II. O PTIMISATION ET REALISATION DU MODULE ACTIF DE LA CELLULE ELEMENTAIRE …69
II.4. T ECHNOLOGIES DE PACKAGING 3D
II.4.6 B RASURE DE BILLES
Il existe plusieurs moyens pour réaliser le report flip-chip en utilisant des billes d’alliage
de brasure. Dans la suite la méthode classique par refusion, maîtrisée par une société
spécialisée dans les technologies de packaging et assemblage flip-chip, et deux autres
méthodes imaginées par nous-mêmes sont présentées. Dans tous les cas, pour avoir la
meilleure brasure, il est nécessaire que la finition des pistes du circuit imprimé soit ENIG
(nickel or chimique).
II.4.6.1.P
RESENTATION DE LA TECHNOLOGIE PAR REFUSIONLe report flip-chip par refusion ne nécessite pas la dépose de stud bumps au niveau des
plots de contact de la puce mais il consiste en la dépose de billes d’alliage de brasure comme
le SnPb63/37, SnAgCu, AuSn etc. La puce est ensuite reportée sur le circuit imprimé lors
d’un cycle de refusion. Comme la Figure II.61 le montre, les alliages sans plomb sont plus
appropriés pour cette application parce qu’ils ont un coefficient de dilatation thermique plus
129
faible [Mul00] et ils fondent à une température plus basse, ce qui limite les contraintes sur le
substrat.
Figure II.61 – Températures de fusion des alliages de soudure
Pour que les billes soient déposées sur les plots de la puce, un outil s’aligne au niveau de
chaque plot et une bille de brasure est insérée dans un capillaire (voir Figure II.62). Ensuite,
un rayon laser passe à travers le capillaire et fait braser la bille sur le plot. Pour que les billes
se soudent sur les plots, il faut régler la puissance du laser et le temps pendant lequel il est
appliqué. Ces paramètres dépendent du type d’alliage de brasure et de son diamètre. La Figure
II.63 montre la force d’arrachement de billes de PbSn63/37 de 127µm de diamètre en fonction
de la puissance du laser. La puce est ensuite retournée et alignée au niveau du circuit imprimé
et le report se fait par une refusion durant laquelle les billes fondent et effectuent le contact
avec le circuit imprimé.
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Figure II.63 – Force d’arrachement d’une bille SnPb63/37 de 127µm de diamètre en fonction de la puissance du laser [Pactech]
Cette technique de report paraît prometteuse pour le report flip-chip de la puce de
puissance car le contact se fait sans aucune force d’appui. De plus, sa résistance de contact est
considérablement plus faible par rapport aux autres technologies de report (autour de
0,15mΩ) [Men09]. En revanche, ce processus est généralement maîtrisé à l’échelle du wafer,
ce qui le rend extrêmement difficile à appliquer à l’échelle des puces unitaires, ce qui est le
cas ici. Toutefois, la société Pac Tech en Allemagne offre ce processus pour l’assemblage
flip-chip à l’échelle du wafer et à l’échelle des puces unitaires mais pour un coût important.
II.4.6.2.E
TUDES EXPERIMENTALES DU REPORT PAR REFUSIONVu la largeur et la longueur des plots qui sont de 85µm, des billes de matériau sans plomb
SnAgCu d’un diamètre de 90µm ont été choisies pour le report. Un premier problème a été
constaté lors de leur brasure sur les plots de la puce à cause de la finition des plots. La couche
TiN (nitrure de titane) qui est la dernière couche de métallisation des plots de la puce n’est pas
brasable et les billes n’accrochaient pas sur les plots. Pour remédier à ce problème il a été
nécessaire de re-métalliser les plots de la puce avec un nickel or chimique (ENIG). Pour ce
faire il a fallu mettre en place un traitement chimique qui consistait en la gravure de la couche
TiN afin de déposer la finition ENIG sur la couche AlCu des plots. La Figure II.64 montre les
couches de métallisation des plots de contact de la puce. Le processus de métallisation des
plots est expliqué en détails dans [Pactech].
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Figure II.64 – Vue en coupe d’un plot de la puce (technologie AMSC35B4M3)
Les puces n’étant pas à l’échelle du wafer font que la mise au point du setup pour la
re-métallisation de leurs plots, leur billage et le report demande un effort important. Par
conséquent la durée pour la réalisation des montages flip-chip avec cette technique de report
est aussi très importante. Ceci ne nous a pas empêché d’effectuer des tests de caractérisation
du dernier moment et de présenter quelques résultats. Nous avons d’abord testé la version du
prototype avec des bras indépendants. Les chutes de tension des diodes de tous les bras
d’onduleur ont été détectées. Le montage a été mis sous tension sans charge et tous les
signaux de sortie ont été observés. Ce deuxième test montre que les plots de commande de
tous les bras ont été brasés avec succès. Nous avons ensuite mesuré les résistances des plots
des dix bras d’onduleur (voir Figure II.65).
