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1. LE CADRE CHRONOLOGIQUE : LE SECOND ÂGE DU FER / THE IRON AGE

Cette étude concerne les cinq derniers siècles de la Protohistoire de l’Ouest de l’Europe, époque nommée second âge du Fer ou période de La Tène sur le continent (d’après le site éponyme helvète découvert en 1857) et est comprise dans l’âge du Fer britannique (Iron Age).

Précisons avant tout propos concernant le choix des chronologies relatives extraites de différents ouvrages, que toute construction linéaire des systèmes chronologiques, présentant des phases successives, repose sur l’interprétation des résultats de diverses études des données appréciées dans différents travaux. La chronologie continentale choisie ici débute vers 475/450 avant J.- C., lors d’une évolution progressive entre le premier et le second âge du Fer. L’âge du Fer dans les régions atlantiques peut être notamment compris à travers les réseaux d’échanges de biens métalliques dont les modifications semblent marquer la fin de l’âge du Bronze et le début d’un âge du Fer atlantique, d’après Jon Henderson (2007), qui écrit dans son ouvrage consacré à l’étude de l’âge du Fer de l’Ouest européen, « The Atlantic Iron

Age - Settlement and identity in the first millennium BC » :

« By the subsequent Hallstatt D period (c. 625–450 BC) there was a significant drop in the

occurrence of imported and continentally influenced material reaching Atlantic areas – a lack of exchange activity which coincided with the demise of the Atlantic bronze networks. This adds weight to the argument that it was a lack of continental interest in Atlantic metal resources which ultimately brought an end to the Atlantic Bronze Age. [] south-eastern Britain now broke off from the Atlantic exchange systems and looked towards Belgium and northern France via the Thames, the Seine, and the Rhine routes. »

L’auteur britannique nous éclaire sur le rapprochement des deux régions « transmanches » du sud-est de l’île de Bretagne et du nord-ouest de la Gaule par la création de nouveaux systèmes d’échanges au cours du Ve siècle avant notre ère. Pour les territoires continentaux, Stéphane Verger précise dans l’ouvrage collectif publié sous la direction d’Olivier Buchsenschutz intitulé « L’Europe Celtique à l’âge du

Fer, VIIIe – Ier siècles avant J.-C. » (2015) :

« Malgré la durée réduite de La Tène A, on y reconnait deux phases, correspondant peut-être à

deux étapes de maturation de la culture laténienne ancienne. La première (La Tène A ancienne) présente de nombreux traits hérités du premier âge du Fer, comme la construction et la réutilisation des tertres funéraires familiaux, alors que la seconde (La Tène récente) est tournée

vers la phase de l’expansion, avec notamment la diffusion des nécropoles des tombes plates à inhumation, qui caractérisent la fin de La Tène ancienne. »19

On comprend que le début de l’âge étudié ne connait pas de rupture franche avec la période précédente et parait suivre un processus évolutif marqué par de courtes phases perceptibles par des changements de pratiques funéraires.

La période étudiée sur le continent prend fin lors du dernier quart du Ier siècle avant J.-C., marquant le début du processus de romanisation progressive de la Gaule, par une modification des structures socio-culturelles indigènes20.

Sur l’île de Bretagne, les sites étudiés appartiennent à une période allant de la toute fin du Early Iron Age au Latest Iron Age, soit de la deuxième moitié du Ve siècle avant au milieu du Ier siècle après J.-C. Pour une démarche cohérente de compréhension des pratiques funéraires des périodes protohistoriques, il est donc nécessaire pour les sites du sud de l’Angleterre actuelle d’étendre la période à 43 après J.-C. ; moment de la conquête romaine de l’île. Le choix de l’aire chronologique étudiée est influencé par la consultation de différents ouvrages dont les auteurs proposent divers phasages chronologiques selon la zone et le type d’artefacts traités21, à échelle locale ou macroscopique. Les systèmes chronologiques du second âge du Fer proposés pour la zone atlantique divergent selon les chercheurs et les courants de pensée mais aussi selon les époques et les territoires pris en compte22.

- Les systèmes chronologiques continentaux (Fig. 1, p. 27) :

Le système continental favorisé dans cette thèse est celui proposé dans l’ouvrage collectif « Regards sur la chronologie de la fin de l'âge du Fer (IIIème – Ier siècle avant

J.-C.) en Gaule non méditerranéenne »23 publié en 2012, sous la direction de Philippe Barral et Stephan Fichtl. Cette étude est basée sur les analyses des matériaux métalliques et céramiques précisant la subdivision « traditionnelle » de la période laténienne.

