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b Les inlandsis et les calottes glaciaires

Dans le document Cours de géologie (Page 40-44)

Les régions froides peuvent être couvertes d’une masse de glace appelée inlandsis lorsque sa surface est très grande (supérieure à 50.000 km2) et calotte glaciaire lorsqu’elle est moins étendue (comme en Islande). Un inlandsis peut être épais de plusieurs kilomètres : l’épaisseur de celui recouvrant l’Antarctique a localement plus de 4 km.

Actuellement, il existe deux inlandsis, celui du Groenland et celui de l’Antarctique. Ces inlandsis aboutissent à la côte où ils se brisent (vêlage) en blocs, les icebergs. Les icebergs peuvent être très volumineux et atteindre plusieurs centaines de mètres d’épaisseur et parfois plusieurs dizaines à plus d’une centaine de kilomètres de longueur.

Pendant les glaciations, une grande partie du nord de l’Europe et de l’Amérique du Nord était recouverte par un inlandsis. Ces inlandsis n’atteignaient pas partout la mer et donnaient naissance à de grands cours d’eau. Plusieurs de ces cours d’eau alimentaient un vaste lac situé sur une partie de la future mer du Nord, lac qui s’écoulait dans l’Atlantique par un vaste fleuve se situant dans ce qui fut plus tard la Manche.

L’érosion provoquée par le mouvement des inlandsis et des calottes glaciaires est semblable à celle des glaciers de montagnes, mais elle affecte des étendues beaucoup plus grandes. Le relief qui en résulte, après leur recul et leur disparition, est moutonné ; les innombrables dépressions (surcreusements) étant habituellement occupées par autant de lacs. Comme les glaciers de montagnes, les inlandsis quaternaires ont abandonné en Europe et en Amérique du Nord des dépôts morainiques, leurs moraines frontales marquant leurs avancées maximales. Ils ont également laissé de longues rides étroites parfois longues de plusieurs dizaines de kilomètres (eskers) qui correspondent aux lits des anciennes rivières sous-glaciaires (dépôts fluvio-glaciaires).

Les blocs erratiques sont des gros rochers isolés à la surface du sol qui ont été abandonnés lors de la fonte des glaces.

Stries glaciaires formées par l’inlandsis qui recouvrait une bonne partie des îles britanniques lors de la dernière glaciation, Ecosse.

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Lorsqu’un inlandsis ou un glacier se termine à la mer et engendre des icebergs, ceux-ci emportent avec eux les matériaux rocheux qui résultent de l’érosion et du transport glaciaire. Lors de la fusion des icebergs, ces matériaux tombent sur le fond des mers et des océans et y constituent peu à peu une couche de sédiments qui peut se superposer ou se mélanger à une sédimentation marine normale. Ils donnent ainsi naissance à des dépôts renfermant des éléments mal classés. Les conglomérats anciens (le plus souvent indurés) correspondant à des dépôts glaciaires sont appelés

tillites. On connaît de vastes dépôts de tillites dans le Précambrien supérieur, le sommet de

l’Ordovicien et le Carbonifère supérieur ; elles y témoignent de l’existence de glaciations importantes.

La banquise est de la glace de mer qui n’atteint que quelques mètres d’épaisseur (la glace de mer est dépourvue de sel, car celui-ci est éliminé lors du gel de l’eau de mer). Mais par l’accumulation de neige (qui se transforme en glace) à sa surface, elle peut s’épaissir jusqu’à plus de 100 m et devenir une plate-forme de glace (une partie des glaces antarctiques est de ce type).

9. L

ES PHENOMENES PERIGLACIAIRES

Les régions périglaciaires qui, malgré leur nom, ne se situent pas nécessairement en bordure de régions couvertes de glace, sont caractérisées par une alternance de longues périodes de gel alternant avec des dégels, le sol restant constamment gelé en profondeur (pergélisol ou permafrost). Cette alternance produit des mouvements dans les terrains (cryoturbations) qui peuvent donner naissance à des sols polygonaux (concentration des cailloux du sol en lignes formant des polygones pluridécimétriques à pluridécamétriques), ou encore à des pingos (buttes décamétriques à pluridécamétriques engendrées par la formation dans le sol de grandes lentilles de glace qui, après leur fusion, laissent une dépression circulaire souvent remplie d’eau). La gélifraction et la solifluxion (voir plus loin) sont d’autres phénomènes habituels des régions périglaciaires

10.L’

ACTION DE L

EAU

En dehors de son action dans l’altération chimique des roches, l’eau est un important facteur d’érosion mécanique, de transport et de dépôt.

a. Le ruissellement

Lors des précipitations atmosphériques, une partie de l’eau pénètre dans le sol et dans les roches sous-jacentes (voir le § consacré aux eaux souterraines), tandis qu’une autre ruisselle à la surface et rejoint les cours d’eau.

Dans les régions arides ou semi-arides, après une longue période sans pluie, le sol est sec. Les interstices entre les grains sont alors occupés par de l’air qui s’oppose à la pénétration de l’eau lorsqu’il repleut (en raison de la tension superficielle). De plus, si la chute des gouttes de pluie provoque la projection de particules à quelques centimètres (érosion), elle induit aussi par martèlement la formation d’une croûte qui empêche l’infiltration de l’eau dans le sol. Par conséquent, le ruissellement et son action érosive y sont particulièrement importants. L’érosion due au ruissellement est d’autant plus accentuée lorsqu’il n’y a pas de tapis végétal qui fixe le sol, que les pluies sont rares mais violentes, et que l’eau est chargée de boue en suspension, ce qui augmente son pouvoir érosif et sa capacité de transport.

Le ruissellement agit sur toute la surface d’un versant et se concentre dans des rigoles où son action peut être très rapide et spectaculaire, les rigoles se transformant en ravins. Il peut ainsi donner naissance à des bad-lands. Lorsque ces derniers sont développés dans des terrains hétérogènes (souvent des moraines ou des dépôts fluvio-glaciaires), il peut se former des cheminées de fée, colonne de sédiments meubles surmontée d’un gros bloc de roche qui, par son poids, la compacte et la rend plus résistante tout en la protégeant de la pluie.

L’action du ruissellement est particulièrement intense et catastrophique dans des régions à forte pluviosité soumises à des déboisements incontrôlés, surtout lorsque la couche d’humus est peu importante (régions équatoriales) ou lorsque le relief est accentué (régions montagneuses).

Cheminées de fée développées dans des moraines affectées par un intense ravinement suite à un déboisement. Theys, Hautes-Alpes.

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Cône de déjection situé au pied d’un ravin et érodé par une rivière (Ladakh, Himalaya).

b. Les phénomènes fluviatiles : érosion, transport et sédimentation

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