Figure II.65 – RDSON des transistors PMOS et du NMOS (VDD=5V)
L’offset résistif que nous observons ici donne une valeur de la résistance d’un plot autour
de 20mΩ qui est preque idéntique au niveau des plots des dix bras d’onduleur. Par
conséquent, nous pouvons conclure que cette technique de report nous permet braser tous les
PMOS
132
70 plots de la puce de façon uniforme et avec une résistance de contact 8 fois plus faible par
rapport à celle des fils de bonding.
L’étape suivante de la caractérisation de ce montage consiste en sa mise en route sous
tension avec une charge résistive afin de tester ses performances électriques et thermiques.
Tous les bras de la puce ont été mis en parallèle et le prototype a été mis en place dans un
hacheur série réalisé avec composants discrets. La Figure II.66 montre les courbes du courant
dans l’inductance et de la tension au point milieu pour 10W de puissance transférée (V
DD=5V,
f
déc=500kHz, α=0,5, R=0,625Ω et I
CHARGE=4A) et Figure II.67 montre une image thermique du
circuit imprimé avec la puce.
Figure II.66 – Courant dans l’inductance IL et tension VS à la sortie de la puce
Figure II.67 – Image thermique de la puce
L’image thermique montre la température de fonctionnement de la puce qui est autour de
45°C. Comme nous pouvons le voir sur la Figure II.67, les surfaces de cuivre évacuent bien la
chaleur grâce au bon report de la puce qui assure un bon contact entre ses plots et les pistes du
circuit imprimé. L’élévation de la température de 25°C indique que nous pouvons doubler les
pertes par commutation en faisant fonctionner le montage à 1MHz sans avoir un risque de
dépasser la limite thermique de fonctionnement de la puce (125°C) [AMS]. Pour pouvoir
mesurer le rendement de la puce de façon correcte et précise, il sera nécessaire de réaliser la
cellule élémentaire dans laquelle toute connectique sera optimisée et tous les parasites du
montage seront réduits au maximum.
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Un test de la tenue mécanique a aussi été réalisé. Nous avons essayé d’arracher la puce à
la main avec des pinces de façon brutale dans toutes les directions mais la puce ne s’est pas
enlevée grâce à l’underfill qui a été rajouté pour renforcer le report.
Les résultats expérimentaux obtenus lors des tests du montage flip-chip réalisé avec la
technique de report par refusion sont très encourageants et ils se rapprochent le plus de ce que
nous attendons. Cette technique de report par flip-chip de la puce a été validée selon tous les
critères que nous avons définis dans la méthode pour la caractérisation des performances du
montage. Dans la suite, nous allons présenter quelques résultats obtenus avec des techniques
de report par brasure que nous avons essayées de réaliser.
II.4.6.3.P
RESENTATION DE LA METHODE PAR BRASURE DES STUD BUMPSLa combinaison des stud bumps et de la pâte à braser peut être considérée comme une
dérivée de la technologie de report flip-chip par refusion. Dans ce cas, des stud bumps doivent
être déposés sur les plots de la puce qui est ensuite placée dans un bain de pâte à braser de
façon à ne tremper que les stud bumps. Par conséquent, la pâte à braser s’accroche sur les stud
bumps. La puce est ensuite reportée sur le substrat et est maintenue fixe grâce une force de
pression appliquée par le dessus. Un cycle thermique va ensuite faire fondre la pâte à braser et
établir le contact électrique (voir Figure II.68).
Figure II.68 – Etapes du report flip-chip par brasure des stud bumps
A l’instar du report par refusion, cette méthode paraît prometteuse en termes de résistance de
contact compte tenu du fait que le contact est toujours effectué par un alliage à braser. La
caractérisation des montages réalisés avec cette méthode est présentée dans la partie
expérimentale.
