• Aucun résultat trouvé

des chanoines de Saint-Nicolas

Dans le document PRIX : 1 Fr. 50 (Page 146-158)

En 1791, alors que, à nos frontières, les péripéties de la Révolution française se succédaient, de plus en plus an-goissantes, le chapitre de St-Nicolas traversait une pé-riode de tranquillité et de paix. Il lui fut même donné de vivre des heures de très douce satisfaction: c'est à l'une d'elles que nous songeons, en rappelant ici un fait de l'his-toire du chapitre auquel une décision récente a rendu une certaine actualité.

Au début de l'année 1791, le nonce, Mgr Vinci, se ren-dant au sacre de l'évêque de Sion, avait passé, incognito, à Fribourg, où il avait été l'objet d'une belle réception de la part du prévôt, Mgr Louis de Muller et de l'évêque, Mgr de Lenzbourg. Or, au cours de cette visite, il déclara aux chanoines que le chapitre de St-Nicolas était le seul qui lui eût procuré pleine satisfaction pendant le temps de sa nonciature en Suisse et que, désiranf?, dès lors, lui donner à son tour une marque de son contentement, il se proposait de demander à Rome une distinction en sa fa-veur. Mais, ajoutait-il, l'étiquette exige qu'une requête de votre part accompagne la mienne.

Les chanoines répondirent qu'ils étaient très sensibles aux sentiments de bienveillance que le nonce nourrissait à leur égard, mais qu'ils ne sauraient se résoudre à présen-ter une supplique pour obtenir une faveur qui, à leurs yeux, perdrait tout son mérite si elle n'était accordée qu'à force de sollicitations. Si Son Excellence, ajoutaient-ils, trouve en nous quelque sujet qui soit digne de son atten-tion, elle saura bien prendre les moyens qu'elle croira efficaces pour obtenir l'effet de sa demande ^.

Plusieurs mois s'écoulèrent, et les chanoines étaient déjà persuadés que le nonce avait perdu de vue la proposition qu'il leur avait faite, lorsque, en séance capitulaire du 12 1 Résumé d'une notice que le secrétaire du chapitre a insérée dans le Missival, t. I, p. 218 (archives de St-Nicolas).

a o û t 1791, le p r é v ô t leur donna connaissance d'une l e t t r e que Mgr Vinci v e n a i t de lui adresser. Il lui a n n o n ç a i t qu'il avait demandé à R o m e le privilège, p o u r les chanoines, de p o r t e r une croix d'or, qui serait p o u r eux u n e m a r q u e honorifique en m ê m e t e m p s q u ' u n e récompense. Il y m e t -t a i -t -tou-tefois ce-t-te condi-tion, que le chapi-tre se procure-rait, auprès du gouvernement et auprès de l'évêque, l'approbation préalable de la faveur q u ' o n lui offrait.

Deux délégations furent donc désignées séance t e n a n t e : l'une, composée du doyen Seydoux, curé de ville et p r o t o -n o t a i r e apostolique, et du cha-noi-ne Schaller, vicaire général, devait se rendre auprès du P e t i t Conseil, et l ' a u t r e , qui comprenait, en plus du doyen, le c h a n t r e F o n t a i n e , auprès de Monseigneur.

L ' a v o y é , consulté en v u e de l'audience qu'il s'agissait d'obtenir du Conseil, fixa cette dernière au 16 août, et, à cette d a t e , les deux délégués se p r é s e n t è r e n t donc d e v a n t Leurs Excellences. Ils avaient prié l'avoué du c h a p i t r e , le conseiller Joseph E m m a n u e l de Maillardoz, d'être leur i n t e r p r è t e , et ce fut donc lui qui exposa l'objet de leur r e q u ê t e . Il expliqua le désir manifesté p a r le nonce,

« a j o u t a n t que cela ne tombera a u c u n e m e n t à charge n y a u x fonds ny a u x rentes du chapitre et occasionneroit encor moins quelques frais à Leurs Souveraines Excel-lences; ...de plus, q u ' a u cas qu'il y ait occasion à quelques frais, les sept plus anciens (chanoines) se proposoient d e les supporter individuellement, sans y faire entrer les q u a -t r e plus jeunes » ^.

1 Ralsmanual t. .342, p . 366. Le chapitre se composait alors de douze chanoines. Le prévôt n ' e n t r a i t pas en ligne de compte, puisqu'il portait déjà une croix pectorale.

