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Observation 1.
M ... , Antoine, 36 ans, cultivateur, Savoisien, entre à l'hôpital le 27 décembre 1886.
Pas d'antécédents héréditaires de tuberculose.
N'a jamais eu de maladie jusqu'en juillet 1884,. A cette époque, à la suite de l'extraction d'une molaire cariée du maxillaire supérieur droit, se développe peu à peu une grosseur à la paetie supérieure droite du cou; elle s'ouvre spontanément au bout d'un mois, suppure pendant six mois et finit par la guérison.
En 1885, au niveau du bord inférieur de la mâchoire inférieure droite, deux nouvelles tuméfactions se for-ment, qui sont douloureuses et adhérentes aux par-ties pt·ofondes; après un certain temps elles devien-nent mobiles, indolores et restent dans cet état sta-tionnaire pendant dix-huit mois. Ce n'est que la dé-formation qui oblige le malade à venir se faire soi-gner à l'hôpital.
Etat actuel. Homme robuste. Poumons et autres or-ganes normaux.
A la région sous-maxillaire droite, plusieurs tu-meurs ganglionnaires, mobiles, indolores, disposées parallélement au bord antérieur du muscle sterno-mastoïdien. Peau mobile, sauf une ancienne cicatrice au niveau de l'angle de la mâchoire inférieure droite.
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-Opération. Le 23 avril, on enlève par l'énucléation avec les ciseaux courbes six tumeurs ganglionnaires, dont le volume varie d'un œuf de pigeon à un pois.
L'opération est suivie d'un pansement antiseptique occlusif rigoureux. Guérison par première intention le 10 janvier. Le malade sort de l'hôpital le 14 jan-vier, mais il y revient porteur de deux autres tumeurs ganglionnaires qui occupent la région sous~maxillaire
gauche ; elles sont n1obiles, indolores, résistantes.
Le ~H mai on pratique une opération semblable à celle qu'on lui a faite lors de son premier séjour à l'hôpital et il en sort guéri le 1er juin 1887.
Le ter octobre 1891, c'est-à-dire quatre annees et quatre mois après sa dernière opération, nous avons ap-pris que cet opéré jouit d'une très bonne santé et qu'il n'a plus de ganglions nulle part.
Observation II.
M ... , Louis, 34 ans, charpentier, Savoisien, admis à l'hôpital le 25 janvier 1889.
Pas d'antécédents héréditaires de tuberculose.
Variole dans l'enfance. En 1867 il avait des fistu-les ganglionnaires du cou, qui après un temps ·assez long se sont fermées spontanément. En 1869 se for-ment au cou, de nouveau, des tumeurs ganglionnai-res qui, après des frictions répétées avec une pom-made, disparaissent sans laisser de traces. Enfin, au printemps 1888, des tumeurs identiques apparaissent dans la région latérale gauche du cou; elles augmen-tent assez rapidement de volume et obligent le ma-lade à consulter M. le prof: J.-L. Reverdin, qui l'en-voie à l'hôpital.
Etat actuel. Homme chétif, pâle, maigre; pourtant on ne trouve rien dans les poumons ni dans les au-tres organes.
A la région latérale gauche du cou se trouve une
tumeur ganglionnaire assez volumineuse, fluctuante, mobile.
Opération. Le 30 janvier· extirpation de la masse ganglionnaire au bistouri,: raclage des parties
easéi-fiées. ·
La guérison est co1nplète le 8 février. Quitfe
l'hô-pital. ·
Les renseignements que nous avons reçus le 2 octobre 1.891, deux ans et sept mois après sa sortie de l'hôpital, nous informent que le malade continue à jouir d'une bonne santé et qu'il n'a plus de ganglions . ..
Observation III.
V ... , Augusta, 22 ans, Savoisienne, entre à l'hôpi-tal le 28 mai i88~.
Pas d'antécédents héréditaires de tuberculose.
Santé habituellement toujours bonne. Depuis le mois de janvier t889 apparaît sur la région latérale gauche du cou une tuméfaction qui s'accroît progres-sivement sans douleur.
Etat actuel. Femme robuste. Plusieurs molaires ca-riées. Poumons et autres organes normaux.
Toute la région supérolatérale gauche du cou est occupée par une grosse tumeur ganglionnaire, peu douloureuse, mobile. Quelques bosselures ·de la tu-meur sont fluctuantes .
. Opération. Le ter juin, extirpation au bistouri et ra-clage des parties caséifiées; on cautérise la paroi in-terne de la loge avec le .thermocautère ; pansement antiseptique.
