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Autres œuvres du droit canon

PARTIE 2 : LE CONTENU DE LA PRODUCTION

B. Droit canon

2. Autres œuvres du droit canon

Jacques Sacon imprima deux des ouvrages d'Étienne Aufreri, souvent appelé Aufrère, un jurisconsulte et magistrat né à Poitiers vers 1450 et mort à Toulouse en 1511. Il fit des études de droit à l'université de Toulouse et devint Docteur en droit canonique et en droit civil. Il fut, entre autre, Official de l'archevêque de Toulouse, Pierre du Lion, en 1483, et obtint la chaire de droit canonique en 1486, avant de devenir conseiller au Parlement de Toulouse en 1488242. La première de ses œuvres est un Decisiones cappelle sedis archiepiscopalis Tholose, daté du 19 octobre 1503 et accompagné d'additions,

corrections et commentaires de Johannes Corserius et de Johannes de Gradibus. Cette compilation explique les procédures suivies dans les cours ecclésiastiques et aborde des questions de droit canonique pur, ainsi que du droit mixte avec les contrats, les conventions matrimoniales et les testaments. Il s'agit en réalité d'un texte compilé par Jean Corsier, licencié ès lois, qui le précéda à l'officialité de Toulouse, auquel Aufreri ajouta des décisions plus

240 Pape Clément V, Clementis pape quinti constitutiones una cum profundo apparatu Domini Iohannis Andree ,

Lugduni, Jacobum Sacon, 27 avril 1507.

241 Y.-B. Brissaud, « Pistes pour une histoire de l’édition juridique française »..., p. 41.

242 Félix Aubert, « Les sources de la procédure au Parlement au XIVe siècle », Bibliothèque de l'école des chartes.

1916, tome 77, p. 217-240.

récentes. De nombreuses éditions furent imprimées de son vivant, la première étant sans doute celle de Jacques Sacon. Le second ouvrage est un Opuscula

aurea, édité une première fois par Sacon en 1512, puis vers 1515. Il s'agit de

quatre petits traités suivant habituellement le Repetition Clementinae primae. Cette édition est commentée par Antonio da Pratovecchio (1380?-1468) un jurisconsulte italien243, et Petrus Antonius de Clapis, un humaniste, juriste et

diplomate né vers 1440 à Finale, sur la côte Ligure, mort en 1512. Il passa par l'université de Bâle et la cour des comtes palatins, avant d'entrer au service de l'archevêque de Mayence244. Une seconde édition revue par Johannes de

Gradibus fut imprimée en 1508 par Jean de Vingle, suivie d'une édition de 1512, augmentée d'une table par l'auteur et imprimée par le lyonnais Jacques Myt.

Les œuvres du canoniste et liturgiste français Guillelmus Durandus sortirent également des presses de Sacon. Né vers 1230 à Puimission, aux alentours de Béziers, il commença une carrière de juriste à Bologne, où il reçu le titre de doctor decretorum. Elu évêque de Mende, dont il occupa le siège de 1291 à 1295, il finit sa vie à Rome où il mourut en 1296245. Ces quatre années

d'épiscopat furent l'occasion pour lui de composer deux œuvres qui marquèrent la liturgie. La première, le Rationale divinorum officiorum, imprimée par Sacon en 1510, avec des corrections de l'imprimeur italien Boneto Locatello (en activité entre 1485 et 1510) et un privilège, réimprimée en 1512, est une compilation à la fois de sources juridiques et liturgiques, composée de huit livres. La seconde, qui lui valut son surnom de « Speculator », porte le titre de Speculum judiciale (Miroir du droit). Guillelmus Durandus fit avec cet ouvrage un exposé très complet des procédures juridiques qui avaient cours dans les tribunaux ecclésiastiques, à partir du traité de Tancrède de Bologne de 1216. Même s'il manque un peu de cohérence, le Speculum réunit la théorie et la pratique246. Les

quatre volumes furent imprimés avec un privilège par Sacon entre 1520 et 1521. Le Tertia et quarta pars speculi, daté du 3 février 1520, comporte les additions de Giovanni da Andrea, Henricus Ferrandat et Bartolus de Saxoferrato. Ce dernier, un grand juriste médiéval, naquit en 1313-1314 à Venatura, dans la province d'Ancône, alors appelée territoire de Sassoferrato. Il étudia, dès l'âge