Parmi les onze a u t r e s chanoines, deux, quoique nommés depuis trois ans, et un troisième depuis huit mois, termi-naient leurs études à l'étranger, et n'avaient donc non seule-m e n t pas pris possession de leur stalle, seule-mais encore pas seule-mêseule-me commencé l'année de noviciat qui précède, pour chaque chanoine, son installation. Un quatrième ne l'avait inauguré que depuis quelques mois. Or, par décision du Conseil de 1782 et 1783, un chanoine novice ne recevait que 50 écus, et, pendant les trois années qui suivaient son noviciat, il était opéré sur sa prébende une retenue de 100 couronnes.

Il était assez indiqué, dans ces conditions, de ne rien exiger

Le Conseil adressa ses félicitations aux chanoines pour la distinction dont ils étaient l'objet, et chargea le chan-celier d'envoyer à la nonciature l'approbation demandée.

L'attestation écrite en fut, le lendemain, délivrée au chapitre.

Restait à régler la question des frais. Le Conseil avait proposé de la soumettre à la commission que le gouverne-ment avait nommée, une dizaine d'années plus tôt, pour s'occuper de la gérance des biens capitulaires. Les cha-noines, de leur côté, avaient renvoyé à leur séance du 19 août la détermination à prendre à ce propos. Il y décidèrent que les chanoines se procureraient la croix à leurs frais, de telle sorte qu'elle serait leur propriété personnelle. Quant aux dépenses d'ordre général, ils indiquaient à l'adminis-trateur de leurs biens, le notaire Berguin, le moyen de les couvrir pour l'instant; mais, afin que rien ne fût soustrait aux fonds du chapitre, il était précisé que l'on imposerait à chaque chanoine, jusqu'à amortissement complet de cette somme, une retenue annuelle d'un demi-louis ^.

Le lendemain, 20 août, le chapitre annonçait à Mgr Vinci l'envoi, par le gouvernement, de l'approliation qu'il avait exigée, et, en même temps, il remerciait avec effusion son bienfaiteur: «Les bontés toutes paternelles et les dé-marches généreuses que Votre Excellence a daigné faire en faveur de notre chapitre nous ont pénétré des senti-ments de la plus vive reconnaissance. C'est le propre des grandes âmes de se répandre en faveurs et de verser à main pleine leurs bienfaits sur tous ceux qui ont l'honneur de les approcher. »

des « jeunes ». Le chapitre, d'ailleurs, plus tard, par lettre du 10 novembre 1791, alors que la nouvelle croix était déjà portée par les chanoines, informa la nonciature que, sauf avis contraire de sa part, il considérait cet insigne comme destiné exclusivement aux chanoines capitulaires, c'est-à-dire aux chanoines installés.

^ En mai 1792, l'administrateur Berguin annonçait au chapitre que, des frais occasionnés par la réception faite au nonce et par l'envoi du bref accordant le privilège de la croix, il restait encore 50 louis à payer, de telle sorte que ces retenues se continueraient pendant un laps de temps de huit ans.

Un mois plus tard, en séance capitulaire du 16 septem-i r e , lecture étaseptem-it donnée d'une lettre du secrétaseptem-ire de la nonciature, annonçant que le bref apostolique accordant la croix aux chanoines était arrivé, et qu'il serait envoyé sous peu. Il fut expédié de Lucerne ce même 16 septembre, accompagné de deux lettres du nonce: une pour le cha-pitre et une pour le prévôt, et d'une note explicative du secrétaire de la nonciature.

Le bref pontifical était adressé au chapitre. Rien ne JNfous est plus agréable, déclarait le Souverain Pontife, Pie VI, que d'accorder nos faveurs, afin qu'elle leur soit tout à la fois une récompense et un témoignage de notre reconnaissance, à ceux dont Nous savons qu'ils ont bien mérité de la Religion et du Saint-Siège. Tels sont les senti-ments dont Nous nous sentons animés envers le chapitre

et à l'égard de l'ancienne et insigne église collégiale de St-Nicolas. Très estimée en Suisse, pour s'être, avec un zèle particulier, opposée au schisme des pseudo-réformateurs et pour s'être efforcée, par ses largesses et par la prédication de la parole de Dieu, de défendre la vraie Religion, elle a mérité, de l'Evêque et du Conseil, le titre de conservatrice de la Foi et elle fut appelée également une pépinière de prêtres vertueux et savants. Auprès d'elle, en effet, a -été fondé un collège destiné à inculquer aux jeunes gens

les bonnes moeurs et la vraie science, à assurer par consé-quent le recrutement sacerdotal et à écarter le danger

de voir la jeunesse rapporter, d'études faites à l'étranger, -des idées erronées. Elle a préféré, d'autre part, se laisser