Les jours suivants, au fond de la plaie se dévelop-pent des bourgeons blafards qu'.on cautérise au ther-mocautère; mais la plaie ne se ferme qu'incomplète-ment, en sorte qu'on incise l'ancienne cicatrice pour procéder de nouveau au raclage des trajets fistuleux.
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-La guérison est complète le 5 octobre et se maintient encore· maintenant, c'est-à-dire deux· ans après l'opéra-tion.
Observation IV.
D .. <., Joseph, f 7 ans, garçon de café, Savoisien, en-tre à l'hôpital le 12 février 1889.
Pas· d'antécédents héréditaires de tuberculose.
Santé habituellement assez bonne jusqu'au mo~s de février 1888. A cette époque commence à se dévelop-per dans la région sous-maxillaire gauche une tumé-faction indolente. C'est l'accroissement progressif de cette tumeur qui oblige le malade à entrer à l'hôpital.
Etat actuel~ Jeune homme chétif, anémique. Molai-res cariées de la mâchoire inférieure gauche. Pou-Inons et autres organes en bon état.
A la région sous-maxillaire gauche se trouve une tumeur du volume d'un poing d'adulte, constituée par une masse de ganglions hypertophiés. Elle est indolore, fluctuante, adhérente aux parties profondes, mobile sous la peau.
Opération. Le 15 février, extirpation et raclage ; pan-sement antiseptique occlusif. Le 20 mars le malade quittait l'hôpital complètement guéri.
Cette guérison s'est maintenue jusqu'à présent, c' est .. à-dire deux ans et demi après sa sortie de l'hôpital.
Observation V.
D ... , Eugène, 36 ans, cultivateur, Savoisien, entre à l'hôpital- le '15 avril 1882.
Ses antécédents héréditaires sont inconnus.
A eu la fièvre paludéenne à l'âge de 25 ans. Il y a
deux mois se fait arracher une molaire cariée de la mâchoire inférieure gauche. A la suite se développe une tuméfaction douloureuse du même côté.
Etat actuel. Homme maigre. Rien d'anormal dans aucun organe.
A la région latérale gauche du cou existe une tu-meur ganglionnaire dure, du volume d'un poing, dont le sommet est surmonté d'une petite bosselure fluctuante. La tumeur est ·adhérente aux parties sous-jacentes. Peau amincie et vascularisée au niveau de la bosselure.
Opération. Le 1er mai, on extirpe la masse ganglion-naire et on racle le fond de la plaie ; pansement an ti- . septique oc cl us if rigoureux.
Le 1.2 mai le malade quitte l'hôpital complétement guéri et cette guérison se maintient encore à présent, neuf
ans après l'opération. ·
Observation VI.
J ... , Louis, 8 ans, originaire de la Haute-Savoie, entre à l'hôpital le 18 mars 1882.
Pas de renseignements sur les antécédents héréditaires et personnels du malade .
. L'enfant dit que depuis trois ans il s'est développé au cou une grosseur indolente. ·
Etat actuel. Enfant bien portant. Rien d'anormal dans aucun organe.
Masse de tumeurs ganglionnaires au-dessous de l'oreille droite occupant la région mastoïdienne, en arrière jusqu'à la colonne vertébrale et en avant jus-qu'au bord antérieur du sterno-cleidomastoïdien.
Cette masse ganglionnaire est dure, mobile, indolore.
Opération. Le 19 avril, on extirpe soixante-deux ganglions dont le poids est de 175 gr. Le 18 aveil, la réunion de la plaie se fait par première intention.
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-Pendant son séjour à l'hôpital, qu'il a quitté le 6 mai, et après, à son domicile, il a suivi un traitement mé._
di cal (huile de foie de morue, iodures, etc.)
La guérison de cet opéré se maintient encore mainte- . nant, neuf ans après l'opération.
Observation VII.
G ... , Catherine, 22 ans, Lyonnaise, entre à l'hôpital le 9 mai -1881.
Pas d'antécédents héréditaires de tuberculose.
Santé habituellement bonne. Il y a sept mois, se développe chez elle une tuméfaction indolente au côté gauche du cou, qu'on lui soigne avec les pom-mades, cataplasmes et autres médicaments, malgré·
cela la tuméfaction augmentait progressivement.
Etat actuel. Jeune femme bien portante. Pas de ma-ladie dans aucun organe.
A la région sous-maxillaire gauche· siège une tu-meur ganglionnaire du volume d'un œuf de poule, fluctuante, indolore.
Opération. L'opération par énucléation est faite le 16 mai et la réunion par première intention est complète le 21 mai 1881.
