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Le rédacteur ne cède pas à la tentation de commencer à écrire tout en réléchissant, au fur et à mesure, aux divers éléments de planiication de son contenu.

LE CHOIX D’UN ANGLE ÉDITORIAL

L’angle est la « manière d’aborder un sujet, de le ramener à un aspect prin- cipal bien délimité »3. Pour un sujet donné, le rédacteur doit chercher com- ment traiter son sujet, trouver une approche originale. La recherche d’angle est le fruit du travail et de la créativité du rédacteur. Elle vise à capter l’attention du public, à surprendre par un contenu attractif et original. Produire un contenu sur le sujet des vampires pousserait le rédacteur à écrire un article fourre-tout qui aborderait tous les aspects du sujet. La conséquence serait inévitablement de noyer son public et de le perdre. Il convient de donner un cadre à cette production en fonction de l’internaute auquel on s’adresse. Il existe plusieurs techniques pour déinir un angle. La technique du « ca- membert », par exemple, décrite par Christian Robin4 consiste à inscrire son sujet au centre du camembert, puis à lister tout autour les acteurs concer- nés par ce sujet. Ces acteurs représentent chaque segment de notre camem- bert et peuvent être un individu précis, un corps de métier, une institution, une catégorie sociale ou familiale, etc. Le rédacteur tente de formuler toutes les questions que se pose cet acteur sur le sujet, et génère ainsi une multi- tude d’angles possibles.

Par exemple, les passionnés de littérature de vampires s’interrogeront sur la question suivante : « Pourquoi rencontre-t-on le vampire dans toutes les civilisations et à toutes les époques ? » Les médecins soulèveront peut- être la question suivante : « quelles sont les maladies expliquant le mythe

3. Yves Agnès, Manuel de journalisme, Paris, La Découverte, 2008 (coll. Grands Repères, Guides). 4. Christian Robin, L’angle journalistique : techniques de créativité pour des écrits originaux, Paris,

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du vampire ? » Le rédacteur met en avant dans ce cas les travaux de cer- tains médecins ayant fait le parallèle entre les signes caractéristiques des vampires et des symptômes de certaines maladies.

La recherche d’angle n’est pas une étape aisée, et reste dificile pour les rédacteurs occasionnels. « Porter enin un regard critique sur ce que nous écrivons ain d’améliorer ce que nous offrons à nos lecteurs. Développer sa créativité est une gymnastique quotidienne, un état d’esprit permanent [...]. » (Christian Robin)5.

Cette étape est particulièrement importante pour ce qui concerne les mar- ronniers, ces articles sur un événement qui revient chaque année à date ixe. Écrire sur le Salon du Livre, c’est intéressant, encore faut-il donner un angle à l’article pour ne pas tomber dans la production d’articles géné- raux sur le sujet.

LE CHOIX DES INFORMATIONS

Il permet au rédacteur de ne garder que ce qui est utile à sa production selon le point de vue choisi.

LE CHOIX DU GENRE

Les sites Web des bibliothèques accueillent diverses formes de conte- nus de médiation numérique. Certaines formes de contenus font appel à l’écriture ; ce sont des genres journalistiques, soit les différentes manières de rédiger un article. Le rédacteur doit connaître les caractéristiques de chaque genre dans lequel il est susceptible d’écrire.

Par exemple, le rédacteur qui écrit une brève doit savoir que c’est un ar- ticle d’information stricte formé d’un seul paragraphe, qu’il s’agit du genre le plus court qui énonce en peu de mots des réponses aux questions de référence. À l’inverse, l’écriture d’une critique (article de commentaire), nécessite d’apporter des éléments d’information stricte sur le document acquis par la médiathèque, une part de jugement et, si possible, une part objective née de la compétence du bibliothécaire.

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LE CHOIX D’UNE LONGUEUR ADAPTÉE

La rédaction ne faisant pas partie, pour de nombreux bibliothécaires, de leur métier d’origine, il est conseillé d’inclure dans la charte éditoriale des recommandations précises sur la granularité de l’information et donc d’indiquer une fourchette sur le nombre de signes autorisés pour les dif- férents genres produits par la bibliothèque.

CHOISIR LA STRUCTURATION DES INFORMATIONS

Avant d’écrire, le rédacteur choisit le plan de son article. Cette rélexion lui permet de connaître la construction logique de son article et l’enchaî- nement des paragraphes. Le plan recommandé sur le Web est celui de la pyramide inversée : c’est un plan journalistique « consistant à développer l’information essentielle donnée dans le premier paragraphe par d’autres informations classées par ordre décroissant d’importance »6. Le premier paragraphe développe donc le message essentiel.