•dépouiller des biens qu'elle possédait dans le canton de Berne, plutôt que de passer à la Réforme, et elle fut enfin toujours spontanément soumise au Saint-Siège et docile

•aux avis des représentants que Nous entretenons en Suisse.

De tout ceci, Nous possédons les témoignages éclatants et particulièrement louangeux du nonce et de l'évêque de Lausanne. E t c'est pourquoi, de notre plein gré, répon-dant aux désirs de nos deux vénérables Frères dont Nous venons de rappeler les noms, animés des sentiments de la plus grande bienveillance à l'égard de cette église de St-Nicolas et de son chapitre, désirant décorer ces cha-noines d'un privilège apostolique pour tant de mérites,

par cette lettre en forme de bref, Nous accordons et concé-dons à chacun d'entre eux le droit de porter, au chœur et hors du chœur, soit donc publiquement et partout,, l'image en or de saint Nicolas, leur patron, suspendue à leur cou au moyen d'un ruban de soie bleue, couleur de leurs armes... Donné à Rome, auprès de Ste Marie-Ma-jeure, le 16 juillet 1791, la dix-septième année de notre-Pontificat ^.

Dans sa lettre aux chanoines, le nonce déclarait se ré-jouir de la faveur qu'il avait le plaisir de leur transmettre,, mais être plus heureux encore des vertus qui leur avaient mérité les félicitations du Saint-Père. Vous pourrez,, ajoutait-il, confectionner cette image de saint Nicolas comme vous l'entendrez, et y faire figurer, par exemple,, cette inscription: AVITAE F I D E I PRAEMIUM ET MONUMENTUM 2. La lettre au prévôt souhgnait le nom-bre et l'importance des éloges que la Pepe décernait au chapitre, et chargeait Mgr Muller d'imposer au nom du nonce, que ses occupations empêchaient de venir le faire lui-même, la croix aux chanoines « avec toute la solennité voulue », au cours d'une cérémonie dont la note du secré-taire arrêtait les grandes lignes.

Ce fut en séance capitulaire du 18 septembre que le chapitre prit connaissance de toutes ces faveurs. Immédia-tement furent rédigées, et approuvées en séance du lende-main, les lettres de remerciements adressées au Souve-rain Pontife et au nonce : Au Saint-Père pour lui exprimer la joie et la consolation produites par le bref pontifical,, mais pour lui dire aussi toute la reconnaissance que les chanoines éprouvaient à l'adresse de Mgr Vinci et de l'é-vêque, et l'assurer que, chaque année, à l'anniversairfr de la réception de ce bienfait, ils renouvelleraient

publique-^ Le bref original est conservé aux archives de St-Nicolas (Bulle n" 29). Il est naturellement en latin (comme d'ail-leurs la plupart des documents que nous utilisons ici.}

Nous l'avons plutôt résumé que traduit. Il est superflu de relever la générosité, vraiment excessive, avec laquelle iï attribue au chapitre de St-Nicolas tout le bien qui s'est opéré en pays de Fribourg.

^« Récompense et témoignage d'une foi ancienne *; mot à mot: d'une foi héritée des ancêtres.

ment, pendant la messe, la profession de foi ^. A qui 4evons-nous, déclaraient-ils d'autre part à Mgr Vinci,

«ette preuve de bienveillance ? Au nonce ou au Pape ? — A tous les deux: Au nonce, qui a parlé de nous en termes si flatteurs que le Pape, sur sa demande, a accordé la faveur désirée. Voilà qui ravivera le souvenir d'hommes

<lont la mémoire est encore en bénédiction, et qui nous asso-ciera, nous, les ouvriers de la onzième heure, à leurs mé-rites. Mgr Vinci était en outre remercié pour l'inscription

•qu'il avait proposée.

