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3.3 M ETHODE

3.3.1 Choix des données

Pour initier ce projet, nous avons débuté par une réunion invitant tous les « pourvoyeurs de données » potentiels.

Ont donc été conviés :

Mme le Dr Emilie POIRIER, PH hygiéniste, responsable de l’EOHH,

Le Dr David PINEY, pharmacien, président du Comité des Anti-Infectieux (CAI), membre de la Commission Régionale des Antibiotiques,

Mme le Dr Isabelle BERQUAND, médecin responsable du DIM.

Chacun a alors exposé les données qu’il était en mesure de fournir, en tentant de sélectionner celles qui paraissaient les plus pertinentes et les plus facilement accessibles, et, à contrario, ce qui était illusoire d’espérer voir publier régulièrement de part la difficulté du recueil ou du manque de fiabilité.

Ainsi, Mme POIRIER a fait plusieurs propositions :

La consommation de SHA et l’ICSHA, d’ores et déjà publiés trimestriellement à tous les services, donc facilement accessibles, sans travail supplémentaire ; Le taux d’infections nosocomiales urinaires (INU) (données issues de la RMM), et le pourcentage d’INU sur sonde comparé à l’ensemble des INU. L’INU sur sonde étant, en nombre, la principale problématique rencontrée au CHL, il paraissait pertinent de suivre cet indicateur en priorité.

Le taux de SAMR (à partir des chiffres renseignés par le laboratoire St Rémy à l’EOHH), en proposant -avec réserve- le taux de SAMR acquis dans l’établissement.

La possibilité de publier le taux d’IN global n’a pas été abordée lors de ce premier entretien, probablement en raison du caractère récent de la mise en place de la RMM (cet entretien a eu lieu en mai 2008, les RMM étaient organisées depuis fin 2007).

96 Mr PINEY proposait de fournir :

La consommation globale d’ATB en DDJ*

par service, au moins annuellement, au mieux semestriellement (à ce moment-là, ces consommations étaient relevées manuellement dans un tableau Excel dont il ressortait des statistiques présentées lors de la réunion annuelle du CAI),

Il était également possible de ressortir les consommations en DDJ par classes d’ATB, sans travail supplémentaire, compte tenu de la méthode de calcul de la consommation globale imposant la saisie de chaque quantité d’ATB consommée en fonction de la spécialité et de son conditionnement.

Mme BERQUAND a d’emblée réfuté la possibilité d’extraire de façon fiable les dossiers concernés par une pathologie infectieuse, et encore moins, a partir du seul codage informatique (dont la finalité actuelle s’inscrit dans la logique de la « T2A »). Effectivement, l’idée de pouvoir exposer en parallèle la consommation d’antibiotique, le type de pathologie infectieuse et le niveau de résistance bactérien était une perspective tout à fait intéressante. Cependant, il fallait raisonnablement y renoncer compte tenu de la difficulté (voire l’impossibilité) d’obtenir toutes ces informations de façon concomitante et fiable.

3.3.1.2 Discussion

Après ce premier entretien, il me restait donc deux interlocuteurs principaux : le Dr Piney et le Dr Poirier.

Les éléments pouvant être exploités étaient donc : la consommation de SHA, les IN urinaires, le taux de SARM et la consommation d’ATB.

Il fallait alors définir précisément quels éléments de ces différentes "rubriques" allaient être proposés, à quel fréquence, sous quelle forme,…

3.3.1.2.1 Consommation de SHA

Sur ce point, "tout était possible" : le volume consommé, le volume à atteindre, l’ICSHA par service, ainsi que l’ICSHA de l’établissement, tous les trimestres.

C’est une donnée intéressante compte tenu de la grande disparité entre services et d’une évolution rapide d’un trimestre à l’autre (technique mise en place récemment). De plus, c’est un indicateur du « Tableau de bord de la LIN ».

