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Bassin de la Cère

Gîte 787_1 – nord-est Jussac

3.1.2.5. Bassin de la Cère

Les prospections effectuées dans la vallée de la Cère (figure 31.30 ont été principalement menées autour de la séquence type du Puy de Vaurs à la faveur d’une ancienne carrière dans les formations carbonatées de l’oligocène supérieur (gîte 811_1) ainsi que dans les colluvions de la rive droite de la Cère à proximité de la commune de Couderc (gîte 811_2).

Gîte 811_1 – Carrière du Four à Chaux (Arpajon-sur-Cère)

Située sur la commune d’Arpajon-sur-Cère au nord du lieu-dit de Maussac, l’ancienne carrière du Four à Chaux traverse toute la séquence carbonatée de l’oligocène supérieur sur près de 30 mètres de puissance. L’observation de

Figure 31.30 : carte géologique de la zone prospectée dans la vallée de la Cère

cette carrière a permis la reconstitution d’un log stratigraphique (figure 31.31) pour la séquence sédimentaire de cette zone et notamment la succession des différents niveaux à silicites (pour une description détaillée des différentes silicites observées, nous renvoyons aux fiches descriptives associées). On observe ainsi, de la base au sommet :

• une première alternance de sédiments marno-calcaires à tendance verdâtre (120 cm de haut environ) à niveaux d’argiles vertes ;

• un premier banc (niveau 1) à silex lacustre brun à gris d’environ 30 cm d’épaisseur à niveaux à thanatocénose de gastéropodes ;

• une deuxième alternance marno-calcaire verte d’un peu moins d’un mètre (80 cm d’épaisseur ;

• un deuxième banc de silex lacustre gris à Potamides lamarcki (niveau 2) de 20 centimètres d’épaisseur ;

• une alternance calco-marneuse fréquemment indurée (environ 3 mètres d’épaisseur) ;

• une succession de deux bancs de silex palustre brun opalescent entrecoupés d’une faible (10 cm) épaisseur de marnes blanches. Le premier banc (niveau 3) est plus épais que le second (niveau 4) et ne présente pas la même continuité latérale ;

• une nouvelle alternance marno-calcaire blanche fortement indurée (environ 3 mètres) ;

• un banc de silicite brune opalescente (niveau 5) d’épaisseur variable (10 à 30 cm). Ce banc n’a pas pu faire l’objet d’un prélèvement mais semble identique à celui du niveau 3 ;

• une nouvelle alternance marno-calcaire blanche fortement indurée (environ 3 mètres) ;

• un nouveau banc de silicite brune opalescente (niveau 6) d’épaisseur variable (10 à 30 cm). Comme le niveau 5, ce banc n’a pas pu faire l’objet d’un prélèvement mais semble identique à celui du niveau 3 ;

• une faible épaisseur (30 cm) de marnes blanches ;

• une succession de deux bancs à silex palustre brun-beige opalescente superposés (niveau 7 et 8). La relative homogénéité de faciès sur les différents niveaux de ce faciès brun–beige opalescent est à noter ;

• une faible épaisseur de marnes blanches (10 cm) ;

• un niveau à gros rognons de silex lacustres bruns (niveau 9) plus ou moins continus et d’épaisseur variables (30 cm en moyenne) ;

• une nouvelle séquence marneuse blanchâtre d’environ 1 mètre d’épaisseur; • un nouveau niveau à rognon de silex lacustre beige opalescent (niveau 10)

très riches en gros gastéropodes (dont Hydrobies) ;

• un niveau d’altération de sol d’épaisseur variable (environ 1,50 mètres) correspondant aux colluvions quaternaires vient clore la séquence sédimentaire observable.

