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1.3 EVOLUTION GEOLOGIQUE DES CHAINES COTIERES CATALANES

1.3.3 Le Cénozoïque

Pendant le Crétacé Supérieur, une émersion de la région marque le début de l'Orogénèse Alpine (phase pyrénéenne). Durant le Paléogène, la collision entre les plaques Ibérique et Européenne génère une compression N-S en Ibérie (Guimerà, 1984). Cette compression mène à la formation de la Chaîne Ibérique et des Chaînes Côtières Catalanes qui peuvent être conçues comme une seule chaîne intermédiaire intra-continentale (Salas et Casas, 1993) où il ne s'est produit ni magmatisme ni métamorphisme. Dans les Chaînes Côtières Catalanes la tectonique est contrôlée par des failles de socle de direction NE-SW (Fig. 1.6), probablement héritées de la déformation tardi-hercynienne (Arthaud et Matte, 1975).

EOCENE INFERIEUR-MOYEN

OLIGOCENE MOYEN-SUPERIEUR

v v

. '

Chevauchement Faille inverse Faille de direction Axe de plissement

Figure 1.6:

EOCENE SUPERIEUR-OLIGOCENE

l

OLIGOCENE TRES SUPERIEUR

1

...,. Compression régionale

---i> Compression locale

Bloc côtier du batholite catalan

Evolution de la compression et des structures compressives menant à la formation des Châines Côtières Catalanes et de la ChaÎne Ibérique, pendant le Paléogène (d'après Guimerà,

1984).

INTRODUCTION 9

Ces fractures sont ensuite réactivées comme failles listriques normales pendant la distension néogène, qui donne la morphologie actuelle en horst et graben des Chaînes Côtières Catalanes (Roca et Guimerà, 1992). Celles-ci constituent la marge E du bassin ("trough'') de Valence, qui se raccorde vers le N avec le rift du Rhin. La tectonique distensive induit la réactivation des circuits hydrothermaux Mésozoïques, entraînant principalement des minéralisations de barite le long des fractures NW-SE (I.T.G.E., 1996). De même, un volcanisme (Fig. 1.7) se manifeste depuis la fin de l'Oligocène jusqu'aux temps récents (Ma rtf et al., 1992). Depuis le Miocène Moyen ( -1 0 Ma), il s'agit d'un volcanisme alcalin basaltique d'intraplaque. Celui-ci est en particulier bien développé dans la portion NE des Chaînes Côtières Catalanes, suivant le réseau de fractures NW-SE. La localisation des centres volcaniques est contrôlée par l'intersection des fractures NE-SW et NW-SE. Ce volcanisme est responsable de l'activité hydrothermale actuelle (Fig. 1.8), dont la température des réservoirs est comprise entre 26 et 119°C (Fernandez et Banda, 1989).

OLIGOCENE SUPERIEUR (?) - MIOCENE MOYFN MIOCENE MOYEN (?)-PRESENT

Volcanisme: Volcanisme:·

Calcoalcalin o Alcalin

*

Affinité

'-A

magmatique ' inconue

/

···'··-.

\ ... ~\

0 100 km

A A' B B'

-- --• ---- --·-

-Extension Compression Extension atténuée Extension

UIIJ

Néogène (::::::)Chevauchements bétiques

1::: 1

Socle (Mésozoïque-Paléozoïque)

Figure 1.7

Structure du bassin de Valence et distribution du volcanisme associé à l'extension Néogène (D'après Martf et al., 1992). Les ChaÎnes Côtières Catalanes forment la marge E (émergée) du bassin.

1 0 CHAPITRE 1

(a) (b)

"n Source T (°C) T (°C)

