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CINQUIEME CONFERENCE DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.

Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché.

(Job, XIX, 21.)

Que la Religion est belle, qu'elle est admirable et consolante dans ses enseignements et dans la ravissante obscurité de ses mystères ! En nous laissant mourir à la terre par le dépouillement de nos corps, elle ne nous fait point mourir à nos cœurs par la rupture des amitiés qui en sont la joie et le soutien.

Le Sauveur miséricordieux qui, par un sentiment d'exquise délicatesse, daignait s'appeler le Dieu d'Abraham, qui promettait à ses apôtres, en récompense de leur fidélité, de les faire reposer un jour dans le sein d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, ne semble-t-il pas nous marquer par ce religieux souvenir accordé aux ancêtres, que la * mort n'a pas le privilège de briser les nœuds légitimes de la vie, et que les affections saintes ne s'éteignent point dans les glaces du trépas.

Notre tâche en ce jour est difficile ; il faut que nous vous fassions aimer et craindre le Purgatoire. – Le Purgatoire mérite d'être craint. Il est en toute vérité l'atelier de la Justice infinie. La rigueur et les sévérités divines s'y exercent avec une intensité qui ici-bas nous est inconnue. De graves Docteurs nous assurent que toutes les cruautés exercées par les bourreaux sur les martyrs, que toutes les souffrances et les afflictions accumulées sur les hommes depuis l'origine des temps, ne sont pas comparables à la peine la plus légère de ce séjour d'expiation. – Mais, d'autre part, le Purgatoire est le chef-d’œuvre du Cœur de Dieu, l'invention la plus merveilleuse de son amour, à un tel point que nous ne saurions vous dire si les consolations qu'on y goûte ne sont pas plus excessives que les tourments eux-mêmes.

L'état des saintes âmes, dont nous voulons vous faire entendre les plaintes, est incompréhensible et ineffable. Leur béatitude n'est pas celle du Ciel où les joies sont sans mélange ; leurs tourments ne sont pas ceux de l'Enfer où la souffrance est sans adoucissement. Leurs peines n'ont aucune analogie avec celles de la vie présente où les jours heureux alternent avec les jours de désolation et de tristesse.

Ces âmes sont heureuses et malheureuses simultanément. Les tribulations les plus extrêmes, les plus grandes angoisses que l'âme puisse ressentir, sont indissolublement unies en elles aux joies les plus réelles, les plus enivrantes qui puissent se concevoir, si l'on excepte celles du Ciel.

Ah ! n'accusez pas le Seigneur de cruauté envers ces âmes qu'un jour il plongera dans l'océan de ses lumières, et qu'il abreuvera de délices en les recevant dans son sein, de torrente voluptatis potabis eos1. Admirez plutôt comment l'amour et la justice s'unissent par un mutuel tempérament dans ce grand travail de redressement et d'épuration.

A la lueur de ces terribles flammes, nous apprécierons le degré profond de malice renfermé dans ces fautes que nous considérons comme légères et sans conséquence. – D'autre part, les douceurs que la clémence infinie daigne répandre sur ces sombres brasiers, nous aideront à calmer les appréhensions dont nous serons saisis à notre dernière heure ; au moment de notre mort, elles mettront la paix dans nos âmes et nous inspireront le courage, la confiance et une vraie résignation.

Donc en deux mots, le Purgatoire est aimable et consolant, il est un séjour béni et digne de toute notre sollicitude et de toute notre prédilection en tant que les supplices qu'on y endure s'y exercent sur des âmes saintes et chéries de Dieu. – Le Purgatoire est un théâtre d'affliction et d'angoisses en tant que la justice de Dieu s'y dédommage de la part de sacrifice et d'amour que nous lui avons refusée ici-bas *.

Anges sacrés, gardiens de ces gouffres embrasés, aidez-moi à évoquer du sein de ces flammes qui les tourmentent, ces âmes si saintes et si résignées. Faites-nous reconnaître parmi elles nos pères, nos mères, nos sœurs, nos frères. Laissez pénétrer jusqu'à nos oreilles leurs cris si tendres et si déchirants, qu'ils seraient capables de fendre les montagnes et d'adoucir la cruauté elle-même.

