• Aucun résultat trouvé

Boîte à idées, boîte à outils

Dans le document 61 : Japon (Page 81-83)

1. Ce qu’il convient de noter en cette année Rousseau, mais à ces deux détails près que, cette fois, l’origine n’est plus une reconstruction mythique mais notre présent bien connu, et que l’ivresse technologique s’est emparée de nos bons sauvages, plutôt issus du MIT que des forêts primaires.

Catherine Volpilhac- Auger, Un a u t e u r en quête d ’ é d i - t e u r s ? H i s t o i r e éditoriale de l’œuvre de Montesquieu (1748-1964), ENS/Institut d’Histoire du livre, coll. « Métamorphoses du livre », 2011, 448 p., ISBN 978-2- 84788-241-4

Comment un texte parvient-il à ses lecteurs ? Un auteur vivant publié par un « libraire » (au

XVIIIe s.), un éditeur commer-

cial, dit publisher en anglais, livre à sa mort ses papiers aux opérations d’un « éditeur scien- tifique », editor à l’anglaise ou autre « curateur » à l’italienne. Qu’est-ce donc qu’un éditeur ? Montesquieu était un sujet de choix. N’ayant pas directement supervisé l’édition de L’Esprit des lois, les éditions fautives se sont multipliées malgré les errata qu’il a pu donner par la suite. Une première partie à six mains (avec Gabriel Sabbagh et Françoise Weil) fait le point à l’usage des éditeurs futurs. Après sa mort, les multiples éditions des œuvres complètes ont au cours des siècles brassé à leur tour une masse de textes qui, apparus de façon éche- lonnée, susciteront nombre de spéculations préalables elles- mêmes étayées par un rapport renouvelé au texte et à la théo- rie du texte. C’est l’objet de la deuxième partie que de démê- ler les enjeux, les apports de chacune, d’examiner à la loupe comment se font les réputations des éditeurs, pour éventuelle- ment les défaire. À ce titre, le chapitre concernant l’édition Masson à laquelle a pris part la bibliothèque de Bordeaux nous intéressera particulière-

ment : il y est montré comment « le respect absolu (…) dans la droite ligne de leur idéal de conservation, [qui] ne procède nullement d’une théorie du texte ou de l’œuvre » aboutit à un bilan mitigé, son « prestige qu’elle ne méritait guère » inci- tant à se demander « comment se constituent les réputations ». Une investigation scientifique qui se lit comme un véritable roman noir. PL R é m i Jimenes, Les caractères de civilité. Typographie et calligra- phie sous l ’ A n c i e n régime, Préf. H. D. L. Vervliet,

Atelier Perrousseaux édit., 2011, 120 p. + index 8 p. à télécharger, ill. ISBN978-2-911220-40-1 La collection « Histoire de l’écriture typographique » qui a jusqu’ici exploré, en trois volumes, les périodes allant de Gutenberg à la fin du XVIIIe s., s’attache à un thème qui tra- verse toutes ces époques, celui de la cursive française, encore nommée « lettre française d’art de main », dénomination qui traduit la volonté de reproduire mécaniquement les gestes de l’écriture manuelle. Il s’agit là d’un retour au gothique après les modèles italiens eurent rapidement conquis l’impri- merie. Pourtant Granjon, son initiateur, « incarne le para- doxe d’un gallicanisme nourri de culture italienne ». L’auteur, qui collabore au projet des Bibliothèques virtuelles huma- nistes (cf. Bibliothèque(s), n° 50, p.36), constate l’échec de cette tentative en retra- çant ses vicissitudes. Employé pour la littérature, la poésie, la musique, il devient exotique au point qu’on l’utilise pour

transcrire... le javanais. Avant d’échouer dans les menus des restaurants orientaux et sur les affiches de soirées « Mille et une nuits », il aura connu une résurrection – et son véritable âge d’or – entre 1730 et 1830, dans les manuels scolaires lié aux progrès de l’alphabétisa- tion (La Salle). Le déploiement de l’arrière-plan idéologique et politique fait de cet ouvrage qui aborde bien sûr tous les aspects techniques, une pas- sionnante enquête sur les enjeux symboliques à l’œuvre dans la typographie. PL

NB. La publication de cette notule ne peut passer sous silence la disparition de l’éditeur, Yves Perrousseaux, le 20 mai 2011. PL J.Y. Mollier et L. Trunel (dir.), Du « poche » aux col- l e c t i o n s de poche. Histoire et mutations d’un genre : actes des ateliers

du livre, Bibliothèque nationale

de France, 2002 et 2003, Céfal, « Les cahiers des paralittéra- tures » n°10, 2010, 132 p., ISBN 978-2-87130-293-3

Sans remonter au colportage le livre de poche émergea au

XIXe s., d’une bataille du « bon

marché ». Reposant sur une politique du tirage, deux stra- tégies s’affrontèrent autour de l’émergence d’une pensée de la « collection » selon une vision patrimoniale (Charpentier) ou prospective (Michel Lévy) (Olivero, Mollier). Si le livre s’en trouve désacralisé – Marabout (Durand) – se dessine la figure nouvelle de l’ « éditeur », ses projets novateurs reposant sur la commande : « Que sais-je ? » (Tesnière), le poche Jeunesse (Delbard). L’essor du livre de

poche lié à l’alphabétisation et à la démocratisation culturelle (Pagnier) a engendré une satu- ration de l’espace éditorial, une dilution du poche victime de son succès et peut-être bientôt d’in- ternet (Hache-Bissette). Simple et dense : presque un « Que sais- je ? ». Bientôt en poche ? PL Dominique Cartellier, Guide des formations aux métiers du livre, éd. du Cercle de la librairie, 2e éd., 2011, 176 p., ISBN 978-2-7654-1002-7 Toujours utile pour se repérer dans le maquis des formations, la réactualisation de ce guide est bienvenue, sa précédente édi- tion datant de 2008. Outre l’inté- gration des formations dernières nées, ce guide prend notamment acte des transformations liées à la réorganisation progressive des enseignements dues au sys- tème LMD et à la professionnali- sation accrue de l’enseignement supérieur. Couvrant les métiers de l’édition, de la librairie et des bibliothèques, il met sèche- ment en évidence la pression des logiques marchandes sur le profil culturel jadis attaché à ces métiers : gestion, droit, commu- nication, nouvelles technologies tendent à supplanter l’exigence de connaissances proprement culturelles. Après une présen- tation des formations initiales par niveaux (Bac +2, +3, +5) en fiches techniques très détaillées, suivies d’un chapitre consacré aux autres formations (profes- sionnelles et continues) une rapide présentation des métiers de ces trois branches est esquis- sée. En annexe : bibliographie, adresses, sigles et index. PL

NB : hélas, p.150, l’adresse de l’ABF est erronée (un copié-collé trop rapide…).

collection Médiathèmes

Dans le document 61 : Japon (Page 81-83)