1 0 Ribes de Fresser 24 35

11 La Mercè 20 95

1 2 St. Climent de Sescebes 3 8 71

1 3 Vilajuiga 15 44

14 Amer 14 26

1 1 5 El Pasteral 14 47

16 La sellera 15 76

1 7 St. Hilari de Sacalm 14 31 1 8 Font Grogues de

St. Gregori 17 79

1 9 Font d'en Coromines 15 88 2 0 Grup de Fonts de Girona 15-17 47

2 1 Madremanya 15 61

(a) (b) 2 2 Grup de Fonts

T (°C) T (°C) de la Selva 14 55

1 Lés 30 102 2 3 Caldes de Malavella 60 119

2 Arties 40 94 2 4 Sta. Coloma de Farners 42 89 3 Tredos 38 108 2 5 Grup de Fonts de

4 Caldes de Bohf 56 100 la L\agostera 14-18 95

5 Espot 28 11 0 26 Caldetas 39 93

0 40Km

N

EB

6 Les Escaldes 64 102 2 7 La Garriga 61 105

7 Font del Rec 35 80 2 8 Ca Ides de Montbui 70 122 8 Sant Vicenç 38 86 2 9 La Puda de Montserrat 28 80 9 Senillers 30 81 3 0 Fontcalda de Gandesa 28 30

Figure 1.8:

Distribution des sources hydrothermales actuelles des ChaÎnes Côtières Catalanes et des Pyrénées. (a) température de sortie (b) température du réservoir. D'après Fernandez et Banda (1989).

1.4 TRAVAUX ANTÉRIEURS

Les premières études sur les roches magmatiques des Chaînes Côtières Catalanes sont dues à Adan de Yarza (1898) qui distingue trois types de granites (normal, porphyroïde et granulite).

Par la suite, la pétrologie et la tectonique ont été étudiées conjointement. Parmi les grands travaux classiques il faut citer:

1914: Aimera publie la première cartographie topographique et géologique de la province de Barcelone. Il distingue granite et granulite.

1929: Schriel réalise la première étude tectonique des Chaînes Côtières Catalanes.

1934: Llopis identifie les "massifs leucogranitiques sub-volcaniques" dans le complexe granitique alcalin de Tossa-St. Feliu. Cet auteur remarque l'absence de dykes porphyriques qui les recoupent, ce qui indiquerait leur postériorité.

1934: San Miguel de la Camara déduit cinq épisodes magmatiques dans les Chaînes Côtières Catalanes (intrusions plutoniques hercyniennes, réseau filonien porphyrique, stocks sub-volcaniques de Tossa-St. Feliu, dykes quartzifères Alpins et volcanisme tertiaire-quaternaire).

1935: Ashauer et Teichmüller remarquent le caractère post-tectonique du batholite.

1939: San Miguel de la Cama ra attribue un âge post-Carbonifère et pré-Trias aux dykes du Montnegre.

INTRODUCTION 11

1947: Marcet étudie les roches intrusives du massif des Gavarres. Dans le massif du Cadiretes il reconnaît des structures dômiques dans les stocks sub-volcaniques de Tossa-St. Feliu.

1951: Van der Sijp réalise une thèse en pétrologie sur la Chaîne Prélittorale.

1952: Fontboté et Julivert donnent des précisions sur les mouvements hercyniens en Catalogne.

1964: Solé Sabarfs publie une étude morphostructurelle des Chaînes Côtières Catalanes.

Les premières datations radiométriques sur le batholite Catalan ont été réalisées par Chessex et al. (1965) par la méthode K-Ar sur roche totale. Ces auteurs obtiennent respectivement des âges permiens et jurassiques pour des plutons et des lamprophyres alcalins du massif de Segur.

Deux ans plus tard, la thèse de Montoto (1965) soutient des idées transformistes pour la genèse de l'ensemble des granitoïdes des Chaînes Côtières Catalanes.

Vers la fin des années 1970s, Enrique débute ses études sur le Massif du Montnegre, qu'il cartographie en détail (1985), et déduit le caractère épizonal du batholite. Il soutient une mise en place par "magmatic stoping" des différents plutons, et établi (1984, 1985) que l'ensemble des intrusions forment une association calcoalcaline riche en K20, les roches étant liées à un processus commun de différentiation. En 1987, Enrique et Debon publient la première isochrone Rb-Sr sur roches totales du Montnegre, pour laquelle ils obtiennent un âge de 269±4 Ma.