1 Ps. XXXV, 9.

Ah ! si nos cœurs ne sont pas pétrifiés, si une goutte de sang chrétien bouillonne encore dans nos veines, nous comprendrons qu'il n'y a pas de détresse plus grande à secourir, qu'il n'y a pas d'exercices plus méritoires et plus pressants à pratiquer ! ! !

I

L'existence du Purgatoire est formellement attestée par la sainte Écriture et par la tradition constante de l’Église juive et chrétienne. – Il est dit aux livres des Macchabées que c'est une pensée sainte et salutaire de prier pour les morts, afin de les délivrer des fautes et des imperfections dont elles se souillèrent durant la vie : ut a peccatis solvantur1. – Saint Paul, parlant des prédicateurs légers et présomptueux qui, dans l'exercice de * leur ministère, se laissent séduire par l'amour des louanges, s'abandonnent à des pensées de vanité et à des sentiments de complaisance, dit qu'ils seront sauvés, mais après avoir été préalablement éprouvés par les flammes : sic quasi per ignem2. – Saint Grégoire enseigne que les âmes coupables de prévarications qu'elles n'auraient pas suffisamment expiées pendant leur vie, seront baptisées dans le feu : ab igne baptizabuntur. – C'est leur second baptême. – Le premier est nécessaire pour nous introduire dans l’Église de la terre, le second pour nous introduire dans l’Église du Ciel. – Au dire de saint Cyrille, de saint Thomas, le feu du Purgatoire est de même nature que celui de l'Enfer. Il a la même ardeur, et n'en diffère que parce qu'il est temporaire. – Enfin, la liturgie sacrée nous apprend que le Purgatoire est un abîme affreux, un séjour où les âmes sont dans l'angoisse et dans une cruelle attente, un brasier où elles brûlent sans interruption, soumises à l'action d'un feu subtil, allumé au souffle de la justice divine et dont l'énergie est la mesure de ses très justes et très redoutables vengeances : Dies irœ, dies illa... Lacrymosa dies illa, qua resurget ex favilla judicandus homo reus3 *.

L’Église, au Canon de la messe, offre à Dieu ses suffrages, afin d'obtenir pour ces âmes locum lucis, un lieu de lumière : d'où il suit qu'elles sont dans la nuit et enveloppées de ténèbres épaisses et impénétrables. – Elle demande pour elles locum refrigerii, un lieu de rafraîchissement : d'où il suit qu'elles sont dans d'intolérables ardeurs. – Elle demande encore pour elles locum pacis, un lieu de paix : d'où il suit qu'elles sont livrées à des inquiétudes et à d'inexprimables anxiétés *.

Ce simple exposé fait frissonner d'horreur tout notre être. Hâtons-nous de dire que les consolations que goûtent ces âmes captives sont aussi inexprimables.

A la vérité leurs yeux ne sont pas encore récréés par l'aspect de la douce lumière, les anges ne descendent pas du Ciel pour transformer leurs flammes en une rosée rafraîchissante ; mais elles ont le trésor le plus doux, celui qui suffit seul pour relever l'homme le plus affaissé sous le poids de ses peines, faire lever l'aube de la sérénité sur les fronts les plus tristes et les plus abat tus : elles possèdent le bien qui reste ici-bas à l'homme le plus misérable, le plus dénué, lorsqu'il a épuisé, tari la coupe sans cesse renaissante de toutes les afflictions, et de toutes les peines... Elles ont l'espérance ; l'espérance, elles la possèdent à l'état le plus éminent, à ce degré qui exclut toute incertitude, toute appréhension, qui fixe le cœur dans le repos, dans la plus profonde et la plus absolue sécurité : Reposita est mihi corona justitiœ4.

