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Partie 2. (Comment ?) Théorie Littéraire

2. La ballade de l'âme est un invariant de la conscience universelle

Cette section esquisse une première étude de cas. Elle effectue la transition entre la deuxième partie - théorique - de notre travail et la troisième qui compile les études de cas qui appliquent nos théories, notamment sur l'intelligence des textes autour du rapprochement de The Kasidah de Burton et The Waste Land de T.S. Eliot. Ici nous tissons une intelligence de textes au delà de notre fenêtre historique - qui est pour simplifier, une gaussienne qui distribue notre attention aux textes autour du Waste Land et de The Kasidah et qui s'étend ici du mythe d'Eir et d'Hadrien jusqu'à nos jours et en particulier à la Britpop - pour mettre en valeur l'invariant de la "ballade de l'âme" dans les littératures d'Orient et d'Occident, ainsi que dans divers média populaires.

A ce stade de notre travail nous avons bien acquis la certitude que la conscience diffuse dans tous les média et qu'aucun ne lui est inadéquat en soi, donc qu'aucun ne doit être écarté par le comparatiste, du graffiti à l'oeuvre consacrée, ce qui fonde par ailleurs le domaine des Cultural Studies. Cette section est également le pendant de la première étude de cas que nous présenterons en ouverture de la troisième partie, auquel elle amène le lecteur par la présentation d'un thème connexe : ici nous étudions le "parcours universel" de l'âme, et dans la première étude de cas nous étudierons le thème de la magnanimité ou grandeur d'âme, autour du cinéma de Quentin Tarantino qui est en quelque sorte une mise à l'écran de la "petite musique célinienne".

La ballade de l'âme est une façon de décrire un invariant non verbal - comme tous les invariants sont par essence non verbaux et pourraient ainsi répondre à un grand nombre de verbalisations - qui intéresse littérateurs et philosophes : celui des leçons que l'âme humaine apprend durant son passage - répété ou non - à travers le monde. Les traces de cet invariant sont multiples en effet, et en introduction nous pouvons déjà citer la chanson populaire de la franco-israélienne d'origine tunisienne Yaël Naim (םיענ לעי, ﻡﻳﻌﻧ ﻝﺋﺎﻳ)

106 NEW SOUL224

I'm a new soul

I came to this strange world

Hoping I could learn a bit 'bout how to give and take But since I came here, felt the joy and the fear Finding myself making every possible mistake La, la, la, la ...

La, la, la, la ...

See I'm a young soul in this very strange world Hoping I could learn a bit 'bout what is true and fake But why all this hate ? Try to communicate

Finding trust and love is not always easy to make La, la, la, la ...

La, la, la, la ... This is a happy end

Cause you don't understand Everything you have done Why's everything so wrong This is a happy end

Come and give me your hand I'll take you far away

I'm a new soul

I came to this strange world

Hoping I could learn a bit 'bout how to give and take But since I came here, felt the joy and the fear Finding myself making every possible mistake New soul... (la, la, la, la,...)

In this very strange world... Every possible mistake Possible mistake Every possible mistake

Mistakes, mistakes, mistakes...

224 Naïm, Yael. New Soul. Tôt ou Tard, 2008. "Je suis une âme nouvelle / Je suis venu à ce monde étrange / en espérant que je pourrais apprendre à donner et à prendre / Mais depuis que je suis venu ici, à ressentir la joie et la peur / je me suis trouvé à faire toutes les erreurs possibles // Tu vois je suis une jeune âme dans ce monde très étrange / espérant que je pourrais apprendre ce qui est vrai et ce qui est faux / Mais pourquoi toute cette haine ? Essaie de communiquer / Trouver la confiance et l'amour n'est pas toujours facile // c'est une fin heureuse / Parce que tu ne comprends pas / Tout ce que tu as fait / Pourquoi tout va si mal // C'est une fin heureuse / viens donne-moi la main / Je t'emmènerai au loin // Je suis une âme nouvelle / Je suis venu à ce monde étrange / en espérant que je pourrais apprendre à donner et à prendre / Mais depuis que je suis venu ici, à ressentir la joie et la peur / je me suis trouvé à faire toutes les erreurs possibles // Âme nouvelle... / c'est un monde très étrange... / Toute sorte d'erreurs... / sorte d'erreurs / Toute sorte d'erreurs / Erreurs, erreurs, erreurs... " Noter que l'anglais

