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Comme l’on mentionné Raymond QUIVY et Luc Van CAMPENHOUD (1995, p.75), « la problématique fait donc le lien entre un objet d’étude et des ressources théoriques que l’on pense adéquates pour l’étudier ». Les recherches documentaires et les entretiens exploratoires ont permis de traiter cette partie. L’enjeu de la problématique est d’arriver à poser les bonnes questions qui orienteront le travail de recherche vers les meilleures pistes.

Ce chapitre sera donc articulé autour six parties. La première partie est consacrée à aux justifications du choix du thème de recherche, des instruments et des produits. La deuxième partie présentera le cadre théorique. La troisième et la quatrième partie seront axées respectivement sur la position du problème, les objectifs et hypothèses. La cinquième partie portera sur l’opérationnalisation des concepts clés. Enfin la sixième partie traitera du modèle d’analyse.

2.1. Justifications

2.1.1. Choix du thème de recherche

Le choix d'étudier les politiques commerciales au Sénégal se justifie par les accords commerciaux internationaux avec comme conséquences la réduction des barrières douanières.

Cette dynamique s’accompagnait aussi de la mise en place de normes sanitaires qui constituent également des barrières pour l’accès au marché à l’importation et à l’exportation. Ainsi, la revue de la littérature a montré que beaucoup d’études en économie et en sciences politiques ont abordé ce thème de recherche.

D’abord, la politique commerciale a suscité l’intérêt des politologues qui tentent d’expliquer les facteurs qui influencent les choix de politique des gouvernements. De manière plus précise, cette littérature cherche à expliquer l’adoption des mesures commerciales qui constituent les instruments de la politique commerciale. En réalité, ces travaux peuvent être regroupées en quatre catégories (Jean François FORTIN, 2006). La première série de travaux considère que les rapports entre les différents groupes de pression, leurs coalitions et leurs activités sont les facteurs explicatifs de la modification de la politique commerciale de l’État. Essayant de combler les lacunes de la première, la deuxième considère que la politique commerciale est modelée par les choix et les contraintes qu’impose l’ordre économique international à un État. Et enfin la troisième catégorie de travaux considère que l’État et ses diverses composantes influencent la

formulation de la politique commerciale. Fortin identifie enfin une quatrième série de travaux qui tente de concilier les trois approches pour expliquer les orientations de la politique commerciale.

Ensuite, dans le domaine des sciences économiques, en particulier le commerce international, la politique commerciale et ses effets sont abordées selon trois approches. Pour les tenants du libre-échange, la politique commerciale optimale consisterait donc à s'abstenir de toute forme d'aide, à accepter la concurrence extérieure sans restriction. Pour les partisans du protectionnisme, la politique commerciale d’un État consiste à mettre en place des mesures pour protéger le tissu industriel et les producteurs. Il existe aussi toute une littérature sur les effets des options de politiques libérales ou protectionniste sur l’économie.

Cependant, peu de travaux en sociologie s’intéressent à cette nouvelle dynamique. En dehors des études portant sur la négociation et la participation des acteurs dans le processus de décision, en particulier les décisions commerciales, très peu d’études se sont intéressés à ces nouvelles dynamiques.

Le choix du thème de recherche se justifie donc par la volonté d’avoir une nouvelle approche de la politique commerciale essentiellement centrée sur les instruments de politique commerciale en vue de mieux appréhender le rôle des acteurs dans le processus de mise en place des politiques commerciales et des ses instruments en particulier.

2.1.2. Choix des instruments

Le choix des deux instruments résulte d’un ensemble de constats et d’observations sur leurs similitudes et leurs dissemblances.

En premier lieu, la mesure de suspension des importations de viande de volaille et la mesure de suspension des Droits de Douane et de la Taxe sur la Valeur Ajoutée sur le lait en poudre ont la particularité d’être prises dans des contextes de crises touchant les pays exportateurs comme la grippe aviaire et la hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché international. Il importe donc d’aborder ces mesures ponctuelles qui sont supposées être changées après la disparition de ces crises.

