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Certains prétendent qu'elle est toujours nuisible

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Les observations que nous donnons plus loin prouvent le contraire; le nolime tangere a fait son temps.

Les lésions rénales seraient, d'après d'autres, une contre-indication; c'est une erreur, à moins qu'elles ne soient très

avancées. En effet, l'ouverture de la vessie soulage les reins

en supprimant la pollakiurie qui entraîne par réflexe la polyu-rie; de plus, l'urine purulente pouvant s'écouler librement,

n'a pas de tendance à remonter dans les reins dont elle aug¬

menterait l'infection.

Les lésions de la prostate, des vésicules séminales et des épididymes, qui existentpresque toujours dans la tuberculose vésicale, ne doiventpas non plus arrêter le chirurgien.

Les lésions pulmonaires ne sont une contre-indication que

lorsqu'elles sonttrès prononcées. L'intervention soulage pres¬

que toujours le malade, et l'état général s'en ressent. Un

malade de M. le Dr Pousson, dontnous donnons l'observation,

était harcelé par une pollakiurie et une toux incessantes; il

avait des lésions tuberculeuses du poumon droit. L'interven¬

tion a tellement amélioré son état, qu'il a pu reprendre son

métier.

D'après les chirurgiens anglais, ce fut William Parker, de New-York, qui, en 1850, érigea l'intervention chirurgicale

commetraitement dans la cystite tuberculeuse, et qui en posa les conditions.

Emmet, en 1861, propose la cystotomie dans la cystite

tuberculeuse.

Boursier, en 1885, vante le traitement chirurgical par la

boutonnière périnéale.

La même année, Guyon fit une taille hypogastrique dans un

cas de cystite tuberculeuse trèsdouloureuse, et non seulement

il obtint une forte diminution des douleurs, mais les autres symptômes, pollakiurie, hématurie, pyurie, s'amendèrentaussi

considérablement.

En 1888, Poncet fit la cystostomie sus-pubienne.

En 1898, Rochet a fait la résection des nerfs honteux

internes dans des cystites douloureuses.

Il y a donc plusieurs modes d'intervention chirurgicale.

Nous étudierons successivement la dilatation du col vésical par l'urètre chez la femme* la colpocystotomie, la bouton¬

nièrepêrinéale, la cystotomie etla cystostomie sus-pubiennes; enfin nous dirons quelques mots surl'opération de Rochet.

A. Dilatation du col vésicalchez la femme. Lamalade est placée dans la position de la taille périnéale.

On lave d'abord la vessie, puis on dilate l'urètre et le col

de lavessie.

Pour la dilatation, on se servait au début de tiges de lami¬

naire; puis Simon, de Nancy, inventa, dans ce but, un petit spéculum. Heath la faisait avec le doigt.

Aujourd'hui on dilate, soit avec le dilatateur de Guyon, qui

se compose de quatrelames métalliques susceptibles de s'écar¬

ter, et dans l'intervalle desquelles on glissé une série de man¬

drins de diamètres progressivement croissants; soit avec les bougies d'Hegar. On dilate lentement, jusqu'à ce que l'orifice

du col admette l'index. Avec l'index, on explore la vessie; puis

on la curette et on place une sonde à demeure. Ce curettage

est utile, comme le prouve l'antithèse des résultats suivants :

Hartman, dans sa thèse de Paris (1886) donne quelques obser¬

vations de cystite tuberculeuse où la dilatation simple n'a rien donné; tandis que Banzet, en 1897, cite 10 cas de cystite

tuberculeusetraités par la dilatation suivie du curettage, dont

8 améliorations.

B. Colpocystotomie. 11 existe plusieurs procédés pour faire la colpocystotomie; nous donnons celui qui est décrit

par le Traité de chirurgie de Duplay et Beclus.

La malade étantplacéedans laposition de la taille périnéale,

onintroduit dans la vessie un cathéter dont la convexité can¬

nelée déprime la paroi vésico-vaginale et doit se trouver surla ligne médiane. Laparoi postérieure du vagin étantécartée par

une valve de Sims, onincise au bistouri la cloison vésico-vagi¬

nale d'avant enarrière, en commençant à trois centimètres et

demi du méat urinaire pour éviter la blessure des uretères.

La

vessie ouverte, on introduitparla fistule une sonde de Pezzer,

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-qu'on laissera en

place

tant que

l'état de la malade

ne sera pas

amélioré.

Hartmann, danssathèse, donne deux

observations de

colpo-cystotomie pour cystite

tuberculeuse, suivies d'une améliora¬

tion notable.

G. Boutonnière périnéale avec dilatation de l'urètre

postérieuret du col. Thompson pratiqua le premier cette opération dans la cystitedouloureuse.

Boursier l'a conseillée en1885 pour la tuberculose vésicale.

Cette opération, un peu délaissée, a été

remise

en

honneur

ces dernières années par M. le professeur Guyon et ses

élèves.

Nous décrirons le manuel opératoire suivi par M. le pro¬

fesseur agrégé Pousson.

Le malade étant placé dans la position de la taille, l'opé¬

rateur introduit dans l'urètre un cathéter métallique, cannelé

sur sa convexité, et le confie à un aide placé à sa gauche.

Cet aide relève le scrotum de la main gauche et maintient le

cathéter de la main droite exactement sur la ligne médiane,

tout en faisantbomber le périnée sur la convexité de l'instru¬

ment. L'opérateur tend les téguments de la main

gauche

et

faitsurle raphé périnéal une incision cutanée de trois

centi-tres qui s'arrête à un centimètre en avant de l'anus;

il

peut ajouter, comme M. le professeur Guyon, deux petits

débride-ments latéraux perpendiculaires à l'incision pour agrandir

le

champ opératoire. Il divise ensuite le raphé fibreux

ano-bul-baire, recherche le bulbe et le dégage en arrière et sur

les

côtés. Le chirurgien cherche alors à sentir en arrière du

bulbe

la résistance ducathéter; cette manœuvre réussie, il divise les

tissus dans la direction du cathéter, ponctionne la partiemem¬

braneuse de l'urètre sur sa cannelure et prolonge l'incision

surune longueur de 1 à 2 centimètres, en évitant l'ouverture

durectum. A travers cette incision, il dilate l'urètre et le

col

avec le dilatateur à mandrin de Guyon ou avec les

bougies

d'Hégar jusqu'à ce que l'index puisse être introduit

dans la

vessie. La vessie explorée, suivant son état, on peut curetter

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