Les travaux plus récents réalisés sur le batholite catalan sont les études isotopiques menées sur divers plutons du Massif du Montnegre par Solé (1993). Cet auteur obtient des âges compris entre -291 Ma et -284 Ma par les méthodes K-Ar et 40ArJ39Ar sur amphiboles et biotites. Ces valeurs sont interprétées comme des âges de refroidissement du batholite en dessous de 550°C et 350°C, respectivement. Des âges de 291 Ma sont obtenus par la méthode Rb-Sr (isochrones internes et sur roches totales). Les relations isotopiques initiales du Sr sont de 0.709 pour des gabbros et de 0.710-0.711 pour des granodiorites et granites, ce qui indique une importante participation crustale pour la génération des magmas. Les feldspaths potassiques analysés par les méthodes K-Ar et 40ArJ39Ar ont fourni des âges compris entre -270 Ma et -200 Ma. Ces résultats indiquent une perte d'Ar, qui pourrait être liée à un réchauffement régional dû aux phénomènes de rifting pendant le Trias.

Solé (1993) remarque qu'il existe une corrélation entre l'âge et la structure des feldspaths. Les orthoses (monocliniques) fourniraient les âges de refroidissement des plutons ( -270 Ma).

Par contre, les feldspaths qui montrent une inversion monoclinique --> triclinique (qui se traduit par la présence de microcline intermédiaire à maximum), donneraient des âges plus jeunes (-200 Ma). Ces âges pourraient correspondre à l'âge de l'inversion de la structure du feldspath, qui comporterait une perte d'Ar synchrone; ou bien à une plus faible rétention de l'Ar dans le microcline; en tout cas en réponse au réchauffement régional lié au rifting triasique. Cependant, le processus géologique qui induirait le réchauffement n'est pas bien établi. Ce même auteur montre que les datations K-Ar de la biotite donnent des âges d'autant plus vieux que l'échantillon contient plus de chlorite, car celle-ci pourrait trapper de l'Ar. L'étude géochronologique de Solé (1993) sur le Massif du Montnegre apporte les premières données qui permettent d'estimer une histoire magmatique et thermique pour cette partie du batholite.

Un peu plus au nord, le secteur de Tossa, dans le massif du Cadiretes, est cartographié en détail (Ferrés, 1994). Le complexe granitique alcalin, qui comprend essentiellement des plutons à grain grossier à fin, plusieurs stocks sub-volcaniques, et un système associé de dykes felsitiques, granophyriques et porphyriques, est identifié. La caractérisation pétrologique et géochimique de

1 2 CHAPITRE 1

ces leucogranites met en évidence leur affinité avec des granites alcalins, et en particulier, avec les granites alcalins biotitiques subsolvus de la lignée péralumineuse de Corse (Sonin, 1990;

Ferrés et Enrique, 1996).

En considérant l'ensemble du bloc côtier du batholite, en fonction de critères minéralogiques et géochimiques, Ferrés et al. (1995) subdivisent en trois groupes les intrusions leucogranitiques dont les teneurs en Si02 sont supérieures à 73%: (1) les leucogranites biotitiques calcoalcalins s.s. forment des plutons à grain moyen-fin, dont les teneurs en CaO sont supérieures à 1 %; (2) les leucogranites calcoalcalins très différenciés peuvent former des plutons à grain fin ou bien la partie apicale ou de bordure des leucogranites s.s. Ils ont des teneurs en CaO comprises entre 0.5% et 1% et présentent des minéraux accessoires péralumineux (muscovite et/ou grenat); (3) finalement, les leucogranites biotitiques alcalins forment un complexe beaucoup plus volumineux, comprennent des stocks sub-volcaniques qui sont absents parmi les intrusions calcoalcalines, et ont des teneurs en CaO inférieures à 0.5%.

Dans le massif de Segur, les affleurements de Palam6s et de Llafranc, qui montrent des mélanges de magmas calcoalcalins acides-basiques, ont été étudiés par Pérez (1996) et Pérez et al. (1997). Finalement, l'affleurement d'Aiguablava, qui comprend plusieurs plutons calcoalcalins recoupés par de nombreux dykes et sills lamprophyriques a été récemment cartographié par Enrique et al. (submitted).

1.5 TRAVAIL EFFECTUE

Les méthodes analytiques sont présentées à l'annexe 1.

Massif du Cadiretes:

Dans le massif du Cadiretes, le complexe granitique alcalin de Tossa-St. Feliu et son encaissant calcoalcalin ont été cartographiés au 1/5000. L'étude pétrologique des différents types intrusifs identifiés a été réalisée. Cette étude comprend des analyses chimiques sur roche totale, et l'analyse de la chimie des minéraux essentiels à la microsonde électronique.

