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5.2. Milieu physique

Des points de vue géologique et géomorphologique, l’écart d’altitude des reliefs du PNI varie entre 1300 et 2440, ils offrent différentes structures quasi-tabulaires à l’Ouest et fortement plissés et accidenté à l’Est. Les formations géologiques constituées des schistes, des dolomies sableuses, des dolomies litées, des calcaires dolomitiques et des bancs alternés de calcaires marneux et calcaires. Le sol est formé de trois grands types : des sols sur roches volcaniques bruns, des sols sur roches calcaires rouges, et des sols sur roches dolomitiques (Ecologie.ma, 2012) (HEFLCD, 2007).

Le climat est caractérisé par un gradient pluviométrique décroissant de l’Ouest vers l’Est, la moyenne de précipitation annuelle est de 700 à1200 mm et en bonne partie sous forme de neige. Le bioclimat se différencie par un climat : subhumide et humide, à variantes fraiches aux moyennes altitudes, froides sur la plus grande partie du plateau et très froides sur les sommets (HEFLCD, 2006).

« Aujourd’hui, en 2007, tous ces éléments et arguments sont d’autant plus renforcés qu’une extension du parc national a été décidée en 2006, qui permet d’englober de nouveaux habitats, écosystèmes alors que les processus de dégradation n’ont pas fléchi, bien au contraire » … « Les raisons en sont notamment le très fort rôle social donné à la forêt dans la province, qui provoque une hyper-sensibilité à toute réforme pouvant modifier les dynamiques en place entre le monde rural et les administrations, notamment forestières » (HEFLCD, 2007 ; p.4).

5.2.1. Flore

Le Maroc, par sa situation géographique au nord de l’Afrique et près de la méditerranée, possède une faune et une flore d’origine européenne et africaine. La Flore du PNI compte plus de 1015 espèces de plantes vasculaires, soit plus de 22,56 % de l’ensemble de la Flore vasculaire marocaine. La détermination du taux d’endémisme donne près de 25 %, l’ensemble du territoire national est de l’ordre de 20 %. Il importe de souligner également que parmi les taxons endémiques, près du quart (64 taxons, soit 25 %) sont spécifique à la zone du Parc. Les essences forestières les plus répandues dans le PNI sont les suivants : Cedrus atlantica (cèdre de l’Atlas), Quercus rotundifolia (chêne vert), Quercus faginea (chêne zène), Pinus pinaster ssp. Hamiltoni var. maghrebiana (pin maritime de montagne), Juniperus thurifera (genévrier thurifère), Fraxinus dimorpha (frêne dimorphe), Crataegus laciniata (aubépine lacinié).

D’autres essences forestières secondaires sont plus nombreuses que les premières, cependant elles jouent un rôle limité : Acer monopessulanum (érable de Montpellier), Taxus baccata (if), Juniperus oxycedrus (genévrier oxycèdre), Ilex aquifolium (Houx), Crataegus laciniata (aubépine), Sorbus torminalis (Sorbier), Sorbus aria (sorbier), Lonicera arborea (chèvre- feuille arborescent), Fraxinus dimorpha (Frêne dimorphe), Prunus mahaleb (Prûnier Mahaleb), Cerasus avium (Meurisier).

Les principales espèces arborescentes sont : Fraxinus angustifolia, Populus nigra, Salix atrocinerea, Salix pedicellata (HEFLCD, 2006).

Dans leur grande majorité, les répartitions végétales du PNI offrent des structures architecturales altérées. Dans certaines zones, elles sont sous-exploitées par manque d’aération et d’espacement de bois, surexploitées dans d’autres par le surpâturage ou même anéanties par endroits, à cause des coupes rases pratiquées par les Services Forestiers. Cette dégradation est à l’origine des différents cas de déséquilibre et de dysfonctionnement des écosystèmes forestiers du PNI. Les constants relevés par le PAPMF du PNI, au niveau la Flore du PNI sont l’abattement des cèdres, l’écorçage des jeunes cèdres par le magot, l’absence de régénération, la chute de productivité et l’attaques parasitaires. L’intense pression pastorale a conduit à une disparition végétale généralisée dans les zones de parcours marquée par le développement de certaines plantes envahissantes (HEFLCD, 2006).

5.2.2. Faune

Le parc national d’Ifrane recèle une grande richesse faunique, sur les 101 espèces de mammifères signalées au Maroc, 34 espèces de mammifères sont observées dans la région du PNI, ce qui représente 33 % du total :

- 7 espèces disparues depuis le début du XXème siècle ;

- 3 espèces endémiques (magot, écureuil Berbé-rie, Macroscélide de Burzet) ; - 5 espèces menacées (ma-got, chacal doré, caracal, chat ganté, loutre) ; - 3 espèces remarquables

- 209 espèces d’oiseaux observées dans la région du parc, sur les 452 signalées au Maroc ce qui représente 50 % du total ;

- 102 espèces de papillons représentés sur 135 connus au Maroc donc 75 % (UICN ,2015) ; - Le parc d’Ifrane est un sanctuaire de reptiles endémiques, rares ou remarquables au

Maroc, dont 28 espèces identifiées.

Les enjeux de conservation de la biodiversité du PNI sont liés aux habitats et aux zones géographiques. Les pressions et dégradations anthropiques qui s’exercent sur les habitats du PNI sont fortement perturbatrices de l’équilibre des milieux sont :

- Les régressions de presque tous les milieux ;

- La forte dégradation observée des milieux humides (Dayas, lacs, oueds), malgré les statuts existants (RAMSAR) ;

- La fragmentation et la dispersion des sites à intérêt biologique/écologique, avec un état de conservation préoccupant (UICN ,2015).

5.2.3. Population

Le Parc Naturel d’Ifrane est établi essentiellement en domaine forestier et sur des terres collectives de pâturage. Les pratiques de semi-nomadisme traditionnel en transhumance sont toujours courantes aujourd’hui sur les terres collectives dans le parc Des hommes se déplacent à l’intérieur des limites du parc et accompagnent les troupeaux en libre parcours d’ovins.

L’habitat est l’élément qui caractérise le paysage du PNI, il offre des physionomies variées de tentes aux maisons en dur, individuelles ou en petit groupement (Carte 9). Ces habitas sont occupés par une population rurale sédentarisée, qui passe d’un habitat léger et mobile en tente, à un habitat dur en pierre, souvent illégalement implanté. La population exploite des espaces sylvopastorales élargies par la surexploitation. Le domaine forestier recule par défrichement des bords de forêt. Le niveau de vie de cette population est à la limite de la sécurité alimentaire d’autosubsistance (UICN ,2015 ; HEFLCD, 2007).

« Il s’agit des zones d’habitat rural, petits centres des communes et nombreuses localités (douars) dispersées en périphérie directe du parc national, voire à l’intérieur » (HEFLCD, 2007 ; p. 38).