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Bernard Convert * , Marie-Noëlle Decharne **

Dans le document Etudier en licence : parcours et insertion (Page 123-130)

1. Contexte et problématique

Le processus de Bologne qui a débuté officiellement en 1999 avec la signature de la Déclaration éponyme était un engagement à construire, avant 2010, un espace européen de l'enseignement supérieur. Il promeut schéma de validation des contenus permettant de capitaliser des crédits dans des établissements différents.

on en définissant une architecture des études en trois grades : licence, master et doctorat ; une organisation des formations en semestres et en unités d'enseignement ; la mise en place du « système européen de crédits-ECTS » ; la délivrance d'une annexe descriptive aux diplômes dite « supplément au diplôme ».

Si les textes fondateurs de cette réforme sont parus en 2002,

celle-outil permettant une meilleure adaptation des études supérieures aux exigences du marché du travail en Europe, en répondant à une demande de nouvelles qualifications, entre le niveau technicien supérieur et le niveau ingénieur/cadre supérieur ; la licence professionnelle, diplôme de niveau bac+3.

des licences professionnelles

La question posée ici est donc de savoir si la création des licences professionnelles et la mise en place du système LMD ont encouragé, ou non, les diplômés des formations professionnelles courtes (de niveau bac+2) à poursuivre des études supérieures ?

2. Méthodologie

supérieur de la région Nord- nal des études supérieures (ORES)

depuis plus de dix ans, cette base nominative permet de suivre annuellement les parcours des étudiants établisseme

fréquenter. Son intérêt est donc double : elle est exhaustive et longitudinale. Sa principale limite réside dans la restriction de son périmètre géographique

-en connaître la raison (ont-ils interrompu définitivem-ent leurs études supérieures ? les ont-ils poursuivi ailleurs ? sont-ils en emploi, inactifs, décédés, etc.). Seules des enquêtes par interrogation peuvent alors apporter des éléments de réponse à ces questions.

mise en place du LMD sur les

* CLERSE CNRS, université de Lille 1

** CLERSE - MESHS, observatoire régional des études supérieures, PRES - université Lille Nord de France.

de facteurs exogènes qui ne sont pas sans

3. Résultats

3.1. Évolution des taux brut de réinscription post-STS ou post-IUT entre 1995 et 2009

taux brut de réinscription

-à--Pas de Calais) à quelque niveau que ce soit (c'est-à-dire y compris les redoublants et les étudiants qui reprennent des études à un niveau inférieur ou égal à bac+2).

On observe (graphique 1)1 un remarquable parallélisme entre les taux brut de réinscription des étudiants issus des IUT et ceux des étudiants issus des STS (la courbe des STS est parallèle à celle des IUT, à environ 20 % en dessous). Ce parallélisme est « remarquable

cas, relèvent a priori de logiques assez différentes.

Graphique 1 : Taux de réinscription brut (selon année de réinscription)

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

Taux de inscription brut IUT

STS

Mise en place des LP

Graphique 2 : Effectifs de réinscription "brute" (selon année de réinscription) et effectifs de seconde

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

Réinscriptions à l'issue de

Une explication à ce parallélisme réside peut-être dans un facteur exogène qui aurait un impact sur ce taux brut de réinscription

aire ou universitaire, quand la conjoncture se dégrade, on y resterait plus fréquemment.

Effectivement les deux courbes de réinscription sont assez bien corrélées à la courbe de chômage global des moins de 25 ans, à la différence près que les variations en sont adoucies et que les inflexions des courbes de

: - le chômage des jeunes décroît de 1997 à 2001 -

- de 2005 à 2007, le chômage des jeunes baisse beaucoup, de 2006 à 2008, les réinscriptions baissent,

- en 2008-2009, le chômage des jeunes repart à la hausse, à partir de 2008, le taux de réinscription se remet également à croître.

La seule véritable absence de parallélisme concerne la période 1999-2001 : le taux de chômage des jeunes continue de décroître, alors que les réinscriptions repartent à la hausse.

Graphique 3 : Le taux de réinscription brut et le chômage des jeunes

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

Taux de inscription brut

Nombre de chômeurs de 16-25 ans (en millions)

Courbe du chômage des moins de 25 ans

IUT

BTS

Mise en place des LP

Sources : ORES PRES ULNF et INSEE.

jeunes, notre hypothèse trouve une première confirmation marché du travail

Cette première interprétation se

confirme-t-à un niveau supérieur au bac+2. Les étudiants « profiteraient

3.2. Évolution des taux de poursuite à bac+3 après une STS ou un IUT entre 1995 et 2009

Le second taux étudié, après le taux brut de réinscription, est

bac+3. Ces courbes sont assez différentes des précédentes : taux de poursuite après STS et taux de poursuite après IUT présentent un parallélisme moindre, et la corrélation avec la courbe de chômage est moins forte.

Graphique 4 : Taux de poursuite à bac+3 et chômage des jeunes (Sources : ORES PRES ULNF et INSEE)

0%

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

Taux d'inscription au niveau bac + 3

0,0

Nombre de chômeurs de 16-25 ans (en millions)

Courbe du chômage des moins de 25 ans

IUT

BTS

Mise en place des LP

Or, les premières licences professionnelles ont été créées dans la région Nord-Pas de Calais justement à cette période. Il y a-t-il un lien entre les deux phénomènes ?

3.3. Évolution des effectifs de licences professionnelles entre 1995 et 2009

suivante (cf. graphique 5 ; on ne repère pas de licences professionnelles avant 2001 dans le fichier mais il -IUT.

Graphique 5 : Evolution des effectifs en licences professionnelles (Académie de Lille)

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

3.4. Évolution des inscriptions au niveau bac+3 selon 3 types de filières (entre 1995 et 2009)

-STS ou post-IUT ?

bac+3 en trois catégories : -

-

- les inscriptions niveau bac+3 hors université (écoles, post BTS).

Nous obtenons les courbes suivantes (graphique 6 pour les IUT, graphique 7 pour les STS).

Graphe 6 : Evolution (1995-2009) de la composition des inscriptions au niveau bac + 3 après IUT (Chiffres

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

Niveau Bac + 3 à

Graphe 7 : Evolution (1995-2009) de la composition des inscriptions au niveau bac + 3 après STS (Chiffres absolus)

1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

Niveau Bac + 3 à

dans ces formations (cf. graphique 5), très régulièrement pour les post-IUT, de façon plus chaotique chez les post-STS ;

- dans un premier temps, de 1999 à 2004 pour les étudiants issus des IUT, de 1999 à 2005 pour ceux issus des STS, la montée des inscriptions en licence professionnelle ne se fait pas au détriment des autres filières à bac+3 ;

- dans un second temps, de 2004 à 2007 pour les étudiants issus des IUT, de 2005 à 2008 pour ceux issus des STS, la montée des inscriptions en licence professionnelle va de pair avec une décroissance des inscriptions dans les autres filières universitaires ;

- depuis 2007 pour les post-IUT et 2008 pour les post-STS, les évolutions sont plus complexes. Les recrudescence tardive des autres inscri

en licence professionnelle des sortants de STS stagnent au profit des deux autres filières. Il semble ici que deux stratégies différentes se dessinent. En fin de période, le dispositif des licences professionnelles est suffisamment ancien pour que les étudiants puissent en évaluer les bénéfices

Dans le document Etudier en licence : parcours et insertion (Page 123-130)