Par diffraction de rayons X nous avons déterminé l'état structural des feldspaths potassiques datés par la méthode 40Arf39Ar.

L'étude chronologique comprend 25 datations par la méthodes 40Arf39Ar (sur biotite, hornblende et feldspath potassique), 8 déterminations K-Ar (sur biotite, feldspath potassique et roche totale), et 18 analyses Rb-Sr (sur roche totale, biotite, feldspath potassique et plagioclase). Les échantillons datés sont 12 leucogranites du complexe alcalin de Tossa-St. Feliu et 5 granitoïdes calcoalcalins.

Massif de Segur:

Dans le but de compléter les données géochronologiques sur l'ensemble du bloc côtier, nous avons effectué des datations 40Arf39Ar sur amphibole, biotite et feldspath potassique de 7 échantillons calcoalcalins du massif de Segur.

INTRODUCTION 13

1.6 STRUCTURE DU MÉMOIRE

Le mémoire est structuré en quatre chapitres thématiques qui présentent et discutent les résultats obtenus. Des conclusions partielles sont exposées. Celles-ci sont mises en commun au dernier chapitre qui synthétise les conclusions de la recherche effectuée.

Chapitre Il. Description pétrographique et étude minéralogique: caractérisation pétrographique des intrusions calcoalcalines et alcalines reconnues dans le massif du Cadiretes.

Etude de la chimie des minéraux essentiels.

Chapitre Ill. Structure et mise en place du complexe alcalin: description de la structure et coupes géologiques du complexe alcalin. Proposition d'un modèle de mise en place.

Chapitre IV. Etude géochimique: caractérisation géochimique par les éléments majeurs et en traces des intrusions calcoalcalines et alcalines du massif du Cadiretes. Etude des probables liens génétiques entre les deux associations.

Chapitre V. Géochronologie K-Ar, 40Arf39Ar et Rb-Sr: étude géochronologique des intrusions calcoalcalines et alcalines des massif du Cadiretes et de Segur. Implications dans l'histoire magmatique et thermique des intrusions datées.

Chapitre VI. Conclusions: synthèse de la recherche effectuée. Le batholite Catalan dans le cadre hercynien de l'Europe du SW.

- . CHAPITRE Il .. _ ... :

.,._;·d_::,"-•

DESCRIPTION PÈTR ~OGRAPHIOÙÉ" .i~\ ·<:[~·."'

ET ETUDE MINERALOGIQUE

--« .,

Ce chapitre donne d'abord un aperçu général des intrusions calcoalcalines du bloc côtier du batholite (Fig. 11.1), en mettant l'accent sur les principales différences pétrologiques qui peuvent être observées entre les massifs du Montnegre, du Cadiretes et de Segur.

Par la suite, est présentée une description pétrographique de l'ensemble des faciès intrusifs, calcoalcalins et alcalins, reconnus dans le secteur cartographié du massif du Cadiretes (Fig. 11.2):

leur distribution, minéralogie et texture sont précisées. Par la suite, l'étude minéralogique des intrusions du massif du Cadiretes, qui comprend l'analyse géochimique des phases minérales essentielles, précise les principales caractéristiques qui distinguent les intrusions alcalines et calcoalcalines de ce massif.

11.1 LES INTRUSIONS CALCOALCALINES DU BLOC COllER

Les intrusions calcoalcalines du bloc côtier du batholite Catalan (Fig. 11.1) comprennent surtout des plutons de composition essentiellement, et par ordre d'importance, granodioritique (Si02=65-72%), leucogranitique (Si02=72-77%), et tonalitique (Si02=60-65%). Le terme leucogranite est ici employé suivant la définition de Streckeisen (1976), granite qui contient moins de 5% de minéraux colorés. La mise en place de ces plutons se réalise par des mécanismes de

"magmatic stoping" au niveau de l'épizone (Enrique, 1984). De nombreux travaux récents décrivent la pétrographie de ces intrusions. Le massif du Montnegre a été étudié par Enrique (1984, 1985, 1990) et par Solé (1993), le massif du Cadiretes par Ferrés (1994) et Ferrés et Enrique (1996), et le massif de Segur par Perez (1996) et Enrique et al. (submitted).

