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Grille en acier

(a)

Soie 1

Cadre en bois

(b)

Figure 3.20 – Photographie du montage exp´erimental dans la soufflerie pour (a) une des grilles de r´ef´erence en acier et (b) la soie 1.

param`etres g´eom´etriques de la grille ou du tissu ´etudi´e ainsi que du nombre de Reynolds bas´e sur la dimension des per¸cages ou de la maille, dσ, Reσ (d´efini tel que Reσ = Udσ/ν o`u ν d´esigne la viscosit´e cin´ematique du fluide).

∆Pσ = Kσ× 0, 5ρU2 (E-3.1)

Gan et Riffat [58], utilisent cette approche et pr´esentent les r´esultats exp´erimentaux et num´eriques de mesures de perte de charge `a travers deux plaques perfor´ees pr´esentant des perforations de diam`etres diff´erents (mais poss´edant une mˆeme solidit´e, σ = 0, 5). Leur installation exp´erimentale est ´equivalente `

a la nˆotre, puisque la perte de charge `a travers les grilles est estim´ee `a partir de mesures de pression sur la paroi de leur soufflerie `a section carr´ee. En analysant leurs r´esultats exp´erimentaux et num´eriques, ils mettent en ´evidence empiriquement une relation entre le coefficient de perte de charge Kσ et le rapport entre l’´epaisseur et le diam`etre des per¸cages de la grille tσ/dσ. Lorsque ce tσ/dσ est inf´erieur `a 1, ils obtiennent une ´evolution d´ecroissante du coefficient Kσ. Pour des valeurs sup´erieures `a 1, Kσ est quasiment constante. Il est `a noter que pour leur montage exp´erimental et l’intervalle de Reσ consid´er´e (1, 5.105-4.105) l’effet du nombre de Reynolds sur les r´esultats est n´egligeable. Si ces r´esultats tendent `a confirmer l’int´erˆet de notre montage exp´erimental pour la mesure de perte de charge, ils ne permettent pas en revanche de lier directement la perte de charge mesur´ee `a la solidit´e de l’obstacle ´etudi´e.

Dans ce but, on s’int´eresse aux travaux de Groth et Johansson [66] qui ´etudient le lien entre perte de charge et perm´eabilit´e pour diff´erents grillages (de mailles et d’´epaisseurs de diff´erentes dimensions) pour une gamme de Reynolds compris entre 13 et 830. Ce qui correspond `a la gamme de Reσ de l’´etude des tissus. Ils proposent la relation suivante entre la perte de charge, ∆Pσ, le coefficient de pertes de pression Kσ et une fonction empirique, f (Reσ) :

∆Pσ = Kσf (Reσ) × 0, 5ρU2, (E-3.2)

avec

Kσ = 1 − (1 − σ)

2

(1 − σ)2 . (E-3.3)

On peut donc ´etablir la relation inverse :

σ = 1 − r

1

Kσ+ 1, (E-3.4)

ce qui permet d’´etablir la relation entre la solidit´e du mat´eriau consid´er´e, la vitesse en entr´ee de veine et la perte de charge mesur´ee sous la forme :

σ = 1 − s f (Reσ) × 0, 5ρU2 ∆p + f (Reσ) × 0, 5ρU2 . (E-3.5)

L’´evolution de f (Reσ) est obtenue exp´erimentalement et report´ee sur la figure 3.21 extraite de [66]. On remarque que pour un nombre de Reynolds suffisamment ´elev´e, la valeur de f (Reσ) devient constante et ´egale `a 0, 5. C’est au final, cette relation que l’on mettra en œuvre dans la suite du rapport afin de d´eterminer la solidit´e des diff´erents tissus et grilles `a caract´eriser.

3 . 3 . 3 R´esultats

Dans un premier temps, on cherche `a ´evaluer les pertes de charges lin´eaires intervenant dans la veine `a vide, pour cela on prend comme r´ef´erence pour le calcul du nombre de Reynolds, la largeur de

Figure 3.21 – ´Evolution de f vis-`a-vis de Red, pour les sept ´ecrans ´etudi´es dans [66]. la veine, l = 0,5 m. On aura donc :

Rel= U.l

ν , (E-3.6)

avec ν = 1, 56,10 − 5 m2/s. On obtient une gamme de Rel comprise entre 8.104 et 2, 405.105. On applique ensuite la formule de Darcy-Weisbach, afin de d´eterminer la perte de charge lin´eaire existant entre l’entr´ee et la sortie de la veine d’essai :

∆PCl= λρLv l

U2

2 , (E-3.7)

avec λ, le coefficient de perte de charge lin´eaire, ρ = 1,2 kg·m−3, Lv = 2 m, la longueur de la veine d’essai et g = 9,81 m·s−2. ´Etant donn´e les valeurs de Rel utilis´ees, on est en r´egime d’´ecoulement turbulent rugueux. On peut donc utiliser le diagramme de Moody afin de d´eterminer la valeur de λ. Les parois de la veine sont en bois avec une rugosit´e,  = 0,06 cm. En utilisant le diagramme de Moody, on obtient pour toute la gamme de Reynolds ´etudi´ee :

λsup= 0, 045 > λ > λinf = 0, 039. (E-3.8) On en d´eduit donc pour chacun des Reynolds consid´er´es, une ´evaluation de la perte de charge, r´ eper-tori´ee dans le tableau 3.3.