En deuxième lieu, les différentes politiques commerciales adoptées visent tantôt à favoriser les importateurs (pour la poudre de lait) tantôt à protéger les producteurs nationaux (pour la viande de volaille). Il est important d’aborder le rôle de ces acteurs dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre de ces instruments qui n’ont pas toujours les mêmes objectifs.

En troisième lieu, l’approche par les instruments permettra de mieux comprendre le rôle des acteurs dans les processus d’élaboration de la politique commerciale du Sénégal qui n’est rien d’autre qu’une succession d’instruments aux objectifs parfois contradictoires. En réalité, ces différents instruments ont des cibles différentes qui mettent en jeu différents acteurs aux intérêts parfois divergents.

2.1.3. Choix des produits

Tout d’abord, le choix de s’intéresser aux filières élevage se justifie par le fait que ces filières jouent un rôle particulièrement important dans l’économie de la zone et dans les systèmes de productions ruraux. Ces secteurs sont par ailleurs parmi les plus touchés par les politiques de libéralisation, en raison notamment du développement rapide des importations de lait et de viande dans les années 2000-2005.

Ensuite le choix de s’intéresser en particulier aux filières avicoles et laitières participe à notre volonté de développer une approche comparative, afin de mettre en évidence les similitudes et les dissemblances des deux filières sur le plan social, politique, culturel, économique et commercial de manière générale et les enjeux des différents acteurs des filières en particulier.

Enfin il serait intéressant de comparer le lait en poudre et la viande de volaille car le premier produit est considéré comme une denrée de première nécessité et fait l’objet de suivi des prix et de vérification des stocks à l’approche des fêtes religieuses de la part de la direction du commerce intérieur, alors que le second ne l’est pas et est souvent considéré comme un produit de luxe pour certains consommateurs.

2.2. Cadre théorique

Pour une analyse des logiques d'action dans l'élaboration, la mise en œuvre et la remise en cause des instruments de politique commerciale au Sénégal, nous nous inspirerons de deux pistes théoriques : la théorie de l’action publique saisie pas ses instruments de Pierre LASCOUMES et Patrick LE GALES (2004) et la sociologie des logiques d’action de Henri AMBLARD et al.

(2005).

2.2.1. Apport de l’approche de l’action publique saisie par ses instruments

Les instruments de l’action publique représentent un domaine relativement peu exploré.

L’approche instrumentale de l’action publique a proposé une analyse de ces instruments, qui, d’une part, met l’accent sur les types d’instruments et d’autre part sur le choix et le changement des instruments de politique publique. En effet, les études classiques des instruments se sont intéressées aux décomptages et à la typologie des instruments (il s'agit du Belge Sadi KIRSCHEN, 1964; de l'Américain Théodore LOWI, 1972; de l'Anglais Christopher HOOD, 1983 et du Néerlandais Walter J. M. KICKERT, 1997). Dans leur typologie, ces auteurs ont privilégié le critère de degrés de coercition et celui des ressources engagées. Toutefois, ces approches classiques ne permettent pas de rendre compte du changement et d’expliquer les résultats. Dans cette perspective, Pierre LASCOUMES et Patrick LE GALES (2004) considèrent que les instruments ne sont pas « de simples choix techniques », ils dissimulent des enjeux politiques et induisent des effets spécifiques indépendants des objectifs poursuivis et structurent l’action publique. Selon Pierre LASCOUMES et Patrick LE GALES (2007, p.104).

Un instrument d’action publique constitue un dispositif à la fois technique et social qui organise des rapports sociaux spécifiques entre la puissance publique et ses destinataires en fonction des représentations et des significations dont il est porteur.

Partant de là, les deux auteurs distinguent cinq types d’instruments. Ces derniers peuvent être législatif et réglementaire, économique et fiscal, conventionnel et incitatif, informatif et communicationnel et normatifs et standards best practices.

L’approche instrumentale de l’action publique semble appropriée, pour aborder le processus d’élaboration et de remise en cause de ces deux instruments. En effet, reconstituer le processus d’élaboration de ces instruments dans une perspective diachronique permet de mettre en évidence son origine, les différentes positions qui ont accompagné sa définition, son adoption et ses transformations. L’objectif n’est pas de faire une analyse normative ou une évaluation en termes de réussite ou d’échec. En réalité, l’approche par les instruments permet non seulement

de démontrer que le changement des politiques publiques peut passer par les instruments mais aussi de rendre plus visible le comportement et l’action des acteurs et de saisir de manière exhaustive les logiques d’acteurs. Cependant, ces logiques d’acteurs sont sous-tendues par des logiques d’action.

