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Cas du parc photovoltaïque d’Ollières

Dans le document 2010 194 cnpn engie montfort light (Page 110-113)

VII. Retours d’expériences

VII.X. Cas du parc photovoltaïque d’Ollières

Le suivi écologique réalisé par la société BIOTOPE en 2015 a permis de mettre en évidence que : - L’Aristoloche pistoloche et la Proserpine (y compris chenille) ont été recensées dans le parc en exploitation et la bande OLD ;

- Le Psammodrome d’Edwards, le Lézard des murailles et le Lézard à deux raies ont été recensés dans la bande OLD.

Dossier dérogatoire – Parc photovoltaïque (Montfort, 04) – Réf. : 2010_194_CNPN_ENGIE_Montfort_F 111

VII.XI. Conclusion

Ces premiers retours d’expériences indiquent donc, concernant le Psammodrome d’Edwards : - L’espèce peut se maintenir dans une bande OLD, dans la mesure où le

débroussaillement maintient son habitat d’espèce, surtout s’il y a peu de gros remaniement (cf. Fontienne, Cuges les Pins) ;

- Elle peut se maintenir et coloniser un parc en exploitation, sous réserve que son habitat d’espèce n’ait pas été perturbé de manière notable (modification du substrat lors du nivellement et débroussaillements non exhaustif (Cf. Fontienne) ;

- L’espèce peut recoloniser un site ayant été remanié par le passé, et présenter son habitat d’espèce (cf. Cabasse, Mazaugues). Toutefois, pour l’instant, il n’est pas possible de statuer sur la vitesse de colonisation ;

- L’espèce ne se maintient pas systématiquement après la mise en place d’un parc (cf.

Varages, Antonin sur Var).

Cependant, au-delà des retours d’expériences liés aux parcs photovoltaïques, on peut tout de même rappeler que l’espèce est régulièrement observée dans les bandes dites « DFCI » en bord de piste notamment, garrigue et forêts clairsemée de Pins d’Alep. Elle semble particulièrement apprécier les milieux faisant pourtant l’objet d’opération de débroussaillement régulier (tous les 3 à 5 ans). Le fait de créer une couche de débris de branches au sol, sous un couvert clairsemé, semble la favoriser (V.

Rivière, pers. obs.). Toutefois, cette espèce n’a pas fait l’objet d’une recherche approfondie, contrairement à d’autres espèces de l’herpétofaune française dont la documentation est plus riche (Tortue d’Hermann, Lézard ocellé, Phyllodactyle d’Europe…). Il est clair qu’aujourd’hui, la connaissance sur l'écologie de cette espèce reste très fragmentaire, et se résume plutôt à une collecte d’observations. Ce sont ces éléments qui ont conduit le CEN PACA à mener un projet d’étude démographique sur l’espèce sur le territoire du Grand Site Sainte Victoire (13). L’étude est en cours depuis 2019, et aucune publication n’a été produite à ce jour. Ceci dit (J. Renet, comm. pers.), il apparaît dès ces deux premières années de suivi que de nombreuses informations sur l’espèce sont erronées. Des informations sur le domaine vital, sur les densités réellement présentes comparées aux seules observations d’individus en activité, seront manifestement mises à jour suite à cette étude. Pour ces raisons, l’estimation du nombre d’individus détruits par le projet reste approximative.

Concernant les autres espèces :

- Les plantes-hôtes de la Proserpine et de la Diane, notamment l’Aristoloche pistoloche et l’Aristoloche à feuilles rondes peuvent se maintenir (voire être favorisées) dans une bande OLD et dans un parc en exploitation, notamment grâce à l’ouverture du milieu (cf. Fontienne, Méounes, La Motte, Digne les bains, Saint-Antonin sur Var, Ollières).

Toutefois, les gros remaniements, notamment ceux liés à l’enfouissement des réseaux ou la création de zone de stationnement, ne lui sont pas toujours jugés favorables ; - La Proserpine et la Diane peuvent fréquenter un parc photovoltaïque en exploitation

(Cf. Fontienne, Méounes), aussi bien en prospection alimentaire qu’en reproduction (si leurs plantes-hôtes sont présentes). La clôture n’est pas un facteur limitant.

