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CHAPITRE 1. PRINCIPALES MUTATIONS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE L’ENVIRONNEMENT DES

3.3. Champ de la recherche

3.3.2. Cas de l’entreprise C

L’entreprise « C » est la filiale d’une grande entreprise multinationale Allemande de

l’industrie automobile. L’entreprise multinationale est définie par Ghoshal et Bartlett (1990)

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comme une entreprise qui « se compose d’un groupe géographiquement dispersé et

d’organismes à objectifs disparates qui incluent la maison-mère et les différentes filiales

nationales ».

Cette entreprise est spécialisée dans la fabrication des faisceaux de câbles de voitures d’une

grande marque. Elle est installée en Tunisie depuis une quarantaine d’années et elle compte

3592 employés. Elle a transféré plusieurs pratiques de GRH de la maison-mère et certaines de

ces pratiques sont transformées pour être adaptées au contexte tunisien.

3.3.2.1. Historique, évolution et problématique de l’entreprise C

L’histoire de cette société multinationale (maison mère) remonte au 16e siècle, elle possède

une longue tradition dans la fabrication de fils d’or et d’argent. L’activité de l’entreprise est

accrue suite au développement de l’industrie, elle est passée de la fabrication des fils en

argent par tréfilage à la fabrication de câblage électrique. Aujourd’hui, ses activités

principales sont la production de fils et de câbles de haute qualité pour l’industrie automobile,

l’industrie d’appareils électroménagers, informatiques, etc.

Elle possède une vingtaine de filiales dans le monde : en Afrique (Tunisie, Égypte, Afrique du

sud), en Asie (Chine), en Europe (Pologne, Hongrie, Ukraine, Angleterre, Allemagne,

Tchèque, Turquie, Roumanie, Italie, France, Belgique, Irlande, Portugais, Slovaquie) et en

Amérique (Mexique, Canada, États-Unis, Brésil).

La filiale tunisienne à été crée dans les années 70, c’était alors le premier site qui s’installait

au dehors de l’Europe. Elle a été parmi les premières entreprises en câblerie à s’installer dans

le pays et à cette époque, la Tunisie n’avait aucune compétence dans ce domaine de câblerie.

La majorité des personnes recrutées, au départ, étaient des ouvriers et ne possédaient aucun

diplôme. Ces ouvriers ont acquis progressivement des compétences et ont été postérieurement

promus sur la base de leur expérience professionnelle.

Après quelques années et avec les extensions qu’elle a connues, l’entreprise a décidé de

transformer la structure de sa population en recrutant et en intégrant de nouveaux salariés, qui

sont souvent diplômés de l’enseignement supérieur. La Tunisie a connu, à cette période, une

profonde mutation du système de formation initiale dont l’un des atouts majeurs a été la

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diffusion de plus en plus large de titres scolaires au sein des jeunes générations. Les titulaires

d’un diplôme égal ou supérieur au baccalauréat sont désormais les plus nombreux. Le nombre

de diplômés de l’enseignement supérieur à doublé passant de 34.500 en 2002 à 56.500 en

2006 (et 73.200 en 2009).

Les personnes recrutées possèdent de plus en plus de diplômes et sont souvent des diplômés

de l’enseignement supérieur long. Elles ont acquis de l’expérience pendant le temps de leur

déclassement et se retrouvent donc à expérience égale avec les non-diplômés recrutés lors de

la création de l’entreprise.

L’évolution du chiffre de personnel depuis la création de l’entreprise jusqu’au 2006, est

présentée dans le tableau N°7.

Tableau N°7- Développement du nombre de personnel

Années 1977 1994 2000 2001 2002 2003 2006

effectifs 30 430 1700 2000 2500 2942 3592

Lors des nouveaux projets de reclassement, la question posée était de savoir qui aurait le plus

de chance de bénéficier de promotions. À ancienneté égale ou inférieure, l’entreprise a

favorisé les diplômés. Les compétences sont privilégiées, mais le diplôme a fait office de

filtrage.

Par ailleurs, une autre sélectivité a joué en défaveur de ceux qui sont dépourvus de diplômes

par leur classement dans une grille nommée catégorie « G » (parce qu’ils n’avaient pas trouvé

de place dans les autres grilles de salaires). Cette catégorie souffre d’une part d’un sentiment

d’injustice au niveau rémunération et d’autre part, d’une inquiétude de ne pas pouvoir accéder

à d’autres emplois équivalents en cas de licenciement puisqu’ils n’ont pas aucun diplôme.

Cela a engendré, par conséquent, de réelles tensions entre les anciens et les nouveaux salariés

mais aussi entre les diplômés et les non diplômés. Certains salariés ont eu recours à la grève

pour se faire entendre par la direction.

« Ils disent, que le diplôme n’a pas beaucoup de valeur dans le travail, le plus

important est que la personne soit compétente. La réalité est totalement

différente. Je suis dans l’entreprise depuis plus de 10 ans, j’ai les compétences

nécessaires pour occuper le poste vacant d’un contremaître, mais une autre

personne a été promue pour la seule raison que je n’ai pas de diplôme» (Aide

contremaître).

3.3.2.2. Description des structures physiques, organisationnelles et démographiques de

l’entreprise C

Nous décrivons ci-après les structures physiques, organisationnelles et démographiques de

l’entreprise C :

Les pratiques de flexibilité des Ressources Humaines de l’entreprise C reposent

essentiellement sur la flexibilité qualitative. L’entreprise a recours aux CDD et privilégie la

polyvalence des salariés. Elle développe, en effet, de façon importante l’élargissement et

l’enrichissement des tâches par la rotation des personnels et l’accroissement de la

polyvalence. Ces pratiques s’accompagnent d’un effort de formation important lors de

l’embauche et toute au long de l’activité de l’employé.

L’entreprise met également en œuvre des pratiques de rémunération flexible et des horaires

flexibles.

La surface couverte totale de l’entreprise est de 35.700 m², elle est divisée en surface

production (28.000 m²) et surface de bureaux (7.700 m²).

L’entreprise compte 3592 employés, dont 34,75 % d’hommes et 65,25 % de femmes. Les

employés directs sont au nombre de 2690, les employés indirects dans la production sont au

nombre de 570 et les employés indirects administratifs et projets sont au nombre de 332.

L’âge moyen du personnel de la société est de 27 ans.

L’entreprise a une structure matricielle. L’organigramme (Cf. Annexe C1), compte, en plus de

la Direction Générale, huit autres directions qui sont : Direction Ressources Humaines,

Direction Financière, Direction Découpage, Direction Technique, Direction Logistique,

Direction Etude et Développement, Projet Volkswagen, Projet Daimler Chrysler.

L’entreprise est divisée en segments et en projets :

- Le segment moteur (voiture Mercedes classe C)

- Le segment carrosserie (voiture Mercedes Roadster)

- Le segment voiture (Vito, NCV2)

- Le segment voiture McLaren

L’évolution des investissements de l’entreprise entre 1995 et 2004 est présentée dans la figure

N°3.

Figure N°3- Évolution des investissements (en Mille Euro)

L’entreprise à un nouveau projet avec un nouveau client. L’investissement dans ce projet est

de 1,6 Millions Euros, le nombre d’emplois qui seront créés est de 120 et la superficie est de

1500m².

1,23 1,344308333 1,432962806 2,432962806 0 2 000 4 000 6 000 8 000 10 000 12 000 14 000 16 000 18 000 20 000 22 000 24 000 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

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