En effet, dans la perspective de l’analyse stratégique (Erhard FRIEDBERG, 1997), les logiques d’acteurs lient, de manière quasi exclusive, le jeu stratégique au jeu de pouvoir. Les logiques d’action sont plus globales car elles englobent les logiques d’acteurs et les relations de pouvoir qui peuvent être modifiées dans chaque situation d’action. Elles constituent le contexte de l’activité de l’acteur, son espace de jeu, les idées, les règles, les normes et les contraintes qui orientent son action. Elles prennent aussi en compte l'évolution des techniques, la hiérarchie, les orientations officielles, les contraintes économiques et financières, les systèmes d'attentes de l'environnement, les objectifs et les stratégies de l’acteur et de l'organisation, le construit historique etc. (Jean-Paul METZGER, janvier 1998). 

La sociologie des logiques d’action est donc incontournable pour saisir de manière exhaustive les comportements des acteurs.

2.2.2. Apport de la Sociologie de l’action organisée

Dans le cadre de la sociologie de l’action organisée, les processus d’élaboration des politiques publiques résultent de systèmes complexes d’acteurs individuels ou collectifs. Selon Erhard FRIEDBERG (1997), la compréhension des organisations

(…) pose les mêmes questions à l’analyse que lorsqu’il s’agit de comprendre les formes d’action collective plus diffuses comme, par exemple, l’élaboration et la mise en œuvre des décisions, la concrétisation progressive d’une innovation scientifique ou technique ou encore le surgissement d’un mouvement de mobilisation sociale.

La sociologie de l’action organisée est donc utilisée pour étudier les systèmes complexes d’acteurs individuels ou collectifs qui sont à la base des processus d’élaboration des politiques publiques. Ainsi, pour comprendre et expliquer les logiques d’action des acteurs dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre des instruments de politique commerciale, il est important de passer en revue les théories de la sociologie des organisations ou de l’action organisée qui ont pour objectif principal de rendre compte du comportement des acteurs dans des situations données. Trois approches ont fait jour dans l’étude des organisations et celle de l’action organisée.

2.2.2.1. Théorie de l’acteur

Les premières approches essentiellement centrées sur l’acteur stratégique, social, historique groupal ou pulsionnel sont abordées par des auteurs aussi divers que Michel CROZIER et Erhard FRIEDBERG (1977), Jean Daniel REYNAUD (2004), Pierre BOURDIEU (cf. Jean Pierre DURANT et Robert WEIL. 1997), Renaud SAINSAULIEU (1997), Philippe d’IRIBARNE, R.KAES et D.ANZIEU et Eugène ENRIQUES (cf. Henri AMBLARD, Philippe BERNOUX, Gilles HERREROS, Yves Fréderic LIVIAN. 2005) etc. Ces auteurs ont respectivement mis l’accent sur l’acteur (individuel ou collectif) stratégique, social-historique, identitaire, culturel, groupal, pulsionnel etc. En d’autres termes, l’acteur se caractérise par une dimension stratégique et est doté d’une identité qui est le produit de sa trajectoire personnelle, et son enracinement social culturel et historique.

2.2.2.1.1. Théorie de l’acteur stratégique

Elle a été abordée par plusieurs courants de la sociologie des organisations. Ainsi, en réponse à la théorie classique des organisations et à l’école des relations humaines, la théorie de l’acteur stratégique de Michel CROZIER et de Erhard FRIEDBERG postule que l’homme ne pouvait pas être considéré seulement comme « une main » et « un cœur » il est aussi « une tête » c’est-à-dire une liberté. C’est « (….) un agent autonome qui est capable de calcul et de manipulation et qui s’adapte et invente en fonction des circonstances et des mouvements de ses partenaires » (Michel CROZIER et de Erhard FRIEDBERG, 1977, p.45). Cet acteur libre poursuit une stratégie rationnelle en vue d’atteindre ses objectifs personnels. Selon Henri AMBLARD et al (2005, p.25), « La stratégie n’est ni un projet conscient et clair, ni un objectif au sens habituel du mot, elle est une logique que l’on repère après coup ».

