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2. Sous-titrage intralinguistique

2.6. Charte relative à la qualité du sous-titrage

Chaque pays, voire chaque chaîne de télévision, suit ses propres normes. Il convient donc de s’attarder sur les règles de sous-titrage en vigueur en Suisse romande.

En effet, le public cible du Théâtre de Carouge à Genève doit faire partie des spectateurs qui suivent les programmes télévisés de chaînes suisses et françaises. Pour cette raison, il est nécessaire de répertorier les règles de sous-titrage établies pour les chaînes françaises publiques et privées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ainsi que par la Radio Télévision Suisse.

En France, le CSA est l’autorité publique chargée de réguler l’audiovisuel6. Afin d’obtenir un sous-titrage de qualité, une charte a été élaborée par le CSA en 2012.7 Elle a notamment été signée par des responsables de chaînes de télévision ainsi que par des associations représentant les personnes atteintes d’un handicap8. Cette charte permet d’uniformiser le sous-titrage sur toutes les chaînes françaises. De cette façon, toute confusion peut être évitée sur la signification du code couleur et le public peut apprécier les différents contenus audiovisuels sans avoir à se rappeler des critères liés à chaque chaîne.

La charte contient des critères garantissant un titrage de qualité : le sous-titrage est uniforme puisque les chaînes signataires de la charte se sont engagées à suivre ces critères. Ces derniers sont relatifs à la couleur, au placement et à la couleur du fond

6 https://www.csa.fr/Informer/Qu-est-ce-que-le-CSA, consulté le 28 janvier 2019

7 https://www.csa.fr/Informer/Toutes-les-actualites/Actualites/Signature-de-la-charte-relative-a-la-qualite-du-sous-titrage, consulté le 28 janvier 2019

8 https://www.csa.fr/Informer/Toutes-les-actualites/Actualites/Signature-de-la-charte-relative-a-la-qualite-du-sous-titrage, consulté le 28 janvier 2019

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des sous-titres, à la grammaire et à l’orthographe ainsi qu’au temps de lecture (voir sections 2.3, 2.4 et 2.5). Les sous-titres doivent être lisibles tout en étant le plus discrets possible. Pour ce faire, ils sont présentés sur un fond noir et sont affichés selon les changements de plans (CSA 2011, p.1). De plus, le temps de lecture doit être respecté avec un critère de tolérance de 20 % (ibid.).

En fonction du locuteur, la place des sous-titres change. Les sous-titres sont placés en dessous du locuteur au plus proche de la source sonore et, en règle générale, les sous-titres sont placés en bas de l’écran (ibid.). Toutefois, lorsque les sous-sous-titres cachent une information, ils peuvent être placés en haut de l’écran. Par exemple, lors d’un match de football ou d’une compétition de ski, ceux-ci se trouvent en haut de l’écran pour ne pas cacher les sportifs.

Nous avons recensé l’ensemble des critères ci-dessus dans le Tableau 3.

Critères Application

Temps de lecture Critère de tolérance de 20 %

Apparition des sous-titres Selon les changements de plans

Langue Respect de la grammaire et de

l’orthographe

Placement des sous-titres En dessous du locuteur, au bas de l’écran En haut de l’écran

Couleur du fond des sous-titres Noir Tableau 3. Présentation des sous-titres

Une distinction est faite entre les sous-titres préparés pour les programmes stocks (conçus à l’avance) et ceux réalisés en direct.

Dans le cas d’un sous-titrage des programmes stocks, les règles de qualité doivent être respectées. Il s’agit de contenus audiovisuels dont les sous-titres peuvent être réalisés à l’avance.

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En ce qui concerne le sous-titrage en direct, les règles sont différentes. Étant donné les conditions du direct, il y a un temps de décalage entre les propos entendus et l’affichage de ces mêmes propos sous forme de sous-titre. D’après la charte, il s’agit d’un décalage d’environ dix secondes (ibid., p.3). Il faut impérativement que chaque locuteur puisse être identifiable, en mettant le nom de ce dernier au début de chaque sous-titre (ibid.). La priorité est donnée à la limitation du décalage en synthétisant les propos, mais il faut que chaque propos porteur de sens soit retranscrit dans les sous-titres (ibid.). Il faut éviter d’omettre des parties significatives, même si cela sert à diminuer le décalage (ibid.).

Les couleurs aident à distinguer si la voix entendue est celle d’une personne visible ou non à l’écran. Si la personne n’est pas visible, les sous-titres sont en jaune, si elle est visible, ils sont en blanc. Le cyan sert à indiquer les pensées d’un personnage ou du narrateur ainsi que les propos d’une voix hors champ dans les reportages ou les documentaires. Les indications sur la musique ou les paroles d’une chanson sont en rose et celles sur le bruitage en rouge. Enfin, le vert est utilisé lorsque les propos sont dans une langue étrangère. Le Tableau 4 regroupe les couleurs des sous-titres ainsi que leur signification.

Couleurs Signification

Jaune Personne non visible à l’écran

Blanc Personne visible à l’écran

Cyan Pensée d’un personnage

Voix hors champ

Rose Musiques ou paroles de chanson

Rouge Bruitage

Vert Propos en langue étrangère

Tableau 4. Code couleur du sous-titrage intralinguistique

En Suisse, le sous-titrage des émissions télévisées diffusées sur les chaînes publiques est réalisé par Swiss TXT, une filiale de la Société suisse de radiodiffusion (SSR).

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Elle utilise les mêmes conventions en matière de sous-titrage que celles énumérées par la Charte relative à la qualité du sous-titrage pour les sourds et malentendants.

Étant donné que ces règles sont utilisées pour les programmes audiovisuels, il serait préférable de garder les conventions existantes et qui sont transposables au surtitrage, car le public est déjà habitué et n’aura pas à apprendre de nouveaux codes, sans oublier que ces derniers sont considérés comme des critères de qualité.

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2.7. Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons vu que le sous-titrage, contrairement au surtitrage, est un domaine dans lequel il existe de nombreuses normes. Ces dernières concernent le contenu ou la mise en forme des sous-titres. Elles portent également sur la grammaire et l’orthographe, qui doivent toujours être respectées.

En outre, nous avons constaté que les aspects techniques tels que le temps d’apparition ou le nombre de caractères à ne pas dépasser régissent la façon dont les sous-titres doivent être conçus.

Chaque pays a établi ses propres critères de qualité. En France, les chaînes de télévision publiques et privées doivent se conformer aux critères énumérés dans la Charte relative à la qualité du sous-titrage. En Suisse, la Radio Télévision Suisse suit ces mêmes critères. Ceux-ci concernent le contenu, la mise en forme et les aspects techniques.

S’agissant du surtitrage prévu pour les sourds et malentendants, les règles de base vues dans ce chapitre peuvent être complétées de règles issues de la langue contrôlée, qui ont l’avantage d’être plus spécifiques pour la création de surtitres accessibles, car elles servent à simplifier et à faciliter la compréhension de documents.

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3. Langue contrôlée et accessibilité

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