>otassium de la capacité d ’échange des racines, am élioration qui profite essentiellem ent au potassium lui-même. Quelle que soit la richesse initiale du sol et l'équilibre entre cations de la fum ure, le potassium représente plus des trois qu arts de la somme des cations exprim és en milli-équivalents de la feuille D (fig. 54). Le potassium modifie le m étabolisme de la plante quantitativem ent (action su r la croissance) mais aussi qualita­ tivement (somme et rap p ort des cations). L'absorption du magné­ sium subit le plus fortem ent l'effet antagoniste du potassium et dépend en prem ier lieu des disponibilités en potassium ( La c o e u il h e et Gic q u ia u x, 1971).

« L'ananas absorbe le potassium mieux que le magnésium et le magnésium mieux que le calcium. Cet ordre n'est pas celui de ses préférences, il est celui de ses besoins » ( Ma r t in-Pr e v e l et a l, 1962).

1 .4.1.3.1.9. — Facteurs réduisant la croissance

Déterminés par la croissance et agissant su r elle en retour, les besoins de la plante en élém ents m inéraux interfèrent donc profon­ dém ent les ims sur les autres. Mais il est tout aussi im portant de cons­ ta te r que la réalisation com plète du potentiel de croissance corres­ pondant à l'offre climatique, passe p ar l'action de ces mêmes facteurs clim atiques su r le parasitism e, le sol et les techniques culturales, qui influencent eux aussi les besoins de la plante.

En particulier, des parasites comme les nématodes ( Ma g ista d et Ol iv e ir a, 1934 ; En g l e r t h, 1969 ; La c o e u il h e et Ge r o u t, 1976) ou les symphyles (La c o e u il h e et al., 1977) lim itent la croissance des parties aériennes en affectant le fonctionnem ent des racines. Sur solution nutritive, la suppression des trois quarts des racines à 8 semaines

ÉCOLOGIE 1 4 3

Fig. 53. — I n f lu e n c e d e la q u a n t i t é d e p o t a s s e s u r le s c a r a c t è r e s d u f r u i t e x p o r t é à l 'é t a t f r a i s . ( Lacxæuilhe, 1978 a ) .

Mg

Equilibres dans la fumure □ A O

Equilibres correspondants dans la feuille ■ ▲ #

F ig . 54. — R é p a rtitio n de K, Ca e t Mg d an s la fu m u re e t dans la feuille D a u tra ite m e n t de floraison p o u r deux loca­ lisations en M artinique. T eneurs d u sol en p o ta ssiu m : L : 1,15 m e . % ; MR : 0,20 m e . %. Tém oins sans a p p o rt de

diminue la consommation de N et de K. Les plants am putés opèrent cependant une com pensation p ar une absorption plus intense, d'au­ tan t plus im portante que la plante a des besoins élevés et des réser­ ves réduites (Godo, 1980 b). Comme le système racinaire s'accroît vraisem blablem ent plus vite (comme chez Torge ou le blé) que la consomm ation des éléments m inéraux, de telles am putations en condi­ tions naturelles sont particulièrem ent graves dans la phase initiale suivant la plantation et sur des plants petits ou à l'opposé lorsque les racines sont moins fonctionnelles au cours de la deuxième récolte.

La com pensation possible avec des apports par voie foliaire court- circuitant les racines déficientes ne suffit pas pour assurer le rende­ ment, car la croissance est elle-même diminuée ( La c o e u il h e et

Gu e r o u t, 1976) par la réduction de l'absorption de Teau, de l'exsu­

dation racinaire, de la synthèse des phytohormones. C'est donc bien p ar l'interm édiaire de la croissance qu'interviennent essentiellem ent tous ces facteurs réducteurs. Cependant, un état n u tritif élevé de la plante diminue sa sensibilité à Thypoxie du milieu racinaire

( Ra f a il l a c, 1982).

1.4.1.3.1.10. — Référentiel des besoins

Dans le document I'ananas sa culture, ses produits. (Page 140-172)