1 Macch., XII, 46.

2 Cor., III, 15.

3 D'après saint Bonaventure, saint Thomas, saint Augustin, les tourments du Purgatoire surpassent en gravité toutes les peines que l'homme peut endurer en Cette vie.

Et si acternus non sit, miro tamen modo gravis est ; excedi(que citrines poenas quas aliquis in hoc vita passus est (Aug., lib. 50, homil., c. XVIII.) - Unde in Psalm XXXVII : Doinine ne in furore lito arguas nie, ait damnatos argui in furore Dei, justos veto in purgatorio corrigi in ira Dei.

Anselmus, 1 Cor. 3. Sciendum. est quod gravior est ille ignis quam quidquid homo pati potest in bac vita.

Coesarius, homil. 8. Nemo hoc dicat, fratres charissimi, quia ille ilise purgatorius ignis durior erit, quam quod possit poenarum in hoc soeculo, aut accidere, aut sentiri, aut cogitari.

Toutefois saint Bonaventure (in 4. D. 20, a. I, 4. 2.) interprète dans un plus mitigé les diverses opinions que nous venons (le citer. Les peines du purgatoire sont, dit-il, d'un ordre surnaturel ; en conséquence il est certain que, considérées en elles-mêmes, elles dépassent par leur nature intrinsèque toutes les souffrances de la vie présente. - Mais, on tic saurait admettre pour autant, que dans leur application, et par rapport à chaque individu, la plus légère des peines du Purgatoire excède tous les tourments qu'un homme peut endurer sur cette terre. Ainsi, par exemple, si une âme n'est coupable que d'une faute vénielle très minime, il n'y aurait pas de proportion entre le péché et la peine, si elle était condamnée pour cette seule faute à endurer tous les supplices des martyrs. L'opinion de saint Bonaventure concorde avec les déclarations d'un grand nombre de saints, qui ont su, par révélation, que des hommes n'ont été condamnés au Purgatoire, que pour un temps très court, et que la peine du feu leur a été épargnée. A plus forte raison peut-on conclure que, parmi les âmes du Purgatoire, il en est un certain nombre qui ne sont condamnées qu'à des peines relativement légères.

4 II Timot.. IV, 8.

Ces âmes sont assurées de leur salut. Saint Thomas nous donne deux raisons de cette certitude immuable, si consolante qu'elle leur fait en quelque sorte oublier leurs peines. – D'abord ces âmes savent qu'il est de foi que les damnés ne peuvent ni aimer Dieu, ni détester leurs péchés, ni opérer aucune ouvre bonne or. elles ont la conscience intime qu'elles aiment Dieu, qu'elles détestent leurs fautes et qu'elles ne peuvent plus opérer aucun mal. Elles savent en outre d'une certitude de foi, que les âmes qui meurent en état de péché mortel sont précipitées en Enfer, sans délai, à l'instant où elles rendent leur dernier soupir. Ducunt in bonis dies suos, et in puncto ad inferna descendunt1. Or les âmes dont je parle, ne sont pas livrées au désespoir, ne voient pas la face des démons, elles n'entendent pas leurs imprécations et leurs blasphèmes, elles en concluent par le fait et d'une manière infaillible qu'elles ne sont pas décédées en état de péché mortel, mais qu'elles sont en état de grâce et agréables à Dieu.

Aussi, quel sujet de contentement pour elles de pouvoir s'écrier avec l'assurance de saint Paul : « Plus de rechute dans le péché ! plus de séparation entre Dieu et moi ! plus de mort à Jésus-Christ qui est nia vie : Certus sum enim ! plus de ces doutes formidables sur ma prédestination. Ah ! c'en est fait, je suis sauvée... J'ai entendu de la bouche même de mon Dieu l'arrêt irrévocable de mon salut ; je sais, à n'en plus douter, qu'un jour les portes de la cité céleste s'ouvriront pour mon entrée triomphale, que le Ciel, la terre, les Principautés, les Puissances réunies, le glaive lui-même, sont sans puissance pour me séparer de la charité de Dieu et me déposséder de mon éternelle couronne : Quia neque principatus neque creatura alia poterit nos separare a charitate Dei, quœ est in Christo Jesu2. » *