Cette malade n'a pas eu de récidives et a joui, pendant trois ans après l'opération, d'une bonne santé; elle a été atteinte pendant ses couches d'une maladie pulmonaire(?) qui nous est méconnue et à la suüe de laquelle -elle est morte.
Observation VIII.
M ... , Louise, 23 ans, magasinière, Genevoise, entre à l'hôpital le 12 juillet 1888.
Aucun antécédent héréditaire de tuberculose.
""
. Santé habituellement toujours bonne. Six semaines avant d'entrer à l'hôpital il s.e for1ne sur la face laté-rale droite du cou une petite tuméfaction qui, à la suite de l'application d'une mouche de Milan, se transforme en abcès douloureux qu'un médecin lui incise ; dès lors il se forme une fistule intarissable.
La malade, suivant le conseil de M. le docteur Comte, vient pour se faire opérer à l'hôpital.
Etat actuel. Jeune femme maigre, anémique. Pou-mons et autres organes en bon état.
A la région latérale droite du cou se trouve une tumeur ganglionnaire du volume d'un poing, mobile, douloureuse. La peau présente un orifice fistuleux, qui laisse sortir du liquide seropurulent.
Opération. Le 1.3 juillet, extirpation de la tumeur avec le bistouri et les ciseaux courbes; excision de la peau altérée. Pansement antiseptique occlusif. Le 11.
août la malade quitte l'hôpital complétement guérie.
Elle nous a écrit le 5 octobre 1891, trois ans et deux mois après sa sortie de l'hôpital, qu'elle a encore un petit ganglion au cou qui résiste au traitement médical.
Observation IX.
D ... , Edouard, 10 ans, Genevois, entre à l'hôpital le 1.6 septembre 1889.
Pas d'antécédents héréditaires de tuberculose.
· Coqueluche et rougeole dans l'enfance. Depuis jouit d'une bonne santé. En juin 1889 se développent à la région latérale gauche du cou deux petites grosseurs
· mobiles, indolores. Au mois d'août il prend froid et ces petites grosseurs commencent à augmenter de volume. Le traitement le plus varié (pommades iodées, badigeonnages à la teinture d'iode, etc.), n'ont pas pu arrêter leur marche.
Enfin, un peu plus tard, une troisième grosseur se
7 1
-développe à côté des deux premières~ lesquelles de-viennent douloureuses.
Etat actuel. Enfant maigre. Rien d'anormal dans au-cun organe.
A la partie supérieure de la région latérale gauche du cou existent trois tumeurs ganglionnaires ; la plus petite est résistante, du volume d'une noisette ; les deux autres sont molles, du volume d'un œuf de pi-geon. Toutes les trois sont mobiles. Peau hypérémiée.
Opération. Le 18 septembre, on enlève à la curette les trois ganglions caséifiés. Le Hi octobre guérison complète.
Revu par nous-même le 1.4 octobre 1891, deux ans après sa sortie -de l'hôpital : état général excellent ; rien aux poumons. Au côté gaut;he du cou existe une cicatrice linéaire à peine appréciable et pas de trace de ganglions.
Observation
x.
K ... , Ida, tf ans, Genevoise, entre à l'hôpital le 4 octobre 1887.
Pas d'antécédents héréditaires tuberculeux.
A eu l'érysipèle à l'âge de 8 ans. En juin 1886 se développe au côté droit du cou une petite grosseur, indolore, mobile, qui augmente progressivement de volume.
Etat actuel. Fillette anémique. Quelques molaires cariées. Poumons et autres organes en bon état.
A la région latérale droite du cou, en arrière de l'angle de la mâchoire inférieure droite, se trouve une tumeur ganglionn~ire, grosse comme un œuf d'oie, fluctuante, mobile, indolore. Au voisinage immédiat de cette tumeur on en constate deux autres, plus pe-tites, résistantes, mobiles.
-Opération. Le traitement médical subi à l'hôpital par cette malade n'ayant produit aucun effet sur la
régres-sion de la tumeur, on l'extirpe le 26 octobre. On en-lève aussi les deux ganglions voisins. Le f4 novem-bre guérison· complète.
Nous avons examiné la malade le 6 octobre 1.891, quatre ans après sa sortie de l' hqpital : état général bon;
rien aux poumons. Au côté droit du cou se trouve une cicatrice à peine visible. Pas de ganglions.
Observation XI.
F ... , François, 30 ans, sommelier, entre à l'hôpital le 10 mai 1883.
Antécédents héréditaires : Père et mère morts de la tuberculose pulmonaire; trois frères bien portants. A eu maux de dents et de la gorge en 1873. Depuis 187 4 il se forme au cou des grosseurs qui, d'abord très petites et peu nombreuses, s'accroissent progressive-ment en nombre et en volume pendant neuf ans.
