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U N CADRE VALABLE DANS D ’ AUTRES SITUATIONS ?

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 168-171)

COMME SOURCE DE FLEXIBILITE STRATEGIQUE

8.3. U N CADRE VALABLE DANS D ’ AUTRES SITUATIONS ?

Ce travail a été conduit en production ovine, en Languedoc-Roussillon et sur la période 2009-2013, ce qui en marque les conclusions.

8.3.1. U

NE ANALYSE FAITE EN PRODUCTION OVINE

,

QUI POURRAIT ETRE ELARGIE

Nous nous sommes appuyés, dans ce travail de thèse, sur la notion de Couple Produit –Acheteur, plutôt que sur celle de gamme de produits, proposée par Cessieux, 2005, dans le cadre de la production bovine allaitante. La production ovine, et en particulier celle du Languedoc-Roussillon présente une grande diversité d’agneaux. De plus, les définitions d’un même type de produits varient d’un opérateur à un autre, d’une petite région à un autre. Et puis, les frontières entre types de produits sont assez floues (Chapitre 5). Tout ceci conduit à définir soit des grandes catégories de produits pour faire une analyse sur plusieurs élevages (Chapitre 5), soit des types de produits très spécifiques, traduisant la finesse des choix de l’éleveur (Chapitre 6).

Un niveau de précision intermédiaire, dans la définition du produit, pourtant nécessaire à la définition d’une gamme de produits issus d’un élevage, n’est pas réellement adapté. Dans notre travail, le niveau de précision intermédiaire pour conduire l’analyse transversale est obtenu en adjoignant les types d’acheteurs, ce qui permet, qui plus est, d’introduire les choix en matière de débouché.

Ce travail présente aussi l’intérêt de montrer que l’agneau sur pied, vendu à la sortie de l’élevage constitue déjà un produit et moins « un minerai », qui serait seulement travaillé par les opérateurs de l’aval.

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Néanmoins, le cadre d’analyse de la commercialisation proposé ici pourrait être intéressant à mobiliser pour la compréhension des liens établis entre les élevages fournisseurs d’autres produits viande et les filières. Son application dans le cas des produits laitiers pourrait être aussi pertinente, en particulier dans les cas d’élevages fermiers, qui prennent en charge eux même la transformation du lait et la commercialisation des fromages/yaourts. Au-delà de la description des différentes formes de commercialisation, l’objectif d’une telle analyse pourrait être i) de saisir les différentes logiques d’élaboration des résultats économiques des élevages et les autres motivations portées par la mise en marché, ii) l’intérêt ou non de la mise en marché des produits pour l’élaboration de la capacité d’adaptation des élevages, mais aussi pour la contribution au développement durable des territoires.

8.3.2. U

N TRAVAIL CONDUIT EN

L

ANGUEDOC

– R

OUSSILLON

,

QUI POURRAIT ETRE ENRICHI PAR UNE ANALYSE DANS D

AUTRES TERRITOIRES

Le territoire du Languedoc-Roussillon présente des caractéristiques propres qui ont des conséquences importantes sur les modes de mise en marché choisis par les éleveurs de cette région.

La diversité de milieu encourage une diversité de systèmes de production, une diversité de produits et une diversité de MMM. Néanmoins tous ces systèmes d’élevage se structurent à partir de milieux qui possèdent la caractéristique commune d’être difficile. La transhumance estivale y est généralisée pour suivre la pousse de l’herbe ; nombreux sont les éleveurs qui gardent leur troupeau au quotidien pour valoriser des ressources spontanées. Ces pratiques structurent l’organisation temporelle quotidienne et annuelle et influencent les autres activités dont la vente. Elles génèrent également une identité locale forte, valorisable dans la commercialisation.

Le nombre de producteurs de cette région est faible, beaucoup plus faible que la demande locale importante. Ces producteurs sont relativement dispersés sur le territoire. Ceci encourage les actions individuelles et le développement de la vente directe et des circuits cours.

De plus, à proximité se trouvent deux grands bassins de production ovine, l’un laitier, le Rayon de Roquefort, et l’autre allaitant, la Provence et les Préalpes. A ces bassins de production est associée une organisation de la profession très structurée. Les OP, aujourd’hui en petit nombre, y sont assez puissantes. Située entre ces bassins, la région Languedoc-Roussillon est à la fois une région de carrefour où les échanges en volume entre opérateurs de l’aval sont extrêmement importants, et une région de convoitise, en particulier dans un contexte de pénurie de l’offre sur le marché national de l’agneau de boucherie.

