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Côte d’Ivoire

Dans le document NOTE DE CADRAGE MACROECONOMIQUE DE L UNION (Page 29-33)

III. Evolution récente et perspectives macroéconomiques 2022-2026 des Etats

3.3. Côte d’Ivoire

3.3.1. Evolution macroéconomique récente5

Une accélération de la croissance en 2021, portée par les secteurs secondaire et tertiaire et accompagnée d’un déficit budgétaire élevé, comme en 2020

L’activité économique a repris son rythme de progression d’avant crise, ressortant à 6,5% en 2021, après 2,0% en 2020, principalement grâce au dynamisme des secteurs secondaire (+11,2%) et tertiaire (+6,9%). Concernant le secteur primaire, il a enregistré une évolution moindre avec un taux de croissance de 1,3%, en lien avec la baisse de la production de l’agriculture d’exportation (-1,4%). Du côté de la demande, la croissance a été principalement portée par les investissements (+10,2%). L’inflation est, quant à elle, ressortie à 4,2%, contre 2,4% en 2020.

Au niveau des finances publiques, les recettes totales ont progressé de 8,0% pour représenter 14,9% du PIB, principalement grâce aux performances dans le recouvrement des recettes fiscales (+9,7%) et la mobilisation des dons (+26,3%). Les dépenses totales ont, quant à elles, augmenté de 8,5% pour se situer à 20,5% du PIB, en lien avec la forte progression aussi bien des charges (+6,8%) que celles des dépenses en capital (+13,4%). En conséquence, le déficit budgétaire est ressorti à 5,6% du PIB, comme en 2020. Quant à l’encours de la dette, il se situerait à 51,1% du PIB, contre 47,6% en 2020, soit une progression de 3,5 pp.

Pour ce qui est du solde global de la balance des paiements, il s’est amélioré en ressortant excédentaire de 630,7 mds, contre un excédent de 607,0 mds un an auparavant et la masse monétaire s’est davantage consolidée, ressortant à 40,2% du PIB, après 36,9% en 2020.

Tableau 7: Aperçu des indicateurs macroéconomiques 2019-2021 de la Côte d'Ivoire

2019 2020 2021

PIB nominal (en mds) 34 298,9 35 311,4 38 439,2

Croissance réelle (en %)

Secteur primaire 5,3 2,2 1,3

Secteur secondaire 11,5 1,9 7,4

Secteur tertiaire y compris taxes 4,8 1,9 7,5

PIB 6,2 2,0 6,5

Finances publiques et Dette (en % du PIB)

Recettes Fiscales 12,3 12,3 12,4

Solde global (en % du PIB) -2,3 -5,6 -5,6

Encours de la dette 38,8 47,1 51,1

Balance des Paiements (en mds de FCFA)

Solde global 477,7 607,0 630,7

Situation monétaire (en Mds)

Masse monétaire 10 770,1 13 042,6 15 435,3

Source : Commission de l’UEMOA

5Sauf indication contraire les données utilisées dans cette partie au niveau du secteur réel, des Finances publiques et de la dette publiques sont les dernières transmises officiellement à la Commission dans le cadre du Rapport d’exécution de la surveillance multilatérale.

30 3.3.2. Perspectives 2022-2026

3.3.2.1. Principales hypothèses

Les prévisions reposent sur les hypothèses suivantes :

- la bonne dynamique de la production agricole : la poursuite des investissements dans le secteur agricole (PNIA 26) et de la redynamisation des organisations professionnelles dans les différents secteurs ;

- la poursuite de la mise en œuvre de l’agenda de réformes administratives et financières

« 2020-2022 » : dématérialisation des services administratifs, agenda des réformes

« Doing Business » 2020-2022 ;

- la poursuite de la mise en œuvre des projets structurants : aménagement et bitumage de l’autoroute Yamoussoukro-Bouaké, Construction d’un pont à haubans sur la baie de Cocody, construction de routes et d’échangeurs dans le cadre du projet de transport urbain d’Abidjan, barrage de Gribo Popoli, quatrième (4ème) pont d’Abidjan, nouvelles centrales thermiques d’Azito et de Ciprel, etc. ;

- la création d’nfrastructures sportives et l’organisation de l’édition 2023 de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN 2023).

