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Liste des abbréviations

1.3 Les citrus

Les citrus regroupent les plantes des pays chauds de la famille des rutacées, dont plusieurs espèces sont cultivées pour leurs fruits aussi appelés agrumes. Ces agrumes sont appréciés pour leurs chairs juteuses, acides et parfois sucrées. La peau épaisse relargue l'huile essentielle, si elle est pliée ou pincée. La période de production commence en octobre pour l'ensemble des citrus et s'étale tout au long de l'année suivant la variété.

Les huiles essentielles d'agrumes, obtenues par expression à froid, possèdent un grand nombre de composants en commun, mais se distinguent souvent par des variations quantitatives. Ces variations quand elles ont lieu au niveau des composés à fort pouvoir olfactif expliquent

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en partie les diérentes caractéristiques de chaque huile essentielle de citrus. Aussi il existe des molécules spéciques pour chaque agrume lui conférant sa spécicité.

Pour chaque huile essentielle de citrus il existe plusieurs chémotypes, normés ou non par l'AFNOR. De plus des variations saisonnières peuvent exister en raison des cultivars produits à chaque époque de l'année, de la maturité du fruit et du climat [44, 54].

1.3.1 L'Orange

1.3.1.1 Le fruit

Nom botanique : Citrus Sinensis L.

Figure 1.16: Citrus sinensis L.

L'orange est l'un des fruits les plus consommés à travers le monde. Son origine est incer-taine : pour certains elle serait une variété de l'orange amère, pour d'autres elle serait issue d'un croisement d'agrumes. Elle est supposée originaire du sud de la Chine, du nord-est de l'Inde ou peut-être de l'Asie du sud-est. On ne sait pas exactement comment elle est arrivée en Europe mais ce fut probablement grâce à des marchands italiens ou navigateurs portugais dans les années 1450-1500. Elle fut très vite valorisée pour ses propriétés médicinales. Elle fut ensuite introduite sur le continent américain par les espagnols et les français. L'orange est principa-lement cultivée en Asie du sud-est, Afrique du sud, Australie, dans le bassin Méditerranéen, ainsi que dans les zones subtropicales des Etats-Unis et des Caraïbes. Elle est produite en très grande quantité car très demandée pour la qualité de son jus. De ce fait c'est une huile essen-tielle vendue à bas prix en comparaison aux autres agrumes ce qui en fait un candidat de choix comme adultérant [54-56].

Aujourd'hui son huile essentielle est reconnue par l'aromathérapie pour ses propriétés anti-septique, légèrement calmante et sédative. Cependant elle est aussi photosensibilisante [1].

1.3.1.2 Caractéristiques de l'huile essentielle

L'huile essentielle d'orange se diérencie des autres agrumes par la présence d'aldéhydes aliphatiques en plus forte quantité, ainsi que la présence de valencène et de d-3-carène. Sa teneur en limonène varie entre 94-97 % ce qui en fait le constituant majeur [60] (norme AFNOR NF

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T75-203 (sept2006)). Il existe de nombreuses variétés et d'origines géographiques, cependant la norme AFNOR ne fait pas de diérence entre les chémotypes. Il existe pourtant des chémotypes, bien que peu marqués, telle que l'huile essentielle d'orange de type Valencia renfermant des teneurs plus importantes en valencène [60].

1.3.2 La Bergamote

1.3.2.1 Le fruit

Nom Botanique : Citrus aurantium L. SSP. Bergamia.

Figure 1.17: Citrus aurantium L. SSP. Bergamia

La bergamote est considérée comme une variété de l'orange amère et est originaire de Calabre en Italie où 80% de la production se situe encore aujourd'hui. Le reste de la production est situé en France (Corse) et Côte d'Ivoire. Elle est très reconnue en aromathérapie pour ses qualités anti-infectieuse, antibactérienne, antiseptique, antispasmodique, calmante et sédative mais aussi photosensibilisante [1, 55].