Les massifs du Cadiretes et de Segur présentent, en général, une plus grande proportion de plutons· plus acides (granitiques) que le massif du Montnegre. Parmi les intrusions à teneur en Si02>73%, on peut distinguer (Ferrés et al., 1995) (1) les leucogranites s.s. à biotite, avec CaO> 1% et (2) les leucogranites très différenciés à biotite ± muscovite, grenat, avec Ca0=0.5-1 %. Ces derniers, dans le massif du Montnegre, ne représentent que d'étroits faciès apicaux ou de bordure des leucogranites s.s; alors que dans les massifs du Cadiretes et de Segur, ils constituent des plutons de dimension hectométrique.

Dans les trois massifs, les granodiorites et les tonalites contiennent d'abondantes enclaves microgrenues quartzo-dioritiques (Si02=-54-56%), de taille centimétrique à décimétrique. A plus grande échelle, de vraies textures de mélange mécanique ( "mingling") entre diorites quartziques et granodiorites sont parfois observées sur des affleurements métriques à

Roches du batholite

f: < 'J

Complexe granitique alcalin

Intrusions calcoalcalines

bA: A :1

Leucogranites à biotite (± muscovite et grenat)

1 : : : :

:1

Leucogranites à biotite

B

Granodiorite à biotite [ ] ] ] Granodiorite à biotite et à

mégacristaux de feldspath potassique Granodiorite à biotite et à hornblende - Tonalites à biotite et à hornblende

~ Diorites, gabbros et hornblendites

Barcelone

Autres lithologies

D

Dépôts tertiaires-quaternaires

~ Roches paléozoïques métamorphiques

Massifdu \ Montnegre

Massif du Cadi ret es

Massif de

massif du Cadiretes

10 km

Péninsule Ibérique

Couverture

D mésozoïque -tertiaire

00 Domaine

alpin

-

Domaine hercynien

200km

Figure Il. 1: Cartographie simplifiée du bloc côtier du batholite Catalan.

() I )>

"'U

=i ::0 m

DESCRIPTION PETROGRAPHIQUE ET ETUDE MINERALOGIQUE 17

hectométriques, par exemple aux affleurements de Palam6s et de Llafranc, dans le massif de Begur.

Moins nombreux, des xénolithes métamorphiques centimétriques, peu assimilés dans les granitoïdes, sont aussi présents.

Deux complexes mafiques-ultramafiques de diorites quartziques (Si02=-55-60%), gabbros à hornblende (Si02=-46-53%) et hornblendites associées aux derniers (Si02=-40-46%), ont été reconnus (Enrique, 1984) dans le massif du Montnegre (Orsavinyà, 1 km2) et au massif de Montseny-Guilleries (Susqueda, 2 km2). Les hornblendites ont été interprétées comme des cumulats d'amphibole

±

olivine, phlogopite et pyroxène de magmas gabbroïques hydratés (Enrique et Galan, 1989). Dans le massif du Cadiretes, gabbros et hornblendites associées représentent deux affleurements mineurs (<30 m2).

Les plutons sont recoupés par un essaim hypabyssal de dykes porphyriques, dioritiques à leucogranitiques, abondants dans le massif du Montnegre et absents dans le massif de Segur. Leur mise en place verticale à sub-verticale, suivant une direction prédominante SW-NE dans le massif du Montnegre et W-E à WSW-ENE dans le massif du Cadiretes. La largeur des dykes granitiques et granodioritiques est de 5 à 20 m. Ils peuvent être suivis sur quelques km de longueur.

Occasionnellement, certains dykes granitiques peuvent atteindre 100 m d'épaisseur. Les dykes dioritiques font entre 1 et 5 m de puissance et peuvent être suivis sur quelques centaines de mètres.

Une étude thermo-barométrique a été réalisée par Solé (1993) au massif du Montnegre. La paragénèse des plutons limite les thermo-baromètres utilisables, dont la plupart ont fournit des températures sub-solidus. Seul le géothermomètre Ti dans l'amphibole donne des températures magmatiques comprises entre 630°C et 800°C pour les tonalites, entre 700°C et 950°C pour les gabbros et de presque 1

oooo c

pour les hornblendites. Une pression de 2 Kbar a été calculée par Sebastian et al. (1990) et de 1.5 Kbar par Gil lbarguchi (1988) pour le métamorphisme de contact généré par l'intrusion des granitoïdes, pression donc équivalente au niveau de cristallisation des plutons.