A ceci vient s’ajouter le contexte particulier du marché national de l’agneau, caractérisé par une pénurie de l’offre et une tendance haussière depuis 2009. Ce contexte favorable donne finalement une grande liberté d’action aux éleveurs.

8.3.2.1. E

LABORER CE CADRE D

ANALYSE DE LA COMMERCIALISATION EN

L

ANGUEDOC

-R

OUSSILLON

,

QUEL INTERET

?

La région Languedoc-Roussillon présente donc une grande diversité des produits et des acheteurs. La description de la diversité des façons de commercialiser que nous avançons dans ce travail de thèse s’en trouve renforcée. Le cadre d’analyse du MMM que nous proposons, ainsi que nos conclusions sur les liens entre conduite technique et MMM, gagnent en robustesse

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d’avoir été mis au point dans une situation qui maximise la diversité des façons de commercialiser. Leur validité mériterait néanmoins d’être testée dans d’autres situations d’élevages.

En outre, les caractéristiques de la filière viande ovine du Languedoc-Roussillon entraînent une faible prégnance des MMM avec SIQO et mobilisant des OP et présence forte des circuits courts et de la vente directe (Galan, 2012 ; Agreste, 2012). Les agneaux « à engraisser » sont aussi plus nombreux qu’ailleurs. Cette configuration donne lieu à l’identification de CPA très présents localement comme « agneaux à engraisser en OP » ou « agneaux de boucherie en vente directe », dont l’adoption en solitaire constitue parfois le MMM d’un élevage. Nous pouvons supposer que, dans d’autres régions, la diversité des MMM s’organiserait autrement, avec d’autres MMM dominants.

Par ailleurs, les 8 éleveurs du suivi ne permettent pas de cerner la diversité des pratiques d’élevage présente sur le sol français. Ainsi, par exemple, tous les éleveurs du suivi, géraient leur renouvellement de troupeau en interne, et en race pure. D’autres situations existent concernant ces deux points, générant probablement des liens différents entre MMM et conduite technique.

8.3.2.2. U

NE UTILISATION DE LA FLEXIBILITE LIEE AU

MMM

SANS DOUTE DIFFERENTE DANS D

AUTRES REGIONS

Elevages et opérateurs de l’aval du Languedoc-Roussillon, présentent également certaines spécificités qui nous semblent induire la prédominance de certaines formes de flexibilité par rapport à d’autres, et en particulier l’importance des formes de flexibilité dynamique dont la flexibilité dynamique pro-active, qui mobilise une pluralité de CPA. Elles entraînent également la création de nombreuses opportunités de marché pour les éleveurs et d’un certain nombre de marges de manœuvres.

Mener une analyse de ce type dans cette situation apporte des éléments pour discuter des complémentarités et concurrences entre différents débouchés, de type CL ou CC, par exemple, à plusieurs niveaux d’échelles, celui de l’exploitation agricole et celui de la filière. Cette question est très présente dans le contexte actuel du développement agricole. Après l’avoir travaillée à l’échelle d’un petit territoire (Nozières et al., 2010), nous montrons en particulier comment les éleveurs travaillent la complémentarité ente CC et CL sur les aspects i) d’élaboration des résultats économiques, ii) de souplesse dans la conduite technique et de gestion de l’hétérogénéité biologique iii) de fourniture de flexibilité aux exploitations agricoles.

Dans d’autres régions, l’équilibre dans l’utilisation des sources de flexibilité, et la place de la flexibilité liée au MMM sera sans doute un peu différente. Dans les régions où les OP sont très structurantes de l’organisation de la filière régionale où l’offre est plus importante, en volume, que la demande, les systèmes d’élevage mobilisent peut-être plutôt des sources de flexibilité opérationnelle relationnelle de type coopératif (Chia, 2008). Les systèmes d’élevages, localisés dans des régions où s’observent une moins grande diversité de produits, pourront présenter plutôt des ajustements entre des produits valorisés sous SIQO et des agneaux standards…

effectués par l’OP elle-même et répercutés au producteur.

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Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 168-171)