Mistake, littérallement erreur peut s'interpréter comme "mauvaise prise" comme le fait d'avoir pris la mauvaise

107 La chanson décrit ainsi cette "âme nouvelle" qui vient pour apprendre à un monde qu'elle ne comprend pas. La modalité principale de son apprentissage sera l'essai et l'erreur. Nous retrouvons ce thème ancien, partagé par Baudelaire et Poe, d'un monde natal de l'âme qu'elle regrette ici bas, et bien sûr le conte soufi de l'hymne de l'âme décrivant ce que Plotin appelle le "parcours universel". Les erreurs de l'âme sont ses péchés, qui plongés dans l'infini pardon ou Miséricorde (Rahma en Arabe, le Miséricordieux ou Matriciant - Rahman - étant un attribu divin) constituent des étapes d'apprentissage.

Si comme nous l'avons écrit cette section est le pendant de la première étude de cas, qu'elle précède, "Grandeur d'âme et désagrégation du moi", c'est notamment que cette chanson de Yaël Naim est très étrangement proche du poème de T.S. Eliot animula, la petite âme, qui décrit lui aussi le même parcours, cette même âme jeune tout juste "sortie des mains de Dieu" (dans le poème d'Eliot) à travers un "monde étrange" (strange world, les mêmes mots que Yaël Naim).

Un autre thème frappant dans la chanson de Naim est celui d'une Commedia, c'est à dire que le parcours de l'âme finit bien, alors qu'il passe à travers la haine et la peur, ce que les soufis appellent l'ego. Précisément, la chanson de Naim décrit la genèse de l'ego (nafs-i-ammara) selon les soufis : le premier goût de la peur qu'apporte l'incarnation, peur qui peut dégénérer en haine, et ainsi reproduire la peur chez les autres, qui à leur tour en deviendront haineux, entrenant l'ego à travers les générations. S'il existe clairement une épidémiologie de l'ego, qui fait qu'un ego malade peut en rendre malade un autre à son contact (et où le pardon est la seule façon connue d'enrayer l'épidémie), l'ego étant celui d'un état comme d'un individu, il existe maintenant une "criminologie épidémiologique"225 qui se base notamment sur les travaux de Gary Slutkin appelant clairement à "traiter la violence comme une maladie contagieuse"226.

Nous le savons - et le rappelons souvent - le thème d'une Commedia se trouve précisément chez Dante, qui décrit une ballade de la conscience à travers l'Enfer mais qui finit inévitablement vers le Paradis, ainsi que la conclusion de l'histoire de Fatima décrit les malheurs transitoires comme les instruments du bonheur éternel. Comme ce chemin donc, cette action finit bien, elle est Commedia. "This is a happy end" chante Yaël Naim.

La nature même de Commedia du parcours de l'âme vient chez Dante comme avant chez Ibn Arabi de l'attraction irrésistible du Divin, qui noie par son absolue Miséricorde toutes les erreurs possibles et attire donc inévitablement l'âme rebelle dans l'éternité. Ce thème du tourbillon est omniprésent chez les soufis, où il est même pratiqué physiquement dans la danse des derviches tourneurs, un tourbillon qui annihile l'ego et amène donc à l'état de Fana (annihilation relative à Dieu). La représentation de Dieu comme un tourbillon se retrouve - entre nombreux autres - chez Khaled Bentounès qui décrit l'ego comme cette résistance, comprise comme fondamentalement mortelle dans le soufisme et d'autres traditions - à l'attraction divine. Dès lors ce qui entre dans le tourbillon de son plein gré est le "chercheur de vérité" et ce qui le pousse à y résister est le "moi qui commande" (nafs-i-ammara) fasciné par les impératifs de peur et de survie qui existent dans l'incarnation sur terre, ainsi que par leurs infections et dégénérescences possibles. L'image du tourbillon est précisément utilisée

225 Ransford, Charles, Candice Kane, et Gary Slutkin. « A disease control approach to reduce violence and change behavior ». In Epidemiological Criminology : Theory to Practice (Eve Waltermaurer & Timothy A. Akers), 280. Routledge, 2013.