La région regardée ici comprend une part importante du Bassin parisien où les travaux d’inventaire et d’analyse des pratiques funéraires du VIIe au IIe siècle avant J.-C. par

19 Extrait de Verger, In : Buchsenschutz 2015, p. 153.

20 Brun, Ruby 2008, p. 14.

21 Baray 2003, p. 19.

22 Milcent 2012, p. 17.

Luc Baray24 ont permis de révéler leur dynamique d’évolution dans le temps et l’espace au cours de six grandes étapes25. L’auteur propose également une équivalence entre les diverses phases d’évolution temporelle des pratiques funéraires du Bassin parisien et le système laténien26.

La région du nord-est du Bassin parisien, de la « culture Aisne-Marne »27, a fait l’objet d’une division chronologique relative, à la lumière des vestiges issus d’ensembles funéraires comprenant souvent de nombreuses sépultures richement dotées, dans l’ouvrage majeur de Jean-Paul Demoule (1999), « Chronologie et société dans les

nécropoles celtiques de la culture de l’Aisne-Marne du VIe au IIIe siècle avant notre ère »28. J.-P. Demoule propose neuf phases d’évolution de la « culture Aisne-Marne », entre les VIe et IIe siècles avant notre ère. L’auteur présente également une comparaison du système chronologique mise en lumière par l’étude des lieux funéraires de « l’Aisne - Marne » et celles présentées dans les régions du nord-est, notamment celle exposée par Alfred Haffner (1976) pour la « Hunsrück-Eifel-Kultur » (HEK)29 de l’actuel Luxembourg, entre 600 et 250 avant notre ère et celle de La Tène pour le sud-ouest allemand du Hallstatt D1 à La Tène C1.

En Île-de-France, Stéphane Marion (2004), d’après son étude comparative des données issues des fouilles de sites d’habitat et d’ensembles funéraires, a mis en lumière les dynamiques d’évolution des lieux d’habitations en 10 étapes30, ainsi que six groupes funéraires31.

D’après Jean-Jacques Hatt et Pierre Roualet (1977), la chronologie du second âge du Fer en Champagne, région dans la partie nord-est de la zone d’étude, peut être interprétée en neuf phases comprises entre 475 et 50 avant J.-C. Les auteurs précisent la méthode d’attribution de ces séquences chronologiques :

« Elle est fondée sur le classement, par série homogènes, des ensembles clos provenant de

nécropoles champenoises correctement fouillées. »32

24 Baray 2003; 2016.

25 Id., p. 20, Tableau I.

26 Baray 2003, p. 21.

27 Demoule 1999 ; Bonnabel 2013.

28 Demoule 1999, Chapitre IX, pp. 143-168.

29 Haffner 1976, pp. 97-99.

La culture de « Hunsrück-Eifel » est également mentionnée dans le chapitre sur les dépôts de char, éléments de char et pièces de harnachement équestre, p. 456.

30 Marion 2004, pp. 331-348.

31 Id. pp. 108-151.

Pierre Roualet a présenté ce système chronologique basé sur l’étude du mobilier provenant des ensembles funéraires champenois en 1991 dans « Les Celtes en

Champagne. Cinq siècles d’histoire »33. Cependant, l’avancée des recherches dans cette région, qui se poursuivent encore aujourd’hui, ont permis à l’auteur de proposer dans cet ouvrage une répartition temporelle quelque peu différente de celle exposée précédemment. En 1984, J.-J. Hatt avait également présenté une première étape laténienne apparaissant vers 480 avant J.-C. en Champagne34. Il écrit :

« Le réexamen des mobiliers funéraires appartenant aux débuts de la civilisation de La Tène, sur

la base des critères typologiques obtenus par l’analyse des mobiliers champenois, nous éclaire sur les conditions de l’apparition et du développement de cette civilisation. [] Cette civilisation serait donc née, vers 480 av. J.-C., du contact entre certains éléments celtiques, déplacés, et les populations préceltiques, dans une ambiance de relations commerciales et culturelles avec le monde méditerranéen. »35

Dans l’ouvrage « Goeblange-Nosplet : Une nécropole aristocratique trévire » publié sous la direction de Jeannot Metzler et Catherine Gaeng (2009), on trouve une répartition temporelle basée sur l’étude du mobilier funéraire confirmant celle proposée par J. Metzler dans son article « La chronologie de la fin de l’Âge du Fer du début de

l’époque romaine en pays trévire » (1996), offrant une compréhension de l’évolution

typochronologique d’après le matériel issu des ensembles funéraires trévires de Lamadelaine et de l’oppidum du Titelberg au nord-est de la Gaule (Luxembourg actuel) de La Tène D1a à la période Gallo-Romaine. J. Metzler présente notamment une phase dite « Gallo-Romaine I » entre 30/25 et 15/10 avant notre J.-C., marquée par des dépôts de céramiques de manufacture gauloise dans les sépultures de Goeblange-Nospelt.

