Chapitre 6 : Discussion
6.6 D’autres avenirs en recherche
Les données de la présente étude ouvrent plusieurs d’autres avenues en recherche.
Premièrement, en ce qui a trait à la sensibilité gustative, puisque les seuils de détection et de reconnaissance fournissent des données restreintes sur la perception sensorielle gustative, l’évaluation de d’autres dimensions de la fonction gustative est souhaitable. Par exemple, l’évaluation du suprathreshold se veut une démarche plus globale dans l’évaluation sensorielle. En effet, l’évaluation du suprathreshold permet la mesure de la perception de l’intensité d’un stimulus non seulement pour une partie de la sensibilité gustative, mais tente de traiter plutôt la dynamique entière de cette perception sensorielle (Stevens, 1946). Le suprathreshold est en fait une méthode descriptive qui mesure la perception de l’intensité entre plusieurs concentrations d’un stimulus donné.
Un autre aspect à explorer est celui de l’hédonicité ou du plaisir que l’on retrouve en mangeant certains aliments, ce qui varie considérablement d'un individu à l'autre et peut influencer fortement les comportements alimentaires, l'état nutritionnel et, par conséquent, la santé. L’hédonicité s’est avérée un élément d’évaluation intéressant dans la consommation spécifique d’aliments salés puisqu’un petit nombre d’études ont démontré des associations positives entre ces deux variables (Hayes et al., 2010). À ce sujet, il existe deux approches principales pour les tests sensoriels affectifs ou hédoniques, soit la mesure de la préférence et la mesure de l'acceptabilité. Dans la mesure de préférence, le participant a un choix à faire. En effet, un produit doit être sélectionné parmi un ou plusieurs autres produits. Le participant choisi alors le produit qu’il préfère. Dans la mesure de l'acceptabilité ou de l'appréciation, les participants indiquent leur appréciation globale pour un produit donné sur une échelle. Les mesures d'acceptabilité sont donc effectuées sur des produits uniques et ne nécessitent pas de comparaison avec un autre produit contrairement à la mesure de préférence.
Une procédure efficace consiste à déterminer les scores d'acceptabilité des consommateurs dans un test multi-produits, puis à déterminer leurs préférences indirectement à partir des scores (Lawless & Heymann, 2010). Ces deux types de tests sont appelés tests hédoniques ou affectifs. Le terme hédonique fait référence au plaisir. L'objectif des deux types de tests est d'évaluer l'attrait d'un produit pour un consommateur sur une base sensorielle, c'est-à-dire d'obtenir la réaction du consommateur sur l'apparence, l'arôme, le goût, la saveur, la sensation en bouche et la texture (Lawless & Heymann, 2010). Pour ce faire, on utilise des échelles de mesure afin de quantifier et d’évaluer le degré d’acceptabilité d’une substance chez un individu. L’utilisation d’échelles de mesures implique une application de nombres pour quantifier les expériences sensorielles. C'est à travers ce processus de numérisation que l'évaluation sensorielle devient une science quantitative soumise à l'analyse statistique, à la modélisation, à la prédiction et à la théorisation (Lawless, & Heymann, 2010). En d’autres mots, l’évaluation sensorielle à l’aide d’échelles de mesure permet de générer une réponse qui reflète la façon dont la personne perçoit l'intensité ou la force d'une ou de plusieurs sensations générées par un stimulus.
D’autre part, il est décrit aussi que la sensibilité gustative dépend non seulement de facteurs physiques, sociaux et culturels, mais elle peut également être influencée par une composante génétique importante (Sollai et al., 2017). D’ailleurs, l’apport de cette composante génétique s’illustre par l’intérêt porté, dans les dernières années, à l’étude de la sensibilité au PTC (phénylthiocarbamide) et au PROP (6-n-propylthiouracil), deux composés portant l’un des groupements chimiques (groupement thiourée N−C=S) responsables du gout amer de certains aliments. Hors, la capacité de reconnaitre ces composés est essentiellement déterminée génétiquement, et la caractérisation du phénotype des individus, qui peuvent être catégorisés en divers sous- groupes distincts de « goûteur » et de « non-goûteur », pourrait contribuer à expliquer certains comportements alimentaires, comme la consommation de sel. En effet, dans une approche gustative, la sensibilité au
thiouracil (N-C=S), s’est avérée être un trait génétique commun présent parmi toute la population mondiale (Tepper, 2008). Cette caractéristique a acquis une attention considérable en tant que paradigme de la sensibilité gustative et comme marqueur oral des préférences alimentaires et des habitudes de consommation qui influencent par conséquent l'état nutritionnel et la santé (Tepper, 2008). En fait, il a été observé que la sensibilité au PROP est une caractéristique pouvant influencer la consommation d’aliments chez les individus (Shafaie, Hoffman, & Tepper, 2015). Cette affirmation est basée sur des données montrant que la sensibilité au PROP est associée à la variation de perception et de préférence pour divers stimuli oraux dont le sodium (Sollai et al., 2017). En effet, le PROP s’est révélé particulièrement utile pour la création de ces phénotypes et il a été déterminé qu’il existait une corrélation positive entre le PROP et le suprathreshold du sel (Webb et al., 2015).
