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LA PRATIQUE DU SPORT AU LIBAN APRES LA GUERRE LIBANAISE

II. 1 –Les précaires succès olympiques libanais entre 1990 jusqu’au 2010 ?

II.3- Le cas du Rugby

Le meilleur exemple de l'usage de la communauté internationale libanaise se trouve en

rugby26. En 1997, un groupe de joueurs de rugby australiens professionnels d'origine libanaise

a formé à Sydney une équipe appelée «Les Cèdres»(en référence à l'arbre symbole du Liban, dessiné sur le drapeau du pays). Cette équipe a participé au tournoi mondial du Rugby à sept, sous le nom du « Liban ».

Ce groupe de rugbymen «australo-libanais» a exprimé son intention de représenter le Liban à la Coupe Du Monde de Rugby en 2000. La Fédération Internationale de rugby a accepté à condition qu'ils développent une ligue domestique au Liban. Après avoir été qualifiés contre le Japon, le Maroc, les États-Unis et l'Italie, les « Cèdres » sont devenus la première équipe du sport libanaise à participer à une phase finale de Coupe du Monde.

En 2002, avec la collaboration de la Fédération Internationale de rugby, ils ont envoyé un ancien joueur de Rugby semi-professionnel, Danny Kazandjian, un Britannique d'origine libanaise, pour développer le jeu au Liban. Sans un investissement massif, et sachant que les facilités se trouveront principalement dans les universités, il a organisé un championnat local

25 Site officiel de la fédération de Tennis, classification de la coupe de Davis 2004.

parmi quatre d'entre elles : l'AUB (l'Université américaine de Beyrouth), l'UOB (University of Balamand), la LAU (Lebanese American University) et la NDU (Notre Dame University:).

Les meilleurs joueurs de ces universités ont été choisis pour devenir membres des «Cèdres», et participer au tournoi méditerranéen de rugby. De plus, la fédération libanaise de Rugby a créé le «Liban Espoir», une équipe représentative locale, qui participe seulement à un championnat local. Cette équipe offre l’opportunité aux joueurs de rugby né-libanais à profiter d’une expérience internationale, et à long terme, avec l'amélioration de la fédération locale, elle devrait permettre d'avoir le plus grand nombre possible de joueurs locaux qui

représenteront la première équipe du Liban dans les coupes du monde de Rugby27.

Trois des quatre sports mentionnés ci-dessus bénéficient sans aucun doute de l'avantage de la Communauté libanaise expatriée dans le domaine du sport international : le basketball, le tennis et le rugby. Dans le football cependant ceci n'a pas eu l'impact positif envisagé. Les joueurs qui sont amenés de l'étranger n'ont pas servi l'équipe nationale de la façon prévue, et le Liban a été éliminé dès le premier tour de la coupe d’AFC 2000 (Confédération Asiatique du

Football)28 en n'ayant pas gagné un seul match. Bien que ces joueurs plus tard aient été engagés

par différents clubs de la première division libanaise, ils n'ont pas été en mesure d'apporter n'importe une élévation du niveau du jeu29.

Toutefois, dans le basketball, le tennis et le rugby durant les compétitions internationales, ces athlètes avaient des très bons résultats. Ainsi, l'usage de la communauté libanaise offre un «bonus» similaire à ce qui a été apporté par la naturalisation de joueurs étrangers, il est ainsi conseillé de recourir aux immigrants ou à leur descendance et profiter de leurs talents qu'ils ont pu développer en utilisant les ressources disponibles des nations qui les

27Entretien avec Danny Kazandjian, Président de la fédération libanaise de Rugbyfait en Septembre 2003 et tiré

du Site officiel du Rugby au Liban (http://www.lebrl.com/results2.php?types=0). 28 Archives de l'an 2000 tiré du site officiel de la confédération d’Asie de Football.

29 Entretien avec Jirayr Habibian, membre de la fédération libanaise de football effectué en banlieue de

ont accueillis. Leur impact est même meilleur. Et, d'un point de vue pratique, cette procédure est beaucoup plus simple que le processus de naturalisation qui, au cours des deux dernières années, a été rendu difficile par les règles strictes imposées par les fédérations internationales

de l'IOC (le Comité olympique International30).

