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Le baptême de François

Toute personne est bienvenue!

8. Le baptême de François

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Le prêtre alla chercher deux autres chaises, l’une pour Théodore et l’autre pour l’enfant. Bien assis tous les trois la conversation pouvait alors s’engager.

Le prêtre devinait que l’enfant se présentant seul à lui, sans ses parents, qu’il y avait une histoire délicate à découvrir pour libérer l’enfant. Le prêtre décida de poser des questions très douces à l’enfant.

– Est-ce que tu veux me dire ton prénom? Le mien est Jean, demanda doucement le prêtre.

– C’est François.

– François, qu’est-ce que je peux faire pour toi? –

Aucune réponse ne venait de l’enfant. Alors le prêtre voulut poser des questions plus directes sur l’aide qu’il pouvait apporter à l’enfant.

L’enfant était soumis à une formidable pression psychologique par la réponse de sa mère concernant le baptême, disant que ce n’étaient que des bêtises. Et François fai-sait face à celui qui donnait le baptême!

– Pourquoi veux-tu voir un prêtre de l’Église Catholique?

Comme les mots « prêtre » et « église catholique » figuraient dans la question, François essaya de donner une réponse.

– Pour me faire baptiser par un prêtre de l’église catholique.

Théodore brûlait de dire au curé de regarder dans les mains du jeune pour voir le petit catéchisme, mais il s’en abstint pour le moment, se disant qu’il serait toujours temps d’intervenir pour faire connaître ce qu’il savait du jeune.

– Pourquoi veux-tu te faire baptiser? –

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Aucune réponse ne franchit les lèvres de François. Le prêtre posa sa question au-trement.

– Pourquoi veux-tu te faire baptiser par un prêtre de l’Église Catholique?

Des deux réponses possibles, François prit la plus courte, celle du catéchisme. – Pour aller au ciel et recevoir la vie éternelle dès aujourd’hui et pour l’éternité.

Le prêtre devina que dans toute question il devait y avoir des mots précis pour ob-tenir une réponse de François.

– Et pourquoi veux-tu recevoir la vie éternelle dès aujourd’hui à l’église?

– Jésus nous le dit dans l’Évangile que pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut naître d’eau et d’Esprit et que naître d’eau et d’Esprit devrait signifier être baptiser puisque c’est pour aller au ciel.

– Où as-tu pris ces informations pour aller au ciel?

François lui tendit le petit catéchisme qu’il avait dans ses mains.

– Oh! Mais c’est merveilleux ce petit catéchisme! dit le prêtre en accentuant beaucoup sur le Oh! du début de sa réponse.

François lui sourit pour la première fois, et Théodore, lui, riait de joie. – Veux-tu que je te baptise tout de suite, François?

– Oui, Monsieur le curé, dit François qui avait entendu appeler le prêtre de cette façon par Théodore.

François riait de plaisir, il était enfin sûr et certain d’être sauvé!

Le prêtre prépara l’eau pour l’apporter près des fonts baptismaux. Il demanda à François et à Théodore de le suivre jusqu’aux fonts baptismaux.

Arrivé près de l’endroit où il se fera baptiser, le prêtre demanda à François de pencher la tête au-dessus des fonts baptismaux pour que son front reçoive l’eau du Bap-tême.

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Le prêtre prononça la formule vieille de 2000 ans:

– François, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. – Amen! dit Théodore, content d’avoir participé au baptême.

De sa main, au-dessous de la tête de François, le prêtre incita François à la relever. Il était maintenant baptisé. Il était maintenant enfant de Dieu, enfant de l’Église et héri-tier de la vie éternelle, avec tous les privilèges conférés par le Baptême.

– Félicitation! François! Viens signer le livre des Baptisés avec Théodore comme té-moin.

Ils se dirigèrent vers la sacristie. Le prêtre sortit le Livre des Baptisés, l’ouvrit à la dernière page, inscrivit la date et l’heure et toutes les demandes liturgiques relatives au Baptême. Puis il fit signer François, puisqu’il s’agissait d’un Baptême d’adulte, et Théo-dore comme témoin.

– Content? demanda le prêtre à François.

– Comme si je recevais la vie éternelle, répondit François.

– Tu l’a reçue dès que l’Amen! fut prononcé par Théodore, dit le prêtre.

Théodore, parce qu’il voulait montrer autre chose de la foi catholique à François, demanda au prêtre s’il voulait les bénir en appelant le prêtre d’un autre nom.

– Mon Père, voulez-vous nous bénir?

Le prêtre se retourna vers eux et en les regardant, tout en faisant un grand signe de la croix dit:

– Que Dieu Tout-puissant et Tout-aimant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Amen!

Théodore regarda l’enfant et lui dit avec une touche d’humour à la fin: – Tu es maintenant un vrai catholique, je suis fier de toi! Mon grand!

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François se sentait plus choyé que le sont les anges dans le ciel grâce à ce Bap-tême qui le faisait réellement enfant de Dieu et de l’Église. Ils sortirent de l’église pour s’en aller chacun chez soi. Tout en marchant dans le parterre de l’église, ils parlèrent: – J’ai plusieurs petits-enfants, mais aucun ne me donne plus de joie que toi, mon grand! – Quel âge ont-ils? demanda François.