Le chancelier de la nonciature avait avisé le chapitre que le nonce s'était chargé de payer tous les frais de l'ex-pédition du bref, et qu'il faisait grâce aux chanoines de la taxe exigée en pareille occasion — qui se montait à

•cent, ou tout au moins à 60 louis d'or. Le chapitre, très sensible à ce nouveau gage de la bienveillance de Mgr Vinci, lui fit parvenir « une théïre (théière) d'un nouveau goût, un pot-à-lait, un huilier fort propre, le tout en argent

•ou vermeil »^. Le chancelier ne fut, d'ailleurs, pas oublié,

•et reçut, lui aussi, un cadeau (22 septembre).

Le Petit Conseil, — et tout d'abord son président, l'avoyer — avait été, déjà le 19 septembre, prévenu par Iles chanoines de l'honneur échu au chapitre, et prié

d'a-dresser, de son côté, des remerciements au Saint-Père. Mais les conseillers n'étaient pas présents en nombre suffisant

•ce jour-là. La question fut renvoyée à la séance du 4 octo-bre, où fut décidé l'envoi au Souverain Pontife d'une lettre, qui fut rédigée « en style élégant par le gracieux

chancelier de Werro », et adressée à Rome par l'entremise du nonce.

Les croix furent commandées à un orfèvre de Morat.

Elles se composaient d'un petit médaillon bleu foncé, encastré dans une sorte de croix de Malte en émail blanc, serti d'or. Elles furent si rapidement confectionnées *, ' Conformément à une décision déjà prise le 9 septembre 1791.

'' Notice du secrétaire (Missival I, p. 223).

' Les neuf premières furent livrées le 29 octobre, et les deux autres étaient promises pour la St-Martin. Elles reve-naient à cinq louis et 9 livres gallicanes piècei

que le chapitre put choisir, pour la cérémonie de leur imposition, le 4 novembre, fête de saint Charles Borromée,.

qui était célébrée déjà avec une certaine solennité à la

La croix des chanoines de Saint-Nicolas de 1791. Avers.

collégiale de St-Nicolas. Le chanoine Schaller avait été' chargé de fixer le rituel de la cérémonie. Tout fut, grâce-à lui, réglé jusque dans les détails.

L'église avait été ornée par les soins du doyen Seydoux,, curé de ville. Dans la nef avaient pris place les deux avoyers^

ainsi que les conseillers faisant partie de la commission établie pour l'administration des biens du chapitre. Le prévôt fut reçu solennellement au porche de la collégiale

La croix des chanoines de Saint-Nicolas de 1791. Revers.

par tous les chanoines, escortés des bénéficiers mimeurs.

La messe commença. Après l'évangile, tandis que les chanoines étaient debout au pied du maître-autel et le prévôt assis sur un siège au sommet des gradins, lecture fut donnée du bref pontificaL « Sachez, déclara alors le

prévôt, s'adressant aux chanoines, que ce nouvel insigne vous est accordé non pas en vue d'une vaine ostentation, mais comme une invitation continuelle à augmenter cha-que jour vos mérites. Promettez-vous à Sa Sainteté Pie VI et à ses représentants auprès de nous, révérence, soumission et obéissance ?— Nous le promettons. Promettez-vous de conserver inviolable la foi catholique-romaine, et de la défendre selon vos forces, à l'exemple de vos prédécesseurs ?

— Nous le promettons. » Le doyen fit alors, au nom de tous, la profession de foi. Le prévôt ensuite se leva, bénit les croix, et les remit à chacun des sept chanoines capi-tulaires, la suspendant à leur cou et leur donnant ensuite l'accolade. Après quoi, la messe continua, avec, à la fin, le chant du Te Deum.

Un dîner fut offert par le chapitre, dans la demeure du doyen Seydoux. L'avoyer de Werro et plusieurs con-seillers avaient accepté d'y participer. Enfin, dans le cou-rant de l'après-midi, les chanoines rendirent visite au pré-vôt, pour le remercier de l'empressement qu'il avait mis à présider, au nom du nonce, la cérémonie de ce jour.