Les conditions pour exécuter «la politique du sport de la communauté libanaise» sont aussi beaucoup plus faciles par le fait que la plupart de ces athlètes ont des parents et des lieux proches de résidence, épargnant ainsi au Liban beaucoup d'argent pour les fédérations qui suivraient cette stratégie. En d'autres termes, qu’il est moins coûteux de faire revenir des Libanais émigrés que de naturaliser des joueurs étrangers.

Toutefois, la plupart de ces athlètes sont des gens riches dans les pays vers lesquels ils ont migré. Si les différentes fédérations libanaises veulent vraiment profiter de ces athlètes, et les mélanger avec les joueurs locaux et améliorer en conséquence les championnats domestiques, le niveau de jeu et la participation massive de la jeunesse, les fédérations doivent construire les conditions pour qu'ils puissent rester au Liban. Ceci ne peut pas être fait sans l'offre d’un salaire mensuel, plus haut que celui qu’ils recevraient dans le pays où ils poursuivent leur performance dans les sports professionnels (basket, tennis, rugby, football…).

Théoriquement, le Liban peut profiter des résultats sportifs de sa communauté, qui compte des joueurs, entraîneurs et administrateurs qui exercent dans les premières ligues mondiales (Ligue Nationale de football Américaine, Ligue Majeure de Baseball à Américaine, Association Athlétique Américaine, Association Nationale de Rugby Australienne, Première Division de la Ligue brésilienne de Football ….)31 .

Les différentes organisations libanaises veulent en effet progresser dans la hiérarchie de la classification internationale. En réalité, cette stratégie est beaucoup plus difficile à

30Information tirée de la rubrique “Rules for the naturalisation of players” sur le site du comité olympique

International.

s'appliquer. Si une fédération libanaise veut amener à sa « maison » un athlète de niveau international, pour une qualification aux jeux Olympiques, ou ajouter un avantage à un sport d'équipe nationale, elle devrait rembourser un salaire mensuel qui dépasse au moins $5000 par mois32.

Annuellement, ceci représenterait plus que $60000. Cette somme d'argent est beaucoup plus haute que le budget que les différentes fédérations ont à leur disposition33. Si certaines de ces fédérations malgré toutes leurs difficultés, optent pour cette stratégie et cherchent un sponsor privé pour rassembler autant d'argent et l'investir sur un seul athlète Elles prennent le risque de blessure de l’athlète qui pourrait préférer retourner à son pays d'immigration où il voit beaucoup plus d'avantages en matière de préparation et de compétition.

L'usage de la communauté libanaise pour améliorer les résultats sportifs du pays doivent être faits selon un projet étudié qui prend en considération les résultats à long terme et qui cible un développement durable des autres éléments de succès du sport (la participation massive, le développement de la jeunesse, les normes du championnat local).

Les sports capables d'utiliser efficacement cette communauté libanaise sont ceux qui impliquent des équipes représentant des villes différentes, des régions ou des communautés.

Parmi les trois plus grandes fédérations34 de sports d'équipe : le basketball, le volley et le

football, le basketball était le mieux incorporé par ces athlètes parmi la communauté libanaise. En d'autres termes, c'est le basketball qui a joui le plus de l'appel aux talents des libanais expatriés. En fait, comme nous l'avons dit avant, le basketball est le sport qui a le plus réussi pendant la période d'après-guerre. Nous ferons un retour par la suite sur l'essor du basketball libanais et ses enjeux durant cette période. En fait, l'importation de joueurs de la communauté libanaise était juste un des éléments qui ont contribué à ce succès. La prochaine partie de ce

32 Entretien avec Marc Kesrwani, Capitaine de l’équipe national de la coupe de Davis, Janvier 2008.

33 Entretien avec le directeur général de ministère de sport, Zayd Khiyami, en Juin 2012

chapitre proposera en fait une nouvelle analyse du basketball et examinera les possibilités de succès du basketball au Liban.

Après 1991, première année après l’accord de Taëf et par conséquent celle d’après la guerre civile, les Libanais ont été occupés par les « soins » des conflits entre eux. Le principal objectif du cabinet parlementaire était le phénomène de rétablissement de toutes les infrastructures du pays et la réhabilitation de l’économie (Picard, 1994). Lors de cette partie d’après la guerre civile, aucune mesure officielle n’a été entreprise par le gouvernement libanais en faveur du sport. La seule chose à noter est le rapport du conseiller de la direction de la Jeunesse et des Sports et membre de l’équipe nationale de basketball, Joseph Sacre, qui a présenté un plan d’action pour rétablir l’organisation sportive libanaise.