• Aucun résultat trouvé

Partie 3 : ANALYSE

III. ANALYSE QUALI-QUANTITATIVE COMPAREE DES DONNEES : MISE EN

EN PERSPECTIVE DES DONNEES

Enfin, dans cette dernière partie, nous allons mettre en parallèle les deux types de données que nous venons d’analyser séparément. Nous allons centrer cette dernière partie sur les signes. Après avoir analysé d’une part, le regard des parents sur leurs pratiques communicatives avec les signes, puis les pratiques effectives des familles avec les signes, grâce aux vidéos. Nous allons maintenant voir, si les discours des parents sont accord avec leurs pratiques. Afin que cela soit plus clair, nous allons procéder famille par famille, puis nous ferons un bilan général sur les signes, avec tout ce que n’avons pu voir.

A. Céline et Léo

Il me semble important de repréciser, que l’entretien avec Céline, a été réalisé un peu moins d’un an avant la réalisation des enregistrements des interactions entre Céline et Audrey. Il est donc évident, que l’utilisation que Léo fait des signes aura évolué. De plus, comme je l’ai précisé avant, Léo va depuis quelques temps chez la nounou chez laquelle il ne peut utiliser les signes. Il a donc dû trouver un moyen alternatif pour communiquer et le pointage a pris une place importante dans sa communication. Nous avons pu voir, dans les vidéos, que les signes sont peu présents. Les signes que nous avons listés, lors de l’analyse des entretiens dans la partie signes utilisés, sont assez nombreux. Néanmoins, nous pouvons voir qu’il s’agit avant tout de signes du quotidien et en lien avec le champ lexical de la nourriture. Le contexte du jeu, lors de l’enregistrement vidéo, n’est peut-être pas le contexte interactionnel dans lequel Léo produit le plus de signes. D’autre part, lors de l’entretien, Céline nous confiait que toute sa famille signait avec Léo. Ce qui semble être le cas. Lors de l’enregistrement des vidéos, le frère de Léo était présent et signait avec lui. Et son père, sur un autre enregistrement, signait aussi avec lui. Il serait donc intéressant d’approfondir les analyses concernant Léo, afin de voir si le pointage se généralise à toutes les situations interactionnelles ou si, au contraire, d’autres moyens de communication sont utilisés dans d’autres situations.

164

B. Elodie et Mathis

Lors de notre entretien, Elodie nous confiait que les signes n’étaient pas encore devenus quelque chose « d’automatique » dans sa communication. Ce qui peut peut-être expliquer que les signes ne soient pas devenus encore automatique chez Mathis176.

D’autre part, elle disait préférer les situations des repas pour signer avec Mathis, comme c’est le cas dans notre vidéo. Elle produit, durant l’enregistrement, un certain nombre de signes mais Mathis ne semble pas réceptif. Serait-il lui plus productif dans un autre contexte ? Comme Elodie le constatait aussi, Mathis est encore jeune et il a produit ses premiers signes tôt. Il serait donc intéressant de voir comment sa production va évoluer. Le regard que porte Elodie sur ses pratiques communicatives avec les signes est cohérent avec sa pratique. Le champ lexical utilisé le plus souvent est bien celui de la nourriture. Par ailleurs, dans son témoignage, Elodie confiait utiliser régulièrement les signes mais non quotidiennement. Les signes, selon elle, n’occupent pas une grande place dans sa communication et c’est ce que nous avons pu constater.

C. Audrey et Zoé

Quant à Zoé et Audrey, comme nous l’avons déjà répété, les signes sont très présents dans leurs échanges. C’est aussi ce qu’a remarqué Audrey lors de notre entretien. Elle s’est d’ailleurs rendu compte, en énumérant les signes qu’elle utilise, qu’elle en produit bien plus que ce qu’elle ne pensait. Et c’est ce que nous avons pu vérifier avec les données quantitatives. Tout comme Enzo, Zoé est souvent à l’initiative des signes dans les échanges verbaux avec Audrey. Et c’est ce que souligne Audrey dans son témoignage. Lors des repas, ou quand elle veut jouer, c’est Zoé qui demande grâce aux signes. Nous avons pu le constater avec les exemples du signe [livre] et [encore] Par ailleurs, comme nous avons pu le remarquer avec l’analyse des relations dialogiques, la répétition est très présente chez Audrey. Lors de notre entretien, celle-ci m’a confié, souvent corriger Zoé et la reprendre177.

Enfin, un autre point me semblait intéressant à souligner, il s’agit de la seconde vidéo que nous avons transcrite de Zoé. Durant l’entretien, Audrey me confiait que certaines situations étaient ritualisées dans leurs échanges. Par exemple, Audrey a acheté un livre où elle sait que

176

Voir partie analyse des entretiens : 32 Par M Elodie. P. 82

177

165 lorsqu’elle va l’ouvrir avec Zoé, celle-ci va produire des signes. Et c’est ce livre qu’Audrey lit avec Zoé dans la seconde vidéo que nous avons transcrite178.

Il me semblait donc intéressant de le souligner, car nous pouvons voir alors voir le livre comme une sollicitation. Même si Zoé, produit des signes de son initiative, il s’agit d’une situation ritualisée dans laquelle Zoé à l’habitude de produire des signes.

D. Nicolas et Virginie et Enzo

En ce qui concerne maintenant la famille d’Enzo, Nicolas et Virginie, lors de notre entretien, nous confiaient utiliser les signes plus fréquemment dans un contexte ludique. Et c’est ce que nous pouvons constater dans les vidéos. Les 3 extraits vidéo analysés, se déroulent tous dans un contexte ludique : Nicolas et Enzo lisent un livre, Virgnie joue avec Enzo. Ils n’utilisent pas forcément les signes dans le quotidien, mais plus dans le cadre des chansons, des histoires. D’ailleurs, nous pouvons constater que le vocabulaire varié que nous a listé Nicolas et Virginie se retrouve dans les vidéos. Les signes produits par Enzo, durant les enregistrements sont très variés et touchent différents champs lexicaux. En ce qui concerne les situations interactionnelles dans lesquelles sont produits les signes, nous pouvons voir que cela correspond à ce que nous avaient dit Nicolas et Virginie. En effet, les signes sont le plus souvent utilisés, quand Enzo amorce leur utilisation. C’est lui qui va initier la conversation en utilisant les signes. Nous l’avons vu dans la partie précédente, Enzo a beaucoup de relation dialogique du type « initiative » et les signes sont très utilisés dans ce type de relation dialogique. Enfin, Virgnie et Nicolas avaient constaté que les signes avaient peut être décuplés la communication d’Enzo. Nous avons pu constater, dans les analyses des vidéos, qu’Enzo es un enfant très communicatif et que les signes sont très présents dans sa communication. C’est ce qu’ont souligné Nicolas et Virginie, Enzo, semble avoir complètement intégré les signes à ses pratiques communicatives179.