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3. C ARACTÉRISATION DES TYPES DE CÔTE

3.2 Caractérisation côtière du secteur de Pointe-aux-Loups

Le secteur de Pointe-aux-Loups est beaucoup plus grand et est formé d’un plus grand nombre de types de côtes que le secteur précédent. Comme pour la baie de Plaisance, la côte à tombolo domine dans ce secteur avec près de 37 km de longueur (figure 15). Ensuite, les falaises rocheuses représentent à peu près 6 % de l’ensemble du littoral de la zone. Les côtes dunaires à base rocheuse, deltaïques à base rocheuse et les terrasses de plage représentent respectivement 0,8 %, 0,4 % et 0,3 % de la longueur totale de la côte. Un peu plus de 78 % du littoral était en érosion à l’été 2008.

Tableau 6. Types de côte, état de la côte

et processus actifs côtiers dans le secteur de Pointe-aux-Loups Types de côte Processus

côtiers2 État de la côte Longueur (m) Proportion (%) Actif 175,3 100

Falaise rocheuse edb, rc, eol, efdo, vg, cry

Artificiel-Actif 1 196,9 3,3 Tombolo eol, vg, sub, css,

vtt, efdo

Total 36 653,1 100

47 Figure 15. Type et état de la côte de l’unité hydrosédimentaire de Pointe-aux-Loups

3.2.1 Côte deltaïque à base rocheuse du secteur de Pointe-aux-Loups

La côte deltaïque à base rocheuse est plutôt rare avec ses 175 m de longueur.

Elle se trouve sur l’île de la Pointe aux Loups, au nord du quai. En fait, cette côte est composée d’une unité fluvio-glaciaire proximale avec de nombreux galets et blocs, unité qui repose directement sur le grès (figure 16). Cette unité est surmontée d’une séquence de sable fin stratifié prodeltaïque, elle-même surmontée d’un dépôt éolien. Cette côte est active sur toute sa longueur et présente plusieurs processus d’érosion associés à cette stratigraphie complexe (tableau 6). Les glissements superficiels sont nombreux dans les sédiments fins. Le ruissellement concentré occasionne aussi le recul du sommet de la falaise. Il se transforme parfois en ravinement. Le sapement à la base de la falaise par les vagues la rend instable et provoque parfois des éboulements et l’effondrement de blocs ainsi que des glissements en plan. Les phases de gel et de dégel agissent également sur le dépôt fin sableux.

La plage est très étroite sur toute la longueur du segment (de 5 à 10 m).

Contrairement aux autres plages qui sont composées principalement de sable moyen, celle-ci est composée de galets et de blocs à prédominance cristalline (figure 16).

Figure 16. Exemple de côte deltaïque à base rocheuse de l’île de la Pointe aux Loups

3.2.2 Côte dunaire à base rocheuse du secteur de Pointe-aux-Loups

Ce type de côte représente la transition entre les falaises rocheuses et les dunes du tombolo (figure 17). La côte dunaire à base rocheuse totalise une longueur de 325 m dans l’ensemble du secteur et elle est active. Les processus éoliens dominent dans le dépôt de sable au sommet de la falaise, alors que les processus hydrodynamiques et d’effondrements en blocs se concentrent plutôt dans la partie rocheuse située à la base de la falaise (tableau 6). Le recul de la falaise entraîne l’effondrement de débords organiques. Les processus cryogéniques, la dessiccation, les VTT et les coulées de sable sec provoquent l’instabilité de la falaise et, par le fait même, son recul.

La largeur des plages pour la côte dunaire à base rocheuse est caractérisée par deux modes, soit des plages très larges (> 30 m) et des plages très étroites (de 5 à 10 m).

Figure 17. Exemple de côte dunaire à base rocheuse (Grosse-Île)

3.2.3 Côte à falaise rocheuse du secteur de Pointe-aux-Loups

Un peu plus de 2 km de la zone sont caractérisés par une falaise rocheuse (figure 18). Les falaises rocheuses de grès sont en érosion à 97 % et celles ayant un sommet meuble le sont à 73 %. Le processus qui distingue les deux types est surtout le ruissellement concentré qui affecte d’une façon plus importante les falaises rocheuses à sommet meuble. En général, les vagues, les effondrements, les processus cryogéniques, la dessiccation, la déflation

éolienne et les éboulements sont les processus qui affectent ce type de côte (tableau 6). Les effondrements sont liés au sapement basal par les vagues et se produisent surtout dans les falaises de grès.

Les plages situées au pied des falaises rocheuses présentent généralement une largeur inférieure à 5 m. Les falaises sont très réflectives, ce qui ne permet pas aux sédiments de s’accumuler à leur pied.

Figure 18. Exemple de côte à falaise rocheuse à Pointe-aux-Loups

3.2.4 Côte à terrasse de plage du secteur de Pointe-aux-Loups Ce type de côte constitue une faible partie du trait de côte avec environ 140 m de longueur (figure 19). La terrasse de plage est localisée dans l’anse de Pêche de l’île de la Pointe aux Loups, entre deux jetées en enrochement (figure 15). Elle est soit active ou artificialisée en raison d’un dépôt de dragage (tableau 6). Les processus dominants sont les vagues, la submersion, la déflation éolienne et la dégradation occasionnée par les VTT.

La largeur de plage pour ce type de côte est large, tant pour les secteurs actifs qu’artificialisés.

Figure 19. Vue aérienne d’un exemple de côte à terrasse de plage avec le dépôt de sable de dragage (secteur de Pointe-aux-Loups)

3.2.5 Côte à tombolo du secteur de Pointe-aux-Loups

La côte à tombolo représente la plus grande partie du secteur à l’étude (figure 20). Elle est dunifiée comme celle de la baie de Plaisance. Toutefois, en plus des dunes bordières, on y trouve aussi des dunes paraboliques et de nombreuses caoudeyres. Contrairement au tombolo de la baie, celui-ci est en érosion sur 75 % de sa longueur et artificialisé sur 7 %. L’artificialité se concentre au nord de l’île de la Pointe aux Loups. Les processus côtiers qui touchent la côte sont la déflation éolienne, les vagues, la submersion, les coulées de sable sec, la dégradation occasionnée par les VTT et les effondrements de débords organiques (tableau 6). Les principaux phénomènes qui provoquent le recul des dunes sont les grandes tempêtes soufflant de l’ouest et du nord.

La côte à tombolo présente généralement des plages classées de large à très large, soit plus de 30 m de large. Cependant, la largeur moyenne des plages devant les tronçons artificiels varie plutôt de 15 à 20 m, selon la caractérisation réalisée à l’été 2008. La variabilité de la largeur des plages est aussi plus grande devant la côte artificielle, puisque la largeur peut varier de quasi absente (moins de 5 m) à très large (plus de 30 m). Le type d’artificialité est un facteur explicatif dans la variabilité de la largeur, les épis rocheux favorisant la sédimentation en amont, selon la dérive littorale.

Figure 20. Exemple de côte à tombolo (secteur de Pointe-aux-Loups)

4. CARACTÉRISATION SÉDIMENTOLOGIQUE DE LA ZONE