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Le Baroque et la Préciosité

Dans le document Français langue première Secondaire 4 (Page 166-169)

En réaction aux mœurs grossières de la cour d'Henri IV, va naître un mouvement qui manifeste à outrance le raffinement et la distinction. Le langage précieux privilégie métaphores et périphrases; une perruque devient « la jeunesse des vieillards » et l'on n'hésite pas à « laisser mourir une conversation » après s'être « délabyrinthé les cheveux ».

Échanges épistolaires, jeux de l'esprit, poésies galantes et maximes sont les activités précieuses par excellence. L'amour en est le thème favori (« Carte du Tendre ») et ce sont les femmes qui « font salon » : Madame de Rambouillet, Mademoiselle de Scudéry; ce sont ces salons que fréquentent et qui influencent de grands auteurs tels que Corneille, Madame de Sévigné, Malherbes, La Fontaine et La Rochefoucault. La libération de la femme et l'égalité des sexes sont parmi les revendica-tions des ces érudites. Cependant, certains auteurs sont irrités par les excès des Précieux et en feront une critique acerbe, en particulier Molière avec ses Précieuses ridicules et ses Femmes savantes.

C'est dans l'Antiquité et dans les poètes italiens ou espagnols que la poésie baroque trouve ses racines. Compositions denses et touffues, contrastes, contradictions, effets de démesure, lyrisme, extravagances, thèmes de l'eau et du feu aux formes insaisissables et éphémères, recherche des sensations fortes, telles sont les composantes de la poésie baroque. Effets de paradoxe et de surprise se mettent au service de la poésie galante. Cette poésie peut être prière, divertissement ou refléter les préoccupations métaphysiques. On y retrouve le sonnet, le madrigal, l'épigramme et l'impromptu. Parmi les œuvres produites, signalons les OEuvres poétiquesde Théophile de Viau et les OEuvresde Saint-Amant.

Bien que décrié par les dévots et l'Église, le théâtre français connaît son siècle d'or au XVIIe siècle. Là encore, les auteurs baroques s'inspirent des comédies italiennes et espagnoles. Intrigues complexes se mêlent au surnaturel et au merveilleux. Sentiments extrêmes, violence et sensualité se côtoient aisément. Avec ses « pièces à machines » (trucages, apparitions ou disparitions soudaines d'un char ou d'un personnage), le théâtre du XVIIe siècle est le père de l'opéra à la française. S'y retrouvent aussi des pièces pastorales avec bergers, bergères et intrigues amoureuses. Le théâtre baroque est représenté principalement par des comédies (l'Illusion comique de Corneille) et des tragi-comédies (le Cidde Corneille).

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Poésie

Théâtre

Le XVII siècle marque l'affirmation du roman comme genre littéraire, proche de celui que nous connaissons aujourd'hui. Le roman précieux est représenté principalement par l'Astrée d'Honoré d'Urfé et par Clélie de Madeleine de Scudéry. Dans ces romans, les auteurs proposent un code de conduite de la relation amoureuse où la femme, idéalisée, doit demeurer inaccessible et où l'homme la désire pour son esprit plus que pour son corps.

Le Classicisme correspond à l'apogée du règne de Louis XIV. C'est un mouvement artistique qui se dresse face au baroque en privilégiant l'ordre et la sobriété. Il oppose la raison à l'imaginaire et se base sur l'imitation des Anciens et sur des règles strictes. Ainsi, la tragédie doit respecter la règle des trois unités (lieu, temps, action) et celles de la vraisemblance et de la morale. Dans la société de la cour du XVIIe siècle, l'Honnête Homme est un être cultivé et raffiné chez qui prime l'esprit et qui brille par sa conversation. L'Honnête Homme fait suite à l'Humaniste de la Renaissance. Dans le style classique, peu de lyrisme mais un esprit de simplicité, vérité, clarté et rigueur. L'analyse psy-chologique y est particulièrement soignée.

On versifie beaucoup au XVIIe siècle : théâtre, lettres, satires… Poète de cour, après avoir touché au Baroque, François de Malherbes s'attache à épurer la langue pour en faire un instrument parfait.

Malherbes fera le lien entre le Renaissance et le Classicisme. Pour lui, la poésie doit répondre plus à la technique qu'à l'inspiration. « Enfin Malherbes vint » (Boileau, Art poétique). Parmi ses œuvres, signalons Consolation à Du Perrier, Odes à Marie de Médicis, Larmes de Saint-Pierre et Prière pour le roi allant en Limousin. Dans son Art Poétique, Nicolas Boileau se lance à la défense du Classicisme. Il sera aussi nommé historiographe du roi. Parmi ses œuvres, signalons Les Épîtres, Les Satires et Le Lutrin. Jean de la Fontaine s'illustrera avec les Fables où, à travers des éléments comiques, il fera une critique de la société en s'inspirant du fabuliste grec Esope. Mettant souvent en scène des animaux, ces Fables, chef-d'œuvre de l'art classique, se terminent généralement par une morale. Le corbeau et le renard, La cigale et la

Roman

Poésie

Le Classicisme

Le théâtre classique du XVIIe siècle connaît une explosion de chefs-d'œuvres dramatiques. Le théâtre irrégulier (baroque) passe graduellement au théâtre régulier ou classique, régi par des règles et qui a sa source chez les Anciens (Grecs ou Latins).

Après Corneille, qui passe du baroque au classique avec des pièces telles que Cinna, Horace, Polyeucte, et Médée, Racine représente le modèle du classicisme avec des pièces telles que Phèdre, Andromaque, Iphigénie et Athalie. Les héros cornéliens sont dotés d'une volonté farouche; ils n'aiment que ceux qu'ils estiment. Leur sens de l'honneur atteint son paroxysme. Concernant la grandeur de l'homme, ils soulèvent des questions de portée universelle. Chez Racine, la tragédie est celle de la crise. Les héros raciniens sont écrasés par une passion qui les dépasse. Accablés par un destin implacable et impuissants devant la situation, ils n'ont de solution que la fuite dans le suicide ou la folie. Ces âmes tourmentées vivent toutes de véritables drames intérieurs.

À travers le rire et le ridicule, Molière dépeint la société et les mœurs de son époque : noblesse, bourgeoisie, clergé et peuple. Ainsi, il démasque les travers de l'être humain : le dévot, le parvenu, l'obsédé, le pédant, le fourbe, etc. Il utilise la moquerie pour dénoncer le vice. À cause de ces dénonciations, Molière s'attire souvent les foudres des autorités laïques ou religieuses. Molière, grâce à ses thèmes, son style et ses dialogues, a atteint le sommet de la comédie, avec des pièces telles que Tartuffe, Don Juan, Le Misanthrope, Le Médecin malgré lui, L'Avare et le Malade imaginaire.

À la comédie s'ajoutent musique et danse. Ancêtre de la comédie musi-cale et de l'opéra-comique, la comédie-ballet comporte en alternance des parties chantées et des dialogues, bâtissant ainsi la trame du drame lyrique musical. Signalons dans ce genre Le Bourgeois gentil-hommede Molière.

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Théâtre

Tragédie

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