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Il existe une infinité de possibilités qui auraient pu être analysées, tant en termes d’état initial des peuplements et de modalités d’intervention, qu’en termes d’effets sur diverses variables. Selon les ressources disponibles, le CIMOTFF a choisi de se pencher sur quatre modalités, sélectionnées parmi celles qui ont été les plus appliquées au cours des deux dernières années et qui sont susceptibles d’avoir des effets importants sur les rendements à long terme en bois d’œuvre et la valeur de ceux-ci.

Il n’était pas toujours possible d’isoler les effets d’une seule modalité, car souvent elle affecte aussi d’autres variables. Par exemple, l’effet du taux de protection du CFC a été testé de façon indirecte, mais avec plusieurs modalités différentes, tel qu’il est décrit plus bas.

De plus, le comité a convenu que les effets des modalités sur l’évolution d’un peuplement sont difficiles à isoler, car ils sont dépendants de l’état initial du peuplement. C’est principalement le peuplement résiduel qui détermine son évolution. Le temps et les ressources disponibles n’ont pas permis d’évaluer les impacts des modalités sur la possibilité forestière. Cependant, cette question est abordée par un autre projet du Chantier sur la forêt feuillue en collaboration avec la région 06, le BMMB et le BFEC.

Le comité a testé les modalités suivantes : Augmenter le prélèvement

L’augmentation du taux de prélèvement permet d’amortir les coûts fixes de l’intervention sur un plus grand volume. Dans un traitement avec martelage, cette modalité permet généralement de récolter des arbres dont la priorité de récolte est plus faible. De cette façon, il est possible de récolter des arbres moins défectueux et de plus grande valeur pour améliorer le panier moyen des produits récoltés.

L’évolution à long terme du peuplement est affectée, car plus le prélèvement est élevé, moins il y aura de volume dans le peuplement résiduel. Par conséquent, la période de rotation est allongée afin de permettre au peuplement de retrouver les attributs souhaités avant de faire une nouvelle coupe (volume, surface terrière et diamètre cibles). Ainsi, si la rotation s’allonge trop après ce traitement, la productivité (m3/(ha·an)) pourrait s’en trouver diminuée. Par contre, la superficie affectée annuellement par la récolte devrait aussi être diminuée pour récolter un même volume. L’augmentation du taux de prélèvement, pouvant atteindre 40 ou 45 % selon le traitement, ne devrait pas avoir trop d’effet sur la protection du CFC avec les modalités de base.

Récolter davantage de gros arbres de qualité

La façon la plus directe d’augmenter la valeur de la récolte est de cibler davantage des gros arbres de belle qualité. Cette modalité se traduit en deux aspects : d’abord le diamètre maximum ou encore le diamètre optimal de récolte (DOR) est diminué, puis sa position dans l’ordre de priorité de récolte est haussée. Les études sur les coupes à diamètre limite (p. ex., voir Guillemette et Bédard 2006 pour une revue de la littérature) ont montré que les effets à long terme d’une telle modalité varient beaucoup selon la structure et la composition du peuplement résiduel, et ce, pour un même prélèvement donné. Par exemple, l’application d’une telle modalité dans un peuplement comportant une proportion importante en gros arbres pourrait conduire à des rendements décevants pendant plusieurs décennies, tandis que ce pourrait être le contraire dans un peuplement contenant peu de gros arbres et une surabondance de

petits et moyens bois. L’application de cette modalité a pour effet de diminuer le niveau de CFC dans le peuplement, mais seulement parmi les plus grandes classes de dhp.

Laisser sur pied des essences ou des arbres sans preneur

La grande diversité des essences et des qualités d’arbres en peuplement naturel génère une grande quantité de produits de bois différents, dont la demande sur les marchés n’est pas toujours équilibrée à l’offre qui découle des traitements sylvicoles. Abattre ces arbres sans les récolter augmente les coûts d’approvisionnement des autres produits et augmente le volume de matière ligneuse au sol, lequel est règlementé et est perçu comme un gaspillage par la population. Récolter et transporter les bois provenant de ces arbres (dont la valeur devient alors négative) augmente encore davantage les coûts d’approvisionnement des autres produits.

Pour un même prélèvement, le fait de laisser sur pied ces arbres qui ne trouvent pas preneur implique aussi de récolter davantage d’arbres des autres essences ou de meilleure qualité. Ainsi, la qualité du peuplement peut diminuer de façon importante et rapidement. Par exemple, le fait de laisser des arbres ayant une forte proportion de volume de pâte fait augmenter la proportion de pâte dans le peuplement résiduel et stimule l’accroissement de ces arbres de faible qualité à long terme. La cause du problème de marché serait donc amplifiée. Dans le cadre des travaux du comité, les essences considérées sans preneur sont l’érable rouge, le hêtre, la pruche et le thuya, de même que le sapin dont le dhp est de moins de 16 cm.

Poussée à l’extrême, cette modalité pourrait causer une diminution de la protection du CFC si elle force le prélèvement des essences désirées dans des priorités de récolte plus basses (DOR, CO ou RO) lorsque le peuplement contient beaucoup d’essences sans preneur.

Implanter un réseau de sentiers de débardage plus important avec un espacement systématique Dans un peuplement inéquienne et mature à dominance feuillue, il est normalement possible de pratiquer une coupe partielle avec des sentiers qui sillonnent légèrement entre les arbres matures. Cette méthode permet de limiter à environ 3,5 % de la surface terrière totale le prélèvement aléatoire dans le peuplement, soit des pertes dues à la circulation de la machinerie. Pour augmenter la productivité de la machinerie, réduire les risques de blessures et améliorer le panier de produits récoltés, une modalité consiste à augmenter la superficie occupée par les sentiers de débardage (à 12 ou à 18 %) et à les déployer de façon systématique. Pour un même prélèvement global, l’augmentation du pourcentage de sentiers fait en sorte que le prélèvement est plus aléatoire et que la capacité de cibler des arbres particuliers est diminuée (moins d’effet d’amélioration).

Ainsi, plus le pourcentage de sentiers augmente, plus le panier de produits récoltés s’apparente à celui du peuplement moyen initial. De manière générale, la quantité d’arbres récoltés de priorité C et R sera similaire au pourcentage de recouvrement des sentiers, ce qui a pour effet de diminuer de façon notable le niveau de CFC dans le peuplement résiduel et de répartir cette diminution dans toutes les classes de dhp.