L’acteur agit pour améliorer sa capacité d’action ou pour préserver ses marges de manœuvre. Les projets de l’acteur sont rarement clairs et cohérents mais le comportement n’est jamais absurde.

Chaque comportement se décline comme une action et la passivité est une forme de l’action.

C’est pourquoi les comportements des acteurs dépendent d’un jeu entre la visée d’un but et des contraintes et ressources offertes par la situation. Cependant l’analyse stratégique ne dit pas suffisamment la manière dont se construisent les règles.

Tout en restant dans la continuité de l’analyse stratégique c’est-à-dire les stratégies des acteurs vis-à-vis des règles déjà en place, Jean Daniel REYNAUD (2004, 348p.) insiste sur les comportements rationnels des acteurs vis-à-vis de ces règles. Il étudie les mécanismes qui interviennent dans la production, le maintien, la destruction et l’application des règles dans les

organisations. Pour cela, Jean Daniel REYNAUD distingue trois types de régulation (Jean Daniel REYNAUD, 2004, 348p.).

D’abord la régulation autonome qui assure l’organisation interne du groupe de base et de son efficacité économique. Ensuite la régulation de contrôle qui représente le contrôle exercé par un groupe extérieur au collectif de travail observé. Et enfin la régulation conjointe correspond qui aux négociations institutionnelles entre les acteurs. Selon lui, la rencontre de trois régulations permet à l’ensemble social considéré de trouver un équilibre. Il permet la réalisation d’un accord entre les pratiques et les règles. En somme, la théorie de la régulation se présente comme une théorie de la construction d’accord. Cependant selon Henri AMBLARD et al (2005, p.46), « (…) L’analyse stratégique et celle de la régulation butent lorsqu’elles ne donnent une réponse qu’en termes de stratégies et de jeux ».

Même si les choix de l’acteur sont aléatoires c’est-à-dire stratégiques, ils demeurent mis en évidence et orchestrés par l’habitus (selon Pierre BOURDIEU), le parcours et l’expérience (Selon Renaud SAINSAULIEU).

2.2.2.1.2. Théorie de l’acteur social et historique

Pour BOURDIEU Pierre, la genèse sociale des schèmes de perception, de pensée et d’action est constitutive de l’habitus. L’habitus est la façon dont les structures sociales s’imposent dans nos têtes par l’intériorisation de l’extériorité. Ainsi, l’action des individus est le produit des structures sociales objectives du monde dans lequel vivent ces individus. Cette dimension sociale et historique de l’acteur surgit au travers du parcours professionnel et individuel et de l’expérience de travail. Selon Jean Pierre DURANT et Robert WEIL, « cette théorie de l’habitus (...) permet d’échapper aux difficultés des théories qui présentent l’action soit comme calcul conscient et rationnel, soit comme un programme inconscient ».

S’inscrivant dans cette lancée, Renaud SAINSAULIEU définit l’acteur sous son aspect stratégique et celui de la stabilité de ses relations de travail. Selon lui, le parcours et l’expérience sont les éléments constitutifs de « l’identité professionnelle ». C’est donc l’acteur social et historique qui est mis en avant dans ces deux théories.

En somme il faudrait retenir avec ces auteurs que l’acteur poursuit des objectifs, mobilise des ressources et vit avec ses pulsions. En revanche, ils n’ont abordé pas les accords justifiés et légitimes entre les membres d’une société et les phénomènes de réseaux. En réalité, pour être

intelligible, cet acteur aux dimensions diverses doit être mis en présence d'une situation d’action qui est un espace symbolique, mythique, historique, institutionnel, un ensemble d’entités plus ou moins stables etc. (cf. Henri AMBLARD et al, 2005). La sociologie de la traduction de Michel CALLON et Bruno LATOUR (Henri AMBLARD et al, 2005) met non seulement l’accent sur les acteurs et les objets mais aussi sur les situations d’action.

