• Aucun résultat trouvé

AUTRES COMPLICATIONS

Dans le document Epilepsie et grossesse. (Page 112-116)

RISQUES TERATOGENES DES ANTIEPILEPTIQUES

VI- AUTRES COMPLICATIONS

Les autres complications sont :

- Un retard de croissance pré- et post-natale [55]

- Un faible poids à la naissance et la prématurité : Plusieurs études ont décrit un

faible poids à la naissance (< 2,500 g) et une prématurité chez des enfants issus de mères épileptiques. Les taux moyens varient entre 7% et 10% pour le faible poids à la naissance et de 4% et 11% pour la prématurité [60, 99].

- Le petit périmètre crânien : Des études ont montré que la circonférence de la tête à

la naissance et à 18 mois était significativement réduite chez les enfants exposés à une monothérapie à base de carbamazépine ou à une association de médicaments incluant les barbituriques [20, 27, 63]. Dans une autre étude, les nouveaux nés exposés en prénatal au phénobarbital et à la phénytoine ont une plus faible circonférence occipitofrontale que ceux exposés à une monothérapie à base de phénobarbital et que le groupe témoin. Par contre, cette faible circonférence occipitofrontale ne semble pas être

Chapitre 3 : Risque Tératogène des Antiépileptiques

- 84 -

reliée à la fonction cognitive de l’adulte, mais les problèmes de lecture et de retard mental pourraient être plus fréquents chez ces sujets exposés [15, 20].

- La microcéphalie : Son diagnostic est difficile. La certitude repose sur un infléchissement isolé et progressif de la circonférence céphalique qui devient inférieure à 3 déviations standards par rapport à la moyenne pour l’âge gestationnel [18]. La microcéphalie est observée surtout lors d’une polythérapie et avec le phénobarbital [72]. Aussi elle a été observée avec la déficience de croissance postnatale et le retard de développement chez des enfants de mères épileptiques traitées avec la carbamazépine

[27].

- Le retard psychomoteur et intellectuel : Le cerveau est vulnérable aux agents tératogènes comme les médicaments antiépileptiques tout au long de la grossesse. L’exposition lors du premier trimestre peut conduire à des malformations majeures, alors qu’une exposition pendant la seconde moitié de la grossesse peut troubler la migration neuronale et l’organisation synaptique ce qui conduit dans la moitié des cas à une dysfonction cognitive modérée [20].

La majorité des études sur le développement cognitif chez les enfants exposés in-utéro aux médicaments antiépileptiques rapportent une augmentation du risque de déficience mentale, affectant 1,4 à 6% des enfants de femmes épileptiques comparé à 1% des groupes contrôles [63, 72, 99]. Les effets spécifiques des médicaments antiépileptiques utilisés ont été bien étudiés. Dans une étude prospective, la majorité des enfants ont été exposé à la phénytoine (N=103 enfants), ils n’ont trouvé aucune association entre un QI (quotient intellectuel) faible et l’exposition à la phénytoine. Aussi la survenue de brèves convulsions maternelles durant la grossesse n’a pas affecté le développement cognitif

Chapitre 3 : Risque Tératogène des Antiépileptiques

- 85 -

Dans une autre étude prospective, les enfants exposés à la phénytoine avaient un faible QI ainsi que de faibles scores du développement du langage que les enfants non exposés

[63]. En addition à la PHT, les effets dus à l’exposition prénatale à la CBZ sur le

développement cognitifs des enfants ont aussi été étudiés. Ainsi, les résultats d’une large étude prospective sur le développement cognitif des enfants exposés à la CBZ à l’âge scolaire et à l’âge préscolaire, montrent que les enfants exposés à la CBZ avaient une intelligence normale et il n’y avait pas de différence avec les groupes contrôles. Cette intelligence normale chez les enfants exposés à la CBZ a été rapportée dans plusieurs autres études [63, 72, 99].

Récemment, l’intérêt a été principalement focalisé sur les effets de l’exposition prénatale au VPA sur le développement cognitif des enfants exposés. Ainsi, L’exposition in-utéro à ce médicament a des effets négatifs sur la mémoire et est associée à une augmentation des problèmes lors de l’apprentissage scolaire [20]. En comparaison avec des enfants nés de mères épileptiques non traitées, les chances d’avoir besoin d’aides éducationnelles est de 1,49% pour les enfants exposés à des antiépileptiques in-utéro et de 3,4% pour les enfants exposés à une monothérapie à base de valproate de sodium [1, 20, 72]. Ceci génère une hypothèse que l’acide valproique est une drogue individuelle comportant des risques particuliers sur le développement et l’apprentissage de l’enfant [1].

De nombreux facteurs extrinsèques et intrinsèques peuvent causer des perturbations au niveau du développement nerveux durant la gestation et les premières années de la vie

[39]. Ces différents facteurs sont : la prédisposition génétique ; l’épilepsie maternelle

mal contrôlée (elle diminue la relation entre les parents et l’enfant, et ceci aura un impact sur le développement mental et émotionnel de l’enfant) ; les crises pendant la grossesse (les crises prolongées causant une hypoxie chez la mère pourraient avoir un

Chapitre 3 : Risque Tératogène des Antiépileptiques

- 86 -

effet catastrophique sur le cerveau de l’enfant [20, 39] ) ; l’exposition aux médicaments antiépileptiques ; et les facteurs socio-économiques et psychosociaux. Le faible statut social et le niveau éducationnel de la mère peuvent influencer le développement de l’enfant et contribuer à des différences observées en comparaison avec des enfants de mères non épileptiques [20, 27, 39,50, 78, 86].

A coté de ces facteurs, trois mécanismes possibles peuvent être responsables de dysfonctions cognitives : un subtil dommage du cerveau du à l’asphyxie durant des convulsions généralisées maternelles ; des anomalies du cerveau transmises génétiquement ; et un désavantage psychosocial limitant le choix du partenaire [27]. En conclusion, le risque d’un retard psychomoteur semble être légèrement augmenté chez les enfants issus de mères épileptiques. Ceci reflète probablement l’effet synergique de plusieurs facteurs associés à l’épilepsie maternelle [39].

- Le syndrome hémorragique : Le syndrome hémorragique chez le nouveau-né est responsable d’une mortalité élevée (supérieure 30%) à cause de l’hémorragie interne abdominale et dans les cavités pleurales se produisant dans les 24 premières heures de la vie et découverte seulement lorsque le nouveau-né est en état de choc [27, 99]. A coté de ces complications, des anomalies métaboliques sont observées chez le nouveau-né comme l’hypovitaminose D et déficit en facteurs vitamine K dépendants [63, 90].

- 87 -

CHAPITRE IV :

Dans le document Epilepsie et grossesse. (Page 112-116)