Gilbert Kaenel a exposé des séquences chronologiques pour la région du plateau de la Suisse occidentale dans la publication de sa thèse doctorale en 1990, qu’il a d’abord précisé en 2006, puis en 2012 dans l’ouvrage collectif dirigé par Stephan Fichtl et Philippe Barral, dans un chapitre co-écrit avec Ph. Curdy et P. Jud, présentant une étude des fibules provenant des sépultures de Berne « Reichbachstrasse », Lausanne « Vidy » et Sion « Sous le Scex », datées entre La Tène C2 et La Tène D136.

33 Charpy, Roualet 1991, p. 11.

34 Hatt 1984.

35 Extrait de Hatt 1984, pp. 354-355.

- Les systèmes chronologiques insulaires (Fig. 2, p. 32) :

Barry Cunliffe expose, d’après ses analyses des principaux types de poteries connus sur l’île au Ier millénaire avant J.-C., une évolution du Iron Age selon cinq grandes phases37 du Earliest Iron Age au Latest Iron Age (800 avant J.-C. à 50/60 après J.-C.). La première période de l’âge du Fer insulaire, le Earliest Iron Age, s’étend de 800 à 600 avant J.-C. Le Early Iron Age couvre une période de deux à trois siècles de 600 à 400/300 avant J.-C. Le Middle Iron Age qui suit, trouve un terme à la fin du IIe siècle avant J.-C., vers 100 avant J.-C. Une courte période nommée Late Iron Age, correspond sur le continent à la transition entre La Tène D1 et La Tène D2. Puis une dernière phase chronologique protohistorique est appelée Latest Iron Age et prend fin vers 50 après J.-C., illustrant une introduction à la période britto-romaine.

Précédemment, en 1984, Barry Cunliffe a proposé un phasage chronologique précis, grâce à l’étude des objets céramiques de la région du Wessex38 (comprenant les comtés du Dorset, du Wiltshire, du Hampshire et l’île de Wight) dans le centre du sud de l’île.

Dans « Une période de transition majeure en Europe : de la fin du VIe au début du IIe s. av. J.-C. (La Tène B2 et C) » (2007), Patrice Brun présente un système

chronologique tripartite de la seconde moitié du Ier millénaire avant notre ère paraissant caractériser le sud de l’Angleterre actuelle39. L’auteur présente une première phase nommée « Early Iron Age » (500 à 325 avant J.-C.) marqué en 400 avant J.-C. par une forte dégradation climatique40. Ce phénomène introduit une période de changement connaissant une diminution du nombre des habitats de hauteurs fortifiés (hillforts), après 350 avant notre ère. Une deuxième phase appelée « Middle Iron Age » (325-130 avant J.-C.), correspond à une étape de transition progressive caractérisée notamment par l’apparition de monnaies et l’établissement de sanctuaires ainsi que de véritables ensembles funéraires. Une dernière période dite « Late Iron Age », s’achève en 43/50 après J.-C. avec la conquête romaine modifiant la structuration des entités présentes dans le grand sud de l’île41.

Colin Haselgrove, dans « The Iron Age » (1999), expose une chronologie établie d’après l’étude des poteries décorées, dans un large espace du sud de l’île britannique,

37 Cunliffe 2005, p. 32; Cunliffe 2013a, pp. 291-338.

38 Cunliffe 1984, p. 13, Fig. 2.1.

39 Brun 2007, p. 378.

40 Id. p. 380.

ayant pour limite nord une ligne partant du canal de Bristol à l’ouest jusqu’à l’estuaire de Humber à l’est, divisée en trois phases42 : le « Early Iron Age » (800/700 à 300 avant J.-C.), le « Middle Iron Age » (300 à 100 avant J.-C.) et le « Late Iron Age » (100 avant J.-C. à 43/84 après J.-C.). Il précise que la première phase de l’âge du Fer britannique présente de très nombreux aspects communs avec la période précédente de la fin de l’âge du Bronze et est davantage considérée comme une période de transition entre les deux âges. L’archéologue britannique note également qu’il est difficile de diviser ces grandes périodes en phases significatives et que les modifications majeures observées dans les sociétés insulaires semblent apparaitre qu’à partir du Ier siècle avant J.-C., avec une intensification des échanges entre les régions du Sud et le monde méditerranéen. Il est également possible de comprendre ces changements par la durabilité des transactions et de la communication des populations du sud de l’île encore indépendante avec la Gaule conquise puis romanisée pendant cette fin de période protohistorique de la Britannia.

