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Autres facteurs influençant la perméation percutanée

Figure.1. Anatomie de la peau (8)

4) les annexes cutanées de structures différentes (43)

5.4. Autres facteurs influençant la perméation percutanée

L’espèce.

Il y a des différences entre les animaux et les humains. Pour la majorité des substances, la

peau des animaux de laboratoire est plus perméable. Les raisons sont attribuées aux différences qualitatives et quantitatives de composition des lipides, la structure et l’épaisseur de la couche cornée (76). Les animaux ont plus d’annexes cutanées. La peau des souris, des rats et des cochons d’Inde donne souvent des taux d’absorption plus élevés que pour la peau humaine. Une revue de la littérature concernant des propriétés des peaux animales utilises pour ce type d’études est présenté par Vecchia et Bunge (66).

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L’âge, le sexe et la race.

Les nourrissons prématurés et de petit poids corporel ont une couche cornée très peu développée mais après 4 semaines elle se développe. Bien évidemment, il n y pas d’études d’absorption cutanée sur la peau de nourrisson, mais il faut être conscient de la fragilité de sa barrière cutanée. En revanche, la peau âgée subit des changements qui comprennent les éléments suivants : une sécheresse cutanée, en raison de la diminution de la production du sébum ; des glandes sébacées moins productives en sébum ; une jonction dermo-épidermique est aplatie et le réseau capillaire est atrophié.

Certaines études ont démontré que la barrière cutanée augmente mais il y a peu d’études sur ce sujet. En général, les propriétés de barrière sont équivalentes, en fonction de la race, du sexe ou des conditions environnementales. Par exemple, il n’y a pas de différences observées pour l’absorption de l’acide benzoïque, de la caféine et de l’acide acétylsalicylique chez les Asiatiques, les Africains et les Caucasiens (77. 78).

Le site anatomique.

Les variations dans la perméation viennent de l’épaisseur variable selon les endroits du corps : sur la paupière l’épaisseur de la peau est de 0,05 cm et sur l’intérieur de la main elle est de 0,4 cm (5). L’épaisseur importante de la couche cornée diminue l’absorption de plusieurs molécules, telles que le salicylate de méthyle par rapport à l’application sur d’autres régions du corps.

L’état de la peau.

L’état de la peau a une influence significative sur l’absorption cutanée surtout si la barrière est abîmée. La perméabilité peut être augmentée par des facteurs physiques (le froid, le soleil, l’occlusion), chimiques (les solvants, détergents, acides, bases) et pathologiques (mécaniques, maladies) (79).

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La température et le flux sanguin.

La température a une influence sur la perméation de deux façons. Premièrement, elle augmente la diffusion dans la peau par la modification de la structure des bicouches lipidiques de la couche cornée. Deuxièmement, l’augmentation de température augmente le flux sanguin cutané. Ce mécanisme influence la quantité de substances lipophiles absorbées (8). Aussi l’élimination de molécules absorbées par la peau peut être influencée : elle est plus rapide pour des molécules petites, moyennement lipophiles qui pénètrent la peau rapidement mais qui passent dans le sang lentement (80).

L’hydratation.

Le contenu de l’eau dans la couche cornée peut augmenter jusqu’à 50 % contre 13 % en moyenne. Cela influence la perméation des substances à travers la peau. Idson (81) a démontré que l’hydratation augmentait la perméation à travers la peau, mais il existe aussi des études montrant l’effet inverse. Bucks et coll. a démontré que l’absorption diminue pour les molécules hydrophiles quand l’hydratation augmente. C’est le cas pour l’hydrocortisone (logKoct/eau = 1.61).

À l’inverse, Wurster et Kramer ont observé que l’occlusion prévient la perte en eau et la perméation des molécules hydrophiles augmentent.

II. L’intérêt de la peau par rapport aux autres voies (82. 83. 84)

À cause de sa localisation, la peau est soumise à un stress continu à cause des facteurs externes au potentiel nocif (agents thermiques, agents chimiques, radiations, attaques mécaniques) et souvent sa capacité de défense est dépassée. Les traumatismes produits imposent la nécessité du traitement local de maladies comme les infections fongiques, bactériennes, les réactions allergiques, les piqûres d'insectes, les brûlures, la perte des cheveux, les ulcères, les troubles viraux ou liés au cancer, etc. D'autre part, la peau est une cible intermédiaire pour la libération systémique, la route de libération transdermique représentant un moyen d'administration de plus en plus utilisé car on peut éviter les effets

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adverses qui apparaissent dans le cas d'autres méthodes d'administration. Par exemple, en utilisant les systèmes transdermiques on peut éviter les douleurs qui apparaissent à l'utilisation de ceux hypodermiques dans le cas de l'administration sous-cutanée, musculaire ou intraveineuse et des effets adverses comme les ulcérations, les douleurs abdominales, les irritations de la muqueuse intestinale, la vomissure, les indigestions produites par administration par voie orale des diverses molécules bioactives ou l'affection indirecte d'autres organes.

En utilisant ces principes de libération des médicaments on peut bénéficier de la réduction de la dose thérapeutique à cause de l'évitement du premier passage au niveau du foie mais aussi à cause de la capacité de viser les médicaments directement sur le lieu d'action. Ces aspects liés à la libération des médicaments ont été observés, il y a un siècle, par Paul Ehrlich, le fondateur de la chimiothérapie, en appelant le médicament idéal "la balle magique" qui est capable de détruire sélectivement les cellules "malades" tout en protégeant dans le même temps les cellules viables.

La complexité du développement des systèmes transdermiques apparaît premièrement de la restriction de perméabilité pour les grandes molécules mentionnées antérieurement et d'autre part, des variations structurales et mécaniques de la peau qui apparaissent en fonction de l'âge et du sexe du malade, du type de peau, niveau d’hydratation, la localisation géographique, l'état de la peau et la localisation dans l'organisme.

De plus, la libération des médicaments administrés par voie transdermique est limitée aux principes actifs qui peuvent être utilisés à faible dose, qui ont des points de fusion bas et une solubilité dans l'eau ou les huiles minérales plus grande que 1 mg/mL [85].

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TROISIEME PARTIE: