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Il existe un certain nombre de paramètres permettant de définir et quantifier les per-formances et le comportement d’une antenne comme par exemple sa largeur de bande ou son gain.

Cette section reprend, en la résumant, la présentation des principaux paramètres

d’an-tenne faite dans Balanis (2005) et Allen et al. (2007). La définition de ces paramètres

est issue du domaine des télécommunications et reprend celle donnée par les standards de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (ou IEEE), qui fait référence en la matière.

Régions du champ EM d’une antenne

Le champ EM rayonné par une antenne peut, bien qu’il n’existe pas de transition brusque, être divisé en trois régions distinctes qui sont le champ proche réactif, le champ proche rayonnant (ou zone de Fresnel) et le champ lointain (ou zone de Fraunhofer)

(Balanis, 2005). Une représentation de ces trois zones pour une antenne (dipolaire) de

dimension D est faite Figure I.8.

Le champ proche réactif est l’environnement immédiat de l’antenne. La limite de cette zone dépend en réalité de chaque antenne, mais elle est généralement comprise dans un

rayon autour de l’antenne inférieur à R1 = 0, 62pD3/λ, où λ représente la longueur

d’onde et D la plus grande dimension de l’antenne (Balanis,2005).

Le champ proche rayonnant est lui définit comme la zone située entre le champ proche réactif et le champ lointain. Comme précédemment, ses limites spatiales dépendent de

l’antenne considérée, mais on prend généralement R1comme limite interne et R2 = 2D2

comme limite externe (Balanis,2005).

Enfin, le champ lointain est défini comme la « région du champ EM d’une antenne où la distribution angulaire de ce champ est essentiellement indépendante de la distance à

l’antenne ». On le définit généralement à une distance supérieure à R2.

Champ lointain (zone de Fraunhofer) Champ proche rayonnant

(zone de Fresnel) Champ proche réactif D R1 R2 R1=0,62√(D3/λ) R2 = 2D2/λ

Figure I.8 – Les différentes régions du champ EM rayonné par une antenne, d’après

Balanis (2005).

Diagramme de rayonnement d’une antenne

En fonction de ses caractéristiques, la distribution spatiale de l’énergie rayonnée par une antenne ne se fait pas forcément de manière homogène dans l’espace.

Ainsi, le diagramme de rayonnement d’une antenne se définit comme « la fonction ma-thématique ou la représentation graphique qui décrit la variation spatiale des propriétés

radiatives [champ EM généré] de l’antenne » (Balanis, 2005).

On représente classiquement l’amplitude du champ ou la densité de puissance « reçue » lorsque l’on se trouve à une distance fixe de l’antenne. Dans ces représentations, le dia-gramme de rayonnement correspond à la distribution en champ lointain du champ rayonné

par l’antenne, et l’amplitude (ou la densité de puissance) est généralement normalisée. De plus, étant donné que certaines antennes possèdent une direction privilégiée de rayonne-ment (antenne directive), il est courant d’utiliser une représentation en dB afin de bien faire apparaître la direction d’émission principale et les directions secondaires (de faible énergie) sur le même diagramme.

Comme le montre la figure I.9, les diagrammes de rayonnement sont souvent constitués

de multiples lobes de plus ou moins forte énergie. Le lobe le plus énergique lorsqu’il existe est qualifié de lobe principal (direction principale d’émission) et les autres de lobes secon-daires (directions seconsecon-daires d’émission).

Enfin, comme le champ rayonné par une antenne l’est dans les trois directions de l’es-pace, on caractérise le rayonnement d’une antenne en définissant les principaux plans de rayonnement de l’antenne. Ainsi, le plan contenant à la fois le vecteur champ électrique et la direction principale de rayonnement (i.e. la direction principale de propagation de l’onde EM émise par l’antenne) est appelé plan E (ou E-plane), et celui contenant le vecteur champ magnétique et la direction principale de rayonnement est appelé plan H (ou H-plane).

