• Aucun résultat trouvé

2. Les maladies inflammatoires de l’intestin

2.1.2. Caractéristiques

Les premiers symptômes peuvent se développer à tout moment dans la vie du patient mais débutent généralement durant l’adolescence ou chez le jeune adulte (79, 80). Les MIIs sont diagnostiquées par un historique clinique et un examen physique, en plus de recherches radiologiques, endoscopiques et histologiques. Ces deux derniers sont favorisés (79). Dans 15% des cas, on ne peut différencier la maladie de Crohn (MC) de la colite ulcéreuse (CU) (83, 84). Les MIIs n’ont toujours pas de cure. Les patients passent souvent par des périodes de rémission spontanée ou induite par la médication. La MC et la CU peuvent causer des manifestations extra-intestinales chez 50 à 60% des patients. Les manifestations les plus fréquemment rencontrées sont des douleurs aux articulations causées par des arthropathies, une inflammation des articulations sacro-iliaques, de l’ostéopénie ou de l’ostéoporose, des lésions au niveau de la peau, des uvéites ou des iritis. Toutes ces manifestations sont le plus souvent corrélées avec l’activité de la maladie (79). Les patients MIIs ont donc des répercutions sociales, psychologiques et financières qui contribue à l’altération de leur qualité de vie. De plus, puisque l’incidence mondiale augmente, les impacts économiques et la pression sur les systèmes de santé sont en augmentation. Les MIIs sont associées à une augmentation considérable du risque de développer un cancer colorectal et plus spécifiquement chez les sujets où la maladie est demeurée active durant 8-10 ans (83).

La CU est caractérisée par une inflammation diffuse de la muqueuse et, à plus petite échelle, la sous-muqueuse. Elle est restreinte au colon mais peut affecter toute sa longueur (du

caecum au rectum) (23, 83). Selon l’étendue de la maladie, on distingue quatre formes de colite ulcéreuse: la rectite ulcéreuse, qui se limite au rectum, la proctosigmoïdite, qui touche le rectum et le côlon sigmoïde, la colite distale, qui touche le côlon descendant (partie du côlon située du côté gauche du corps) et la pancolite, qui touche le côlon en entier (79).

La CU est caractérisée par des ulcérations superficielles, de la granularité et une perte des motifs vasculaires normaux (23). On peut retrouver sur les histologies de patients CU des atrophies et distorsions de cryptes, des glandes ramifiées ou distordues, des micro-abcès neutrophiliques dans le lumen des cryptes et de l’inflammation diffuse de la LP causée par une augmentation du nombre de cellules inflammatoires (79). Les symptômes débutent habituellement par des saignements rectaux plus sévères que chez MC, de la diarrhée et des crampes abdominales (79). Les manifestations cliniques de la CU vont généralement inclurent le relâchement de sang et de mucus, des hémorragies pétéchiales - multiples petites hémorragies cutanées -, des granulations des tissus et autres. En temps de rémission, la muqueuse peut avoir une allure saine mais les formes les plus sévères de la maladie peuvent causer une distension de l’intestin (augmentation de la surface ou du volume sous l’effet d’une tension en divers sens), des ulcérations profondes et possiblement des perforations intestinales (23).

La maladie de Crohn (MC) peut affecter toutes les parties du tube gastro-intestinal, de la bouche à l’anus, et est caractérisée par une inflammation discontinue et transmurale, i.e. qu’elle peut impliquer toutes les couches de tissus intestinaux. La MC se caractérise par la formation de rétrécissements, de fistules, d’ulcères et de granulomes dans la muqueuse. Les granulomes sont évidents dans 50% des patients et les fistules dans 25% des patients (83).

Des manifestations cliniques extra-intestinales rares de la MC peuvent comprendre de l’arthropathie ou des problèmes de peau. Faits à noter, les manifestations sur la peau, les muscles ou les os peuvent être des symptômes qui mènent à la découverte de la maladie chez un patient n’ayant pas de symptômes propres à la MC (23). Sur les histologies de patients MC, on peut retrouver de l’inflammation transmurale, segmentée et isolée, formée de cellules d’inflammations chroniques et de cellules polymorphonucléées. Une caractéristique spécifique et importante pour le diagnostic chez les patients MC est la présence de granulomes

épithélioïdes, i.e. un regroupement d’histiocytes (macrophages et cellules dendritiques des tissus), plus particulièrement des macrophages avec une morphologie ressemblant à de grosses cellules épithéliales (79).

Contrairement à la CU, les symptômes chez les patients MC sont très variables et parfois même subtiles : diarrhées, crampes abdominales douloureuses, anémie causée par une déficience en fer, fatigue, perte de poids et fièvre (23, 79). La MC est aussi caractérisée par une malabsorption des acides biliaires, du fer, du calcium, du zinc, des vitamines solubles dans l’eau telles que l’acide folique et les vitamines A, D, E et K , ce qui entrainent certaines déficiences, des diarrhées et d’autres problèmes reliés (79).

En pourcentages: la majorité des patients MC (~80%) ont une atteinte du petit intestin, 20% ont une inflammation limitée au colon, 50% ont leur rectum affecté, 50% ont une iléocolite (iléon et colon), 14-30% ont des lésions à l’iléon distal (iléite), 37% des patients MC ayant des lésions coloniques ont aussi une inflammation périanale et moins de 5% ont la partie supérieure du tractus impliquée (bouche, œsophage, région gastroduodénale et petit intestin proximal) (79).

Finalement, les colites non spécifiques comprennent : la colite microscopique, une infiltration lymphocytaire visible uniquement sur les biopsies alors que le colon semble normal; la colite de diversion, l’inflammation d’une partie du colon qui a été enlevé du flot fécal par chirurgie; la diverticulite, l’inflammation des régions du colon affectées par des diverticules (hernies de muqueuse au travers de la paroi musculaire du colon); et la pouchite, l’inflammation chez les patients ayant subis une anastomose (connexion entre deux structures) iléo-anale après une coloprotectomie (ablation du rectum et du colon) (79).