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CHAPITRE 2 : Cadres d’analyses

2.3 Autres concepts à l‟étude

La notion de besoin est au cœur du présent travail de recherche, d‟où l‟importance de bien la cerner. Le besoin peut être défini de manière générale comme « un manque de ce qui est nécessaire, indispensable » (De Villers, 2004, p. 178). La définition proposée par McKillip (1998) est plus précise et se résume ainsi : « A need is the value judgment that some group has a problem that can be solved. » (p. 263). McKillip (1987; 1998) explique que cette définition de besoin s‟appuie sur quatre postulats qui constituent autant d‟aspects qui doivent être pris en considération. Le premier aspect est que la reconnaissance d‟un besoin implique des valeurs. Ainsi, des personnes ne partageant pas les mêmes valeurs peuvent avoir aussi des besoins différents. Le second aspect souligne qu‟un besoin est partagé par un groupe particulier de personnes, et ce, dans un environnement donné. Conséquemment, la description du groupe cible et celle de son environnement font partie de l‟analyse de besoins. Le troisième aspect fait référence au problème que pose un résultat qui n‟est pas conforme aux attentes. Enfin, le quatrième aspect est associé à la reconnaissance d‟un problème et au constat qu‟il peut avoir une solution à celui-ci.

2.3.2 Les types de besoins

McKillip (1987; 1998) fait également mention des principaux types de besoins, qui reposent sur des attentes différentes : les besoins normatifs, les besoins ressentis, les besoins exprimés et les besoins comparés. Deux types de besoins sont retenus dans le cadre de ce mémoire. Il s‟agit des besoins ressentis et normatifs. Les besoins ressentis correspondent aux attentes des personnes vivant elles-mêmes la situation problématique (McKillip, 1987). La définition de ce type de besoin s‟appuie sur la perception qu‟une population particulière est confrontée à un problème. Ainsi, les besoins ressentis par les individus sont fonction de leur perception quant à la situation souhaitée et aux moyens à mettre en place pour y parvenir (McKillip, 1987). Les besoins ressentis dans le cadre de cette recherche sont mis en évidence par la consultation de personnes adultes ayant une LM ayant réalisé des démarches visant un retour à une situation d‟emploi.

Selon McKillip (1987; 1998), les besoins normatifs reposent sur des attentes formulées par des experts en ce qui a trait aux besoins particuliers d‟un groupe d‟individus. Cet auteur mentionne que le point de vue des experts est important, car ces derniers possèdent une connaissance au sujet de la problématique de même qu‟une expertise permettant de formuler des attentes en termes de résultats visés et de proposer des solutions pour atteindre ces résultats. Toutefois, il précise que bien que l‟avis d‟experts soit utile pour la planification d‟interventions, entre autres lorsque le milieu est moins connu ou que la situation est peu documentée, le fait de recueillir uniquement le point de vue des experts constitue une limite importante. Plus

27 précisément, McKillip (1987) explique que la perception du besoin défini par des experts peut différer de celle de la population cible. Aux fins de cette étude, les besoins normatifs sont recueillis par la consultation d‟experts à l‟IRDPQ. Ces experts travaillent au sein de deux programmes distincts, soit le Programme des myélopathies (PM) et le Programme de réadaptation socioprofessionnelle (PRSP). Les premiers interviennent principalement auprès d‟une clientèle présentant une LM et les seconds auprès d‟une clientèle ayant une atteinte musculo-squelettique ou neurologique susceptible de vivre des difficultés en lien avec le travail.

2.3.3 Les mesures visant à soutenir le retour en emploi

Les mesures de soutien visant à soutenir le retour en emploi comprennent les ressources disponibles et les divers services offerts par des établissements et organismes en lien avec l‟emploi pour les personnes ayant des limitations physiques. Les programmes gouvernementaux sont aussi considérés comme faisant partie des mesures offertes. Parmi les mesures de soutien visant à faciliter le retour à une situation d‟emploi, certaines sont considérées comme étant liées directement à l‟emploi, alors que d‟autres sont définies comme périphériques ou connexes. Les mesures spécifiques ont un lien direct avec le retour en emploi. Par exemple, il peut s‟agir d‟un organisme communautaire offrant de l‟aide pour la recherche d‟emploi. Les mesures périphériques ne visent pas directement un retour en emploi, mais elles peuvent s‟avérer essentielles à la reprise de certaines habitudes de vie qui, elles, permettent un retour en emploi. Par exemple, il peut s‟agir de services d‟aide pour les soins personnels, de services de transport adapté, etc. Dans le cadre de la présente étude, la recherche des mesures visant à soutenir le retour à l‟emploi se limite géographiquement aux régions administratives de la Capitale-Nationale (03) et de la Chaudière-Appalaches (12).

2.3.4 L’emploi

Comme Ottomanelli et Lind (2009) rapportent que le taux d‟emploi des personnes ayant un LM varie selon la définition utilisée dans les recherches, ce qui peut nuire à l‟interprétation des résultats, il semble pertinent d‟adopter une définition de base de l‟activité de travail et de l‟emploi. Tout d‟abord, la participation au travail est une des dimensions du concept des activités productives de la vie telles que définies par Dejong et Huges (1982). Le travail est une occupation généralement définie comme une « activité laborieuse professionnelle et rétribuée » (Petit Robert, 2009, p. 2609). Souvent utilisé comme synonyme, le terme emploi fait référence à « ce à quoi s‟applique l‟activité rétribuée d‟un employé, d‟un salarié » (Petit Robert, 2009, p. 854). L‟emploi, dans la présente recherche, est considéré comme toute activité professionnelle rémunérée, qu‟elle soit réalisée à temps plein ou à temps partiel.

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