– Plusieurs ont le même âge que toi. Pourquoi cette question?

– Si je les rencontre je pourrais leur parler de Jésus et de la nécessité de se faire baptiser pour aller au ciel et obtenir ainsi la vie éternelle et pour ne pas hériter de la damnation éternelle s’ils ne font rien!

– Si tu fais ça pour un de mes petits-enfants, je te bénirai tous les jours de ma vie et je prierai aussi chaque jour le Seigneur Jésus pour toi afin qu’il ne t’arrive que de belles choses! dit Théodore avec quelques légères larmes aux yeux.

François s’aperçut que les yeux de Théodore étaient remplis de larmes. Il voulait le consoler parce qu’il avait été si bon avec lui. Ils s’arrêtèrent de marcher sur le par-terre.

– Si vous vouliez me dire leurs noms, je m’arrangerai, si je les rencontre à l’école, pour me faire ami avec eux et leur parler plus tard de Jésus, du baptême et de la vie éternelle. Si personne ne fait rien pour eux, c’est la damnation éternelle qui les guette presque à coup sûr, dit François en se rappelant certains chapitres de son petit catéchisme.

– Mais où as-tu lu sur la damnation éternelle dans le petit catéchisme? demanda Théo-dore curieux.

– Elle n’est pas dans le petit catéchisme. Le petit catéchisme demande seulement si le Baptême est nécessaire au salut et la réponse est qu’il est nécessaire. Mais il ne parle pas de ceux qui ne se font pas baptiser; dans ce cas, c’est de moi-même que j’ai ajouté la damnation éternelle pour ceux qui ne sont pas baptisés parce que dans l’Évangile, Jésus dit que ceux qui croiront et seront baptisés seront sauvés et que ceux qui refuseront de croire seront condamnés.

– Je n’ai jamais lu l’Évangile par moi-même, je me suis toujours limité au catéchisme qui m’a très bien servi durant toute ma vie. Je suis sûr et certain que j’ai déjà en moi la vie éternelle et que je serai ressuscité au dernier jour.

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– Tiens! « Ressusciter au dernier jour », je ne le savais pas. Pouvez-vous m’apprendre ce que je ne sais pas sur ce qu’il faut croire pour être catholique dans la vie.

– Je ne demande pas mieux que de t’aider, mais il faudrait que l’on trouve un endroit pour que l’on parle sans se faire déranger par toutes sortes de choses.

– Pourquoi pas à la sacristie?

– C’est vrai, je n’y avais pas pensé. Nous allons demander la permission à Monsieur le curé pour nous assurer qu’on fait bien. Viens, nous y allons tout de suite, suggéra Théo-dore.

Ils rentèrent dans la sacristie et cherchèrent le curé. Il confessait une paroissienne. Ils s’excusèrent et sortirent tout de suite; ils attendirent dehors que la paroissienne sorte de la sacristie.

Finalement, elle sortit avec un grand sourire sur les lèvres, sûre d’être sauvée, dit-elle.

– J’espère que tu sortiras toujours du confessionnal avec un sourire comme celui que la dame a manifesté. Il est bon d’être content du pardon des péchés et de la réconciliation avec Dieu, si on a fait un péché mortel, bien entendu, dit Théodore.

Ils entrèrent dans la sacristie. Le prêtre enlevait son étole et la remisait dans un placard où tous les vêtements sacerdotaux étaient rangés. Cette vue impressionna quelque peu François qui n’avait jamais vu autant de grands vêtements suspendus par des cintres.

– Monsieur le curé, nous avons une permission à vous demander, dit Théodore. – Quelle est-elle? demanda le prêtre.

– François veut que je lui apprenne ce que je sais sur la pratique et la foi catholique, mais nous n’avons nulle part où nous rencontrer.

– Pourquoi ne venez-vous pas ici dans la maison de Dieu pour vous rencontrer. Vous avez déjà les clés pour ouvrir la porte. Oui, je vous donne ma permission.

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François avait une question importante à poser au prêtre, question apprise dans son petit catéchisme :

– Est-ce que maintenant je pourrai venir assister à la messe et recevoir l’Eucharistie? – Oui, François, tu peux venir à la messe et recevoir le Corps du Christ, répondit le prêtre.

– Merci, mon Père, répondit François qui avait entendu Théodore appeler le prêtre de cette façon.

– Merci, mon Père, dit à son tour Théodore.

Le prêtre était très heureux, un nouveau paroissien venait de faire son entrée dans le Peuple de Dieu. Théodore était heureux parce que sa foi et sa pratique religieuse ser-viraient vraiment quelqu’un qui en avait besoin. François était heureux parce que main-tenant catholique, il plairait à Dieu chaque jour que le Bon Dieu fait!

« La tristesse selon Dieu produit en effet un repentir salutaire qu'on ne regrette pas; la tristesse du monde, elle, produit la mort. » 2Co 7, 10