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Partie 2 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

I. CHOIX DU SUJET ET DU CORPUS

A. Le sujet

Le sujet de recherche choisi pour cette année s’inscrit dans la continuité de mon travail de l’an passé. En effet pour mon travail de recherche précédent, je me suis intéressée aux regards des parents et professionnels de la petite enfance (crèche, animatrice d’ateliers de portage, de signes…) sur la communication gestuelle, plus précisément sur la démarche des « bébés signeurs ». Pour cela j’ai recueilli des témoignages de parents aux profils différents ainsi que des témoignages de professionnels145. Pour cette année, j’ai donc souhaité poursuivre et approfondir mes recherches sur ce sujet en observant les pratiques communicatives réelles des familles ayant choisi, pour diverses raisons, les signes pour communiquer en plus du langage oral. Il me semblait intéressant de mettre en parallèle les discours des familles sur leur pratique communicative et sur les signes qu’ils utilisaient et leurs pratiques effectives.

B. Présentation du corpus

Les personnes participant à ce travail de recherche ont été choisies en fonction de leur rapport à l’objet d’étude. Cela signifie que ces personnes devaient avoir connaissance de cette communication gestuelle et l’avoir mise en place avec leur(s) enfant(s) dans leur pratique communicative quotidienne. L’étude étant ciblée sur un public précis, nous n’avons pu construire un échantillon de personnes en tenant compte des variables macro-sociales. Le nombre de personnes en France connaissant la communication gestuelle avec les bébés étant assez faible, il était difficile de poser de nouvelles contraintes. De plus s’ajoute à cela la difficulté de trouver des familles volontaires pour participer à une étude nécessitant plusieurs rendez-vous ainsi que des séances filmées. Pour ce travail je souhaitais néanmoins avoir la possibilité de filmer plusieurs familles aux profils différents afin de pouvoir mettre en perspective les données recueillies.

Afin de trouver des familles intéressées pour participer à cette étude je me suis tournée vers Mme Lachenal avec qui je travaille depuis l’an passé, qui fait partie du Réseau Signe avec

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Lamperier, M.(2011). Apports et impacts de la communication gestuelle pré-verbale- étude de discours de

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moi. Mme Lachenal est animatrice SAM146 mais aussi formatrice au programme MAKATON. Intéressée par cette nouvelle recherche sur le thème des « bébés signeurs » elle m’a permis, par le biais de Sandra-Laure, animatrice du réseau SAM aussi et faisant partie de l’association Massado147 et ayant aussi participé à mon mémoire de recherche de l’an passé, de rencontrer des parents intéressés par ce travail et qui souhaitaient participer à l’étude. Mme Lachenal par ses contacts m’a aussi mise en relation avec Marjorie qui s’occupe de l’association : Mes

mains ont la parole. Marjorie m’a mise en contact avec plusieurs parents intéressés pour

participer à ma recherche. Enfin j’étais restée depuis, l’an passé, en contact avec une maman, je lui ai donc proposé de participer, sachant qu’elle utilisait toujours les signes avec son enfant et qu’elle était intéressée par mon travail et le sujet d’étude. Il est évident que sans l’aide et les contacts de ces personnes je n’aurais pu réaliser mon travail de recherche.

Suite à cela, j’ai rencontré les parents intéressés par mon travail et je leur ai présenté le but de mon étude. Au final, 4 familles ont participé à mon travail de recherche. Les familles et les enfants ont des profils différents et n’ont pas suivi les mêmes formations à propos des signes. Comme nous l’avions vu l’an passé chaque animatrice a sa démarche et aborde l’utilisation des signes avec les enfants selon son regard. Ainsi deux familles ont participé au cours de Mme Lachenal, Sandra-Laure et les deux autres au cours de Marjorie. Chaque famille a investi pleinement la communication gestuelle et a tenté de la mettre en place dans la communication quotidienne avec des résultats différents. Je souhaitais avoir des situations différentes afin de voir s’il y avait une utilisation différentes des signes.

Ainsi mon corpus est composé de la façon suivante :

 Céline, parents de Léo.

 Elodie, maman de Mathis

 Nicolas et Virginie, parents d’Enzo.

 Audrey, maman de Zoé.

Les données se composant de vidéos et suite à la demande de certains parents les prénoms ont été anonymés.

Voici un tableau de présentation du corpus avec les différentes informations récapitulées se trouvant dans FICHE DE PRESENTATION PARENTS avant chaque entretien :

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SAM : Signe Avec Moi.

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Parents Age Emploi Enfant Age

Céline 37 ans Analyste programmeur Léo

2 et demi ans lors des vidéos et 21 mois lors de l’entretien.

Elodie 28 ans Chercheur Mathis 13 mois

Nicolas / Virginie 37 ans / 33 ans Chef de projet / Danseuse Enzo 2 ans

Audrey 30 ans Enseignante Zoé 15 mois

Tableau 5. Présentation des familles du corpus.

Dans la plupart des cas ce sont les mamans qui ont participé à la recherche : entretiens et réalisation des vidéos. Mais pour Enzo le papa a souhaité s’impliquer dans la recherche et participer à l’entretien ainsi qu’aux vidéos. Les personnes interrogées sont toutes des personnes actives. La moyenne d’âge se situe dans la trentaine et tous les couples sont ou mariés ou pacsés. Les enfants ont leurs deux parents vivant ensemble. Ainsi mon corpus se compose 4 familles. Sur les 4 enfants qui composent notre corpus 3 sont des garçons et 1 des enfants est une fille, Zoé. Enzo et Léo ont le même âge : 2 ans et Zoé et Mathis ont seulement deux mois d’écart. Cela va se révéler intéressant pour les analyses, en effet nous allons pouvoir mettre en perspective les données des enfants ayant le même âge et ensuite croiser les données entre les enfants ayant un an d’écart.

Il semblait nécessaire de préciser aussi que Céline et Paul, parents de Léo, ont participé l’an passé à mon travail de recherche. D’autre part, les parents de Zoé lui parlent en français mais aussi en portugais. Zoé grandit donc dans un univers bilingue lui-même enrichi de signes. Comme nous le verrons dans les vidéos Audrey utilise à la fois les signes de la LSF avec le français mais aussi avec le portugais. Dans l’entretien avec cette maman, celle-ci me confiait qu’il arrivait que Zoé ne comprenne pas certains mots en français mais seulement en portugais, elle accompagne donc souvent ses dires des signes.