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Chiroptères

Dans le document Dossier CNPN (Page 74-79)

PARTIE 2 IMPACTS SUR LES ESPECES PROTEGEES

4. Inventaires réalisés

4.3. Présentations des espèces faunistiques à enjeux de conservation

4.3.5. Chiroptères

Aucun gîte de chiroptère n’a été inventorié sur le site malgré les différents ouvrages et bâtis prospectés potentiellement favorables. La zone boisée de Chênes pubescent peut être favorable mais aucun gîte n’a été constaté.

Les inventaires ultrasonores ont permis de détecter 12 espèces de façon certaine présentant des enjeux régionaux et locaux de conservation différents. L’activité mesurée à l’aide des détecteurs fixes et mobiles montre est suivant les points d’écoute, moyenne à importante sur l’ensemble de la zone d’étude. L’activité mesurée sur l’étang de pêche (lorsque les lampes sont éteintes) est très forte (permanente). En effet, de nombreuses espèces de chauves-souris viennent capturer les insectes rassemblés à la surface de l’eau.

Carte 13 : Activité cumulée de vol des Chiroptères par point d’écoute

La Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus) a été contactée sur le site d’étude.

Cette espèce, qui présente un très fort enjeu local de conservation, est strictement forestière dans l’ensemble de l’Europe et gîte généralement sous des écorces décollées, des échardes de chandelles et des fissures d’arbres ; ces structures naturelles étant très rares dans les forêts. L’espèce chasse également en forêt.

La Barbastele d’Europe est très localisée en Provence et très peu de colonies ont été localisées en PACA.

L’espèce ainsi que son habitat sont intégralement protégés en France. Elle est inscrite à l’annexe II et IV de la directive Habitats, à l’annexe II de la convention de Berne, classée dans les « espèces à préoccupation mineure » de la liste rouge UICN des mammifères de France et dans les « espèces quasi-menacées » de la liste rouge mondiale des mammifères menacés de l’UICN.

L’espèce est présente en transit dans la zone d’étude, le long de la ripisylve.

Barbastelle d’Europe Photo © David Sarrey -GCP

Le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) a été contacté sur le site d’étude.

Cette espèce présente un enjeu local de conservation fort. Elle s’installe près des vallées alluviales, des massifs forestiers, principalement ceux composés de feuillus et entrecoupés de zones humides. Le Murin à oreilles échancrées occupe la frange méditerranéenne de la région PACA, se reproduisant généralement à des altitudes inférieurs à 500 mètres. Seules 14 colonies de reproduction sont connues en PACA.

L’espèce ainsi que son habitat sont intégralement protégés en France par la loi. Elle est inscrite à l’annexe II et IV de la Directive Habitats, à l’annexe II de la convention de Berne et classée dans les « espèces à préoccupation mineure » de la liste rouge UICN des mammifères de France.

L’espèce a été contactée aux mois de mai et septembre le long de la ripisylve.

Deux espèces à enjeux de conservation locaux modérés ont été entendues sur le site : la Noctule de Leisler et la Pipistrelle de Nathusius.

La Noctule de Leisler est une espèce de taille moyenne. Elle se reproduit dans des cavités d'arbres (trous de pics) et plus rarement dans les bâtiments (volets, doubles toits…). Elle est migratrice depuis le nord-est de l’Europe, mais des colonies de reproduction sont connues en Provence. Elle chasse en altitude à l'aplomb des massifs forestiers et des villages éclairés. Elle consomme des insectes de petite taille.

La zone d’étude constitue une zone de chasse et de transit pour l’espèce. Des cris sociaux ont également été enregistrés sur le site en période de rut.

La Pipistrelle de Nathusius est une pipistrelle de taille moyenne proche de la Pipistrelle de Kuhl. Elle se reproduit au nord de l'Europe. Elle affectionne tout particulièrement les zones humides et les ripisylves. C'est une espèce forestière qui chasse de petits diptères.

Une population résidente non reproductrice existe en Provence centrée sur la Camargue. La population nordique réalise des migrations vers le sud de l'Europe et cette espèce apparaît en Provence, en particulier sur le littoral dès la mi-juillet. L'espèce en migration est contactée jusqu'en novembre puis, après l'hiver, dès le mois de mars jusqu'en mai. Lors de la migration, les mâles forment des harems au niveau d'un gîte, arbre ou bâtiment. Elle est commune dans les milieux forestiers humides de plaine.

La Pipistrelle de Nathusius a été enregistrée en transit et en chasse sur la zone d’étude.

Murins à oreilles échancrées Photo : © T. Stoecklé-GCP

Carte 14 : localisation des espèces de chiroptères à enjeu local de conservation faible, modéré, fort et très fort

Liste des abréviations : Ppi = Pipistrelle commune ; Pku = Pipistrelle de Kuhl ; Ppy = Pipistrelle pygmée ou soprane

; Pku/na = Pipistrelle de Kuhl ou de Nathusius ; P50 = Pipistrelle 50 (non répertoriée et typique en méditerranée)

; Psp/Msc = Pipistrelle ou Minioptère de Schreibers ; Hsa = Vespère de Savi ; Ese = Sérotine commune ; Msp = Murin indéterminé ; Mdau = Murin de Daubenton ; Tte = Molosse de Cestoni ; Plsp = Oreillard (sans doute gris ici) ; Pna = Pipistrelle de Nathusius ; Nle = Noctule de Leisler ;

Huit autres espèces ont été entendues sur le site. Elles présentent toutes des enjeux de conservation locaux faibles.

Espèces potentiellement présentes

Une espèce à enjeu local de conservation très fort : le Murin de Bechstein et 4 espèces à enjeux locaux de conservation forts sont potentiellement présentent en transit sur le site.

Synthèse des enjeux pour les chiroptères

Le site d’étude se trouve dans l’une des zones les plus riches du Var et même de Provence (secteur géographique d’un rayon de 10 km).

Les écoutes sur trois soirées ont mis en évidence l’utilisation du site par au moins douze espèces de chauves-souris dont deux espèces en Annexe II de la Directive Habitats : le rare Murin à oreilles échancrées et l’exceptionnelle Barbastelle d’Europe. D’autres espèces rares telles que le Petit et Grand

rhinolophe, le Murin de Bechstein, le Minioptère de Schreibers et le Petit murin sont potentielles au moins en transit.

La zone d’emprise du projet présente :

 Un enjeu faible pour les gîtes : quelques arbres potentiels ont été identifiés dans la chênaie et pourraient accueillir quelques Pipistrelles ou d’autres espèces arboricoles. Le risque de destruction est présent et des mesures doivent être mises en place pour l’éviter.

 Un enjeu faible à modéré pour les zones de chasse. Le site est utilisé par plusieurs espèces. Les zones les plus favorables sont la ripisylve et les zones de pelouse.

 Un enjeu fort pour la fonctionnalité écologique. La perte de corridors de déplacement (destruction de milieu naturel), le dérangement et la pollution lumineuse se sont développés dans les dix dernières années au niveau camping. Aujourd’hui, les récents aménagements ont fortement altérés les possibilités de déplacement. Le nouveau projet d’aménagement peut rendre inexploitable par les espèces les plus lucifuges (murins et rhinolophe) les derniers corridors de déplacement situés sur la zone d’étude (les pipistrelles s’accommodant plutôt bien de la lumière et les espèces de haut vol comme les noctules et les sérotines sont moins impactées).

Carte 15 : Fonctionnalité à l’échelle du site jusqu’en juillet 2014 (attention : la photo aérienne est trop ancienne pour être représentative).

Dans le document Dossier CNPN (Page 74-79)