1.3.2.2 Caractéristiques de l'huile essentielle

L'huile essentielle de bergamote est produite de novembre à janvier. Elle est principalement extraite par les machines dites pélatrices. Cette huile se caractérise par une quantité réduite d'hydrocarbures terpéniques en comparaison aux autres citrus et donc une faible teneur en limonène (25-45%). Les teneurs en g-terpinène (8-11%) et b-pinène (6-12%) sont semblables à celles des huiles essentielles de citron. Par contre, elle présente de fortes teneurs en linalol (3-15%) et acétate de linalyle (20-30%) ce qui la diérencie des autres citrus . Les teneurs en linalol et acétate de linalyle sont les plus variables selon la zone de production. En cours de saison le linalol tend à diminuer tandis que l'acétate de linalyle augmente. La norme diérencie deux chémotypes, les types Italie et Côte d'ivoire. En eet l'origine Côte d'ivoire (à l'instar du type Corse qui n'est pas normé) possède des teneurs en linalol et acétate de linalyle en moyenne plus importantes que celles de l'huile essentielle de type Italie. (AFNOR NF ISO 3520 (février 1999), [44, 54, 57, 60, 61]).

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1.3.3 Le Citron

1.3.3.1 Le fruit

Nom botanique : Citrus limon L.

Figure 1.18: Citrus limon L.

L'origine du citron n'est pas connue avec certitude. Certains auteurs le pensent originaire du nord-ouest de l'Inde. Il aurait été introduit dans le sud de l'Italie en 200 ap. JC et aurait été cultivé en Iraq et Egypte à partir de 700. Il aurait ensuite atteint la Sicile et la Chine. Les arabes sont à l'origine de sa dispersion dans le bassin méditerranéen tandis que les espagnols l'auraient exporté vers le continent américain. Son huile essentielle est reconnue aujourd'hui pour ses qualités anti-infectieuse, antibactérienne, antiseptique ; son eet légèrement calmant ; elle est aussi photosensibilisante et dermoagressive [1, 55].

1.3.3.2 Caractéristiques de l'huile essentielle

Le citron est cultivé tout au long de l'année et la composition de son huile essentielle varie légèrement au cours des saisons, principalement en raison de l'existence de cultivars spéciques à chaque saison. Il est extrait avec des machines Pélarice, Sfumatrices, Torchi et FMC. Cette huile essentielle contient une quantité d'hydrocarbures terpéniques similaire à celle de l'orange. Il se distingue cependant de celle-ci par une teneur en limonène plus faible (60-68%), mais des teneurs en g-terpinène (8-12%) et b-pinène (10-16,5%) dans des gammes comparable à l'huile essentielle de bergamote . La présence de citronnellal et de citral (Z-citral = néral et E-citral = géranial, 2-4%) donnent à l'huile essentielle ses caractéristiques olfactives particulières. Le prix de l'huile essentielle est indexé sur le  total carbonyle compounds  (citral), expli-quant la forte proportion d'adultération de cette huile essentielle par ajout de citral d'origine synthétique. La somme des hydrocarbures terpéniques est stable, par contre l'huile essentielle produite en été présente une teneur en limonène plus basse impliquant des teneurs en b-pinène et sabinène plus élevées. Cette huile essentielle d'été, est aussi riche en alcools et esters mais donc pauvre en citral. C'est donc une huile essentielle de moindre qualité que celle obtenus à d'autre période de l'année. La norme AFNOR diérencie les chémotypes d'origine Argen-tine, désertique, côtier, Italie, Espagne et Côte d'Ivoire. En eet, un citron provenant de Côte

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d'Ivoire, Brésil et surtout désertique peut avoir des teneurs en limonène plus haute que ceux des autres origines. En contre partie les teneurs en b-pinène et g-terpinène sont plus faibles. Il en est de même pour l'a-terpinéol, b-bisabolène, les acétates de néryle et géranyle . Le né-ral et géranial sont plus bas pour le désertique à l'image du citron d'été. En rechanche pour Côte d'Ivoire et Brésil la gamme de naturalité est plus étendue que celle d'Italie. La diérence majeure entre les échantillons d'Espagne et d'Italie sont les teneurs du citral pouvant être plus basses pour l'origine Espagne (AFNOR NF ISO 855 (mai 2004), [44, 54, 57, 60, 62, 63]).

1.3.4 La Mandarine

1.3.4.1 Le fruit

Nom botanique : Citrus reticulata blanco var.Mandarine

Figure 1.19: Citrus reticultata blanco var.Mandarine

La mandarine est considérée comme originaire de l'Asie du sud-est. C'est un agrume originel, il n'est pas issu d'hybridation. Elle est arrivée en occident par étapes. Deux variétés de Canton ont été introduites en Angleterre en 1805 et ensuite cultivées dans le sud de l'Europe dans les années 1850. Elle est aujourd'hui principalement cultivée en Europe. Elle fut ensuite importée aux Etats-Unis par un consul italien. Il existe aujourd'hui un grand nombre de variété de mandarines, d'origines géographiques diérentes, leur conférant leurs caractéristiques propres. Il existe aussi de nombreux hybrides à partir de la mandarine, inventés à des ns commerciales [56, 65-67, 70].

