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AVEC LES ELEVES DE CP

B. Apports théoriques

II. AVEC LES ELEVES DE CP

Très occupée par les activités de lecture qui prennent une grande partie du temps durant cette année apprentissage de la lecture, ma PEMF n’a pas mis en place les ateliers de langage selon Pierre Péroz avec ces élèves. En les observant durant la

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classe et surtout dans les moments d’activités en regroupement, il m’est apparu évident que certains élèves, notamment la petite fille allophone arrivée à la rentrée et les trois élèves en difficulté, ne participaient que lorsqu’ils étaient sollicités par l’enseignante et restaient en retrait, tentant de « se faire oublier » tout comme plusieurs autres élèves ne présentant aucune difficulté particulière mais faisant preuve de timidité, tandis que d’autres élèves, les « grands-parleurs » n’hésitaient aucunement à prendre la parole voire même lorsqu’elle ne leur était pas donnée.

1) Analyse qualitative

J’ai donc proposé à ma PEMF de tester le dispositif de Pierre Péroz avec les élèves de CP pour faire une comparaison du niveau de langage par rapport aux élèves de grande section ; nous avons donc au cours du même après-midi effectué notre atelier avec nos deux groupes de grande section et ensuite, la même chose, le même déroulement de séance avec la même histoire avec les élèves de CP en groupe classe. Cette séance s’est tenue le 06 novembre 2017 et portait sur l’histoire « Les 3 petits magiciens ».

Le résultat nous a plus que surprises, il nous a même si je puis dire totalement désorienté ; bien évidemment comme nous nous y attendions les « grands-parleurs » ont monopolisé les temps de parole au détriment des « petits-parleurs », mais pire encore c’est que :

- nous avons eu la très nette impression que les « petits-parleurs » n’étaient présents que physiquement et qu’ils n’étaient pas rentrés du tout dans l’histoire car pour la plupart incapables de ressortir un quelconque passage de l’histoire lorsque nous les avons interrogés

- même les « grands-parleurs », qui eux ont parlés, bien qu’habituellement capables de formuler des phrases plus complexes que les élèves de grande section, ont eu plus de mal à se concentrer sur l’histoire, plus de mal également à se souvenir de ce qu’ils voulaient dire « à conserver leur intention de parole » et ce qu’ils ont évoqués était d’une moins grande richesse linguistique que les élèves de grande section

- très rapidement ils n’ont plus rien eu à dire alors qu’ils étaient en groupe classe et que nous avons dû interrompre les grandes sections qui étaient en groupes restreints.

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Nous nous sommes donc rendus à l’évidence que ce type d’atelier étaient très bénéfiques pour l’apprentissage du langage oral en maternelle mais également pour son maintien et son enrichissement au cycle 2. En effet, les élèves, bien que régulièrement en situation de langage, ne bénéficient pas des avantages du dispositif de Pierre Péroz et la différence est frappante quant aux résultats.

Il a donc été décidé qu’à compter de la rentrée du mois de janvier nous réaliserions des ateliers similaires également pour les CP avec des textes adaptés à leur niveau de langue de manière à pouvoir mesurer sur un semestre les évolutions en matière de langage.

2) Résultats constatés

Malheureusement nous n’avons pas pu réaliser autant de séances qu’avec les grandes sections ; au total nous en avons enregistré 5 (cf. annexes n°25 à 29), la dernière s’étant déroulée le 12 février 2018 et portait sur l’histoire « Chapeau rond rouge », histoire également travaillée avec les élèves de grande section. Nous ne parlerons pas ici d’analyse quantitative car comme nous l’avons précédemment vu pour les élèves de grande section elle n’apporte que des résultats relatifs, nous avons donc plutôt analysé la qualité du discours des élèves de CP, et avons faits les constats suivants (cf. annexe n° 29) :

- Seulement trois élèves sont en capacité de raconter l’histoire dans sa totalité en suivant la chronologie

- La majorité des élèves raconte une petite partie de l’histoire

- Certains grands-parleurs ont mélangé cette histoire avec celle du « petit chaperon rouge » rapportant ainsi la présence de chasseurs

- Les élèves ne sont pas du tout en position d’écoute, ils bougent beaucoup font du bruit avec leurs pieds ou leurs vêtements

- Ils jouent avec les jetons et plusieurs fois il faut revenir sur le comportement - Ils prennent la parole sans y avoir été invités

- Ils ne s’écoutent pas entre eux

Ces élèves ont été mis dans les mêmes conditions de travail en groupe que ceux de maternelle et pourtant leurs résultats sont moins satisfaisants. Il est évident, après les constatations faites au niveau qualitatif et comportemental que, malgré ses limites le

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dispositif de Pierre Péroz est bénéfique pour l’écoute et si l’écoute est bonne la parole sera bonne. Ces élèves qui pourtant on l’habitude de se retrouver en position d’écoute lorsqu’ils sont eux aussi lecteurs, ont globalement produit des discours syntaxiquement plus corrects que les élèves de grande section, mais ont beaucoup moins parlé. L’écoute doit donc être travaillée de façon régulière pour permettre aux élèves de se mettre en position d’élève.

Ceci nous permet de mettre en évidence que la ritualisation de ce type d’atelier permet aux élèves de rentrer dans les apprentissages du langage oral mais aussi de rentrer et d’améliorer sa posture d’élève, à savoir se tenir correctement, ne pas faire de bruit ni pendant la lecture ni pendant le temps de parole des autres, écouter les autres pour apprendre, respecter les autres.

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