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Changements dans la composition végétale

La Matapédia MRC

5 Enjeux du territoire

5.1 Critère 1 : La conservation de la diversité biologique

5.1.4 Changements dans la composition végétale

Qu’est-ce que cet enjeu?

La composition végétale fait référence à la diversité des espèces d’arbres (ainsi que de certains autres végétaux) tant à l’échelle des peuplements qu’à l’échelle des paysages. La composition végétale influence la disponibilité des ressources, comme la lumière et les substrats (substance sur laquelle croît un organisme); la disponibilité de nourriture et d’habitats pour la faune; la température interne des peuplements; le cycle des nutriments et même les perturbations naturelles. En conséquence, les pratiques sylvicoles qui modifient la composition végétale des forêts peuvent influencer certaines espèces et certains processus écologiques. Dans certaines circonstances, il peut même y avoir des répercussions sur le maintien de la biodiversité et de la viabilité des écosystèmes.

Les modifications de la composition végétale se mesurent à l’échelle de l’UH et peuvent se manifester tant pour un type de couvert forestier (feuillu, mélangé ou résineux) que pour une essence (par la représentativité d’une espèce donnée).

Pour un couvert forestier, les impacts potentiels sont divers. À la suite de la récolte d’un peuplement résineux, il peut y avoir prolifération d’essences feuillues pionnières, comme le bouleau blanc et les peupliers. Lorsque ce phénomène s’observe à grande échelle, il est alors question d’enfeuillement. À l’inverse, les reboisements d’épinettes (et les traitements d’entretien associés) sont susceptibles de créer un enrésinement s’ils sont pratiqués dans des peuplements qui étaient à l’origine feuillus, par exemple une érablière.

Au Bas-Saint-Laurent, le paysage de la forêt naturelle était dominé par des peuplements résineux. Sans pouvoir le quantifier actuellement, il est connu que ces forêts renfermaient de fortes proportions d’épinettes, de pins et de thuya.

Pour les grands types de forêts, en se basant sur les connaissances scientifiques actuelles, la Direction générale (DGR) a fixé le seuil minimal à 30 % de la proportion historique. En deçà de cette proportion, les risques de pertes de biodiversité augmentent significativement. Par ailleurs, suivant le concept de précaution, le risque devient acceptable à 70 % et plus de la proportion historique. Le tableau 21 présente les seuils d’altération de la composition végétale.

Tableau 21 : Degrés d’altération pour la composition végétale

Degré d’altération Proportion de la composition végétale (type de couvert forestier)

Altération faible > 70 % de la proportion historique de la forêt naturelle Altération modérée 30 % à 70 % de la proportion historique de la forêt naturelle

Altération forte < 30 % de la proportion historique de la forêt naturelle

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Davantage de connaissances seront toutefois nécessaires afin de déterminer les cibles adéquates pour les essences dites « en raréfaction ». Néanmoins, la littérature publiée par la Direction de la recherche forestière (DRF) du MRN permet d’identifier les principaux enjeux appréhendés pour les différentes UH de niveau 3. Ces essences en raréfaction seront prises en considération dans la stratégie afin que l’on puisse augmenter ou maintenir leurs proportions.

Le tableau 22 présente une synthèse des principaux enjeux de composition pour les UH du Bas-Saint-Laurent.

Tableau 22 : Synthèse des enjeux potentiels liés à la composition pour les unités homogènes (UH) de niveau 3 du Bas-Saint-Laurent

Enjeux FOJt MEJt MESm MESt

Raréfaction des peuplements mixtes Oui Oui Oui Oui

Raréfaction de l’EPB Oui Oui Oui Oui

Raréfaction de l’EPR Oui Oui Oui Oui

Raréfaction de la PRU Oui

Raréfaction du THO Oui Oui Oui Oui

Raréfaction des PINS (PIB) Oui Oui Oui Oui

Raréfaction du CHR Oui

Raréfaction des essences compagnes de l’érablière

Oui Oui

Diminution du BOJ Oui Oui Oui Oui

Plantation d’espèces exotiques Oui Oui Oui Oui

Envahissement par les feuillus intolérants Oui Oui Oui Oui

Envahissement par le SAB Oui Oui Oui Oui

Envahissement par le HEG Oui Oui

Envahissement par les plantes éricacées

Expansion des milieux ouverts à lichens

Enrésinement par voie de plantation Oui Oui

L’analyse des résultats démontre que, pour deux des trois unités homogènes (UH) de l’UA 012 54, le degré d’altération est élevé pour le type de couvert mélangé, à savoir qu’il présente un écart supérieur à 70 % du niveau historique (voir le tableau 23). Pour l’UH MEJt, aucun type de couvert ne possède un degré d’altération élevé. L’UH MESm montre une augmentation importante de la proportion de couvert mélangé. Cette augmentation provient de la diminution des couverts résineux et feuillu. Par contre, compte tenu du niveau historique du couvert feuillu, la baisse est proportionnellement plus élevée pour le couvert feuillu. Pour l’UH MESt, le type de couvert qui présente un degré d’altération élevé est le mélangé. Dans ce cas, l’augmentation des ce type de couvert origine uniquement de la diminution du couvert résineux (voir la figure 24).

