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La recherche est entreprise par des êtres humains et la perception qu’ont les patrouilleurs des chercheurs a été un facteur important pour comprendre le rapport entre la recherche et les citoyens et citoyennes. À ma question, quelle est votre image du chercheur? ils ont répondu :

« L’image que j’ai d’un chercheur c’est quelqu’un qui s’intéresse à comment les choses marchent en général. C’est qu’il veut trouver une solution. Je crois que les chercheurs c’est quelque chose qu’on doit avoir absolument dans la société. »

Le chercheur ne reste pas dans son laboratoire ou son bureau en dehors des préoccupations des citoyens et citoyennes. Il noue des relations avec la société par son travail de chercheur, mais aussi par son souci de transférer des connaissances.

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 « C’est quelqu’un qui veut comprendre les choses et qui veut aussi informer les gens sur quoi il fait la recherche ».

En ce sens, il a un rôle que la société doit soutenir, d’autant plus qu’il est vu par les patrouilleurs comme quelqu’un de bien.

« Généralement un chercheur c’est correct »

Sa posture lui procure une position sociale perçue par les patrouilleurs comme un citoyen qui aide à trouver des solutions. Le chercheur apporte des solutions aux problèmes auxquels la société doit faire face en cherchant à comprendre et à expliquer les phénomènes étudiés. Cependant, est-ce qu’il peut causer des problèmes?

« S’il fait bien sa recherche, il pourrait créer des solutions. On pourrait comprendre tout ce qu’on n’a pas compris. Mais quand la recherche n’a pas été bien faite, qu’il manque des choses, ça pourrait créer des problèmes ».

Le rapport du chercheur avec les jeunes en particulier et les méthodes de cueillette des données impulsent en quelque sorte une lecture pessimiste.

« ... Comme j’ai dit, comme c’est déjà arrivé, qu’ils font des recherches justement qui font des entrevues avec des jeunes, mais qui au bout de ligne c’est pas le même résultat. En fait les questions qui se posent sont un peu comme manipulées. Les résultats c’est pas vraiment les résultats que le jeune aurait voulu qui soit. Comme je pense que ce qu’un chercheur peut faire de mauvais c’est mal interprété les dires des jeunes »

En plus, le chercheur pourrait même avoir des préjugés.

« C’est comme genre jugé comment une personne pourrait devenir gang de rue, mais sans connaître la personne. Si tu connais vraiment pas la personne correctement, il y a

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 plusieurs personnes qui peuvent prendre le même déroulement dans la vie, mais qui vont prendre des chemins différents. Ça dépend de leur capacité, de leur intelligence. Mais s’ils disent qu’ils sont nés comme ça, leurs parents ont vécu ça, blabla blabla .. Ça donne une image du gang de rue. Cela fait du sens, mais ce n’est pas tout à fait vrai ».

La stigmatisation

Qu’est-ce que la stigmatisation?

« La stigmatisation elle est partout dans n’importe quelle branche… La société a fait en sorte qu’on s’est fait des images soit par, justement, des chercheurs qui ont fait des documentaires, des documentaires qu’on voit à la télévision et on écoute ça pour nous dire que c’est ça la réalité, c’est comme ça que ça fonctionne ici. Pis on arrive dans un tel milieu qui est un peu défavorisé ton attitude c’est de te dire bon ben ça c’est un gang de rue. Pis le policier ben, il y en a aussi qui font ça les policiers et même encore les policiers de St-Michel ils savent que c’est pas comme ça la réalité. Tandis que il y a des chercheurs qui vont arriver pire que les policiers ici et qui vont commencer à foutre la merde avec des documentaires qui vont passer à Radio Canada »

Croyez-vous que les recherches sur les gangs engendrent le sentiment d’être blâmé ou stigmatisé?

«Moi, j’ai toujours dit avant de faire des recherches sur les gangs de rue, ils doivent faire des recherches sur les policiers, après ça, faire les recherches sur les gangs.

Pourquoi tu dis ça?

« Parce que si aujourd’hui il y a beaucoup de gangs de rue, si y’en a vraiment comme le monde le pense, c’est à cause des policiers qui fait ça. Parce que moi, quand je me rappelle quand j’étais jeune, dès fois, je marchais comme ça pour rien, on m’arrêtait pour rien, on faisait de l’abus sur moi pour rien ».

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 « Pis, qu’est ce que tu penses que ces jeunes fait :ils se révoltent, ils se mettent en groupe et dit oh, c’est quoi cette affaire-là. Ils ne sont pas d’accord. D’abord, c’est pour ça qu’y est, sûrement ces jeunes-là sont regroupés tout ensemble et ça forme une gang contre eux, c’est normal. Ou bien soit ceux qui n’ont pas de travail, ils n'ont pas d’affaire, pis ils font qu'est-ce qu’y ont à faire. Moi je trouve que ça part de là. C’est sûr, je dis pas que y en n’a pas de gang, y en a quand même veut pas, y en a, y en a comme de bon gang, mauvais gang, y en a quand même. Ça il faut commencer ça de plus à l’école pour avoir la différence à l’effort pour apprendre aux jeunes de ne pas entrer dans ces affaires là ».

Tu parles de prévention?

« La prévention exactement. Mais les jeunes, maintenant, ils sont plus éclairés, ils sont plus intelligents, d'abord ils voient plus vite leur bien et le mal. Le monde sont attirés beaucoup vers l’argent c’est ça ces gens-là qu’ils vont prendre. Les gens qui n’ont pas une bonne famille, qui sont seuls, la plupart des gens là qui n’ont pas de père ce sont ces gens là qui se retrouvent dans les gangs de rue. »