Patel, Deepali M., Melissa A. Simon, et Rachel M. Taylor. Contagion of Violence : Workshop Summary. National Academies Press, 2013.

108 par le Cheikh Bentounès dans Thérapie de l'âme227 ainsi que dans le plan même du jardin de la Fondation Méditerranéene pour le Développement durable ("le Jardin du connaissant" Djanatu al Arif) qu'il a fait tracer à Mostaganem en Algérie.

Chez les derviches tourneurs la pratique de la danse tourbillonnante vise à un premier niveau à étourdir les instincts charnels pour amener l'initié, dans le cadre d'une pratique enseignée par le maître, à un niveau de conscience plus pur. Il s'agit donc d'une forme de méditation à proprement parler, visant à obtenir un état altéré de conscience. Le tourbillon est une figure essentielle dans le mysticisme d'Ibn Arabi comme nous l'avons vu. Or il a selon Miguel Asin Palacios,228 influencé Dante à son tour dans sa grande illustration du Paradis et donc, partant, Tintoret puisque la Commedia de Dante est une influence majeure des divers Paradis229 du grand maître manniériste. Ce tourbillon nous le retrouvons - comme nous allons le voir - chez Baudelaire ; il est un autre invariant.

La danse cosmologique des derviches qui représente un mouvement plus universel, celui des galaxies par exemple, des planètes, des corps célestes autour des quasars par exemple, car il est le mouvement d'attraction, a peut-être influencé la valse, dont les origines sont encore obscures. Il n'est pas prouvé effectivement que les danses soufies qui lui étaient contemporaines n'aient pu pénétrer l'origine de la valse, dont l'apparition appartient bien sûr au contexte d'échange militaire mais donc inévitablement culturel entre l'Autriche et l'Empire Ottoman. Le corps des janissaires était connu pour appartenir à une confrérie soufie (la Bektashiya) entre autres, et il n'est pas du tout impossible que la valse, danse tourbillonnante et capiteuse, fût dérivée ou influencée par la danse des derviches.

227 Bentounès, Khaled. Thérapie de l’âme. Paris / Monaco : Albin Michel / Koutoubia / Editions Alphée, 2009. p. 83.

228 Dans le célère et déjà cité Palacios, Miguel Asin. Dante et l’Islam : l’escatologia islamica nella Divina Commedia, Pratiche Ed., 1994.

229 Drouilet de Sigalas, Paul. Dante Alighieri et la divine comédie. 2ᵉ éd. Paris : Firmin-Didot, 1853. p. 632. Habert, Jean (Dir). Le Paradis de Tintoret. Un concours pour le Palais des doges. 5 Continents, 2006.

109 Jean-Léon Gérôme (1824–1904), Derviches Tourneurs (vers 1895) huile sur toile 72,5 × 94 cm collection particulière, Houston, Texas.

S'il faut laisser cette étude à d'autres chercheurs, il faut d'une part rappeller qu'il est méthodologiquement impossible de prouver qu'une influence n'a jamais eu lieu, mais seulement possible de prouver la présence d'une influence, et d'autre part que la présence ottomane au contact de la culture austro-allemande est compatible avec cette thèse, ainsi que les dates de l'apparition historique des précurseurs de la valse.

Le mot "waltz" vient de l'allemand pour "errer", "partir en voyage" comme une "ballade" donc, ou comme l'art de l'enseignement des péripatéticiens pour Aristote reposait sur le déplacement de l'individu pour consolider la connaissance. Cela nous aurions pu le citer plus avant pour illustrer le riche thème de l'Ars memoriae, car se déplacer pour consolider la connaissance revient précisément à la méthode des loci, à constituer un chemin de mémoire, un parcours, une ballade de la conscience, le titre de notre travail. "Errer", "partir en voyage" ressort de la "ballade de l'âme" que nous voulons illustrer dans cette section, il est donc tout à propos de mentionner et la valse et la danse des derviches. "Errer", "partir en voyage" c'est aussi un peu le vagghegiare de Leopardi ou la pensée rhapsodique de Baudelaire que nous allons explorer plus loin en la comparant à la Bohemian Rhapsody de Queen.