John Collis (1984) propose une chronologie relative du premier millénaire avant notre ère du sud de l’Angleterre basée sur l’étude du matériel céramique et métallique issu des sépultures et des dépôts cultuels, comparée aux systèmes continentaux européens du centre de la France, du sud de l’Allemagne, du centre de l’Italie et de la Grèce43. La période de l’âge du Fer exposée par J. Collis présente une division en quatre phases : Early Iron Age (680 – 400 avant J.-C.), Middle Iron Age (400 – 100 avant J.-C.), Late Iron Age (100 – -1/+1) et Gallo-Belgic (-1/+1 – 50 de notre ère). La dernière séquence de l’âge du Fer britannique illustre, selon Collis, une phase marquée par l’augmentation de mobilier du Nord de la Gaule dans les sépultures et lieux cultuels du sud de l’île.

Dans « The Iron Age in the Upper Thames Basin », Dennis Harding (1972) présente également une période caractérisée par la présence d’éléments céramiques belges dans le sud de l’Angleterre, bien que celle-ci débute dès le Ier siècle avant notre ère d’après Harding : « Para Belgic phase » (100 avant – 50 après J.-C.)44.

En Cornouailles, Jon C. Henderson, dans son ouvrage consacré à l’âge du Fer atlantique (2007), précise que les chronologies sont très variables d’un auteur à l’autre, bien que différents chercheurs s’accordent pour une division en deux phases de cette

42 Haselgrove 1999, p. 114.

43 Collis 1984, pp. 23-25.

période. Cependant leurs temporalités ne semblent pas être consenties par tous45. Henderson présente le système établit par Henrietta Quinnell dans son chapitre intitulé « Cornwall during the Iron Age and the Roman period »46, basée sur l’étude des artefacts issus des sites d’habitats de la période, illustrant des échanges privilégiés avec la péninsule armoricaine, notamment à travers l’importation d’éléments céramiques : Early Iron Age (600 à 400 avant J.-C.) et Late Iron Age (400 avant J.-C. à 43 après J.-C.).

En 2007, dans son chapitre intitulé « The dynamics of social change in Later Iron Age

eastern and south-eastern England c. 300 BC – AD 43 »47, J. D. Hill proposa une compréhension en deux phases de la fin de l’âge du Fer britannique dans de l’est et le sud-est de de l’Angleterre (Middle Iron Age, de 200 à 100 avant J.-C. et Late Iron

Age, de 100 avant à 43 après J.-C.), d’après l’étude de la distribution des tombes à

crémation et du matériel importé des régions méditerranéennes et de Gaule, principalement connus au cours de la seconde période présentée dans les régions côtières du sud de l’île.

Les différents systèmes de chronologie relative proposés ne permettent pas de distinguer une évolution précise au cours de la large phase du Middle Iron Age. Cette période est présentée selon les auteurs entre les IVe – IIIe siècles et le début du Ier siècle avant notre ère. Cette méconnaissance est la conséquence d’un manque de données archéologiques attestées pour cette période en comparaison des deux derniers siècles de l’âge du Fer britannique, bien mieux renseignés. Dans sa thèse doctorale consacrée à la région du Severn et des Cotswolds, Tom Moore (2003) précise également, concernant la chronologie de l’âge du Fer du sud britannique :

« Iron Age chronology has also suffered from the region's location close to areas of the country

with more detailed chronological frameworks, such as Wessex and the upper Thames Valley. This has led to the application of models from elsewhere, particularly Wessex, being applied to a corpus of poorly or undated sites which may not accurately reflect regional and local differences. Such frameworks have tended to rely heavily on similarities in pottery style or the morphology of settlements. To the south a similar process took place but instead used Cadbury Castle, rather than Danebury as a template for settlement development in northern Somerset. »48