11.2 LE MASSIF DU CADIRETES

La figure 11.2 montre la carte géologique effectuée dans le secteur étudié du massif du Cadiretes. Le tableau 11.1 reporte l'inventaire des différents faciès identifiés, avec leurs principales caractéristiques minéralogiques et texturales, et la surface qu'ils représentent.

11.2.1 Les intrusions calcoalcalines 11.2.1.1 Les intrusions plutoniques

De nombreux types intrusifs plutoniques ont été reconnus (Fig. 11.2), qui recouvrent un large spectre compositionnel. Le tableau 11.2 reporte leurs compositions modales. Nous les décrivons par ordre de composition, depuis les plus mafiques jusqu'aux plus felsiques.

490

4630

0 0.5 2km

1:::=-111:::::=~

495

Complexe granitique alcalin 13

[:=J

Leucogranite à BI du pluton de Salions

Intrusions calcoalcalines

Hornblendites et gabbros

Granodiorite à BI et Hbl de Samada 5 { + + +

.1

Granodiorite riche en BI du Tranquinell 3, 6

E:::!]

Granodiorite à Bt et méga-Kfs de Mundet

7 •: +; +; Granodiorite à BI de Codolar 8

B

Leucogranite à BI de Forners

9(

+ + +

.1

Leucgranite à BI ± Ms, Gt de Garriga et de Rossel!

10, Il, 121

Il""'

1 Porphyres dioritiques à granitiques

4630

4625

14 [

$]

Leucogranite à BI du pluton de Cadiretes grossier/moyen-fin 15 [

==:J

Leucogranite à BI, grain fin, du stock de Cabreres

Autres lithologies

1 <:

~ J Paleozoïque 4620

r: ..

~:i?''"'j Aplites et mi~roaplites porp~yriques des s~ocks de 16, 17 ['!',,:,{!<.• Borrassar,PUJg Nau, Tranqurnell et St. Felru

18 19 20 ~~Porphyres "albitiques", leucogranitiques, granophyres et

' ' felsites

500

1· C:C 1 Quaternaire

1 0 1 Brèches néogènes basaltiques

I.P

1 Filon de quartz 505 '

(') I )>

"U

=i :::0

m

=

0 m

(/)

Surface Minéralogie Texture et taille de grain Composition (') JJ

km2 % Essentielle Accessoire Si02%

~

INTRUSIONS CALCOALCALINES 47.0 41.2 43.7-77.3 0

Homblendites <0.1 Amph, Phi Ox Allotriomorphe, inéquigranulaire, grossière 43.7-44.7 z

Gabbros <0.1 Amph, Pg Roche très altérée, taille moyenne à fine 50.1 "U

a-diorites <0.1 Hbl, BI, Pg, Qtz Zrn, Ap, Ox Hypidiomorphe, équigranulaire, fine 54.1-60.1 ~ JJ

0 (;)

Plutons JJ

Granodiorite à Bt du Tranquinell 13.9 12.2 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zm, Ap, Ox Hypidiomorphe, équigranulaire, moyenne à grossière 62.2 )> "U

Granodiorite à Bt et Hbl de Samada 0.3 0.3 Qtz, Pg, Kfs, Bt, Hbl Zrn, Ap, Ox Hypidiomorphe, inéquigranulaire, moyenne 66.0-68.2 I

Granodiorite à Bt et méga-Kfs de Mundet 7.8 6.8 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zm, Ap, Ox Hypidiomorphe, porphyrique, matrice grossière et mégacristaux Kfs 71.1 0 c

Granodiorite à Bt de Codolar 11 .9 10.4 Qtz. Pg, Kfs, Bt Zm, Ap, Ox Hypidiomorphe, inéquigranulaire, moyenne à grossière 69.7-72.2 m

Leucogranite à Bt de Forners 3.9 3.4 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zrn, Ap, Ox Allotriomorphe, inéquigranulaire, grossière 72.0-72.7 ~

Leucogranite à Bt de Garriga 1.9 1.7 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zm, Ap, Ox, Ms, Grt Hypidiomorphe, équigranulaire, moyenne à fine 77.3