2.2.2.2. Situations d’action : espace symbolique, mythique, historique, institutionnel, ensemble d’entités plus ou moins stables

Dans ce cadre, la sociologie de la traduction, initiée par Michel CALLON et Bruno LATOUR (Madeleine AKRICH, Michel CALLON et Bruno LATOUR, 2006) s’intéresse à la constitution d’un réseau chaque fois qu’il y aura une innovation à introduire. Il faut qu’il y’ait une traduction qui échappe à la logique du pouvoir et de la règle.

Cette sociologie se centre sur les phénomènes de réseaux, sur les méthodes d’intervention au sein de ces réseaux et la constitution des savoirs au sein des organisations. Elle s’intéresse aussi aux arrangements des acteurs dans l’action commune, la place des objets dans la relation et à la façon dont se réalise un projet. Selon les auteurs, un réseau est une forme d’organisation qui regroupe des humains et des non humains mis en intermédiation. C’est dans ce réseau que s’opère la traduction qui est une relation symbolique qui transforme un énoncé problématique dans un langage d’un autre énoncé particulier.

Selon Michel CALLON et Bruno LATOUR, pour analyser un fait, il convient soit de le suivre en train de se faire, soit d’ouvrir et reprendre les controverses qui l’ont précédé. Il faut aussi accorder autant d’importance au sujet qu’aux objets. Un changement tient sa pertinence du degré de cohésion qu’il suscite Partant de ces affirmations, la sociologie de la traduction a fourni une méthodologie d’analyse des réseaux, des modes d’intervention au sein de ces réseaux et la constitution des savoirs au sein des organisations. Ainsi, l’enquête en organisation doit permettre de connaitre Qui fait quoi ? Qui est en relation avec qui ? Comment les acteurs perçoivent-ils leur situation ? Elle doit aussi permettre de mettre en évidence le comportement « rationnel » des acteurs par le travail d’interprétation. La finalité de ces questionnements permet d’établir un sociogramme. Ce dernier est une représentation synthétique de l’ensemble des relations que les différents acteurs entretiennent entre eux. Il permet de rendre compte des relations au regard de leur nature (conflictuelle ou de coopération), de leur force (faible ou forte) et de leur orientation (réciproque ou orientée).

Selon Henri AMBLARD et al., (2005, p.169)

L’entreprise comme réseau, le changement comme (in)novation constituent des objets privilégiés de la sociologie de M. Callon et B.

Latour et font de ces deux auteurs des sociologues à part entière de l’entreprise.

Par contre ces auteurs de la sociologie des logiques d’action leur reprochent de négliger les acquis des approches sociologiques des organisations qui les ont précédés. Essayant de concilier les approches essentiellement centrées sur l’acteur stratégique (Michel CROZIER et Erhard FRIEDBERG. 1977 et Jean Daniel REYNAUD. 2004) social-historique (Pierre BOURDIEU cité par Jean Pierre DURANT et Robert WEIL: cf. Jean Pierre DURANT et Robert WEIL. 1997), identitaire (Renaud SAINSAULIEU. 1997), culturel, groupal, pulsionnel (Philippe d’IRIBARNE, R. KAES et D. ANZIEU, Eugène ENRIQUES: cf. Henri AMBLARD et al. 2005) et celles centrées sur les situations d’action (la sociologie de traduction de Michel CALLON et Bruno LATOUR: cf. Claude COMPAGNONE, 2005 et la Théorie des économies de la grandeur de Luc BOLTANSKI et Laurent THEVENOT: cf. Jean Michel PLANE. 2003), la sociologie des logiques d’action permet de mieux comprendre les raisons de l’agir en situation.

2.2.2.3. Sociologie des logiques d’action

Les principaux initiateurs de la sociologie des logiques d’action en France, Henri AMBLARD, Philippe BERNOUX, Gilles HERREROS et Yves Fréderic LIVIAN (2005), ont suggéré l’obligation de réarticuler les théories de la sociologie des organisations pouvant a priori sembler

Les principaux initiateurs de la sociologie des logiques d’action en France, Henri AMBLARD, Philippe BERNOUX, Gilles HERREROS et Yves Fréderic LIVIAN (2005), ont suggéré l’obligation de réarticuler les théories de la sociologie des organisations pouvant a priori sembler