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2.5 Insertion professionnelle en Valais

2.5.4 Bureau d’insertion professionnelle

La création du Bureau d’insertion professionnelle (BIP) a d’abord été précédée par la mise sur pied d’une plateforme emploi en août 2015. Le but est alors d’obtenir une coordination cantonale de l’insertion professionnelle des requérants d’asile (permis N) et des personnes

admises à titre provisoire (permis F étrangers). Face aux besoins importants de ces deux

groupes de population en matière d’insertion professionnelle, le BIP fut créé dans la foulée, en septembre 2016, afin de renforcer ce secteur d’activité. L’objectif est de permettre une prise d’emploi le plus tôt possible des personnes concernées, tout en cherchant une intégration sur le marché du travail satisfaisante et durable (Canton du Valais, 2017).

L’activité du BIP ayant fortement augmenté depuis sa création, son équipe s’est renforcée. La structure est actuellement composée de trois conseillers en insertion, une secrétaire et deux stagiaires (id.). Son activité se décline en trois axes principaux :

- Le premier est d’informer et soutenir les employeurs valaisans. Il s’agit notamment d’améliorer la visibilité du BIP auprès des entreprises et de leur communiquer la possibilité, les conditions et l’intérêt d’engager des personnes issues de l’asile. Cette prise de contact contribue également à développer le réseau d’entreprises locales offrant des places de stage, d’apprentissage ou de travail. En cas d’engagement, le BIP apporte un soutien substantiel aux employeurs pour les démarches administratives relatives aux autorisations et contrats de travail.

- Le deuxième axe d’activité est un accompagnement individualisé des personnes – coaching, renforcement de compétences, recherche d’emploi ou de places de stage et de (pré-)apprentissage – afin de trouver des solutions de placement appropriées à chacun.

- Le troisième axe, à l’instar de l’UIDP et en collaboration avec celle-ci, est de développer et gérer des projets spécifiques d’insertion professionnelle (Canton du Valais, 2016).

Afin de favoriser la prise d’emploi des personnes relevant de l’asile au sein du marché du travail valaisan, le processus d’intervention du BIP se décline en trois étapes, chacune d’elles étant dotée d’outils et de méthodes spécifiques (Annexe 1) :

- « Identification / Validation » est la première étape. L’objectif est de faire un bilan

initial d’orientation selon les ressources, compétences et motivations des requérants. Cela permet d’optimiser les chances d’une insertion professionnelle adaptée tant pour le bénéficiaire que pour les futurs employeurs. En collaboration avec le BIP, cette première étape est l’apanage des assistants sociaux des Bureaux d’accueil pour candidats réfugiés (BACR) qui évaluent, dans les trois premiers mois dès l’arrivée dans le canton, l’aptitude des personnes à travailler. Selon la maitrise de la langue, la formation, les connaissances professionnelles, les compétences sociales, la motivation, l’état de santé de la personne et la capacité à se projeter dans un projet professionnel, l’aptitude est catégorisée en trois situations. Le requérant est soit apte à une insertion professionnelle et à un placement rapide, soit apte à une insertion progressive avec un besoin de mesures de renforcements préalables, soit momentanément inapte. Suite à ce premier bilan initial d’orientation, les conseillers en insertion du BIP prennent le relais dans les deux premiers cas. Une fiche signalétique dit « Lora » lui est transmise. Celle-ci décrit le parcours de formation et les expériences professionnelles des migrants, leurs compétences sociales, leurs motivations, leurs intérêts.

- « Coaching / Renforcement » est la deuxième étape. Le BIP intervient donc à ce

stade du processus. Elle est destinée aux personnes aptes à l’insertion professionnelle mais pour qui des mesures de renforcement sont nécessaires. L’objectif est alors de déterminer et de planifier la ou les mesures adaptées aux besoins du requérant afin de renforcer ou développer des compétences adéquates à ses perspectives professionnelles et au marché du travail. Pour ce faire, un bilan de compétences établi à partir de la fiche « Lora » et d’entretiens initiaux permet de déterminer le projet professionnel et les mesures de renforcement. Les requérants peuvent accéder à une multitude de mesures. Certaines sont organisées par le BIP lui-même, telles que les cours de techniques de recherche d’emploi et les ateliers de recherches d’emploi spécifiques pour les jeunes. Pour les autres mesures, le BIP s’appuie sur différentes structures partenaires ou des entreprises privées. Des cours de français intensifs sont dispensés par le Botza ou l’œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO). Le BIP recoure régulièrement aux programmes d’occupation ou de formation du Botza ainsi qu’aux projets spécifiques de formation de l’OASI. Les formations RIESCO sont également des alternatives convoitées. Le BIP peut en outre faire appel à différentes entreprises sociales comme la « Thune ». Des stages de courte durée (deux semaines) ou de longue durée (six mois prolongeable six mois supplémentaires), dit stage pratique, peuvent se faire en entreprise privée. Des structures comme le SeMO (Semestre de Motivation) ou Action Jeunesse – les deux visent à soutenir les jeunes dans le choix et la recherche d’une voie professionnelle – sont sollicitées pour aider les jeunes migrants à rechercher un apprentissage AFP ou CFC. Une prise d’emploi peut être facilitée à l’aide d’une allocation d’initiation au travail (AITS) – participation financière en faveur de l’employeur durant les premiers mois d’engagement considérés comme une période d’apprentissage. Au final, un dossier de candidature complet – curriculum vitae, certificats, attestations, lettres de motivation – est établi en vue du placement.

- « Placement » est la troisième étape. Si nombre de requérants accèdent à cette

étape suite à des mesures de renforcement, il est à noter que d’autres y parviennent directement suite au premier bilan initial d’orientation établi par les BACR. L’objectif du placement est une intégration satisfaisante sur une place de travail et un maintien durable de l’emploi. Pour ce faire, le BIP peut compter sur un réseau d’entreprises offrant des opportunités d’emplois, de stages ou d’apprentissages. Il est primordial de constamment le développer par des stratégies de création et d’animation de réseaux d’employeurs. Pour favoriser ces collaborations, les entreprises sont totalement déliées de toutes démarches administratives relatives aux autorisation et contrats de travail. Celles-ci sont faites par le BIP. L’employeur n’a plus qu’à apposer sa signature. Enfin, pour assurer la longévité de la prise d’emploi, un suivi en entreprise de style job coaching peut être assuré dans une certaine mesure. Cela permet d’aider la personne migrante à faire face aux obstacles potentiels pouvant

survenir au moment de la prise d’emploi, notamment au niveau des dynamiques intrapsychiques et interpersonnelles (id.).

Au cours de l’année 2016, afin de réunir les forces et réseaux et de dynamiser l’insertion professionnelle des personnes relevant de l’asile, le Service Promotion et le BIP se sont installés dans les mêmes locaux et travaillent en étroite collaboration (id.).