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CHAPITRE III : INEGALE VALORISATION DES ATOUTS TOURISTIQUES DE

III. LES STRUCTURES D’ACCOMPAGNEMENT AU TOURISME

1. Une carence des acteurs accouplée à une faiblesse de compétence

Il existe trois catégories d’acteurs qui œuvrent en faveur du développement de l’activité touristique dans la localité. C’est notamment le cas des institutions étatiques, de la société civile (ONG et des églises), et les populations locales.

1.1 Des institutions étatiques modestes

Plusieurs structures de l’Etat interviennent dans le tourisme départemental de la Mvila.

Elles ont pour mission principale d’œuvrer au développement du tourisme local à travers moult actions. Ainsi, en dépit des failles structurelles et infrastructurelles, elles s’évertuent à remplir leur mission. De ce fait, la délégation régionale du tourisme et des loisirs répertorie les sites d’intérêt touristique préalablement identifiés par les communes afin de les mettre à la disposition du public, transfère des fonds d’investissement aux Communes et accorde des agréments relatifs au code d’investissement du tourisme aux établissements d’hébergement de restauration et aux agences de tourisme. Elle a également pour mission de faciliter l’investissement privé à travers des soutiens matériels et financiers. Toutes ces missions sont réalisées avec la coopération des autorités communales. Celles-ci participent à la mise en valeur et la surveillance des sites et monuments touristiques, luttent contre la pollution, organisent des manifestations culturelles traditionnelles, participent à la gestion, protection et entretien des sites et élaborent les plans d’occupation des sols.

D’autres délégations de ministères publics interviennent dans ce vaste secteur d’activités.

C’est le cas notamment de la délégation des arts et de la culture qui milite pour la préservation de la culture locale en organisant des séminaires de formation des jeunes générations aux cultures ancestrales et d’autres évènements à caractère culturel (soirées culturelles, foires, etc.), et la construction des centres de formation culturel. La délégation régionale des arts et de la culture s’évertue actuellement à faire l’inventaire du patrimoine culturel local afin d’en créer une base de données. Au moment où nous menions nos enquêtes, plusieurs équipes de la délégation étaient déployées dans les villages pour recenser les vieillards encore en possession de la culture ; car dit-on les vieillards sont des bibliothèques vivantes.

Au niveau des Petites, Moyennes Entreprises et de l’Artisanat, le service de l’artisanat et des migrations répertorie les artisans du département, organise des expositions artisanales tout en octroyant des primes aux meilleurs artisans. Il sensibilise également les populations jeunes sur les métiers de l’artisanat et veille à l’essor du village artisanal nouvellement créer dans la ville d’Ebolowa.

Les services départementaux des ministères de l’environnement et ceux de la faune et de la flore assurent la protection et gestion des forêts. Ils s’activent également dans la préservation de la biodiversité locale.

La CUE œuvre dans le tourisme à travers l’aménagement des espaces récréatifs, la réfection et conservation des bâtiments et monuments historiques, et l’organisation des évènements culturels.

Les services locaux des transports s’investissent dans la desserte de la localité par l’entretien et la réhabilitation des voies de communication.

Les services déconcentrés des ministères des enseignements de base, secondaires présents dans la Mvila ne présentent que des programmes relatifs au tourisme dans leurs enseignements. On évoque le tourisme de manière superficielle dans les programmes de géographie des classes de 5e et terminales. Ce phénomène est observable même dans les établissements d’enseignements techniques qui sont supposés participer à la professionnalisation des apprenants. Ceci ne peut être imputable au département puisque tous les programmes scolaires dépendent de la politique de l’éducation nationale. Les services de l’enseignement supérieurs présents ne disposent pas de véritables centres de formation et perfection aux métiers du tourisme tel l’hôtellerie, la restauration et les guides touristiques.

D’ailleurs, les instituts supérieurs de formation qui existent sur le territoire national font dans l’amateurisme. En effet, la formation est superficielle en raison des couts exorbitants qu’elle nécessite. D’après une responsable du MINTOUL, il n’y a qu’ISTAM de Douala qui sort du lot en prévoyant dans leurs programmes académiques des voyages d’études sur le terrain, sous les charges exclusives des étudiants. Aussi, la quasi-totalité de ces centres de formations font une exclusivité dans les métiers d’hôtellerie et restauration. Les métiers de guides touristiques et personnels de tours opérateurs se voient ignorés.