3.3.1.2.2 Infections nosocomiales

Entre temps, le groupe de RMM se mettait en place et Mme le Dr Poirier a également proposé de fournir le taux global d’IN par service pour 1000 JH. Malgré le caractère général de cette donnée, difficilement assimilable à un indicateur de bonne qualité, cette information semblait intéressante aux yeux des correspondants en hygiène. Ces données ne seraient cependant pas disponibles pour le trimestre en

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97 cours (dossiers incomplets, non accessibles en temps voulus,…). Elles seraient donc données au trimestre T pour le trimestre T-1.

Parmi les IN, les infections urinaires restent majoritaires quelque soit le service. Leur nombre relatif devait donc figurer dans l’outil. Les IN urinaires sur sondes étant typiquement des IN liées aux soins, elles étaient intéressantes à mentionner.

D’autre part, j’ai suggéré de publier le pourcentage de formulaires de déclaration d’IN retournés par rapport au nombre de formulaires envoyés par le laboratoire. Cette donnée serait le reflet de l’engagement individuel dans le processus de surveillance et de lutte contre les IN. Ces chiffres étaient facilement accessibles, et la proposition a été retenue.

3.3.1.2.3 Taux de SARM

La discussion a porté sur le problème du lissage de ce taux. En effet, donné trimestriellement à l’échelle d’un service, on risquait de trop grandes variations (interservices et d’un trimestre à l’autre). Nous avons donc proposé un taux trimestriel à l’échelle du pôle.

Mme Poirier a également suggéré de publier la « résistance dans l’espèce » (nombre de SARM sur le nombre de S. aureus totaux). En effet, ce chiffre peut être considéré comme un reflet indirect de la qualité des prescriptions d’ATB.

Il fallait un élément de comparaison. Le taux de SARM national avait été proposé. Cependant ce chiffre est disponible avec plus d’un an de délai à partir de résultats de la surveillance « BMR-RAISIN ». Ce point a été rediscuté par la suite.

Le caractère acquis ou importé –initialement déterminé par rapport à l’intervalle de temps entre la date d’entrée et la date de prélèvement- était donné avec "réserve". Par la suite, les travaux de RMM ont rendu cette information plus fiable.

3.3.1.2.4 Consommation d’ATB

En ce qui concerne la consommation d’ATB, le Dr Piney acceptait de fournir ces chiffres semestriellement (calculés annuellement jusqu’ici). Ceci représentait toutefois, un surcroît de charge de travail et il ne garantissait pas la possibilité de fournir ces éléments trimestriellement. Cependant, le projet d’un nouvel outil de travail se profilait pour début 2009. Il permettrait d’automatiser en grande partie ces calculs. C’est pourquoi nous avons tout de même proposé de publier ces chiffres trimestriellement pour chaque service.

La consommation donnée en « DDJ » étant peu parlante en l’état, elle ne pouvait être présentée qu’avec des éléments de comparaison. D’une part, il fallait considérer les variations saisonnières dans le choix de ces éléments, d’autre part, l’intervalle de temps devait être assez long pour mettre en évidence une évolution éventuelle. Il semblait également intéressant de présenter une répartition des prescriptions par classes d’ATB.

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3.3.1.2.5 Journal d’information générale

Comme abordé dans les objectifs de l’outil, ce projet, outre sa vocation de formation continue, aurait l’avantage de compléter les données de rétro-information un peu "scolaires" par des éléments ressentis comme d’emblée utiles et formateurs.

Cette idée avait déjà été formulée lors de la réunion du CLIN du 8 mars 2008 à l’initiative de son Président, le Dr Ludovic Rolland.

Les modalités de mise en place de ce projet ont donc été discutées avec le Dr Rolland. Celui-ci y voyait également un intérêt dans la création d’une cohésion entre les différents membres du CLIN et la perspective au mieux, de voir naître des vocations, sinon de renforcer les motivations individuelles.

Il faudrait désigner un directeur de la publication et un rédacteur en chef chargé de relire et valider les différents articles. Ces articles pourraient être rédigés par les membres de l’EOHH, du CLIN, tout autre intervenant qui se porterait volontaire ou que l’on inviterait à travailler sur une thématique liée à l’hygiène et la LIN. Dans le cadre de leur formation, les internes pourraient également se voir attribuer un article à analyser et à résumer au cours de leur semestre au CHL.