!!1

Leucogranite à Bt de Rossell 7.4 6.4 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zm, Ap, Ox, Ms, Grt Hypidiomorphe, équigranulaire, moyenne à fine 75.6-76.0 c

0 m

Dykes

s::

Porphyres dioritiques <0.1 Pg, Hbl, Bt, Qtz Zrn, Ap, Ox Porphyrique, matrice microgrenue et phénocrist automorphes, fins 54.6

z

m

Porphyres granodioritiques et granitiques <0.1 Qtz, Pg, Kfs, BI Zrn, Ap, Ain, Ox Porphyrique, matrice microgrenue et mégacristaux automorphes 67.5-70.2 JJ )>

r

8

COMPLEXE ALCALIN 67.1 58.8 50.1-77.7 0 c

Plutons m

Leucogranite de Salions 13.6 11.9 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zrn, Ap, Ain, Ox Hypidiomorphe, équigranulaire, moyenne à grossière 73.1-74.8 Leucogranite du Cadiretes 44.3 38.8 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zm, Ap, Ox Hypidiomorphe, inéquigranulaire, grossière à fine 75.5-77.5 Stocks

Leucogranite de Cabreres 3.9 3.4 Qtz, Pg, Kfs. Bt Zm, Ap, Ox Hypidiomorphe, équigranulaire, fine 74.3-77.0

(Micro)aplites du Borrassar 2.0 1.8 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zrn, Ap, Mnz, Ox 75.0-76.6.

(Micro)aplites du Puig Nau 2.6 2.3 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zrn, Ap, Mnz, Ox Porphyrique, matrice inéquigranulaire (micro)aplitique avec miaroles 73.3-75.7

(Micro)aplites du Tranquinell 0.2 0.2 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zrn, Ap, Ox phénocristaux hypidiomorphes fins. n.a.

Aplites du St. Feliu 0.5 0.5 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zrn, Ap, Ox 73.6-77.4

Enclaves de mélagranite <0.1 Qtz, Pg, Kfs, Bt Zm, Ap, Ain, Ox 65.0-70.6

Dykes

Porphyres dioritiques <0.1 Pg, Hbl, Bt, Qtz Zrn, Ap, Ox Porphyrique, matrice microgrenue et microlitique, phénoc. idiom. et fins 50.1-58.9 Porphyres 'albitiques" <0.1 Pg, Kfs, Bt, Qtz Zm, Ap, Ox Porphyrique, matrice microgrenue, phénocristaux idiomorphes et fins 67.4-69.3 Porphyres leucogranitiques <0.1 Qtz, Pg, Kfs, BI Porphyrique, matrice felsitique, phénocristaux idiomorphes et fins 71.6-76.0

Granophyres <0.1 Qtz, Pg, Kfs, Bt Porphyrique, matrice granophyrique, phénocristaux idiom. et fins 74.7-77.0

Felsites <0.1 Qtz, Pg, Kfs, Bt Porphyrique, matricee felsitique et sphérulitique, phénoc. idiom. et fins 76.2-77.7

....

<0

Tableau 11.1:

Inventaire des différents faciès intrusifs identifiés dans le secteur cartographié du massif du Cadiretes. Surface d'affleurement, minéralogie et textures.

20

1. Hornblendites

Minéraux: amphibole, phlogopite, ±oxydes, (chlorite secondaire).

Texture: allotriomorphe inéquigranulaire à grain grossier.

CHAPITRE Il

Deux affleurements métriques d'hornblendite ont été reconnus, contenus dans une granodiorite calcoalcaline, proches au contact avec le stock leucogranitique alcalin du Borrassar. Il s'agit d'une roche ultramafique, essentiellement constituée par de l'amphibole, dont on distingue de l'amphibole primaire en grandes plages (jusqu'à 2 cm), et de la trémolite-actinolite et de

Deux affleurements métriques d'hornblendite ont été reconnus, contenus dans une granodiorite calcoalcaline, proches au contact avec le stock leucogranitique alcalin du Borrassar. Il s'agit d'une roche ultramafique, essentiellement constituée par de l'amphibole, dont on distingue de l'amphibole primaire en grandes plages (jusqu'à 2 cm), et de la trémolite-actinolite et de

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