Figure I.9 – Exemples de diagramme de rayonnement d’une antenne directive (à droite)

et d’une antenne omnidirectionnelle (à gauche), d’après Balanis (2005).

En pratique, ce diagramme de rayonnement est généralement peu utilisé en GPR puisqu’il devient complexe de le déterminer lorsque l’antenne en présence d’un sol, et ce d’autant plus que ce diagramme de rayonnement dépendra des propriétés électriques du sol.

Densité de puissance moyenne, puissance moyenne rayonnée et intensité de rayonnement d’une antenne

La densité de puissance instantanée rayonnée par une antenne est donnée par le vecteur de Poynting :

Π = E × H (I.46)

où à un instant donné, Π est le vecteur de Poynting (en W.m-2), E est l’intensité du champ

électrique (en V.m-1) et H est l’intensité du champ magnétique (en A.m-1).

En considérant des variations harmoniques (eiωt) du champ EM, on peut définir les

grandeurs complexes E et H (en gras) représentant le champ EM comme :

E(x, y, z, t) = Re[E(x, y, z)eiωt] (I.47)

H(x, y, z, t) = Re[H(x, y, z)eiωt] (I.48)

En utilisant l’identité Re[Eeiωt] = 1/2[Eeiωt + Eeiωt], où * indique le conjugué, on

peut réécrire la densité de puissance instantanée comme (Balanis, 2005) :

Π = E × H = 1/2Re[E × H] + 1/2Re[E × He2iωt] (I.49)

La moyenne temporelle de la densité de puissance (densité de puissance moyenne) s’écrit alors :

Π = 1/2Re[E × H] (I.50)

C’est cette densité de puissance moyenne (pour une direction donnée) qui parfois est repré-sentée dans un diagramme de rayonnement d’antenne. Pour obtenir la densité de puissance moyenne d’un signal avec plusieurs composantes fréquentielles (pulse), il est nécessaire de

faire une moyenne sur les différentes composantes fréquentielles (Allen et al., 2007), sinon

elle est représentée fréquence par fréquence.

Enfin, on définit la puissance (moyenne) rayonnée par une antenne (PR) au travers

d’une sphère de surface S située à une distance r de l’antenne comme :

PR = Z S ΠdS = Z 0 Z π 0 Πr2sin(θ)dθdφ = 1/2 Z 0 Z π 0

Re[E × H]r2sin(θ)dθdφ (I.51)

où Πr2 = IR est appelée intensité de rayonnement de l’antenne et représente la densité

de puissance moyenne par unité d’angle solide. Directivité, gain et rendement d’une antenne

La directivité est le rapport entre l’intensité du rayonnement dans la direction consi-dérée et l’intensité du rayonnement moyen de l’antenne.

Puisque le volume se compose de 4π stéradians, l’intensité du rayonnement moyen d’une

même rayonnement dans toutes les directions de l’espace).

La directivité D(θ, φ) est donc le rapport entre l’intensité du rayonnement d’une antenne (dans la direction considérée) et celle d’une antenne isotrope de puissance équivalente et est donnée par :

D(θ, φ) =

PRIR(θ, φ) (I.52)

Lorsque la direction n’est pas spécifiée, on considère implicitement qu’il s’agit de la direc-tion de rayonnement maximum qui est comparée à l’intensité moyenne du rayonnement. La directivité calculée est alors la directivité maximale de l’antenne. Si une antenne avait un rayonnement isotrope (ce qui n’est pas possible en réalité), sa directivité vaudrait 1.

Le gain à une définition très similaire à la directivité. C’est le rapport entre l’intensité du rayonnement dans la direction considérée et l’intensité du rayonnement qu’aurait une

antenne isotrope idéale (sans pertes) soumise à la même puissance d’entrée PI. Ainsi, le

gain est défini comme :

G(θ, φ) =

PI

IR(θ, φ) (I.53)

Là encore, lorsque la direction n’est pas spécifiée, on considère implicitement qu’il s’agit de la direction de rayonnement maximum.