La "Danse de la paix universelle" est une expression soufie contemporaine de la tradition de la danse méditative230. Par ailleurs Shah défendra directement que le Boléro de Ravel est une construction inspirée des pratiques musicales d'Al Ghazali, perpétuées par les ordres Chishti

230 Cornell, Vincent J, et Safi (ed) Omid. Voices of Islam : Voices of change. Greenwood Publishing Group, 2007. p. 181.

110 et Mevlevi : "le morceau connu en Occident comme le "Boléro" de Ravel est une adaptation de ces pièces musicales spéciales".231 On connaît par ailleurs l'influence de Rumi sur Maurice Béjart, peut être le meilleur chorégraphe du Boléro, qui s'était converti à l'Islam après avoir rencontré un maître soufi Iranien232.

Il faut se rappeler qu'Israfel est traditionnellement l'archange de la danse. Il représente aussi l'interaction âme-corps dans le soufisme puisqu'il est l'archange qui a par sa musique facilité l'incarnation des premières âmes. La danse est l'art de l'interaction âme-corps par excellence, ou pouvons-nous dire "corps-conscience". Elle met en relation le microcosme du corps avec le macrocosme du monde, d'où sa dimension cosmique chez les derviches tourneurs.

En plus de l'Invitation au Voyage, un autre poème qui rappelle chez Baudelaire l'Israfel de Poe, et qui est composé comme un courant de conscience autour de l'ivresse, est le sonnet Le Vin des Amants, construit autour de l'image du tourbillon

LE VIN DES AMANTS

Aujourd’hui l’espace est splendide ! Sans mors, sans éperons, sans bride, Partons à cheval sur le vin

Pour un ciel féerique et divin ! Comme deux anges que torture Une implacable calenture, Dans le bleu cristal du matin Suivons le mirage lointain ! Mollement balancés sur l’aile Du tourbillon intelligent, Dans un délire parallèle, Ma sœur, côte à côte nageant, Nous fuirons sans repos ni trêves Vers le paradis de mes rêves !233

Ce courant n'est pas sans rappeller le Prufrock d'Eliot, qui est aussi l'invitation à un état altéré de la conscience. Il commence par "let us go then, you and I", là où Baudelaire termine "ma soeur (...) nous fuirons" ou encore commence l'Invitation au Voyage : "mon enfant, ma soeur". Le dialogue de l'âme n'est pas un thème récent mais bien un invariant des littératures et en particulier des poésies. Il se trouve au coeur du poème attribué à Hadrien dans l'Historia Augusta : animula vagula blandula.

Animula, vagula, blandula Hospes comesque corporis Quae nunc abibis in loca Pallidula, rigida, nudula, Nec, ut soles, dabis iocos...234

231 Shah, Idries. The Sufis. New York, 1971. p. 155.

232 Voir également Random, Michel. Mawlana Djalâl-ud-Dîn, Rûmi : le soufisme et la danse. Sud Editions, 1980.

233 Baudelaire, Charles. Les Fleurs Du Mal. Poulet-Malassis & De Broise, 1857. p. 238.

234 "Petite âme errante, douce / hôtesse et compagne de mon corps / Qui bientôt partira en des lieux / pâles, raides et nus / Tu n'y donneras plus tes réparties habituelles" Nous reproduisons d'après l'édition Loeb Classical Library de 192 Hadrian 25.9 ; Antony Birley, p. 301.

