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Caractéristiques sociodémographiques – niveau de scolarité et

3) Chapitre III – Réfugiés

3.1. Une analyse de l’évolution du nombre de réfugiés

3.2.2. Caractéristiques sociodémographiques – niveau de scolarité et

L’information sur le niveau de scolarité est disponible selon la catégorie d’immigrants et uniquement pour les résidents permanents âgés de 15 ans et plus. Le glossaire de termes spécifie qu’on distingue huit niveaux de scolarité en fonction du nombre d’années d’études ou du certificat ou diplôme obtenu (pour la description complète des catégories, voir Annexe3 – Description de certains concepts). En analysant l’évolution des parts de chaque catégorie, nous pouvons admettre que globalement, durant la première décennie du XXIe siècle, c’est une population et une main - d’œuvre faiblement scolarisées - presque deux tiers des immigrants de cette catégorie n’excèdent pas douze années d’études et à peu près la moitié d’entre eux n’avait complété qu’entre zéro à neuf années d’études, ce qui représente plus de 11 000 personnes à faible niveau de scolarité. La seule catégorie qui a varié positivement est celle des réfugiés ayant complété entre zéro et neuf années d’études. D’un autre côté, il y a une hausse minime de la proportion de réfugiés âgés de 15 ans et plus, détenant un diplôme non universitaire ou un baccalauréat. Le nombre ayant enregistré la variation la plus forte (une baisse de presque la moitié) est celui de réfugiés âgés de 15 ans et plus détenant un certificat professionnel (pour les chiffres complets, voir Annexe 2, Tableau 10). Les Figures 6a) et 6b) ci –dessous illustrent l’évolution et les tendances décrites ci –haut.

Figure 6a) Répartition de réfugiés âgés de 15 ans et plus selon leur niveau de scolarité en 2000

Source : Citoyenneté et Immigration Canada, « Faits et Chiffres 2009 – Aperçu sur Immigration – Résidents permanents et temporaires », p. 42

Figure 6b) Répartition de réfugiés âgés de 15 ans et plus selon leur niveau de scolarité en 2009

Source : Citoyenneté et Immigration Canada, « Faits et Chiffres 2009 – Aperçu sur Immigration – Résidents permanents et temporaires », p. 42

En comparant ces caractéristiques à celles des autres catégories de résidents permanents, nous pouvons constater une différence marquée entre les réfugiés et les résidents permanents de la catégorie économique - ces derniers majoritairement bien scolarisés et détenant un diplôme non universitaire ou un baccalauréat (deux tiers pour les demandeurs principaux et presque la moitié pour les conjoints) et même d’une partie des immigrants de la catégorie du regroupement familial (presque un tiers détenant un diplôme non universitaire et un baccalauréat). D’un autre côté, malgré la différence en termes de chiffres, il y a une certaine ressemblance entre la catégories des réfugiés âgés de 15 ans et plus et celle du regroupement familial – chez les deux catégories, la part des personnes ayant complété entre zéro et douze années d’études est considérable, ce qui implique une intégration et insertion au marché du travail plus difficiles37.

En ce qui concerne les caractéristiques linguistiques, cette donnée est disponible seulement pour le total des immigrants – résidents permanents selon la catégorie d’immigration, donc nous ne disposons pas d’information pour les sous –catégories composant le grand total de réfugiés. Le glossaire de termes spécifie que c’est un indicateur à déclaration volontaire pour préciser la connaissance de l’une ou l’autre des langues officielles. Les catégories retenues dans les données sont au nombre de quatre –anglais seulement, français seulement, anglais et français et ni l’une ni l’autre. Durant la première décennie du XXIe siècle, presque la moitié de tous les immigrants admis déclare connaître l’anglais, un dixième déclare connaître l’anglais et le français, seulement un vingtième (5%) déclare connaître le français et presque un tiers déclare ne connaissant ni l’une ni l’autre des langues officielles. Globalement, en examinant le profil linguistique de tous les résidents permanents, deux groupes d’immigrants se distinguent : d’un côté ceux qui connaissent l’anglais et d’un autre côté ceux qui sont allophones – donc ne connaissent ni l’un ni l’autre des langues officielles. En ce qui concerne les réfugiés résidents permanents admis entre 2000 et 2010, cette tendance est très prononcée - autour de 45% de tous les

37 Pour le tableau complet voir « Faits et Chiffres 2009 - Aperçu sur Immigration –Résidents permanents et

réfugiés admis se déclarent anglophones (un nombre moyen de 13 200 réfugiés) ou allophones (un nombre moyen de 12 000 réfugiés). Entre 2% et 3% des réfugiés admis se déclarent à la fois anglophones et francophones (un nombre moyen de 1000 réfugiés). Ceux des réfugiés qui se déclarent francophones sont autour de 7% (un nombre moyen de 2200 réfugiés). Toutefois en comparant la part des immigrants résidents permanents déclarant connaître le français, les réfugiés est la catégorie ayant le pourcentage le plus élevé parmi toutes les catégories d’immigrants. Une comparaison avec les données de MICC38 pour les années 2006 – 2009, révèle cependant que parmi les réfugiés installés au Québec (en moyenne 20% du nombre total de réfugiés au Canada) ceux qui se déclarent francophones sont un peu plus d’un tiers de tous les réfugiés admis dans la province, dont un quart déclare connaître seulement le français et presque un dixième déclare connaître le français et l’anglais. Il est à noter que ceux qui se déclarent allophones sont les plus nombreux parmi tous les réfugiés admis au Québec (40%) et que presque un quart des immigrants réfugiés admis se déclarent anglophones (connaître l’anglais seulement) –d’ailleurs une proportion égale à celle des francophones (connaître seulement le français) (pour les chiffres complets, voir Annexe 2, Tableau 11). Cette méconnaissance des langues officielles est une des causes majeures de la situation précaire des réfugiés et des immigrants récents au Canada. Certaines études quantitatives menées sur les liens entre le statut d’immigration, l’époque d’immigration et la pauvreté des populations immigrées (Ley et Smith, 2000) démontrent que le fait de ne pas connaître au moins l’une des langues officielles est la variable la plus fortement corrélée avec le niveau de pauvreté des ménages.

38 MICC – Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles – le ministère de la province de