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II.4.6.4.E
TUDES EXPERIMENTALES DU REPORT PAR BRASURE DES STUD BUMPSLes études expérimentales du report flip-chip par brasure des stud bumps ont été à
nouveau effectuées en collaboration avec la société Finetech en Allemagne [Finetech]. Nous
avons utilisé la même machine que pour l’ultrason sauf que l’outil a été changé. Les stud
bumps ont été trempés dans une pâte à braser de matériau SnPb63/37 que nous avions à
disposition. Un point critique pour cette méthode est l’alignement de la puce au niveau du
bain de pâte à braser. Il est impératif que les deux soient parfaitement parallèles sinon la
moindre inclinaison de la puce pourrait faire qu’une partie de sa surface soit contaminée avec
de la pâte à braser ce qui pourrait ensuite créer des court-circuits. Pour renforcer les contacts,
de la pâte à braser a aussi été rajoutée avec une seringue au niveau des zones de contact sur le
circuit imprimé (voir Figure II.69a). Ceci permet d’augmenter la quantité de la pâte à braser
au niveau des stud bumps et renforce les contacts. Vu que le nombre de puces dont nous
disposons était limité, ces expériences ont été d’abord réalisées avec des puces que nous
avons déjà arrachées lors de la caractérisation du report par ultrason (voir Figure II.69b). Lors
de l’arrachement quelques stud bumps ont été perdus.
a) Dépose de la pâte à braser au niveau du PCB
b) Stud bumps trempés dans la pâte à braser c) Alignement de la puce au niveau du PCB Figure II.69 –Réalisation d’un report flip-chip par brasure des stud bumps [Finetech]
Stud bumps perdus
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Le fait que nous avons perdus quelques stud bumps ne nous a pas empêché de vérifier la
faisabilité de cette technique d’assemblage flip-chip. Au moment du report de la puce sur le
circuit imprimé, un profil thermique a été défini pour la face supérieure de la puce
(Tmax=250°C) et un autre pour la face inférieure du substrat (Tmax=120°C) et une force de
0,14N/bump a été appliquée.
La version du premier prototype avec des bras indépendants a été testée. A l’instar de la
technologie par ultrason, les chutes de tension des diodes intrinsèques des bras d’onduleur sur
toutes les sorties ont été détectées. Ensuite, le montage a aussi été mis sous tension sans
charge. Les signaux de sortie de tous les bras d’onduleur ont été détectés, ce qui signifie que
cette fois la brasure des plots de la commande de tous les bras a été réalisée avec succès. Ceci
nous a permis de mesurer les résistances internes des trasnsistors PMOS et NMOS pour des
valeurs différentes du courant de six bras d’onduleur dont aucun stud bump n’était perdu lors
de l’arrachement de la puce. La Figure II.70 montre les résultats obtenus pour un bras
d’onduleur.
Figure II.70 – RDSON des transistors PMOS et du NMOS (VDD=5V)
Les résultats obtenus lors des mesures des résistances de contact des six bras d’onduleur
sont quasiment identiques (+/-3mΩ) et ils sont comparables à ceux obtenus avec le report par
ultrason. Le manque d’une partie des stud bumps au niveau des autres bras d’onduleur ne
nous a pas permis de pousser la caractérisation de cette technique de report. Nous avons
effectué un test par arrachement à la main avec des pinces mais cette fois la puce ne s’est pas
enlevée même après un effort très important, presque maximal. Cela signifie que cette
technique d’assemblage peut être aussi fiable et bien adaptée pour le report de cette puce de
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puissance. Pour le moment, nous n’avons pas pu faire la caractérisation complète de ce
montage avec des puces « propres » à cause des durées nécessaires pour la dépose des stud
bumps sur les dernières puces qui restent et à cause de la disponibilité de la machine de report
flip-chip située en Allemagne. Néanmoins, les tests effectués avec cette technique
d’assemblage par flip-chip donnent des résultats encourageants et démontrent sa faisabilité.
II.4.6.5.P
RESENTATION DE LA METHODE PAR ETAMAGE DES PISTES DU SUBSTRATLa méthode de report par étamage des pistes du circuit imprimé est basée sur la technique
de brasure des circuits BGA. Elle consiste en l’étamage des zones de contact du substrat afin
de braser les stud bumps de la puce. Pour réaliser le report, il est alors nécessaire que des stud
bumps soient déposés sur les plots de la puce l’idée étant de faire le contact entre la brasure et
les stud bumps. Un cycle thermique est ensuite appliqué lorsque la puce est alignée et reportée
sur le circuit imprimé (voir Figure II.71). Dans ce cas lorsque la brasure fond, elle va
naturellement s’étaler sur les stud bumps. De plus, la couche de brasure qui est au niveau des
pistes du circuit imprimé permettra de compenser toute différence de hauteur des stud bumps
(si elle existe).
Figure II.71 – Etapes pour la réalisation d’un report flip-chip par étamage des pistes du substrat