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Des cellules psychiques

Dans le document La mémoire : étude critique (Page 24-28)

Par quels phénomènes les impressions extérieures sont-elles fixées dans la mémoire? guels ehangements ees phé-ùomènes apportent-ils dans les eentres nerveux et eomment les impressions peuvent-elles être rappelées au souvenir?

Pour résoudre ees question·s, nous ne pouvons malheu-reusement pas nous baser sur des données tout à fait posi-tives, nous ne pouvons faire que des suppositions.

Mais avant d'aborder directement ce sujet, nous ferons une petite diversion pour étudier aussi brièvement que pos-sible la constitution des éléments nerveux qui jouent un si grand rôle dans la mémoire.

Durant ces derniers mois les Archives de Neurologie ont donné une série de travaux fort intéressants sur la théorie des Neurones. Nous nous servirons spécialement de l'article du docteur Soukhanoff qui résume l'état des connaissances actuelles sur la constitution des centres nerveux : « Les travaux de Golgi, Ramon y Cajal, His et Forel ont prouvé que tout le système nerveux central et périphérique, con-siste dans l'ensemble d'unités séparées et complètement iso-lées, et nulle part les prolongements d'une cellule ne passent à ceux d'une autre. M. Waldeyer a proposé pour ces entités nerveuses le nom de Neurones. »

Chaque cellule a un certain nombre de prolongements protoplasmiques appelés dendrites, et en outre un ou plu-sieurs prolongements cylindraxiles munis de prolongements latéraux et collatéraux. Chaque cellule avec ses

prolonge-ments cylindraxiies et ses dendrites· est un neurone. Les neurones présentent une 1norphologie très variée, mais cependant certaines régions et certaines couches du Rystème nerveux sont composées de neurones semblables (cellules cylindriques, de Purkinje, etc.).

Les neurones entrent en communication les uns avec les autres par leurs prolongements protoplasmiques et cylin-draxiles, mais c'est un simple contact; jamais les prolonge-ments d'un neurone ne se continuent avec ceux d'un autre.

Dans un neurone nous a v ons à considérer deux éléments:

la cellule elle-même et ses dendrites qui représentent l'élé-ment actif et les prolongel'élé-ments cylindraxiles qui servent à conduire le courant et établissent les communications. Co courant nerveux (Neurocym, Nervenvvelle : Forel, Gehirn und Seele), qui n'est autre qu'une vibration moléculaire, se dirige toujours dans le même sens. Il va de la cellule au cylindraxe qui le transmet aux dendrites d'une autre cel-lule et ainsi de suite. Il n'y a pas de courant en Hens inverse.

Le cylindraxe est nourri par la cellule qui, elle-même, tire sa nourriture des espaces lymphatiques intercellulaires.

Les cellules psychiques ne sont pas susceptibles de se multiplier, de sorte qu'il y en a autant chez l'enfant que chez l'adulte. L'état psychique d'un individu ne dépend pas du nombre des cellules cylindriques de l'écorce cérébrale, mais du degré de développement de ces cellules, de leur grandeur, et de leur faculté de modifier leur forme et de pousser de nouveaux prolongements.

Plus il y a de prolongements, plus le nombre des asso-eiations est grand, et ce sont ces associations qui président à tout travail intellectuel.

La cellule psychique grandit et se complique à mesure qu'on s'élève dans la série animale. Le progrès de la

fonc-tion est en rapport avec celui de l'organe; plus les eellules . se compliquent et se perfectionnent, plus les fonctions

intel-lectuelles tendent à s'élever au-dest,us de leur état primitif.

Lorsqu'un individu arrive à l'état adulte, ses éléments nerveux ne se développent plus, et si ses facultés intellec-tuelles continuent à s'accroître, c'est grâce à la propriété dont jouissent les neurones de pousser de nouveaux prolon-gements. Lorsqu'une cellule ne peut plus émettre de nou-veaux prolongements protoplasmiques, elle est ég·alement dans l'impossibilité de fixer une impression quelconque.

Plus les cellules sont jeunes, plus le protoplasme est plasti-que et sensible au courant nerveux qui s'y manifeste par les vibrations moléculaires et par la production de nouveaux prolongements. Avec l'âge le protoplasme se durcit, prend une consistance plus élasti 1ue et perd avec sa plasticité les propriétés qui s'y rattaehent.

Lorsqu'un courant nerveux a produit de nouveaux pro-longements, il se fait un contact entre ees prolongements et

"les ramifications du cylindraxe, ct ce contact doit être per-manent pour que la nouvelle association ainsi formée

persiste. •

Quelles que soient leurs fonctions, toutes les cellules ner-veuses semblent posséder la même structure, les mêmes propriétés physiques, la même composition chimique. La cellule nerveuse cérébrale n'a rien qui la distingue des autres cellules du même type (cellules ganglionnaires, cel-lules des cornes antérieures de la moelle, etc.). Elles sont toutes pourvues du même cylindraxe, des mêmes prolonge-ments protoplaHmiques, elles ont leurs appareils de trans-mission et de réception, et cependant il e.st bien évident que c'est à certaines cellules nerveuses cérébrales que nous de-vons rapporter les fâits de la vie intellectuelle. On

ne

sait à

quoi attribuer cette distinction. On a essayé d'expliquer la chose en disant que les cellules psychiques jouissent peut-.

être d'un mouvement moléculaire différent de celui des autres cellules nerveuses (Ramon y Cajal). Il ne serait pas impossible qu'une vibration moléculaire différente impri-mât à ces cellules un champ d'activité spécial; cependant cette explication ne peut avoir qu'une valeur minime, car ce mouvement moléculaire différencié n'est qu'une supposi-tion, personne ne l'a constaté .

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