3.3.2.2. Principaux résultats 3.3.2.2.1. Secteur réel et inflation

Une croissance vigoureuse, grâce à la poursuite et à l’accélération des grands travaux d’infrastructures publiques, combinée à une consolidation progressive du déficit budgétaire global

La Côte d’Ivoire devrait renouer avec l’évolution appréciable de sa croissance économique d’avant la crise sanitaire. En effet, la croissance s’établirait d’abord à 6,7% en 2022, ensuite à 7,6% en 2023, puis à 7,4% en 2024 et respectivement à 7,0% à 7,1% en 2025 et 2026. Par rapport au cadrage macroéconomique de mai 2021, la croissance de 2022 est revue en baisse de 0,6 pp, suite, entres autres, aux incertitudes alimentées par la nouvelle vague de la pandémie apparue en décembre 2021 et aux perturbations que pourraient entrainer la crise malienne et, plus largement, la crise sécuritaire dans la région.

Figure 21: Evolution de la croissance et du Figure 22: Contribution des secteurs à la taux d’inflation en Côte d'Ivoire (en %) croissance de la Côte d'Ivoire (en points)

Source : Commission de l’UEMOA Source : Commission de l’UEMOA

2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 PIB réel Taux d'inflation

31 Cette croissance est également en dessous des prévisions nationales de 0,4 pp. Pour les autres années de la période sous revue, les corrections de la croissance sont supérieures, en moyenne, de 0,8 pp par rapport au dernier cadrage de la Commission, mais inférieures de 0,8 pp comparativement aux perspectives nationales. Il faut tout de même relever que la croissance serait dynamique, en lien avec les grands travaux d’infrastructures inscrits dans le programme des autorités et l’organisation d’un certain nombre de grands évènements dont la CAN 2023. Le secteur primaire se renforcerait également avec le développement de certaines spéculations de l’agriculture dont la noix de cajou. L’inflation continuerait d’être maîtrisée, avec un taux moyen de 2,4% sur la période.

Du côté de la demande, la consommation finale (+6,8%, en moyenne) et l’investissement (+12,1%, en moyenne) contribueraient à porter la croissance sur la période 2022-2026.

3.3.2.2.2. Finances publiques et dette publique

Un effort constant dans la mobilisation des ressources et la maîtrise des charges qui conduiraient le déficit budgétaire global à 3,0 % du PIB à partir de 2024, avec un taux d’endettement moyen de 50,5%

Le recouvrement des recettes en 2022 devrait s’améliorer grâce, entre autres, aux réformes entreprises dans les régies financières et la vigueur attendue de l’activité économique. En effet, les recettes totales progresseraient de 9,0% cette année pour représenter 15,0% du PIB, notamment en raison de la hausse de 8,4% des recettes fiscales et celle de 20,8% des dons.

Quant aux dépenses, elles continueraient d’être exécutées, en 2022, pour soutenir les secteurs touchés par la crise sanitaire, mais aussi concrétiser les projets d’investissement public. Ainsi, les dépenses totales augmenteraient de 5,1% pour s’établir à 20,0% du PIB, en lien avec la baisse attendue des charges (-2,7%) et la hausse des dépenses d’investissement (+25,2%). Sur le reste de la période sous-revue, les recettes augmenteraient, en moyenne, de 9,7% pour s’établir à 15,6% du PIB, tandis que les dépenses progresseraient de 6,6% pour atteindre 18,9% du PIB. En somme, le déficit budgétaire serait de 4,9% du PIB en 2022, puis de 4,0% en 2023, ensuite de 3,0% en 2024 et en 2025 et de 2,9% 2026. La dette publique, quant à elle, ressortirait à 52,3% du PIB en 2022, 52,0% en 2023, 51,1% en 2024 et respectivement de 50,3% et 49,3% en 2025 et 2026.