Le rendement est le rapport entre la puissance totale (moyenne) rayonnée par une

antenne PR et la puissance d’entrée PI qu’on lui a fournie.

Puisqu’une antenne est rarement idéale, il existe des pertes de puissance dues à la diffé-rence d’impédance entre l’antenne et sa ligne d’alimentation ainsi qu’au caractère dissi-pateur de l’antenne (pertes par conduction et pertes diélectriques). Ainsi, le rendement η permet de quantifier la capacité d’une antenne à transmettre (sous forme de puissance rayonnée) la puissance électrique qui lui est fournie, et s’exprime comme :

η = PR

PI (I.54)

En regardant les deux définitions précédentes, on voit donc que le rendement permet de relier le gain et la directivité d’une antenne par :

G(θ, φ) =

PIIR(θ, φ) =

D(θ, φ)PR

PI = ηD(θ, φ) (I.55)

Largeur de bande (ou bande passante) d’une antenne

La largeur de bande (ou bande passante) d’une antenne est généralement définie comme la plage de fréquence sur laquelle les performances de l’antenne, selon la caractéristique

que l’on considère, sont conformes à un certain standard (Balanis, 2005). La largeur

de bande sur laquelle l’antenne est considérée comme fonctionnant dépend donc de la caractéristique (gain, diagramme de rayonnement, polarisation etc.) que l’on considère.

Ainsi, si les performances de l’antenne sont acceptables entre une fréquence fmin et une

fréquence fmax, on définira sa largeur de bande (BW) de l’antenne comme le rapport :

BW = fmax− fmin

fcenter =

fmax− fmin

(fmax+ fmin)/2 (I.56)

où fcenter est la fréquence nominale de l’antenne (celle généralement donnée par les fabri-cants de GPR impulsionnel). Dans cette définition, la largeur est donnée en pourcentage.

On peut également définir la largeur de bande comme le rapport entre fmax et fmin :

BW = fmax

fmin

(I.57) Lorsque la largeur de bande est définie de cette manière, elle est généralement donnée sous la forme 10 : 1, ce qui signifie que la fréquence la plus haute est dix fois plus grande que la plus basse.

Une antenne est généralement dite ultralarge bande si sa bande passante est supérieure à

20 % de sa fréquence nominale (Wiesbeck et al., 2009).

Polarisation d’une antenne

La polarisation d’une antenne est définie comme la polarisation de l’onde EM qu’elle

émet (Balanis, 2005), et cette dernière est définie par la direction du vecteur champ

élec-trique.

Il en existe trois différentes (linéaire, circulaire et elliptique) qui sont présentées

Fi-gure I.10. La Figure I.10.A représente l’évolution typique des vecteurs champ électrique

( ~E) et champ magnétique ( ~B) lorsqu’une onde EM se propage dans un milieu. Si l’on

suit l’évolution de la direction du vecteur champ électrique dans cette figure, on constate

que celle-ci ne change pas, elle est toujours colinéaire à Ey. Cette onde à une polarisation

dite linéaire (Figure I.10.B). D’une manière plus générale, la direction du champ

élec-trique peut varier, dans ce cas l’onde est dite à polarisation circulaire (Figure I.10.C) ou

elliptique (Figure I.10.D) selon la forme décrit par la variation de la direction du vecteur

champ.

En réalité, selon les types d’antennes, les différentes parties d’une antenne peuvent émettre des ondes de différentes polarisations, et de manière analogue au diagramme de rayonnement, on peut définir un diagramme de polarisation de l’antenne. Tout comme le diagramme de rayonnement, la polarisation d’une antenne est généralement définie pour le champ lointain.

Lorsque la direction de polarisation n’est pas précisée, on considère qu’il s’agit de la polarisation de l’antenne dans sa direction principale d’émission. Cette polarisation est parfois appelée co-polarisation. Dans ce cas, on parle de polarisation croisée (ou cross-polarisation) pour parler de la polarisation de l’antenne dans la direction orthogonale à la direction principale d’émission.

