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Caractéristiques démographiques et espérance de vie

Dans le document Sexe, genre et santé (Page 26-29)

La France compte plus de femmes que d’hommes dans sa population. Au 1er janvier 2019, sur 67 millions d’habitants, 51,6 % sont des femmes, soit 2,2 millions de femmes en plus (1).

Indicateurs généraux Des inégalités de santé fortement reliées au sexe et au genre

Population par sexe et groupe d’âges au 1er janvier 2019

FEMMES HOMMES ÉCART F/H

Population totale 52 % 48 % 4 %

Moins de 20 ans 49 % 51 % - 2 %

De 20 à 64 ans 51 % 49 % 2 %

65 ans ou plus 57 % 43 % 14 %

Tableau 1. Répartition de la population par sexe et groupe d’âges au 1er janvier 2019 d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques, 2019 (1). France métropolitaine

SYNTHÈSE2 – POLITIQUES PUBLIQUES1 – CONSTATS DE SAN3 – DÉCLINAISON OPÉRATIONNELLEANNEXES

1 On entendra par personne migrante, en l’absence de définition juridique, toute personne née à l’étranger et arrivée en France pour laquelle le processus d’intégration administrative (obtention d’un titre de séjour stable) et spatiotemporelle (logement ou emploi stables) n’est pas achevé. Différence est notamment faite avec les personnes immigrées qui regroupent toutes les personnes vivant en France et provenant de l’étranger.

Espérance de vie : situation de la France par rapport aux autres pays de l’OCDE

La France fait partie des pays où l’espérance de vie à la naissance est la plus élevée au sein de l’Union européenne (UE) et se situe bien au-delà de la moyenne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). C’est en particulier vrai pour l’espérance de vie des femmes (1, 8) pour laquelle la France est en quatrième position, alors qu’elle se classe seizième sur celle des hommes. De même, la France se classe deuxième pour l’espérance de vie à partir de 65 ans, avec toujours cette inégalité en défaveur des hommes.

Ainsi, l’écart entre les femmes et les hommes est plus marqué en France que dans de nombreux autres pays, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis par exemple (8), malgré une tendance globale favorable.

Cet indicateur, régulièrement repris pour comparer l’état de santé entre pays, dépend aussi de multiples facteurs : comportements de santé ; variables socio-culturelles ; ressources économiques ; positionnement des populations sur le gradient social... Par ailleurs, des éléments contextuels propres à chaque pays ou régions du monde sont aussi à l’œuvre. Le système de santé et le niveau de dépenses en santé enfin, s’ils ont leur importance, ne sont pas le seul facteur du bon état de santé d’une population (9).

Figure 1. Espérance de vie à la naissance par sexe dans les pays de l’OCDE, 2019 d’après l’Organisation de coopération et de développement économiques, 2019 (8)

55

CanadaPays-BasAutricheFinlandeBelgique Grèce Portugal

Les personnes immigrées, dans l’angle mort de certains calculs de l’espérance de vie Les chiffres de l’espérance de vie ne sont pas nécessairement semblables pour les personnes vivant en France mais qui n’y sont pas nées. La population immigrée qui représente un peu moins de 10 % de la population française en 2015, avec une proportion femmes-hommes à peu près similaire (3), peut ne pas être incluse dans certains calculs de cet indicateur. Cependant, on manque de données spécifiques à l’espérance de vie de ces personnes ; c’est aussi le cas pour des sous-groupes tels que les personnes migrantes1 en situation irrégulière, notamment les personnes réfugiées dont l’état de santé est pourtant inquiétant à de nombreux égards (4).

Les garçons sont plus nombreux que les filles à la naissance et le demeurent jusqu’à 23 ans (51,1 % des moins de 24 ans). À partir de 24 ans, le rapport hommes/femmes s’inverse, et l’écart se creuse pro-gressivement en faveur des femmes. Les hommes deviennent ainsi minoritaires aux âges avancés pour ne plus représenter que 38,9 % des 75 ans ou plus. La part des femmes dans la population croît avec l’âge, et celles-ci représentent près des deux tiers des personnes âgées de plus de 85 ans et plus des trois quarts de celles âgées de plus de 95 ans (1). Ainsi, « le vieillissement est d’abord et avant tout une question de femme » (5, 6).

À tous les âges, les hommes ont un risque de décès plus élevé que les femmes (1). Cette sur-mortalité masculine est particulièrement marqué entre 20 et 30 ans : le risque est jusqu’à trois fois plus élevé pour les hommes que pour les femmes au même âge (7).

Parallèlement, l’écart d’espérance de vie sans incapacité, de 1,1 an en faveur des femmes en 2018, tend également à diminuer. Rapportée à l’espérance de vie à la naissance, la part des années vécues sans incapacité avoisine 79 % pour les hommes et 75 % pour les femmes (1, 2).

Bien qu’on dispose de peu de données épidémiologiques ou démographiques, le taux de naissances intersexes (enfants présentant de façon visible ou non visible une variation du développement sexuel2) est estimé à environ 1,7 % (11, 12). Ces variations du développement sexuel sont très diverses ; certaines questionnent profondément l’assignation du sexe. Ainsi, une réelle hésitation sur l’assignation du sexe se poserait pour une naissance sur 5 000 environ (13, 14).

La proportion de personnes trans est estimée entre 0,5 et 2 %, toutefois ces chiffres évoluent avec les définitions, plus ou moins médicalisées [voire « pathologisantes » selon le terme employé par les personnes concernées et les acteurs associatifs (15-17)] de la transidentité (18, 19). Actuellement, on conçoit que la transidentité concerne des per-sonnes jeunes, y compris des enfants. Le conseil de l’Europe a d’ailleurs souligné en 2013, que le nombre d’enfants trans est certainement plus élevé que les estimations publiées de 1/500 (14).

L’espérance de vie de ces sous-groupes de population est peu docu-mentée.

2 On reprend ici la définition du commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe : la variation du développement sexuel correspond à une variation du « sexe chromosomique, gonadique ou anatomique, n'entr[a]nt pas dans la classification établie par les normes médicales des corps dits masculins et féminins » (10).

Un manque de données préjudiciable concernant les personnes intersexes et les personnes trans La diversité des variations du développement sexuel d’une part, et des phénomènes de variation de genre d’autre part, a été bien décrite par le conseil de l’Europe. Pour autant, l’absence de consensus sur leur définition et la lente évolution des connaissances contribuent à méconnaître ces situations du point de vue médical, comme du point de vue social.

Cette absence de données renforce :

l’invisibilisation, la sensation d’anormalité et la stigmatisation des personnes concernées ;

le risque d’angles morts dans les prises en charge, sanitaires ou sociales.

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L’espérance de

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