Toutefois, leur maintien est soumis au type d’entretien du parc (débroussaillement hors période de reproduction, débroussaillement léger été peu fréquent) ;

- Les crapauds (tels que le Crapaud commun, le Pélodyte ponctué et le Crapaud calamite) sont susceptibles de fréquenter les bandes OLD et les parcs en exploitation, notamment en phase terrestre (cf. Méounes, Cuges les pins) ;

- Le Lézard des murailles peut se maintenir (voire être favorisé) après un aménagement aussi bien dans la bande OLD que dans un parc en exploitation (cf. Fontienne, Méounes, Digne les Bains, Ollières, Saint-Antonin du Var). Même si les phases travaux (OLD et terrassement) peuvent affecter certains individus, l’impact n’est que temporaire, et très faible à moyen terme ;

Dossier dérogatoire – Parc photovoltaïque (Montfort, 04) – Réf. : 2010_194_CNPN_ENGIE_Montfort_F 112 - Le Seps strié peut se maintenir dans une bande OLD sous réserve que son habitat d’espèce soit encore présent (ce qui est souvent le cas avec des débroussaillements réguliers) (Méounes, Fontienne,…) ;

- Le Lézard à deux raies peut se maintenir après un aménagement photovoltaïque dans la bande OLD et plus ponctuellement dans un parc en exploitation (Méounes, Cuges les Pins). Contrairement au Lézard des murailles, un aménagement photovoltaïque ne favorise pas cette espèce dans la mesure où elle supprime une partie de son habitat (emprise du parc) et le maintien dans l’OLD ;

- Le Petit Rhinolophe est susceptible de transiter par un parc photovoltaïque en exploitation (notamment en longeant les rangées de panneaux) voire d’utiliser un gîte au sein d’un parc (cf. Méounes). Toutefois, ce retour d’expériences est potentiellement exceptionnel et ne doit pas être pris comme une règle permanente.

La consommation de milieux fermés réduit une partie de l’habitat de chasse du Petit Rhinolophe. Néanmoins, il peut tout de même être admis que les milieux naturels de la bande OLD peuvent être utilisé comme zone de transit voire comme zone de chasse pour cette espèce (cf. Méounes, Saint-Antonin sur Var) ;

- Certains chiroptères communs fréquentent régulièrement des parcs en exploitation, comme la Pipistrelle commune, la Pipistrelle de Kuhl, la Sérotine commune, le Vespère de Savi et le Molosse de Cestoni ;

- Certains chiroptères plutôt forestiers peuvent fréquenter ponctuellement un parc en exploitation (cf. parc de Fontienne et Méounes) en transit voire en chasse. Ainsi le Murin de Bechstein, espèce forestière très délicate à contacter, a été contacté à plusieurs reprises en transit automnal au-dessus du parc de Fontienne. Ces retours d’expériences n’indiquent pas que le cortège de chiroptères forestiers n’est pas impacté par un parc en exploitation, mais suggèrent que les parcs ne sont pas systématiquement des entraves à la circulation de ces espèces, mêmes forestières ; A l’inverse, ces retours d’expériences n’apportent pas encore suffisamment de retours surs :

- Le Circaète Jean-le-blanc. Bien que les milieux ouverts créés par le parc photovoltaïque puissent être favorable aux reptiles et donc à la chasse du Circaète Jean-le-Blanc, aucune chasse avérée n’a été observée (Suivi spécifique sur Méounes). Toutefois, quelques survols de parcs ont été observés sur Fontienne et Cuges-les-Pins ;

- Le Seps strié n’a pas été confirmé au sein d’un parc en exploitation, malgré la présence de zones herbeuses favorables (Méounes).

Enfin, même si certaines espèces plutôt forestières peuvent fréquenter ponctuellement les parcs comme la Tourterelle des bois (Digne-les-Bains), l’Engoulevent d’Europe (Méounes), il est indéniable que la création d’un parc photovoltaïque en milieu forestier supprime, à long terme, la plupart des espèces forestières, notamment les coléoptères liés aux boisements mâtures.

Dossier dérogatoire – Parc photovoltaïque (Montfort, 04) – Réf. : 2010_194_CNPN_ENGIE_Montfort_F 113

VIII. Mesures d’intégration écologique

Dans le document 2010 194 cnpn engie montfort light (Page 110-113)