Aujourd'hui son huile essentielle est reconnue par l'aromathérapie pour ses propriétés légè-rement antiseptique, relaxante, sédative ainsi que légèlégè-rement antispasmodique. Aussi comme tous les agrumes elle est photosensibilisante [1, 55].

1.3.4.2 Caractéristiques de l'huile essentielle

La période de production s'étale d'octobre à mars. Les mandarines sont classiées selon la période de récolte, les mandarines vertes pour celles de début de saison, les mandarines jaunes en milieu de saison et les mandarines rouges en n de saison. Elle est obtenue pas Pélatrice,

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Torchi et FMC [54]. Cette huile essentielle contient une quantité d'hydrocarbures terpé-niques similaire à celle de l'orange. Elle se distingue cependant de celle-ci par une teneur en limonène plus faible (65-75%) et des teneurs en b-pinène (1,2-2 %) et g-terpinène (16-22%) plus élevées. La mandarine se diérencie des autres citrus par la présence d'a-sinensal, de N-méthyl-anthranilate de méthyl et de thymol qui lui donne son caractère particulier [69].

La teneur en limonène augmente en cours de saison induisant une baisse des taux en a-pinène, b-pinène et g-terpinène. Il est de même avec les alcools, N-méthyl anthranilate de méthyl et a-sinensal dont la teneur diminue en cours de saison. Bien que les huiles essentielles de mandarine soient divisées en trois catégories selon la période de récolte, la norme AFNOR ne considère que le type Italie sans distinction de maturité de fruit (verte, jaune, rouge) (AFNOR NF ISO 3528 (nov1997)) [25, 44, 53, 59, 64, 68-70] .

Les types Argentine, Brésil et Espagne ne sont quant à eux pas normés. Cependant d'après Dugo et al., par rapport à celle provenant d'italie, la mandarine d'Espagne a des taux plus bas en g-terpinène, N-méthyl-anthranilate de méthyle (NMAM), thymol et a-sinensal, mais plus haut au niveau du limonène. Les mandarines du Brésil ont un taux de limonène similaire aux mandarines rouges mais un taux de g-terpinène plus bas. Des taux de NMAM et thymol plus élevés sont aussi observés. Les huiles provenant d'Argentine ont un taux de limonène plus haut que le type Italie, mais un taux plus faible de NMAM et g-terpinène [54, 60, 71].

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1.3.5 Le Pamplemousse

1.3.5.1 Le fruit

Nom botanique : Citrus paradisii Macf

Figure 1.20: Citrus paradisii Macf

Il a été décrit pour la première fois en 1750 par G. Hughes qui le dénomma le fruit défendu de Barbade. Il serait le fruit de l'hybridation accidentelle entre le pamplemousse vrai (ou pummelo pour les américains) Citrus grandis ou maxima probablement originaire d'Asie du sud-est et l'orange (citrus sinensis). L'orange étant parente du pamplemousse, il est alors logique de trouver de grandes similitudes dans la composition chimique de leurs huiles

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essentielles. Le nom correct, mais encore peu utilisé en français, pour cette espèce est pomélo et non pamplemousse, et entraine des confusions avec le pummelo.

Ce fruit pousse dans les régions de climat subtropical. Il est principalement cultivé au sud des Etats-Unis, en Amérique centrale et aussi en Amérique du sud. Son huile essentielle est reconnue pour ses propriétés antiseptique et photosensibilisante [1, 55].

1.3.5.2 Caractéristiques de l'huile essentielle

Sa composition est très proche de celle de l'huile essentielle d'orange. Elle se diérencie par sa forte teneur en nootkatone, produit d'oxydation du valencène, principal acteur de son odeur caractéristique. La présence de d-3-carène est parfois rapportée bien que ce constituant soit principalement caractéristique de l'essence d'orange [44, 60, 65, 72, 73].

La norme AFNOR ne diérencie pas les chémotypes. Cependant de nombreuses publications font état de cultivars de pamplemousse avec des faibles taux de nootkatone, voir une absence de ce composé [44, 72, 74, 75]. Par ailleurs la norme propose une gamme de naturalité très étendue pour les teneurs naturelles en nootkatone.

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