Etat actuel. Homme robuste. Dents cariées. Pharyn-gite et amygdalite chroniques. Rien d'anormal dans les autres organes.
Toute .la région sterno-cleidomastoïrlienne est le siège d'une agglomération de ganglions tuberculeux, indolores, durs, mobiles.
Opération. Le ·14 mai, extirpation de nombreux gan-glions de volume variable, en partie caséifiés. Guéri-son par première intention le 21 mai.
Revu à l~hôpital en juillet 1884, treize mois après l'opération : la guérison complète persistait.
Observation XII.
C ... , Julie, 18 ans, domestique, Vaudoise, admise à l'hôpital le 21 juin 1882.
Pas d'antécédents héréditaires de tuberculose.
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-Depuis 1880 a eu deux fois une érysipèle. En dé-cembre 1881, au-dessous de la mâchoire inférieure gauche se développe une tuméfaction qui grossit con-sidérablement, et en mai t882 une tuméfaction sem-blable apparaît au côté droit du cou. _
Etat actuel. -Fille bien constituée. Rien d'anormal dans aucun organe.
A la région sous-maxillaire gauche existe une tu-meur ganglionnaire, grosse comme un œuf de poule, mobile, dure, indolore .. Une tumeur analogue, mais petite, existe à la région sous-maxillaire droite du cou.
Opération. Le 22 juin, on enlève au bistouri les deux tumeurs. La guérison est complète le -1 t juillet.
Nous nous sommes assuré le 15 octobre 1891, neuf ans après son opération, que la guérison complète persiste encore et que la malade se porte généralement très bien.
Observation XIII.
V ... , Paul, -18 ans, ébéniste, Savoisien, admis à l'hôpital le 3 juin 1889.
Pas d'antécédents héréditaires de tuberculose.
Le malade affirme qu'il a toujours eu des glandes au cou qui disparaissent presque entièrement en été pour reparaître en hiver. Au printemps 1888, une de ces glandes suppure et s'ouvre spontanément. Un médecin lui prescrit des badigeonnages avec la tein-ture d'iode, mais la suppuration ne tarit pas jusqu'à
présent.- ,
Etat actuel. Adolescent bieri conformé. Tous les or-·
ganes en bon état.
Les deux régions sushyoïdiennes sont parsemées de petits ganglions tuberculeux indolores, -dont les uns sont durs, mobiles, et dont les autres so_nt déjà ramollis, sur lesquels la peau est enflammée et
pré-s
sente dàns un endroit un orifice fistuleux par lequel sort du sero-pus.
Opération. Le 8 juin, énucléation des ganglions durs et raclage de ceux qui sont ramollis. Le 20 juin quitte
l'hôpital guéri. _
Le 14 mai 1890 il y revient porteur de nouvelles·
tumeurs siégeant aux mêmes régions.
Le 29 mat on les enlève ; quelques-unes sont en état de suppuration. Le malade sort de l'hôpital corn-piétement guéri.
Il nous a informé en octobre 1891, un an et cinq mois après la dernière opération, qu'il jouit d'une santé parfaite et qu'il n'a plus nulle part de tumeurs ganglionnaires.
Observation XIV.
H. ··~ Jeanne, 33 ans, lingère~ Genevoise, entre à l'hôpital le 6 mai !889.
Antécédents héréditaires : Père et mère bien por-tants ; sa sœur est morte de la tuberculose ; son mari est tuberculeux.
La malade a eu la variole dans son enfance et en 18ii, pendant son séjour en Russie, une fluxion de poitrine. Le i2 mars !889, entre dans le service de médecine de l'hôpital pour une pleurésie tuberculeuse, puis elle est transférée dans le service de chirurgie pour lui opérer les ganglions du cou.
Début et marche de la maladie.
Dans son enîance elle a eu de l'impetigo au cuir chevelu. Après sa guérisQn~ aux deux côtés du cou, se développent des tumeurs ganglionnaires indolentes, qui tantôt augmentent, tantôt diminuent de volume, sans cause appréciable. Depuis quatre mois environ ces tumeurs prennent un accroissement constant, mais lent. Enfin, dernièrement, elle remarque l'appa-rition au cou de nouvelles tumeurs indolentes.
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-Etat actuel. Femme maigre. Amygdales hypertro-phiées; plusieurs molaires cariées. Système
-Etat actuel. Femme maigre. Amygdales hypertro-phiées; plusieurs molaires cariées. Système