Par conséquent, l’ajout de variables supplémentaires dans le phénotypage de l’individu par rapport à la consommation de sel dans des études futures pourrait compléter et améliorer la compréhension des divers déterminants qui influence la consommation en sel. Bref, lorsque l’évaluation du phénotype sera bien déterminée, il serait intéressant de pousser les recherches sur la consommation du sel encore davantage à travers des études génétiques pour évaluer la prédisposition à consommer le sel par exemple, ou si l’ingestion du sel est attribuable à des phénomènes épigénétiques.
Aussi, les données obtenues permettraient déjà à envisager des études futures liées aux interventions infirmières. En effet, ces interventions devront être étudiées afin de déterminer leur efficacité en termes de réduction de consommation de sel. Des études ultérieures devront être mises de l’avant en tenant compte de certaines caractéristiques individuelles qui se sont révélées propres à la consommation de sel. Effectivement, différentes interventions infirmières distinctes pourront voir le jour et être étudiées selon différentes strates d’âge ou selon le sexe des individus puisque ce sont des facteurs ressortissant de l’étude qui influencent la consommation de sel. Il serait donc intéressant de voir l’impact de ces interventions infirmières sur la consommation de sel. Celles-ci pourront également fournir de nouvelles alternatives pour maintenir le plaisir de manger tout en ayant comme objectif la réduction de la consommation de sel. Aussi, plusieurs avenues comme l’utilisation de différents types d’épices naturelles ou de différentes consistances d’aliments pourraient être étudiées afin de maintenir le plaisir de manger en diminuant la quantité de sel dans les aliments. Le fait de s’assurer de conserver le plaisir de manger contribuera sans doute à l’acceptabilité de ses interventions par les individus. En somme, toutes ces nouvelles études permettront d’optimiser et de faciliter l’adaptation des patients à réduire leur consommation de sel. Aux yeux de Roy, cette finalité de l’adaptation du comportement de consommation de sel sera donc atteinte avec les interventions infirmières dérivant de ce projet de recherche. Cette adaptation sera, oui, atteinte, mais seulement partiellement puisque le concept d’adaptation dans le modèle de Roy s’explique à travers d’autres modes adaptatifs. En effet, ce projet de recherche s’est
concentré à évaluer la consommation de sel seulement à travers le mode physiologique. Par conséquent, selon le modèle de Roy, pour comprendre le phénomène de consommation de sel dans sa globalité et bien discerner toutes ces subtilités, il faudra également évaluer ce comportement dans les modes de concept de soi, de fonction de rôle et de l’interdépendance au moyen de d’autres études, ce qui pourra enrichir encore plus l’arsenal d’interventions infirmières possibles.
Conclusion
En conclusion, nos résultats ont confirmé au moins partiellement les hypothèses de départ : 1) la consommation de sel chez les adultes québécois dans l’étude est presque le double des valeurs maximales tolérables et au moins trois fois plus élevée que l’apport suffisant, indiquant une réponse comportementale inefficace, selon le modèle de Roy; 2) les seuils de détection et de reconnaissance étaient associés à la consommation de sel, mais seulement pour les mesures indiquant une consommation à plus à long terme du nutriment, comme le FFQ-Na, confirmant une relation existante entre les intrants et les extrants selon le modèle d’adaptation; 3) la consommation de sel selon la plupart des mesures utilisés et les seuils gustatifs sont plus élevés chez les hommes comparativement aux femmes; en plus, la consommation de sel, ainsi que les seuils gustatifs présentent une certaine variation avec l’âge et/ou la composition corporelle, les deux dernières hypothèses renforçant l’idée de l’existence d’une influence de facteurs individuels sur les intrants et les extrants.
Il est important de remarquer par contre que les résultats de la présente étude ne se réfèrent qu’à une partie de la problématique de la consommation de sel, en considérant les assomptions du modèle théorique de Callista Roy. En effet, la compréhension du comportement alimentaire de surconsommation de sel dans cette étude s’est inscrite seulement dans le mode physiologique de Roy. Par conséquent, la compréhension globale et complète de ce phénomène alimentaire d’intérêt doit se faire à travers l’étude des autres modes adaptatifs du modèle théorique de Roy. Dans des études futures, on doit davantage étudier et explorer les modes de concept de soi, de fonctionnement des rôles et de l’interdépendance afin d’avoir une compréhension plus globale de la consommation de sel. Il serait intéressant également de poursuivre avec des recherches élargissant la compréhension du mode physiologique de Roy, en incluant d’autres perspectives d’analyse sensorielle comme la sensibilité au PTC/PROP qui s’inscrit dans une optique de caractérisation génétique et le suprathreshold, une autre méthode d’évaluation de la sensibilité gustative.
Ainsi, cela pourrait aider les infirmières et les infirmiers à mieux personnaliser les interventions visant une saine consommation de sel et une réduction du risque cardiométabolique.
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