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I. 1.3.4.3. Facteurs favorisants

I.1.4. Autres espèces de vibrions rencontrées en pathologie humaine

Sur le plan épidémiologique, on peut distinguer deux populations de Vibrio pathogènes pour l'Homme :

- La première, correspond au vibrion cholérique (V. cholerae O : 1 et O : 139) responsable des pandémies de choléra ; son réservoir est principalement humain.

- La seconde, comprend les vibrions non cholériques (V. cholerae non-O1/non-O139, V. vulnificus, V. parahaemolyticus ...), impliqués dans de nombreuses pathologies, gastro-entérites, septicémies et autres infections ; leur habitat est marin.

Tableau I : Syndromes cliniques associés aux espèces de vibrions les plus souvent rencontrées

en pathologie humaine (PAVIA et al.,1989).

Syndromes cliniques Espèces Gastro-entérite Infection de blessure Infection d’oreille Septicémie primaire Septicémie secondaire

Vibrio cholerae non O :1 +++ ++ + + +

Vibrio mimicus ++ + Vibrio fluvialis ++ Vibrio parahaemolyticus +++ + + + Vibrio alginolyticus (+) ++ ++ + Vibrio hollisae ++ + Vibrio vulnificus + ++ ++ ++ Vibrio furnisii (+) Vibrio damsella ++ Vibrio metschnikovii (+) (+) Vibrio carchariae +

I.1.4.1. Vibrio cholerae non O : 1

Vibrio cholerae non O : 1 est responsable de gastro-entérites. Les symptômes les plus fréquents sont des diarrhées, parfois sanglantes, accompagnées occasionnellement de vomissements et de crampes abdominales. La durée des symptômes est de un à deux jours. Des cas d'otites ou d'infections de blessures sont également signalés. Des septicémies ont été observées, mais surtout chez des individus immunodéprimés, atteints de cirrhoses, par exemple. Les facteurs de risque sont principalement 1' exposition au milieu marin ou la consommation de produits de la mer, mais des phénomènes épidémiques associés à diverses sources alimentaires ont également été observés.

(WEST, 1989 ; LESNE et FOURNIER, 1998). I.1.4.2. Vibrio alginolyticus

Cette bactérie halophile, est associée le plus souvent à des infections cutanées. Il s'agit de blessures aux jambes ou aux pieds et également d'infections auriculaires. Dans certains cas, on observe une coinfection de ces blessures. Il est difficile, alors, de savoir si V. alginolyticus est responsable de l'infection ou s'il n'est qu'un opportuniste. La durée d'incubation est de 24 heures environ. La contamination intervient lors de baignades ou sur la plage. Ces infections sont observées lorsque la température de l'eau de mer est élevée ((BLAKE et al., 1980).

I.1.4.3. Vibrio cholerae O : 139.

Cette bactérie halotolérante a été à la base d’une importante épidémie de choléra survenue au Bengladesh en décembre 1992 et qui a atteint plus de 10.000 personnes. Nommée Vibrio cholerae « Bengale » en raison de son isolement pour la première fois de la baie du Bengale, ce nouveau sérogroupe non O : 1 est responsable d’une forme de choléra cliniquement indifférenciable du cholera dû à Vibrio cholerae O : 1.

Le vibrion cholérique sérovar O : 139 « Bengale » possède les principaux gènes de virulence de la souche El Tor O1. Mais il n’existe pas de réaction immunitaire croisée entre la souche O : 139 et la souche El Tor O : 1 ; de plus les candidats vaccins préparés à partir d’une souche O : 1 n’entraînent pas de protection vis-à-vis de la souche O : 139 (BHATTACHARYA et al., 1993 ;

ALBERT et al., 1993).

I.1.4.4. Vibrio parahaemolyticus

Halophile et vivant dans l’eau salée, cette bactérie a été isolée de toutes les mers du monde. La contamination est liée à un risque alimentaire par ingestion de poisson cru ou de coquillage. Vibrio parahaemolyticus provoque des gastro-entérites, caractérisées par des diarrhées, des douleurs

abdominales, des nausées, des vomissements, des maux de tête et une fièvre modérée. Les symptômes persistent de trois à quatre jours. Ce vibrion peut être également responsable d'infections cutanées et de septicémies. Il a été identifié pour la première fois, en 1950, au Japon à la suite d'une Toxi-Infection Alimentaire Collective (TIAC) liée à la consommation de sardines.