Pour la description précise de chaque faciès échantillonné, nous renvoyons aux fiches descriptives associées à la fin de cette contribution. On notera néanmoins quelques tendances générales dans l’évolution des silicites, à savoir :

• les deux premiers niveaux de silicites sont très riches en gastéropodes (niveaux à thanatocénose) dont Potamides lamarcki qui témoigne d’un milieu de formation en partie lagunaire et est concomitant de l’ouverture des bassins sédimentaires aux eaux saumâtres de l’oligocène (Alimen, 1948). Dans la suite de la séquence, Potamides lamarcki est remplacé par Hydrobies et témoignent de la mise en place d’un système continental lacustre ;

• la zone médiane de la séquence est composée de différents niveaux

Figure 31.31 : Log stratigraphique de la séquence sédimentaire oligocène à silicite du Puy-de-Vaurs

de silicites brunes opalescentes qui sont assimilés à des silex palustres beige à nombreuses traces de racines colmatées. Ce faciès semble être le plus ubiquiste parmi les silicifications de l’ouest cantalien puisque nous l’avons retrouvé en d’autres gîtes (avec toutefois des variations, notamment en termes de fréquence des traces de racines) ;

• de manière générale, les silicites retrouvées dans cette séquence sont très riches en gastéropodes (Potamides lamarcki en base de séquence et Hydrobies ensuite), y compris pour les silex lacustres (notamment le niveau 9) qui montrent également le cortège classique de characées et gyrogonites.

Gîte 811_2 – Planestiou (Arpajon-sur-Cère)

Le gîte de Planestiou est situé au nord-ouest de la commune de Couderc sur les versants colluvionnés des formations oligocènes aujourd’hui utilisés pour les pâturages des troupeaux. L’état de ces versants limite fortement la prospection mais les nombreux petits cours d’eaux qui entailles les colluvions parfois assez profondément nous ont permis de découvrir un certain nombre de blocs parfois d’assez grandes dimensions (entre 20 et 50 cm en moyenne).

Les faciès retrouvés dans les colluvions correspondent majoritairement aux silex palustres brun opalescents à nombreuses traces de racines qui composent le cœur de la séquence observée à la carrière du Four à Chaux. On observe une variabilité assez importante en termes de fréquence des traces racinaires ou des fentes de dessiccation mais étant donné que nous n’avons pas pu prélever des référentiels dans tous les niveaux de silicites, nous préférons ne pas attribuer de niveaux précis à ces échantillons.

Un seul échantillon présente un faciès différent de ceux précédemment décrits (figure 31.32) : il s’agit d’un silex palustre brun à rouge, à structure microbrèchique et bioturbée présentant de rares tiges de characées et gyrogonites. Il semble fortement affecté par des circulations secondaires sous formes

de chenaux d’illuviation et est assez pauvre en trace de racine. Nous n’avons pas observé de tels faciès dans la carrière du Four à Chaux (ni ailleurs) et, vu son positionnement assez haut dans les colluvions, il doit probablement s’agir de formations démantelées situées au-dessus des niveaux à rognons (niveaux 9 et 10 du gîte 811_1).

Les prospections effectuées dans le Bassin de la Cère se sont retrouvées limitées à une zone relativement restreinte (rive droite de la Cère vers Arpajon-sur-Cère). Etant donnée la relative diversité observée en d’autres endroits des bassins oligocènes de l’ouest cantalien, la question demeure de l’extension géographique de la séquence sédimentaire observée au puy de Vaurs. Il parait légitime de se demander si les

Figure 31.32 : Variabilité macroscopique des échantillons collectés dans le gîte 811_2

formations carbonatées en rive droite du Rau mais également celles de la vallée de la Jordanne présentent une séquence semblable compte tenu des faciès retrouvés à Saint-Paul-les-Landes (gîte 811_4 à 8) ou plus encore à Veyrières (gîte 811_3) qui, malgré un faible éloignement géographique, ne trouvent pas de correspondances avec les faciès identifiés à la carrière du Puy de Vaurs. Malgré la difficulté d’accès aux formations liée à la forte urbanisation de la zone, une meilleure compréhension des dynamiques sédimentaires et de l’histoire respective des différents bassins sédimentaires semble donc être indispensable à l’établissement d’une cartographie fiable quant à l’extension géographique précise (du moins en contexte primaire) des différents faciès observés au cours de ces prospections.