• Aucun résultat trouvé

InTéGrATIon pédAGoGIQue deS TIC

dAnS leS éColeS IVoIrIenneS:

SuCCèS eT défIS

Chercheurs

joseph françois AZoH Claude Koutou n’GueSSAn florence bosoma n’dede

Introduction

La Côte d’Ivoire est située en Afrique occidentale. Depuis l’indépendance, elle a beaucoup investi dans la formation, considérée comme une priorité. Ainsi, 45% du budget national lui est consacré. Cette attention particulière de l’État a favorisé le développement de ce secteur à tous les niveaux. Des écoles primaires, secondaires et des universités ont été construites pour permettre à tous d’accéder au savoir.

Cependant, la diffusion des connaissances n’a pas intégré les TIC. Qu’est-ce qui explique cela? Y a-t-il des obstacles à l’intégration pédagogique des TIC? Quels sont les succès des écoles qui les ont expérimentées?

Intégration.pédagogique.des.TIC

Le système éducatif ne prend pas en compte les TIC. Que ce soit dans le primaire, le secondaire ou le supérieur, les programmes ne mentionnent nullement l’informatique au même titre que la géographie, l’histoire, les mathématiques, etc.

De même, depuis que l’on parle de l’importance des TIC dans la formation, aucune obligation n’est faite aux établissements pour l’enseignement des TIC. Quelquefois, on rencontre dans les établissements, des salles équipées d’ordinateurs pour dispenser des cours en informatique et Internet. Cependant, ces cours se font à titre privé et les élèves paient des frais en plus de la scolarité pour y participer. Dans ces établissements, le matériel est le plus souvent vétuste et défaillant. En effet, les ordinateurs utilisés sont généralement de seconde main et la connexion à Internet est très lente.

Sur les dix écoles retenues dans le cadre de cette étude, les TIC sont généralement utilisées au niveau administratif pour la saisie des notes, des devoirs, des courriers, la confection des bulletins semestriels et la gestion des effectifs. La moitié des chefs d’établissements ont une adresse électronique mais ne savent pas manipuler l’ordinateur, si bien qu’ils dépendent totalement de leurs secrétaires.

Au niveau des élèves, les logiciels les plus enseignés sont Word, Excel et PowerPoint. Le cours dure une heure ou deux par semaine voire par quinzaine. On rencontre souvent trois ou quatre élèves travaillant sur un ordinateur, ce qui donne une idée de la qualité de la formation sans oublier que beaucoup d’enseignants n’ont pas de formation en TIC.

Les.défis

Si l’intégration pédagogique des TIC dans les pratiques éducatives n’est pas encore une réalité en Côte d’Ivoire, c’est parce que le système éducatif est confronté à plusieurs défis.

D’abord, au niveau institutionnel, le programme officiel du Ministère de l’Éducation nationale qui est appliqué pour l’ensemble des écoles ne fait aucunement allusion aux TIC. De même, l’État ne prend aucune mesure pour réduire le coût excessif du matériel informatique et le rendre disponible dans les grands centres d’éducation. À l’École normale supérieure, les TIC ne font pas partie de la formation des formateurs si bien que plus de 60% des enseignants déjà en service ne maîtrisent pas les TIC. Aucune pratique pédagogique n’est enseignée avec les TIC sans oublier que les manuels pédagogiques n’existent pas.

Enfin, plusieurs établissements ne disposent pas de salle informatique. Dans les établissements publics particulièrement, le matériel informatique est soit vétuste, soit insuffisant et en mauvais état.

Les.succès

On note des avancées chez des élèves en TIC. Ces connaissances sont basées sur les logiciels Word, Excel, PowerPoint et sur Internet.

Dans certains établissements, les TIC ont facilité la gestion administrative et financière. Avec le logiciel Nkrasoft, les managers gèrent les inscriptions, la scolarité, les cours, les bulletins, etc.

De même, les sites Google, Encarta et Avisat sont visités par des enseignants et élèves pour des recherches. Trois écoles ont enregistré des résultats significatifs. Au Nid de Cocody, depuis la maternelle, les élèves sont initiés à l’informatique. À chaque niveau d’apprentissage, ils réalisent des supports graphiques à l’aide de l’ordinateur et sont formés sur les logiciels Word, Excel et PowerPoint en fin de cycle.

Au Collège International La Corniche, tous les élèves ont accès à l’informatique. En plus d’assister à des cours d’informatique, ils doivent soutenir un projet sanctionné par le Brevet Informatique et Internet (B2I).

À l’Institut Raggi Anne-Marie de Grand Bassam, les élèves utilisent l’ordinateur dans les travaux de classe, les managers échangent avec les parents d’élèves à travers le logiciel Triade. Ainsi, le taux de réussite au BAC A qui oscillait entre 48 et 61% est passé à 71,55% en 2007 grâce à une utilisation des TIC.

Conclusion

L’intégration pédagogique des TIC n’est pas encore effective. Cela s’explique par l’absence de l’informatique des programmes officiels et dans la formation des formateurs, les coûts excessifs du matériel informatique, et la méconnaissance des TIC chez des managers et des enseignants.

Les succès enregistrés proviennent des établissements privés pratiquant le système français et dont l’accès est limité à cause des frais de scolarité.

L’État doit intégrer les TIC dans les programmes de formation et d’éducation, réduire le coût du matériel par la défiscalisation et utiliser le fonds national des télécommunications pour l’équipement des établissements afin de donner une formation complète à sa jeunesse.

Documents relatifs