Ah ! sans doute, s'écrie cette âme, mes douleurs sont aiguës ! Rien n'est comparable à la violence de mon supplice ; niais ce supplice et ces souffrances sont sans force pour m'éloigner de Dieu, détruire en moi la flamme de son amour : Quis ergo nos separabit a charitate Christi ! An tribulatio, an angustia, an fames3... Ah !... ma faiblesse maintenant n'est plus sujette à se trahir par des emportements, par des impatiences, par des murmures. Soumise au bon plaisir de Dieu, je bénis la main qui me châtie, j'accepte avec joie tous mes tourments.

Ces tourments ne sauraient abattre mon âme, ni la jeter dans le trouble, l'amertume ou l'anxiété... non contristabit justum quidquid ei acciderit. Je sais qu'ils sont réglés et tempérés par cette divine Providence, qui, pour le bien de ses créatures, dispose toute chose avec amour et avec équité4... Je dis plus, je préfère mes tourments aux délices du Ciel, s'il pouvait m'être donné d'en jouir contre le gré de cette volonté souveraine, à laquelle je suis désormais soumise absolument et sans retour mes vœux, mes aspirations se résument dans une seule devise « Tout ce que Dieu veut, comme il le veut, à l'heure* où il le veut. » Oh ! Dieu de mon cœur, mon trésor et mon tout, que suis-je pour que vous daigniez descendre jusqu'à moi et épurer, de votre main paternelle, une âme ingrate et déloyale.

Ah ! coupez, taillez dans le vif, épuisez la coupe inimaginable de vos tourments. N'écoutez que votre honneur et les intérêts de votre justice, et jusqu'à ce que celle-ci soit pleinement satisfaite, n'ayez égard ni à mes gémissements ni à mes plaintes.

Pauvres âmes ! Elles n'ont qu'une passion, qu'une ardeur, qu'un désir, celui de briser l'obstacle qui les empêche de s'élancer vers Dieu, qui les appelle et les attire à lui de toute l'énergie et de toute la violence de sa beauté, de sa miséricorde et de son amour sans bornes.

Ah ! si elles le pouvaient, afin de hâter l'heure fortunée de leur délivrance, volontiers elles attiseraient les flammes qui les consument, elles accumuleraient à l'envi tourments sur tourments, Purgatoire sur Purgatoire. – Il y a dans ces âmes des restes de péché, un alliage de misères, de souillures, de défectuosités qui ne leur permet pas de s'unir à la substance divine. Leurs imperfections, les taches vénielles dont elles se sont laissé ternir ont obscurci et mutilé leur œil intérieur. Si, avant leur complète purification, la vive et éclatante lumière du Ciel tombait sur leurs yeux malades et affaiblis, elles en éprouveraient une impression plus douloureuse et plus cuisante mille fois que celles qu'elles ressentent au sein des plus épaisses * ténèbres de l'abîme. Dieu, lui-même, voudrait les transformer,

1 Job., XXI, 13.

2 Rom., viii, 38.

3 Rom., viii, 35.

4 Censeo esse de fide, illas animas non ita perturbari doloribus, ut irrationalern quamquam anxictatem, vel impatientiam sustineant. Probatur ex proverbio XII : non contristabit justum quidquid ei acciderif. Quod si hoc dixit sapiens de justo in hac vita degente quando divina gratia et protectione custoditur, quid dicendum est de animabus illis, quoe confirmatoe sunt in gratia, et in omni bono, et certissime norunt illas poenas esse justissimas, et ex Dei ordinatione evenire ? (Suarez, Dispui. XLVII, sect. tir, p. 932.)