U Re ∆PCl inf´erieure (Pa) ∆PCl sup´erieure (Pa)

2, 5 8.104 0, 6 0, 68

5 1, 6.105 2, 34 2, 7

7, 5 2, 4.105 5, 3 6, 1

Pour la gamme de vitesses qui nous int´eresse, les pertes de charges lin´eaires impos´ees par la veine sont de l’ordre de grandeur de l’incertitude de mesure. La mesure de pression dans la veine `a vide, dont les r´esultats pour U= 3 m·s−1 sont report´es sur la figure 3.22, confirme le fait que la diff´erence de pression entre l’entr´ee et la sortie de la veine est n´egligeable. La diff´erence de pression mesur´ee n’exc`ede pas 1 Pa. Si on s’int´eresse maintenant aux mesures de solidit´e pour les tissus report´ees sur

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6

−70

−60

−50

−40

−30

−20

−10

0

10

X [m]

P

σ

/

0

.5

ρ

U

2 ∞

Figure 3.22 – ´Evolution axiale de la diff´erence de pression adimensionn´ee par la pression dynamique le long de la veine de la soufflerie, pour U= 3 m·s−1 pour diff´erentes configurations. La ligne verticale pointill´ee repr´esente la position du cadre. Veine `a vide avec cadre sans tissu,  cadre muni de la soie 1, 4 cadre muni de la soie 2

la figure 3.22. On remarque dans un premier temps que quelque soit la solidit´e du tissu, la mesure de pression en amont du cadre n’est pas affect´e par la pr´esence de l’obstacle. On peut ´egalement clairement mettre en ´evidence l’existence d’une chute de pression entre l’amont et l’aval du cadre.

`

A partir de ces mesures, on peut obtenir une valeur de σ, en fonction du nombre de Reynolds, Reσ

tel que pr´esent´e sur la figure 3.23. On constate que la valeur de la solidit´e estim´ee ´evolue peu en fonction du Reσ puisque les variations du diff´erentiel de pression et de la vitesse sont compens´ees par l’introduction de f (Reσ). Si on compare les r´esultats pour une tension de la soie 1 de 10 N et 50 N, on constate que l’´ecart dans l’estimation de la solidit´e est inf´erieur `a 2%. On consid´erera donc que pour notre application, l’influence de la tension du tissu sur la solidit´e est n´egligeable. On estime ainsi une valeur moyenne de σ sur l’ensemble de la gamme de Reynolds de l’´etude, que l’on reporte dans le tableau 3.4.

10 15 20 25 30 35 40

0.76

0.78

0.8

0.82

0.84

0.86

0.88

0.9

Re

σ

Figure 3.23 – Valeur de σ ´evalu´ee par mesures des pertes de charges en fonction de Reσ.  cadre muni de la soie 1, tissu tendu `a 10 N,cadre muni de la soie 1, tissu tendu `a 50 N, 4 cadre muni de la soie 2.

Type de mat´eriau σ moyen sur la plage de Reσ ´etudi´ee [%] σ par analyse d’image [%]

Soie 1 87 89, 5

Soie 2 78 78

Tarlatane 50 36

Grille 1 44 43

Grille 2 61 57

Tableau 3.4 – Tableau r´ecapitulatif des valeurs de solidit´e moyenne obtenues par mesures des pertes de charges en fonction du type de mat´eriau consid´er´e.

Les valeurs de solidit´e report´ees dans le tableau 3.23 prouvent que les r´esultats obtenus par ana-lyse d’images et ceux obtenus par mesure des pertes de charges `a travers le tissu sont comparables. On constate que dans le cas des grilles, la valeur de σ obtenue par mesure des pertes de charges est l´eg`erement sur´evalu´e. L’utilisation du cadre en bois pourrait induire un blocage suppl´ementaire im-portant dans le cas des deux grilles. De plus, les r´esultats obtenus pour la Tarlatane ne concordent pas. Cependant, la m´ethode bas´ee sur l’analyse d’images pourrait entraˆıner une sous-estimation de σ pour ce tissu. On prendra donc la valeur de σ obtenue par mesure des pertes de charges comme r´ef´erence pour la tarlatane. On distingue donc trois tissus avec trois solidit´es diff´erentes de 88 ± 1%, 78 ± 1% et 50% (arrondies `a 90, 80 et 50%, dans le reste de ce manuscrit).