En GPR, les différentes polarisations sont surtout utilisées pour caractériser des phé-nomènes anisotropes comme par exemple des failles géologiques, des crevasses ou des

A E B Ex Ey Ex Ey Ex Ey Ex Ey C B D Ez

Figure I.10 – Polarisation d’une onde EM. A : propagation d’une onde EM. B : polari-sation linéaire, C : polaripolari-sation circulaire et D : polaripolari-sation elliptique.

fissures. Dans le domaine du génie civil, la polarisation est également étudiée pour la caractérisation des différents types de conduits et leur caractère remplis ou non.

Impédance d’entrée, cœfficient de réflexion et rapport d’onde stationnaire d’une antenne

L’impédance d’entrée ZA d’une antenne est définie comme le rapport entre la tension

et l’intensité (ou entre les champs électrique et magnétique) à l’entrée de l’antenne à une fréquence donnée. Il s’agit d’un nombre complexe qui s’exprime comme :

ZA = RA+ iXA (I.58)

où RA est la résistance de l’antenne et XA sa réactance. Cette impédance dépend de la

fréquence, de la géométrie de l’antenne ainsi que du milieu entourant l’antenne (vue de la ligne d’alimentation, une antenne dans l’air aura une impédance différente d’une antenne posée sur un sol).

Le cœfficient de réflexion S11d’une antenne est la mesure de la manière dont une onde

EM créée par une source est transmise à une antenne. Lorsque l’impédance de la source

Z0 n’est pas la même que celle de l’antenne, il se produit une réflexion plus ou moins forte,

et toute la puissance fournie par la source n’est pas transmise à l’antenne. Le cœfficient

de réflexion (S11) entre l’antenne et la source se définit à une fréquence comme :

S11= ZA− Z0

ZA+ Z0

(I.59) Ce cœfficient de réflexion dépend de la fréquence et est généralement exprimé en dB. Lorsque la puissance délivrée par la source n’est pas réfléchie par l’antenne, elle est

trans-mise au milieu (sans compter les pertes internes à l’antenne). Une valeur d’amplitude du

S11 inférieure ou égale à -10 dB à une fréquence particulière est communément utilisée

comme valeur seuil pour considérer l’antenne comme opérant à cette fréquence (ce qui correspond à une transmission d’environ 70 % de l’énergie fournie par la source).

C’est principalement ce cœfficient que nous allons utiliser dans la suite de ce manuscrit pour caractériser le comportement de nos antennes.

Le rapport d’onde stationnaire ou voltage standing wave ratio (V SW R) est le rapport entre l’onde incidente et l’onde réfléchie entre l’antenne et sa ligne de transmission. Du fait des interférences (constructives ou destructives) entre ces deux ondes, il existe une onde stationnaire au sein de la ligne de transmission. Lorsque l’antenne et la ligne d’alimentation sont mal adaptées (impédances très différentes), il existe une forte onde réfléchie à l’entrée de l’antenne, qui retourne vers la ligne d’alimentation. On définit ainsi le V SW R à une fréquence particulière comme :

V SW R = 1 + |S11|

1 − |S11| (I.60)

Ce rapport est donc un nombre réel supérieur ou égal à 1. Lorsqu’il n’y a pas de réflexion entre la ligne d’alimentation et l’antenne (i.e. adaptation d’impédance parfaite entre la

source et l’antenne), le S11est nul et le V SW R vaut 1. Si en revanche il y a une

désadap-tation entre l’antenne et la source, le V SW R est supérieur à 1. Ainsi, lorsque 80 % du

signal est transmis à l’antenne (i.e. |S11| = 0, 2) le VSWR vaut 1,5, et si seulement 25 %

du signal est transmis à l’antenne (i.e. |S11| = 0, 75) il vaudra 7.

I.C.3 Les principaux types d’antennes large bande utilisées en

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