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7.2 Caractérisation des types prairiaux

Le calcul des descripteurs des composantes botaniques, agronomiques et des services rendus sont des préalables à la réalisation des fiches « type » de la typologie. J’ai réalisé ce travail pour les quatre types de prairies sélectionnés dans le projet ATOUS (tableau N°3).

7.2.1 Composition de la végétation

En début de saison de croissance (période 1) les graminées (poacées) restent le type botanique dominant, représentant plus de 40% de la biomasse sur pied et jusqu’à 80% pour le type 6 (figure 14) Pour les types en milieu humide (28, 33, 38) les espèces de graminoïdes constituent un part importante de la végétation présente et deviennent dominantes (plus de 50% de la biomasse sur pied) dans le cas des pâtures (types 28 et 38 en fin de premier cycle (période P3)). Dans les types considérés les fabacées restent peu présentes (moins de 5%), tout comme les autres espèces de dicotylédones qui représentent au plus 10% de la biomasse en début de saison de croissance pour les types 6 et 33 et ont tendance à décroitre tout au long du premier cycle (de P1 à P3). L’analyse des espèces de graminées présentes nous renseigne sur le fonctionnement de la végétation (Etude N°12, voir M&M pour détail). Dans la typologie deux critères sont considérés, la capacité de production (espèces productives vs espèces peu productives) et la phénologie (espèces précoces vs espèces tardives). Les quatre types de prairie considérés présentent des profils fonctionnels très différents (tableau N°2 et tableau N°4). Pour

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Type de prairie étudié 06 28 33 38

PAE Potentielle en t MS/ha 2.88 7.1 6.2 6.3

PAE Accessible en t MS/ha 1.7 4.3 5 3.8

Type 06 Type 28

Type 33 Type 38

Figure N°14: Evolution des proportions en catégories botaniques en % selon la période de prélèvement pour les 4 types de prairie étudiés

Tableau N°5 : Production annuelle estimée (PAE) potentielle et accessible en année moyenne pour les 4 types de prairie étudiés

Type 06 Type 28

Type 33 Type 38

32 le type 6 (figure 15) les espèces de type C (peu productives et assez précoces) dominent en P1, progressivement remplacées par des espèces plus tardives (type B). Cela résulte en un indice de productivité assez faible (inférieur à 40%, tableau N°4) et une grande précocité de la végétation (indice de tardiveté inférieur à 15%), la proportion des espèces de type b’ et de type B restant inférieure à 10%. Le type 33, dominé par les espèces de type A (75% de la biomasse en P1) se caractérise par une forte productivité dès le début de la saison de croissance (P1, tableau N°4). On note un remplacement rapide de ces espèces par des espèces de type C, b’ et D dès la seconde période, ce qui traduit un changement important de la valeur fourragère de la végétation. Les type 28 et 38 présentent des profils fonctionnels assez proches avec une dominance des espèces b’. En type 28, la forte présence d’espèces de type A en P1 permet d’avoir un indice de productivité important sur les périodes P1 et P2, alors que pour le type 38, cette productivité sera plus importante en P3, du fait du développement des espèces B, productives mais tardives.

7.2.2 Valeurs agricoles

7.2.2.1 Quantité

Potentiel de production au printemps

La quantité de biomasse sur pied dans une prairie de type 06 est très faible en sortie d’hiver (moins d’une tMS/ha à 300°j) et augmente très peu au cours du premier cycle de végétation (2 tMS/ha à 1300°j environ, figure 15). Inversement, le type 33, présente une capacité de production rapide et précoce, la biomasse sur pied disponible passant de quasiment 0 tMS/ha à 4 tMS/ha en 600 degrés jours, soit un taux de croissance d’environ 6.5 kgMS/ha/ degrés jours. Pour les types 28 et 38, les dynamiques de production sont assez similaires, avec un démarrage plus lent en début de saison de croissance (jusqu’à 600 degrés jours environ, figure 16), plus on note une accélération par la suite pour atteindre plus de 6 tMS/ha en P3 à 1400°j pour le type 28. Les potentiels des types 06 et 33 atteignent un plateau en fin de P3 alors que les potentiels des deux autres types semblent continuer leur croissance au cours du temps. La dynamique de ces courbes de croissance nous permet de calculer la production annuelle estimée (PAE) en année moyenne (voir M&M pour détail). Les PAE potentielle (2.88 tMS/ha) et accessible (1.7 tMS/ha) sont les plus faibles dans le type 06 (tableau N°5). Elles sont assez similaires – autour de 6 tMS/ha pour les PAE potentielles - pour les types 33 et 38 malgré des dynamiques de croissance différentes (voir figure 16). Le type 28 possède la PAE potentielle la plus forte avec

33 Figure N°16 : Potentiel de production au printemps

Evolution de la biomasse en tMS/ha en fonction de la somme de température en °j pour les 4 types de prairie étudiés

Figure N°17: Potentiel de qualité au printemps pour un fourrage vert

Evolution des teneurs en UFL et MAT en g/kgMS en fonction de la somme de température en °j pour les 4 types de prairie étudiés

Type 06 Type 28

Type 33 Type 38

Type 06 Type 28

34 7.1 tMS/ha et sa PAE accessible est cependant relativement faible (4.3 tMS/ha) notamment du fait des pertes importantes de récolte en pâturage (estimées à 40% de la biomasse accessible).

7.2.2.2 Qualité nutritive

La qualité potentielle d’un fourrage vert au printemps (premier cycle de végétation) a été estimée en considérant la teneur en Matière azotée totale (MAT en g/kgMS) sa teneur énergétique. Pour tous les types considérés la matière azotée totale décroit au cours du premier cycle (figure 17), avec une perte de 50 (pour les types 06 et 28) à 100 (types 33 et 38) points de MAT. La même tendance est visible pour la dynamique énergétique à l’exception du Type 6 pour lequel on enregistre un maximum en milieu de premier cycle (aux alentours de 800 degrés jour). Ces évolutions sont inversement proportionnelles aux dynamiques de production décrites précédemment (figure 16).

7.2.3 Services agricoles rendus par la prairie

La caractérisation de descripteurs factuels du potentiel de production de la végétation tels que présentés précédemment permettent de calculer des indicateurs des services rendus par les prairies. A titre d’illustration, la figure 18 (voir au dos) présente la « production laitière permise (PLP) » par les quatre types prairiaux. Cet indicateur permet de caractériser la dynamique de la production laitière pour un animal standard (voir M&M pour détail) et d’identifier les facteurs de limitation : soit l’énergie disponible (UFL limitant) soit la teneur en matière azotée de la ration (PDIN limitant). Pour tous les types, la PLP diminue au cours de la saison, assez faiblement en début de saison de croissance pour les types 6 et 38, plus rapidement pour les types 28 et 33. Dans tous les cas, l’énergie disponible dans la ration reste le facteur limitant jusqu’à 900 degrés jours (mi-juin en année moyenne). Dans le cas des types 6 et 33, la modification de la végétation (voir précédemment) entraine également une réduction de la qualité de la ration (figure 17) qui se traduit par une limitation de la PLP par l’azote digestible par l’animal (PDIN), qui se traduit par une baisse de production importante dans le cas du type 33.

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