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Tableau 23 : Niveau d’altération des unités homogènes (UH) selon le type de couvert UH Superficie

couverte par l'UH

Type de couvert

Superficie selon le type de couvert

(ha)

Proportion de l'UH selon le type de

couvert (%)

Niveau historique

(%)

Degré d’altération

MEJt 44 339

Feuillu 3 203 7,56 5 MODÉRÉ

Mélangé 20 280 47,87 30 MODÉRÉ

Résineux 18 881 44,57 65 MODÉRÉ

Non défini 1 975

MESm 103 985

Feuillu 5 278 5,22 12 MODÉRÉ

Mélangé 42 981 42,55 25 ÉLEVÉ

Résineux 52 759 52,23 63 FAIBLE

Non défini 2 967 MESt 13 694

Feuillu 598 4,41 4 FAIBLE

Mélangé 5 438 40,10 13 ÉLEVÉ

Résineux 7 524 55,49 83 MODÉRÉ

Non défini 134

Superficie totale 162 018

Compte tenu des limites liées au suivi de cet indicateur à court terme, il est difficile de fixer un délai précis pour atteindre la cible. La stratégie d’aménagement mise en place devrait permettre de diminuer les écarts avec la forêt naturelle. Une évaluation des résultats en lien avec la mise en œuvre de la stratégie pourra être effectuée lors du dépôt de l’inventaire provincial qui suivra la période 2013-2018.

Il importe également de mentionner que le délai d’atteinte de la cible est fortement influencé par le budget disponible pour l’aménagement. Les principaux traitements ayant une influence sur la composition nécessitent un budget pour leur réalisation.

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En résumé, les solutions régionales pour répondre à cet enjeu sont décrites ci-dessous.

Valeur Changements de la composition végétale.

État actuel de l’enjeu pour l’UA Un enfeuillement est observé dans deux UH.

Objectif

Réduire les écarts de composition végétale entre la forêt actuelle et la forêt naturelle.

Indicateur

Pourcentage des grands types de couverts (résineux, mélangé, feuillu).

Cible

Plus de 30 % de la proportion historique de chacun des grands types de forêt.

Stratégies

1. Considérer les zones de conservation (aires protégées, refuges biologiques, EFE, etc.).

2. Moduler la composition en espèces des peuplements pour diminuer l’enfeuillement par les feuillus intolérants :

a) favoriser les espèces en raréfaction (thuya, épinette blanche, épinette rouge, pin blanc, pin rouge et bouleau jaune) et défavoriser les espèces envahissantes lors des travaux d’éducation;

b) utiliser des espèces en raréfaction lors du reboisement;

c) regarnir les sentiers de débardage avec des espèces en raréfaction;

d) favoriser l’installation de certaines espèces par la création de microsites adéquats.

3. Maintenir l’interdiction de récolter certaines espèces en raréfaction comme le pin blanc, le pin rouge et le chêne rouge.

4. Favoriser les coupes partielles dans les peuplements où les espèces en raréfaction sont présentes, dans le respect des guides sylvicoles, soit dans :

a) les peuplements où dominent les espèces longévives (> 50 % de la surface terrière), notamment les érablières, les bétulaies jaunes, les cédrières et les pessières;

b) les peuplements où les espèces longévives sont codominantes (40 % à 50 % de la surface terrière).

5. Favoriser le maintien et l’implantation d’essences en raréfaction après intervention dans les

peuplements dont la proportion d’essences longévives est plus faible (< 40 % de la surface terrière) : a) l’utilisation de coupes à rétention variable dans les peuplements où il y a présence d’essences

longévives.

6. Garder sur pied des arbres vivants d’espèces en raréfaction lors des récupérations des superficies affectées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette.

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du Québec (BDTQ) MRN 2011

Projection cartographique : Conique de Lambert avec deux parallèles d'échelle conservée (46e et 60e) Système de référence géodésique : NAD 83 compatible avec le système mondial WGS 84

Direction générale du Bas-Saint-Laurent Ministère des Ressources naturelles

Note : Le présent document n'a aucune portée légale.

© Gouvernement du Québec, 2014 Réalisation

Territoire public sous gestion foncière et forestière déléguée

Ville, localité Infrastructure de transport

Autoroute

Organisation administrative

Municipalité régionale de comté (MRC) Région administrative

Limite d'unité de gestion forestière Unité d'aménagement

Unité homogène de végétation, niveau 3

Érable à sucre et bouleau jaune typique(FOJt) Sapin et bouleau jaune typique(MEJt) Sapin et bouleau blanc méridionale(MESm) Sapin et bouleau blanc typique(MESt)

Figure 24 : Altération selon le type de couvert forestier

Résineux

 

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