Au niveau de la communication, les services décentralisés du ministère réglementent le secteur des télécommunications qu’occupent les quatre réseaux de téléphonie mobile : Camtel, Orange, MTN et Nextel. On retrouve deux chaines de radio dans le département à savoir : Radio communautaire de développement de la Mvila et la Radio « Nkoul-Ayong » de Mengong qui avec le soutien de la CRTV s’attellent dans la mesure du possible à faire la promotion des sites touristiques à travers des espaces publicitaires.

En outre, la localité dispose des postes de police à Ebolowa et des postes de gendarmeries dans les autres arrondissements pour assurer la sécurité des hommes et de leurs biens.

Selon les données communautaires issues du 3e RGPH effectué en 2005, le département de la Mvila compte 62 infrastructures sanitaires. Celles-ci sont réparties dans le tableau ci-dessous.

Tableau 9: Infrastructures sanitaires du département de la Mvila en 2003.

La couverture sanitaire est donc assurée par un réseau comptant les hôpitaux régionaux et de districts, les centres médicaux d’arrondissement, les centres de santé et les centres de santé intégrés, les cases de santé, dispensaire, cabinet de soins et pharmacie. Cependant, ces infrastructures sont inégalement réparties dans les différentes localités. Les actuels arrondissements d’Ebolowa I et Ebolowa II comptaient à eux seules 40 des 62 infrastructures répertoriées, parmi lesquels les deux hôpitaux provinciaux. Toutefois, ces structures font la promotion de l’hygiène et assainissement de l’environnement afin d’assurer la santé des touristes.

1.2. Une quasi absence de la société civile

Selon Quermonne dans « sa société civile/ République Socialiste du Vietnam » la société civile est l’ensemble des rapports interindividuel des structures familiales, sociales économiques, culturelles, religieuses, qui se déploient dans une société donnée en dehors du cadre d’intervention de l’Etat. Cela suppose que la société civile est composée de l’ensemble des organisations syndicales et patronales, la communauté religieuse ainsi que des Organisations Non Gouvernementales. La société civile dans le cadre de notre étude se manifeste par les ONG et la communauté religieuse.

Jusqu’à présent, le tourisme de la Mvila ne mobilise pas encore l’attention des ONG. De ce fait, leur rôle est presqu’invisible dans ce secteur d’activité. En effet, ici les atouts touristiques bénéficient d’une valorisation issue des retombées des activités connexes. C’est notamment le cas de Green Peace et WWF qui œuvrent dans la protection de l’environnement et permet à cet effet la préservation des sites et des espèces rares, base du tourisme écologique. La GIZ lorsqu’elle investit dans le développement local favorise par la même occasion la mise en place des infrastructures d’accompagnement à l’activité touristique. La seule ONG identifiée comme travaillant dans le volet touristique est « SIT ENROKAS » initiée par le chef traditionnel Jaques Fame Ndongo. C’est une ONG locale qui met en valeur les richesses touristiques de la localité d’Akok Akas afin d’y instaurer le tourisme communautaire.

Les communautés religieuses interviennent ici surtout dans la mise en place et la préservation des infrastructures. En effet, l’église en particulier les églises catholiques romaines et protestantes par leurs imposantes bâtisses historiques, leurs monuments, l’organisation des pèlerinages, des séminaires, des conférences générales attirent de nombreux croyants qui par la même occasion prennent connaissance des richesses touristiques du département.

1.3. Le rôle des populations locales

Le rôle des populations de la Mvila dans la mise en valeur des atouts touristiques de la localité n’est pas des moindre. En effet, celles-ci bien que moins averties dans le domaine se servent du puissant instrument qu’est le bouche à oreille pour diffuser et promouvoir les ressources touristiques présentes dans la localité. Aussi, face à l’inexistence des guides touristiques, ces populations offrent dans la limite de leurs moyens des services aux potentiels visiteurs des différents sites sans toutefois omettre de leur relater l’histoire du site et la légende qui l’entoure. Au travers de l’artisanat, la cuisine et les tenues vestimentaires, les populations de la Mvila profitent pour véhiculer leur culture. Par ailleurs, les autorités traditionnelles qui sont les garants des traditions participent avec l’appui de ces populations à la mise en tourisme des ressources par le respect des lois visant la conservation et la préservation des dites ressources. Les élites locales à l’instar de Jacques Fame Ndongo s’investissent également dans la mise en tourisme des ressources locales par les aménagements, la promotion et la sensibilisation des populations sur les retombées du tourisme.

2. Des agences de tourisme, établissements d’hébergement, de restauration et de loisir en