Mgr Vinci fut informé de ce qui avait été fait le 4 no-vembre et avisé également de la décision qu'avait prise le chapitre de renouveler, chaque année, à la Saint-Charles, la profession de foi. Les chanoines se permirent de lui de-mander, pour cette circonstance, quelques indulgences, et le nonce eut la bonté d'en accorder une de sept ans aux chanoines et une de 100 jours aux fidèles qui assiste-raient avec dévotion à cette cérémonie (séance capitulaire du 18 novembre). De plus, à l'installation des nouveaux chanoines, fut ajoutée, désormais, une cérémonie analogue à celle qui avait eu lieu le 4 novembre 1791 ^. Elle s'est maintenue jusqu'à aujourd'hui, aussi bien d'ailleurs que le renouvellement de la profession de foi le jour de la St-Charles.

Les chanoines portèrent, depuis lors, continuellement, en ville aussi bien qu'au chœur, la nouvelle croix. L'usage ne tarda pas, toutefois, à démontrer que la couleur bleue,

^ La première fois, le 8 septembre 1792, pour l'installation du chanoine de Fivaz. Elle n'eut pas Heu, par contre, en mars de la même année, pour celle du chanoine d'Ullleger.

trop salissante, avait des inconvénients, et la question

«de sa modification fut examinée en séance du 12 avril 1793. Les avis étaient partagés: les uns proposaient une -chaînette d'or; d'autres, un ruban noir, d'autres enfin

un ruban bleu à l'église, et un noir en dehors du chœur.

C'est cette dernière solution qui prévalut, et le chanoine Ji'ontaine fut chargé d'imaginer une manière pratique d'a-dapter, quand il le faudrait, le ruban bleu sur le noir.

Puis, changeant encore une fois d'idée, on décida, le p r décembre de cette même année 1793, de s'en tenir

•désormais uniquement au ruban noir, quitte à porter la croix, lorsqu'on s'absenterait, « à la boutonnière, avec un ruban et une rosette de couleur bleu de ciel. »

Peu à peu, l'usage de la croix capitulaire tomba en dé-suétude. Le doyen Seydoux, le 31 octobre 1803, proposa

de rendre le port de la croix obligatoire. Comme le nonce, Mgr Testaferrata, allait arriver prochainement à Fribourg,

•on décida de lui soumettre la chose. Le nonce abonda dans le sens du doyen Seydoux. Une résolution conforme à ses

•désirs fut donc prise en séance du 12 décembre, et avis en fut donné à Mgr Testaferrata, qui prit même la peine, peu après, de s'informer si les chanoines tenaient la pro-messe qu'ils lui avaient faite de reprendre l'insigne con-féré par Pie VI (lettre du 7 janvier 1804).

La question du ruban n'était, toutefois, pas encore ré-solue d'une manière satisfaisante. Le chanoine Seydoux

•en désirait un violet (16 décembre 1803) et le chapitre, pour ne pas le contrarier, vu son grand âge, lui permit

•cette fantaisie, bien qu'on eût, deux jours plus tôt, dans une séance à laquelle le doyen n'assistait pas, et où il

«'agissait de savoir si l'on prendrait le ruban noir ou bleu, -décidé qu'on s'en tiendrait, à l'avenir, au noir, avec, à l'extrémité, une petite ganse ou patte de soie bleue.

C'est la coutume qui est restée en vigueur jusqu'à l'an-née dernière. Les chanoines, qui portaient, depuis l'ori-gine du chapitre, l'aumusse comme costume de chœur, placèrent leur croix sous leur fourrure, directement sur le surplis. En 1881, ils demandèrent à Rome l'autorisation de substituer à l'aumusse, qu'ils ne mettaient plus qu'en hiver, et encore seulement les dimanches, un camail bleu

foncé, avec boutons et liséré bleu clair, et ruban de même nuance pour la croix, qui se suspendrait désormais sur le camail. Certains chanoines firent même remarquer que

La croix des chanoines de Saint-Nicolas de 1926.

l'on retrouverait de la sorte, dans leur costume de chœur, les couleurs fribourgeoises : la soutane et le rochet, et celles de la ville de Fribourg: le rochet blanc et le camail bleu. C!était pousser un peu loin le symboHsme. Le res-crit pontifical du 4 juin 1882 en décida autrement: lé

caraail serait noir, avec liséré et boutons violets. C'est le-camail que les chanoines ont gardé jusqu'au début

caraail serait noir, avec liséré et boutons violets. C'est le-camail que les chanoines ont gardé jusqu'au début

Dans le document PRIX : 1 Fr. 50 (Page 146-158)

Documents relatifs