de suite, à la ressemblance de sa gloire en les éclairant de très purs rayons de sa divinité ; ces rayons trop vifs, trop éblouissants ne pourraient les pénétrer ; ils seraient interceptés par les scories et les résidus de cette poussière et de cette boue terrestre, dont elles sont encore souillées. – Il est indispensable que, jetées dans un creuset dévorant, elles déposent la rouille des imperfections humaines, afin que, semblables au vil et noir charbon, elles en sortent sous la forme d'un cristal précieux et transparent ; il faut que leur être se subtilise, s'épure de tout mélange d'ombres et de ténèbres, qu'il devienne apte à recevoir sans obstacle les irradiations et les splendeurs de la gloire divine qui, coulant un jour en elles à pleins bords, les remplira comme un fleuve sans rivages et sans fond.

Figurez-vous une personne atteinte d'un mal hideux, qui lui ronge les chairs et la rend pour ceux qui l'entourent un objet d'éloignement et de dégoût... Le médecin qui veut la guérir applique sans ménagement le fer et le feu. Il fouille avec son terrible instrument jusqu'à la moelle des os. Il va saisir le principe et la racine du mal dans ses plus secrètes profondeurs. Les convulsions de la malade sont si violentes qu'elle est près de rendre l'âme ; mais l'opération terminée, elle se sent renaître, le mal a disparu, elle a retrouvé sa beauté, sa jeunesse et sa vigueur. Ah ! loin de s'emporter en plaintes et en reproches, elle n'a pas de paroles * ni de bénédiction assez grandes pour témoigner sa reconnaissance à l'homme de l'art qui, en lui faisant souffrir mille maux, lui a donné ce qu'il y a de plus précieux, la santé et la vie.

Ainsi en est-il des âmes dans le Purgatoire. – Elles tressaillent de bonheur en voyant leurs taches et leurs souillures disparaître par l'effet merveilleux de ce châtiment réparateur. Sous l'action de ces flammes purifiantes, leur être plus ou moins défiguré s'embellit et se restaure. Ce feu lui-même perd son intensité, dit saint Thomas, à mesure qu'il consume et détruit les imperfections et les défectuosités qui alimentaient ses ardeurs. – Une barrière d'une dimension imperceptible sépare encore ces âmes du séjour des récompenses. Ah ! elles éprouvent une joie et des transports in-descriptibles, voyant se développer en elles les ailes qui leur permettront de s'élancer bientôt vers les célestes demeures... Déjà elles entrevoient l'aube de leur délivrance. – Ah ! elles ne touchent point encore à la terre promise ; mais, comme Moïse, elles se la retracent en esprit. Elles en pressentent les lumières et les riants rivages, et elles en respirent à l'avance les parfums et les souffles embaumés. – Chaque jour, à chaque instant, elles voient poindre dans une vision moins lointaine l'aurore de leur délivrance, elles sentent se rapprocher de plus en plus le séjour de leur éternel repos : Requies de labore. – Que dirai-je encore ? Ces âmes ont la charité qui cette fois a pris possession complète et absolue de leur cœur... Elles aiment Dieu, elles * l'aiment d'un amour si puissant qu'elles voudraient se fondre et s'anéantir pour sa gloire.

« L'homme embrasé de la flamme du divin amour », dit saint Jean Chrysostome « est aussi indifférent à la gloire et à l'ignominie que s'il était seul et sans témoin sur cette terre. Il méprise toutes les tentations. Il n'a pas plus souci des tenailles, des grils, des chevalets, que si ces souffrances étaient endurées dans une chair autre que la sienne. Ce qui est plein de suavité pour le monde, n'a pour lui aucun attrait, aucune saveur ; il n'est pas plus susceptible d'être épris d'un attachement criminel, que l'or sept fois éprouvé n'est susceptible d'être terni par la rouille. Tels sont, même sur cette terre, les effets de l'amour divin, quand il s'empare vivement d'une âme. »

Or l'amour divin agit sur les âmes dont je parle, avec d'autant plus de force que, séparées de leurs

Or l'amour divin agit sur les âmes dont je parle, avec d'autant plus de force que, séparées de leurs