45 Henderson 2007, p. 116.

46 Quinnel 1986.

47 In: Haselgrove, Moore 2007, p. 16-40.

Plus récemment, dans un ouvrage codirigé par Tom Moore et Xosé-Lois Armada (2011), il est dit que les systèmes proposés reposent en grande partie sur une typochronologie du matériel céramique et qu’il demeure nécessaire d’approfondir la chronologie de l’âge du Fer britannique, notamment par l’apport de datation par le carbone 14 :

« Chronological models also reflect the scale at which they are conceived and the material which

underpins them. Although the move to early, middle, and late, rather than ABC, was argued by some as merely a new nomenclature, it at least emphasized a distinction between chronology and culture. More recently some argue the Iron Age is more meaningfully bipartite (earlier and later), at least for some regions. This ambiguity in chronological schemes reflects a continued reliance on a small number of ceramic and radiocarbon sequences and the need for better chronological precision. »49

Au vu des différents systèmes présentés, la chronologie continentale privilégiée dans cette thèse doctorale est divisée en douze phases au cours des cinq derniers siècles avant notre ère :

- Fin du 1er âge du Fer : 500 – 475/450 avant J.-C. - La Tène A1 : 475/450 – 425 avant J.-C. - La Tène A2 : 425 – 400/375 avant J.-C. - La Tène B1 : 400/375 – 325 avant J.-C. - La Tène B2 : 325 – 260/250 avant J.-C. - La Tène C1 : 260/250 – 200 avant J.-C. - La Tène C2 : 200 – 150 avant J.-C. - La Tène D1a : 150 – 125 avant J.-C.

- La Tène D1b classique : 125 – 100 avant J.-C. - La Tène D1b évoluée : 100 – 75 avant J.-C. - La Tène D2a :75 – 50 avant J.-C.

- La Tène D2b : 50 – 25 avant J.-C.

Comme nous l’avons vu, les séquences temporelles proposées pour les territoires insulaires n’autorisent pas une subdivision aussi précise que les systèmes continentaux. Les données archéologiques paraissent lacunaires jusqu’au Ier siècle avant notre ère. Les dernières phases de l’âge du Fer britannique offrent une meilleure compréhension de l’évolution du matériel, notamment céramique, sur lequel s’appuient principalement les auteurs britanniques. D’après les informations recueillies, on comprend quatre phases chronologiques de l’âge du Fer pour le sud de l’île de Bretagne entre 450 avant et 43/50 après J.-C. :

- Late Early Iron Age: 450 – 400 avant J.-C. - Middle Iron Age: 400 – 100 avant J.-C. - Late Iron Age: 100 – 50/25 avant J.-C.

2. LE CADRE GÉOGRAPHIQUE : LA « PROVINCE MÉDIO-ATLANTIQUE »

- Le complexe culturel atlantique et ses provinces :

La « province médio-atlantique » est une des trois grandes régions s’inscrivant dans le complexe culturel atlantique (Fig. 3, page suivante), notamment présentées par Pierre-Yves Milcent, dans son chapitre intitulé « Premier âge du Fer

médio-atlantique et genèse multipolaire des cultures matérielles laténiennes »50, et dans son ouvrage « Le temps des élites en Gaule atlantique »51, illustrant le développement de réseaux d’échanges privilégiés, sous forme d’objets finis et de savoirs techniques, mais aussi une identification commune à travers le temps, perceptibles dans des domaines tant socio-politiques que culturels. L’auteur écrit :

« Cette province médio-atlantique est principalement définie par la circulation préférentielle de produits métalliques qui relèvent pour beaucoup de la sphère de l’outillage et de l’armement [...] Mais cette entité est également décelable au travers de techniques de fabrication de ces objets [...] ou encore des modes de consommation ritualisés de ces derniers [...] Sans surprise, les contours de cette province sont flous, varient avec le temps et la documentation disponible, et recouvrent des zones de marche communes à d’autres provinces culturelles. »52

50 Milcent 2006, p. 101, Fig. 10.

51 Milcent 2012, pp. 10-13, 28-29.

- La « province médio-atlantique » :

Cette entité « médio-atlantique » renvoi à une vaste zone « transmanche » ; de l’estuaire du Wash britannique au nord-est, au canal de Bristol au nord-ouest, incluant la péninsule armoricaine, s’étendant jusqu’à l’embouchure de l’estuaire de la Gironde au sud-ouest, en passant par le centre de la France actuelle, jusqu’au sud de la Mer du Nord, dans la plaine maritime belge située au nord des Flandres.

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