LE CHOIX DU MESSAGE ESSENTIEL

L’internaute ne retient d’un texte qu’une seule idée dominante quelle que soit la longueur du texte. Le rédacteur organise donc sa production autour d’un message essentiel que l’on peut déinir ainsi : « Fait ou idée centrale d’un article, autour duquel s’organise celui-ci. »7. Le choix du message essentiel découle de l’angle. Cette idée dominante apparaît dès le titre et le début de l’article et garantit une bonne compréhension de l’ensemble de la production par l’internaute.

Ce message est constitué par la réponse aux questions de référence : qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi. Il s’agit des 5 W + H*, formulation anglo-saxonne de Who, What, Where, When, Why + How.

Le rédacteur s’assure qu’à travers le message essentiel, la communication remplit bien les objectifs établis dans la ligne éditoriale.

6. Yves Agnès, op. cit. 7. Yves Agnès, op. cit., p. 103.

P res ses de l ’ens sib , 2 01 4. <  ht tp://www .ens sib .fr/pr es ses / > LE CHOIX DU TON

Il dépend de la ligne éditoriale du site Web de la bibliothèque qui sera for- malisée dans la charte éditoriale. Comme l’énonce Yves Agnès, le ton pourra osciller : « De la plus grande neutralité à la complicité avec le lecteur, d’une écriture sobre à une écriture plus littéraire, au vocabulaire plus recherché, d’un « style institutionnel » à un style plus concret, plus vivant… ».

On note l’importance pour une bibliothèque de réléchir à sa ligne éditoriale, car celle-ci déinit le il rouge de la communication utile aux rédacteurs. Elle déinit les éléments suivants : l’objectif de la communication, les cibles, les thématiques abordées, le rythme de publication et le style rédactionnel.

LE CHOIX DES MOTS-CLÉS : RÉFÉRENCEMENT ET STRATÉGIE DE VISIBILITÉ

Les pages de contenu doivent être optimisées en fonction des critères de pertinence des moteurs. Elles seront ainsi classées au mieux dans les pages de résultats des liens organiques lorsque les mots-clés importants pour l’activité de la bibliothèque sont saisis par les internautes.

Le rédacteur établit donc une liste de mots-clés ou expressions mots-clés. Il fait appel tout d’abord à son intuition et a recours à certains services permettant de rechercher des termes pertinents à partir de termes de départs. Citons notamment Le grand dictionnaire terminologique8, le Dic- tionnaire électronique des synonymes9, le Trésor de la langue française informatisé (TLFI)10, ou encore la liste d’autorité Rameau.

Les rédacteurs les plus chevronnés peuvent aller plus loin dans ce choix des mots-clés et trouver un arbitrage entre le potentiel des termes choisis ou l’intérêt et la faisabilité technique d’un positionnement sur ceux-ci. Ils interrogent l’outil de planiication des mots-clés de Google11 qui indique le nombre moyen de recherches mensuelles de chaque requête.

8. < http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/gdt.html >. 9. < http://www.crisco.unicaen.fr/des >.

10. < http://atilf.atilf.fr >.

P res ses de l ’ens sib , 2 01 4. <  ht tp://www .ens sib .fr/pr es ses / > VÉRIFICATION DE L’INTÉRÊT OU

POTENTIEL DU MOT-CLÉ DANS L’OUTIL DE PLANIFICATION DES MOTS-CLÉS GOOGLE

CAPTURE D’ÉCRAN 1

VÉRIFICATION DE LA CONCURRENCE DU MOT- CLÉ DANS LE MOTEUR DE RECHERCHE GOOGLE

CAPTURE D’ÉCRAN 2 Sour ce : © Google , 2 01 4. Sour ce : © Google , 2 01 4.

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Ces rédacteurs mesurent la faisabilité technique du positionnement en saisissant chaque mot concerné dans le moteur de recherche et en véri- iant le nombre de résultats.

D’une part, mieux vaut viser des expressions plus précises et avoir une concurrence moins forte. D’autre part, « il ne sert à rien d’être bien posi- tionné sur des mots-clés que personne ne saisit » (Olivier Andrieu)12. Un tableau récapitulatif attribuant une note globale sur l’intérêt et la fai- sabilité permet de savoir quels mots-clés sont à traiter en priorité. Il est important de comprendre que le concept de longue traîne* introduit par Chris Anderson peut être appliqué au monde du référencement. La queue de la longue traîne est l’ensemble des mots-clés qui, pris indivi- duellement, génèrent peu de traic mais qui, une fois cumulés, peuvent peser jusqu’à 80 % du traic. C’est donc le contenu textuel qui va nourrir la queue de la longue traîne. Le rédacteur choisit donc les mots-clés et écrit son contenu éditorial en fonction des publics mais aussi en tenant compte des contraintes des moteurs.