Des cas d’infection de plaies d’otites externes, des infections des yeux, du tractus urinaire et de la cavité péritonéale ont été également décrits. (DANIELS et al., 2000).

I.1.4.5. Vibrio vulnificus

Cette bactérie halophile et lactose positif peut être responsable d’une forme septicémique grave survenant 24 h après l’ingestion de coquillages chez des patients présentant une immunodépres-sion (essentiellement des patients atteints de cirrhose, mais aussi insuffisants rénaux chroniques, diabétiques, thalassémiques, patients atteints d’hémochromatose ou de cancer) et de formes cutanées (ulcères, cellulites). Vibrio vulnificus a été rarement isolé dans d’autres types d’infections (pneumopathie, diarrhée aiguë, endométrite). Des épidémies importantes ont été décrites en République de Corée et à Taiwan.

Trois types de symptômes cliniques peuvent être associés à cette espèce de vibrions :

- Des septicémies primaires, presque exclusivement enregistrées chez les immunodéprimés. La pathologie commence brutalement par des fièvres et des frissons. Des lésions typiques de la peau se développent, alors, chez les 3/4 des patients. Elles apparaissent 24 heures après le début de l'infection. La durée d'incubation (valeur médiane) est de 16 h.

- Des infections de blessures qui peuvent être bénignes et limitées comme progressant rapidement et développant des formes nécrotiques, voire gangreneuses. Ces infections interviennent à la fois chez les immunodéprimés et chez ceux qui ne le sont pas.

- Des gastro-entérites considérées comme rares, et, de ce fait, probablement sous répertoriées. Elles ne sont jamais associées à des mortalités. Il s'agit de diarrhées aqueuses et sanglantes, accompagnées de vomissements et de crampes.

Les personnes à risque sont celles souffrant de désordres hépatiques (alcoolisme ou surcharge en fer). Le taux de mortalité chez ces malades est de l'ordre de 50 %, mais il peut atteindre 90 % chez des patients souffrant d'hypotension dans les premières heures d'hospitalisation. Chez les immunocompétents, le taux de mortalité est nul ; on observe seulement des gastro-entérites sans septicémie. Une autre voie d'infection concerne les blessures préexistantes de la peau au contact de l'eau de mer. Chez les immunodéprimés présentant une pathologie hépatique, le taux de

mortalité peut atteindre 24 %. Ces infections sont observées en été et au début de 1 'automne

(LEE et al., 1997). I.1.4.6. Vibrio damsela.

Vibrio damsela a été isolé de lésions diverses lors de baignades (des pieds et des jambes) ou de parties de pêche, en zones littorales tropicales ou semi-tropicales.

I.1.4.7. Vibrio fluvialis.

Vibrio fluvialis est impliqué dans des cas de diarrhées. L'incidence des gastroentérites à V. fluvialis est faible ; un cas de gastro-entérite après consommation d'huîtres crues a été observé.

I.1.4.8. Vibrio mimicus.

Vibrio mimicus a été mis en évidence dans un contexte de gastro-entérites associées à la consommation d'huîtres crues ; il a été également isolé lors d'infections de l'oreille à la suite d'une exposition à l'eau de mer.

I.1.4.9. Vibrio hollisae

Vibrio hollisae a été isolé dans des cas d'infections sanguines et de gastro-entérites. Les facteurs d'exposition les plus souvent cités sont la consommation de fruits de mer crus et de poissons frits.

I.1.4.10. Vibrio furnisii.

L'épidémiologie de Vibrio furnisii est mal connue. Il a été impliqué dans quelques cas d'intoxications alimentaires dues à des produits marins.

I.1.4.11. Vibrio metschnikovii

Vibrio metschnikovii est considéré comme un micro-organisme faiblement pathogène ; Peu de cas lui sont associés, ils ne sont pas liés à la consommation de produits de la mer ou à une exposition à 1' eau de mer (WEST, 1989).

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