Figure 23: Agrégats des finances publiques Figure 24: Solde budgétaire et encours (en % du PIB) de la dette (en % du PIB)

Source : Commission de l’UEMOA Source : Commission de l’UEMOA 14,9 15,0 15,4 15,9 15,5 15,7

20,5 20,0 19,4 18,9 18,6 18,6

0 5 10 15 20 25

2021 2022 2023 2024 2025 2026

Recettes totales Dépenses totales

-5,6 -4,9 -4,0 -3,0 -3,0 -2,9 51,1 52,3 52,0 51,1 50,3 49,3

-6,0 4,0 14,0 24,0 34,0 44,0 54,0

2021 2022 2023 2024 2025 2026

Solde budgétaire global Encours de la dette

32 3.3.2.2.3. Balance des paiements et situation monétaire

Un solde global de la balance des paiements qui resterait excédentaire sur toute la période et la masse monétaire se consoliderait avec un accroissement des créances sur les autres secteurs

En 2022, un excédent de 1483,0 milliards serait attendu au niveau du solde global de la balance des paiements, après 630,7 milliards en 2021. En moyenne, sur la période 2023-2026, un excédent de 932,9 milliards (+1,9% du PIB) devrait être observé.

Pour ce qui est du secteur monétaire, la masse monétaire poursuivrait sa consolidation en progressant, en moyenne, de 4,6% (35,7% du PIB), soutenue par l’augmentation des créances sur les autres secteurs (34,3% du PIB) accordées par le secteur bancaire pour soutenir l’activité économique.

Tableau 8: Agrégats de la BDP et de la monnaie de la Côte d'Ivoire (en mds FCFA)

Agrégats et Indicateurs 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 Balance des paiements

Solde des transactions

courantes (en mds) -1 191,8 -1 456,1 -1 165,7 -1 297,9 -1 243,4 -1 977,0 -1 702,1 Solde des transactions

courantes (en % du PIB) -3,4 -3,9 -2,8 -2,9 -2,5 -3,7 -3,0

Solde global (en mds) 607,0 630,7 1 483,0 1 215,2 1 140,5 740,1 784,5

Situation monétaire Créance sur les autres

secteurs (en mds) 8 131,7 9 139,3 12 286,4 14 061,3 16 527,1 19 768,5 23 032,3 Masse monétaire M2

(en mds) 13 042,6 15 435,3 16 071,7 16 831,7 17 331,7 17 848,1 19 271,1 Masse monétaire M2

(en % du PIB) 36,9 40,2 38,7 37,3 35,4 33,7 33,6

Source : Commission de l’UEMOA

3.3.3. Risques et recommandations

Les perspectives de croissance de la Côte d’Ivoire restent fragiles au regard des risques relatifs à :

- l’aboutissement effectif, et dans les délais, des grands projets d’investissement public et leur efficacité ;

- la bonne tenue des cours internationaux des principaux produits agricoles d’exportation, à savoir le cacao, le caoutchouc, le café, l’anacarde, etc. ;

- la faible performance des régies financières dans l’atteinte des objectifs de recouvrement des recettes, au regard de la déconnexion apparente et persistante des recettes fiscales de l’évolution de l’activité économique ;

En conséquence, en Côte d’Ivoire, des dispositions devraient être prises en vue de poursuivre :

- les actions pour réaliser, dans les délais, les grands travaux et veiller à la mise en œuvre efficace des plans de riposte sanitaire, économique et sociale à la crise sanitaire de la Covid-19 ;

- les actions du gouvernement visant à soutenir les producteurs et à rationaliser les productions agricoles ;

33 - l’amélioration du niveau de recouvrement des recettes budgétaires, à travers l’élargissement de l’assiette fiscale, la modernisation de l’administration fiscale et douanière, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales ainsi que la corruption.

Dans le document NOTE DE CADRAGE MACROECONOMIQUE DE L UNION (Page 29-33)

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