111 Le poème se trouve en exergue des Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, qui témoignait d'un vif intérêt pour le soufisme.235 Yourcenar avait notamment lu l'étude de Margaret Smith, Reading from the Mystics of Islam en 1972.236

Un thème antique qui pourrait avoir inspiré l'exil de l'âme dans la tradition soufie est le mythe d'Er chez Platon. Rapporté par Socrate, et transcrit dans la dernière partie du livre X de la République, le mythe d'Er décrit l'autre monde à travers les yeux de son protagoniste qui expérimente la mort et en revient pour la décrire aux vivants. Mortellement blessé sur un champ de bataille, Er le Pamphylien va vivre une expérience de mort rapprochée et observer cette "terre natale" des âmes. Ce monde est celui de la transmigration, où les âmes défilent devant les Moires, filles de Nécessité, et y choisissent un modèle de vie avant de s'incarner au monde. On retrouve bien le thème de l'entrelacs de la prédestination et du libre arbitre que nous avons évoqué dans In Libro Vitae, et qui était si cher à Steve Jobs dans son discours aux étudiants de Stanford.

Même pour celui qui arrive en dernier, il existe une vie satisfaisante plutôt qu'une vie médiocre, pour peu qu'il en fasse le choix de manière réfléchie et qu'il la vive en y mettant tous ses efforts. Dès lors, que le premier à choisir ne se montre pas désinvolte dans son choix, et que le dernier à choisir ne se décourage pas.237

Avant leur nouvelle incarnation les âmes doivent boire l'eau du fleuve qui coule dans la plaine Lethée qui procure l'oubli, efface donc la conscience pour qu'on puisse y écrire à nouveau par l'expérience de la vie. Ce sujet de la mémoire perdue dans la réincarnation est une des clés des oeuvres de T.S. Eliot, en particulier Gerontion, Prufrock et le Waste Land. L'incarnation des âmes se produit dans un "coup de tonnerre" dans le mythe d'Er, et la cinquième et dernière section du Waste Land - la première étant précisément "l'enterrement du mort" - est "ce que dit le tonnerre" (What the thunder said). Ce tonnerre chez Eliot est le lieu de la renaissance, comme le premier chant du Waste Land est à la fois le lieu de la naissance et de la mort. La ballade de la conscience est un sujet métaphysique et elle relève donc du thème de l'au-delà. Aussi encore une fois l'influence factuelle n'en est pas le sujet principal, il suffit d'observer que les civilisations et les cultures ont la mort en partage pour poser l'invariance du thème de l'au-delà, qu'il s'agisse du livre des morts Egyptiens, ou Tibétain, ou donc du mythe d'Er chez Platon, de la Commedia, ou de la poésie de Brantôme sur laquelle nous allons revenir ici.

Plotin décrit dans la quatrième Ennéade les "difficultés relatives à l'âme" (vi), qui sont "chemin universel", donc invariant par excellence. C'est la description dans les littératures de ce "chemin universel" que nous appelons "ballade de la conscience", aussi les deux termes sont synonymes : la trace dans les arts du chemin universel, et en particulier dans les littératures, c'est cette ballade de la conscience qui est l'objet de notre travail.

235 Harris, Nadia, Jeanne. Marguerite Yourcenar : vers la rive d’une Ithaque intérieure. Vol. 78. Stanford French and Italian Studies. Anma Libri, 1994. p. 55.

236 Halley, Achmy. Marguerite Yourcenar en poésie. Vol. 268. Faux Titre, 2005. p. 119 p.206.

112 Le chemin universel est comme une brise, et le voyageur, immobile ou frisonnant, y est porté de l'avant. Il a une centaine d'expériences variées, des visions fraîches, des circonstances changeantes, toutes sortes d'événements. 238

Plotin décrit là parfaitement le courant de conscience. Il restera aux littérateurs à créer les genres adaptés à sa restitution, notamment en poésie. Quant aux philosophes modernes, nous pouvons citer Bergson, pour qui cette étude de Plotin sur la sensation et la mémoire est bien sûr capitale à l'élaboration de Matière et Mémoire. T.S. Eliot avait suivi des cours du Professeur au Collège de France par ailleurs, après son installation au 151 bis rue Saint Jacques en 1910.

Dans le même thème Plotin influencera Henry More dans son grand poème philosophique

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