243 D'après le catalogue des autorités de la B.n.F. 244 D'après le catalogue des autorités de la B.n.F.

245 Marie-Pasquine Subes, «Art et liturgie», Bibliothèque de l'école des chartes, Librairie Droz, volume 127, partie 2,

1969, p. 101-102.

246 Sophie Peralba, «Des coutumiers aux styles. L’isolement de la matière procédurale aux XIIIe et XIVe siècles»,

Cahiers de recherches médiévales, 7, 2000, (disponible sur le site <http://crm.revues.org//index887.html>) (Consulté

en mai 2010).

de quatorze ans, auprès du juriste et ami de Dante, Cino da Pistoia, avant de se rendre à l'université de Bologne d'où il sortit doctorant en 1334. Il exerça ensuite la profession de juge à Todi, Cagli et Pise, avant de se consacrer à l'enseignement du droit romain, tout d'abord à Pise, puis à Pérouse, jusqu'à sa mort en 1357247. La Prima pars Speculi et la Secunda pars Speculi de 1521,

contiennent les additions des mêmes commentateurs. Cette édition comporte en plus un quatrième volume de Repertorium, lui aussi imprimé en 1521.

Quant au Collectarius juris du commentateur à la chancellerie pontificale d'Avignon, Joannes Gaufredi ou Jean Geoffroy, dit le Collectaire248, mort vers

1360, il fut imprimé en 1514. Cette œuvre était dédiée au cardinal Pierre des Près, docteur-régent en droit civil de l'université de Toulouse en 1314, qui fut son maître. Le seul exemplaire connu de cette édition aurait été conservé à la bibliothèque municipale d'Arras mais aurait malheureusement brûlé lors de l'incendie déclenché le 5 juillet 1915 par un bombardement qui détruisit les archives, la bibliothèque et le Musée de la ville.

Antonio Corsetti (1450?-1503), professeur de droit à Bologne et à Pavie, abbé de l'abbaye cistercienne de Santa Maria dell'Arco249, fut également imprimé

par Jacques Sacon. Son Repertorium veridicum Aureum sortit des presses le 27 janvier 1514 avec des commentaires de Zaccaria Ferrreri et de Niccolò Tedeschi, et fut réimprimé en 1517.

Enfin, le maître imprimeur-libraire lyonnais publia, le 9 septembre 1518, une édition de la Summa confessorum, rédigée entre 1297 et 1298 par Johannes Rumsich, dit Johannes de Fribourgo (1250?-1314), un dominicain professeur de théologie et prieur ayant étudié à Strasbourg. L'ensemble de son travail fut consacré à la théologie morale et pastorale de la jurisprudence dite confessionnelle250. La Summa confessorum est sans doute son œuvre majeure,

qu'il rédigea avant 1290 en compilant la Summa de Raymond et en y incorporant les Decretales du pape Boniface VIII Cette édition fut imprimée pour le compte de Johann Koberger et peut-être aussi pour Lucantonio Giunta, puisque sa marque figure sur cette édition, avec des additions de Henricus Vortoman (14..- 1518?). Pourtant, c'est à Johann Koberger que le pape Léon X accorda un privilège, daté de Rome le 14 janvier 1518. L'épître dédicatoire datée du 8

247 D'après l'Encyclopædia Universalis.

248 D'après le catalogue des autorités de la B.n.F. 249 Ibid.

250 D'après le catalogue des autorités de la B.n.F.

décembre 1517 est signée par Peter Chalybs (14..-1552) de Nuremberg qui s'adresse à Georgius Peham, professeur de théologie et prévôt de Saint-Laurent de Nuremberg.

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